Bouillon de cultureSunday, 24 May 2009Le journal du 24 mai 2009CHRONIQUE Heures heureuses
Je viens de pondre une analyse détaillée du livre de Kosinski dont j'ai terminé la lecture voici plus d'une heure. Tout à soudain disparu sans explication, sans même une mention "expiré". Est-ce moi qui ne maîtrise pas l'APPLE, dont j'ai dû apprendre tout seul le maniement, ou mon blog qui est malade? Je ne sais. Avant de tenter une nouvelle analyse, que j'enregistrerai dans un billet séparé, je voudrais vous faire part d'une journée heureuse passée à Deauville.
Le studio Aujourd'hui le temps était maussade et il a plu un peu, alors qu'hier le soleil resplendissait comme si on était à Marrakech. Ma soeur a déniché une employée de maison cubaine qui est un rêve. Tout est en ordre, la cuisine est excellente, Myriam (c'est elle) qui jadis a servi ma mère, est toujours souriante, heureuse d'être dans cet endroit privilégié, de jouir d'un beau studio avec un petit jardin et devant la piscine.
Les aides ménagères
Je pense avec horreur à l'employée de maison que j'ai à Paris, qui en dépit de qualités certaines de débrouillardise, d'initiative et de dévouement envers moi, (elle sait préparer des daurades au four qui sont un délice) est autoritaire et hurle avec une voix de tête. De surcroît elle casse tout, depuis des casseroles qui ont victorieusement passé avant elle des décennies, jusqu'à un précieux vase de Gourgan du XIème siècle et encore avant hier mon beau bureau Regency. Evidemment ce n'est jamais elle et nous avons baptisé "le fantôme" l'être mystérieux qui casse tout (y compris une poterie persane du XIe siècle, trouvé mystérieusement recollé pour dissimuler l'accident). Par ailleurs elle semble ne pas savoir ce qu'est une date de préemption et bien souvent elle me livre des produits avariés.
Hélas, Myriam n'est disponible que passagèrement. De même, nous avons trouvé un remplaçant à Jean Marie, l'escroc qui m'a délesté de plusieurs dizaines de milliers d'euros. C'est un Sénégalais de 44 ans, plein de charme et de gentillesse. Malheureusement c'est un danseur de profession et la récession l'a réduit à accepter le poste modeste et sans avenir que je lui offre. Je n'aime pas cette situation, car un jour il trouvera un job plus passionnant, mais en attendant il peut nous dépanner.
Le marché de Deauville Ce matin j'ai été au marché et j'ai pris des photos pour le blog. Le marché de Deauville est affreusement cher mais merveilleux. On y trouve deux excellents poissonniers dont un nous livre les bêtes de la mer encore vivants qu'il a péché la veille au soir. L'odeur de la mer et de ses merveilles sont parmi les plus revigorantes que je connaisse.
Mais il y a bien autre chose dans cette caverne d'Ali - Baba et par exemple des stands d'une extraordinaire richesse de thés verts de Chine bien supérieure à celle de Paris.
Et on a la surprise de trouver deux bons bouquinistes dont un spécialisés dans de belles reliures et des livres anciens de troisième ordre. Ces objets qu'on trouvait autrefois sur les quais parisiens avant que la camelote pour touristes ne les détrône. J'ai trouvé un livre que mon père avait dans sa bibliothèque de Tunis, et que je lus dans mon enfance : l'histoire de Tristan et Yseult, remaniée par Joseph Bédier avec des illustrations délicieusement passéistes et léchées. Je l'ai acheté aussitôt : un exemplaire sur japon merveilleusement conservé et bien relié dans son demi maroquin.
L'après midi, après une sieste, visite dans les boutiques de mode ou nous admirâmes faute de pouvoir les acheter, des robes, des vestes, des ensembles d'un raffinement extrême signés Apostrophes, Ralph Lauren ou Chloe. Un bain de raffinement visuel. Et aussi -plus accessibles - nos visites aux magasins délicieux d'alimentation pour les vacanciers huppés qui saisissent l'occasion de s'évader quelques jours de la pollution parisienne. Je me suis offert le luxe d'acheter des aliments de très haute qualité : un spécialiste des légumes rares : petites carottes, petites asperges, petits oignons, pommes de terre roses. Et les fromagers dont le choix en fromages de brebis, les meilleurs, est bien supérieur à celui des grands parisiens : Fauchon ou Vignon. Notre boucher est au dessus de tout éloge. Les viandes sont éclairées d'une lumière rose pour les rendre plus appétissants, mais à la lumière naturelle, ils le sont tout autant. J'ai acheté chez lui du jambon de Bretagne coupé en tranches fines comme du papier parchemin et d'une saveur d'une subtilité surprenante.
Le soir, je lis Kosinski, et ce qui est infiniment moins gratifiant, mon billet. J'espère que ce que rédige en ce moment vous parviendra. Un mot encore : où est le bonheur? Où les heures heureuses? Tout simplement dans la sagesse des lettrés chinois : "je suis vieux... mon bonheur ? Entendre une fillette qui s 'éloigne en chantant..."
LE BONHEUR Je suis vieux. Rien ne m'intéresse plus. D'ailleurs, je ne suis pas très intelligent, et mes idées ne sont pas allées plus loin que mes pas.Je ne connais que ma forêt, où je reviens. ¤¤¤¤¤ Les doigts bleus de la lune caressent mon luth. Le vent , qui disperse les nuages, cherche à dénouer ma ceinture. ¤¤¤¤¤¤¤ Vous me demandez quel est le suprême bonheur, ici-bas?C'est d'écouter la chanson d'une fillette qui séloigne après vous avoir demandé son chemin. Wang Wei. VIIIème siècle. Wang-Wei a depuis ma jeunesse été une figure mythique à qui j'attribuais Le Voyage d'Hiver, Histoire d'un fleuve, et Chansons de la Vallée. Cette poésie est assez proche de mon état d'esprit actuel . Ne suis-je pas un moineau déplumé? Pour le poète, une heure est un jour, les instants se suivent comme autant de micro infinis, une poussière de diamants brillant au soleil, des éclats de poésie pure sans nostalgie, sans regret.s Notrevieux poète doit être amnésique comme jel'ai été pendant un longue année. Dans ces moments-là, on goûte une sorte de pax tranquille, une surdité des sentiments, un retranchement de la barbarie du monde.
Voix amicales Elles me font vivre. Bien entendu ma soeur et la tribu Auchan, les coups de téléphones chaleureux d'Arnaud Mulliez en premier lieu, de Sandrine, de Henri Mathias, de Sacha, et de quelques autres, dont Socrate, toujours présent au près de moi, voix lointaines et aimées.
Mon fils est invité ce soir par Victor Pugachev qu'il adore. La Côte d'Azur, un concours de formule un, le bonheur pour lui. Je ne suis pas autorisé d'en dire plus.
Seule ombre au tableau, l'attitude incompréhensible et cruelle du jeune homme que je ne veux point nommer, et qui en dépit de ces heures enchantées, projette une ombre toujours présente. Il et 4h10 et je vous dis bonne nuit. Wednesday, 13 May 2009Le journal du 13 mai 2009CHRONIQUE Séparation
Mes chers amis,
ainsi que je vous l'ai appris, mon opération s'est révélée impossible et on essaye de me tirer d'affaire autrement. Il n'empêche que ma vie actuellement est menacée à court terme. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, c'était le cas lorsque j'ai été atteint d'une grave encéphalite hépatique. Il a fallu tout le talent et l'ingéniosité du Professeur Pol pour en venir à bout. Néanmoins je crois que cette fois c'est pire et il faut que j'envisage de moi-même la séparation de bien des choses qui m'entourent, plutôt que de laisser la mort décider pour moi. Il se trouve que le Seigneur m'a fait la grâce de me maintenir toutes mes facultés. De surcroït, je suis dans une forme éblouissante, plein d'énergie et travaillant plus vite que jamais. Je sais que cela peut s'effondrer d'un coup et j'en profite pour réfléchir et pour prendre mes dispositions. Ce qui me soutient est l'extraordinaire affection que me portent mes amis de coeur, au premier rang desquels on trouve Olaf Olaffson le plus proche de moi, et pour qui je sacrifierais ma santé. Je viens de le quitter, sitôt arrivé il est venu me voir, vers 20h30 et ile est parti maintendant, à 01 h 11. Je le revois demain et il me manquait tellement que lorsque je le vois, j'ai les larmes aux yeux à la pensée que je devrai à nouveau le quitter. C'est un homme d'un courage, d'une vitalité et d'une noblesse extraordinaires. Comme je lui demandais comment je pourrais l'aider, il m'a répondu en essayant d'améliorer son développement personnel et culturel, le reste je m'en charge !
Socrate a été également d'une affection et d'une générosité qui m'ont été d'une grande aide. Il me téléphone pratiquement tous les jours.
Et il y a la tribu Auchan, qui pour moi est une seconde famille. Je voudrais, tant que je suis ingambe, faire un saut à Lille et me retrouver dans le chaud cocon des femmes, des enfants et des proches de Gérard Mulliez, avec cette simplicité modeste propre à cette Société, dont le personnel possède un tiers des actions privées, non négociables à l'extérieur et non cotées en Bourse.
LE CHOC LH III Les faits sont les suivants. LH3, on le sait est le sosie de LH I dont j'ai dessiné le portrait en 1962. Je l'ai formé, avec toute ma passion et j'ai commencé à l'initier à tous les aspects de la culture. Ce fut une joie intense, car j'adore enseigner et il aimait aprendre. Il assimilait instantanément, comme une éponge, toutes les révélations artistiques que je lui prodiguai, des monolithes de Serra à la Flûte Enchantée de Mozart. Vous comprendrez que de cette relation, il émergea de ma part un sentiment d'affection, renforcé par la ressemblance du jeune homme avec celui que j'ai le plus admiré : LH I.
Vous imaginerez sans peine ma déception lorsque lui ayant posé la question de savoir s'il avait un attachement pour moi, question justifiée par son attitude paradoxale de tendresse alternant avec la plus parfaite indifférence, il me répondit, après avoir mûrement réfléchi, que j'étais un excellent pédagogue, mais qu'il n'avait aucune affection pour moi. Sa franchise me peina mais n'affecta pas le moins du monde la fidélité et l'affection exagérée que je lui portais.Tous mes amis, et son père désolé par son manque d'humanité, m'expliquèrent qu'il n'avait pas encore 25 ans et qu'il n'avait pas encore gagné sa personnalité.
Mais en fin de compte, LH III , comme je lui disais que je ne le comptais pas au nombre de mes amis, il m'avoua, vexé, qu'il m'avait menti et qu'il me portait des sentiments de réelle affection. Il le prouva, car, alors que gisais inconscient à l'hôpital, il passa avec moi toute une journée, et Sandrine me raconta qu'il pleurait et qu'il me tenait la main avec émotion. Par la suite, chaque fois que j'étais hospitalisé, il fit un saut pour être près de moi. Je n'oubliai jamais ce comportement touchant.
Le mois dernier, à la suite de la défection de Socrate, qui abandonna la seconde fondation et me laissa au milieu du gué, je lui demandai s'il ne pouvait pas m'aider avec quelques amis, m'aider à la poursuivre. Sans hésiter il m'assura qu'il prenait la suite. Il me le confirma à plusieurs reprises et se révéla un protecteur, comme autrefois LH I. J'étais heureux, en dépit de divergences sur le but et la réalisation de ce magnifique projet. Je dus tout justifier et il finit par me suivre, à l'exception de la collection numismatique, dont il ne voyait pas la nécessité. Ce qui était sans importance puisque Socrate ne voulut pas s'en dessaisir.
Ceci est lié à l'acquisition d'un appartement. Il était très exigeant et ma soeur, visita je ne sais combien de demeures, avant de tomber sur l'idéal. Il aima cet ample lieu admirablement situé, non loin de chez moi, ce qui était le voeu de son père, et qui était l'oeuvre d'un architecte de génie. Cet appartement, entièrement en bois précieux, abritait un magnifique collection de statues nêgres. Il l'adora après l'avoir vu deux fois, et .nous convenâmes de remplir les étagères et vitrines, désormais vides, par un prêt de un an de la collection Mingei de UCCLE.
L'appartement était très cher par rapport au marché, mais je trouvai ce prix justifié par l'extraordinaire décoration et la conception très originale de l'espace. LH III perdit beaucoup de temps à proposer une offre ferme, mais le temps passant, il se trouva beaucoup d'acquéreurs éventuels et le prix de réserve monta en conséquence. En dépit de cela, bien qu'il eût promis de e-mailer une proposition ferme, rien ne vint et il fit faux bond au vendeur. Là encore il agit avec correctionmais il lança unnouveau rendez-vous par la messagerie non conforme.
C'est alors qu'il vint me voir le 11 Mai, et il m'accompagna à l'hôpital. Il fut avec moi plus affectueux que jamais et promit de venir me voir le 12, lors de mon opération. Il confirma sa voloné d'acheter l'appartement et celle de me donner carte blanche pour ce que j'ai appelé dans un de ces billets, la Troisième Fondation. Je ne le revis plus pas plus que jje ne l'entendis au téléphone.
Il resta plusieurs jours à Paris pour ses affaires, mais je voulais lui communiquer mon état de santé, car mes plans étaient changés et je voulais accélerer la mise en place de la fondation et assurer la donation de tous mes biens culturels, dont mes plus précieux manuscrits à peinture qui lui étaient destinés. Je le suppliai par tous les moyens : téléphone (toujours sur messagerie) par SMS, par personnes interposées, y compris son père pour qu'il m'appelle. Il était au courant de l'aggravation inattendue de mon état et je lui adressai bien des suppliques désepérées. En vain.
Il assura une de nos relations communes, qu'il me téléphonerait, mais il n'en fit rien. Enfin je lui adressai avant-hier un dernier SMS où je lui annonçais que s'il persistait dans cette attitude, je comprendrais qu'il veuille -pour des raisons de moi inconnues - rompre tous les ponts avec moi, sans avoir la courtoisie de me le dire. En fait la seule raison possible, est qu'étant donné mon espace de vie très limité, je ne suis plus utile. J'étais désemparé car je voulais discuter avec lui les modalités de ma fondation et de mille autres points. Cette séparation, voulue par lui,en un tel moment de désarroi, me blessa profondément. Mon coeur en fut brisé. Fort heureusement les personnes que l'aime le plus, ainsi que je vous l'ai dit, redoublèrent de sollicitude et d'amour. Le bras droit d'Olaf, Teresa Mengelberg, nous entoura, ma soeur et moi de l'amour le plus profond. Elle n'hésita jamais à tout plaquer pour être à côté de moi dans les moments difficiles. Sandrine également fut toujours, à tout moment, à mes côtés. Et j'ose me plaindre?
LE PRIX D'UN HOMME Parmi les péripéties qui ont agrémenté mon horrible journée de lundi, vous souvenez peut-être en relisant le billet correspondant, (déferlement) que mon employé de maison, Firmin Malaimé, m'avait extorqué plusieurs dizaines de milliers d'euros, me mettant dans un situation financière délicate. Avant de porter plainte (car on avait toutes les preuves, et il a avoué) j'ai voulu savoir ce qui a fait d'un homme jusqu'alors sans reproche, un voleur stupide. Son récit est tout à fait instructif et je pense qu'il servira peut-être de mise en garde à certains d'entre vous.
Firmin, jusqu'ici au passé sans tache avait changé depuis un moi de comportement. Il faisait du sabotage pour se faire licencier et la vie était devenue intenable avec lui. Il savait sans doute que tôt ou tard il serait démasqué s'il restait dans la place. Que se passa-t-il? L'adage "cherchez la femme" s'appliqua à merveille. Notre Malaimé occupait un confortable appartement de 80 m2, où il recevait son fils. Et le voici subjugué par une sorcière qui exige un grand mariage, occupe avec ses deux gosses, l'appartement et se le fait donner. Il se trouva, pour la contenter, contraint à passer par ses volontés et sitôt fait, la délicieuse créature le mit à la porte. Le voici sans toit, sans un sou, avec la menace de la prison. Bourré de tranquillisants, il était proche du suicide, ou d'une quelconque action désespérée. Que faire ?
Je décidai de ne pas porter plainte, de ne pas l'acculer à des mesures extrêmes, et au contraire de lui laisser une chance de se ressaisir. De l'aider à remonter la pente. Ce n'est pas en l'accablant que je retrouverai l'argent volé, qui me manque cruellement en ce moment difficile. Après tout un homme vaut plus que des dizaines de milliers d'euros.
Vous vous souvenez peut-être que j'ai aidé celui qui m'a volé toute ma collection de stylos, et que je l'aiaidé à se réhabiliter. Lui aussi, après un parcours de héros, tomba entre les griffes d'une yougoslave de 20 ans, de mêche avec Novak, mon informaticien tchèque pour monter un hold-up. Cet homme se repentait sincèrement et je fis pression pour qu'il se marie avec une jeune fille honnête et pieuse. Ce qu'il fit, et le résultat fut un petit garçon que j'adore et qu'il a appelé en souvenir de moi, Bruno. Il faut cependant ajouter, que cet homme était d'une énergie et d'un courage exceptionnels. Comme bien des polonais il avait la culture dans le sang et après bien des tribulations, il fonda une entreprise prospère, son fils, un ppetit garçon plein de vie adore ses camarades et la France... Je fus âprement critiqué par tout le monde. Le nouvel Obs et les juges, me soupçonnèrent ouvertement de l'avoir pris comme complice pour une fraude à l'assurance! Le fait que je n'aie pas été assuré, ne les émut pas outre mesure. Toujours est-il que si parvenu au bout du chemin je me demande ce qui restra de mes actions, c'est le sauvetage d'un homme et d'un enfant qui sont les seul actions valables que j'aurai accompli. Et j'ai bien l'intention de continuer.
Continuer à lire sur le corps du blog, les différentes possessions je dois me séparer, avant qu'elles se séparent de moi. Continuer à lire "Le journal du 13 mai 2009" Saturday, 2 May 2009Le journal du 3 mai 2009CHRONIQUE In extremis
Ce billet était au début un addenda purement formel destiné à protéger les billets précédents, car c'est dans les billets en cours que surviennent les désastres tels que : la page a expiré.
Mais en définitive des évènements indépendants de ma volonté m'ont obligé à différer d'un jour mon départ pour Deauville. Je ne parviens pas à prendre des vacances, comme tant d'autres, bien que je jouisse d'un temps disponible important.C'est dû à mes rendez-vous rares et sporadiques, mais incontournables, qui m'obligent à saucissonner mon temps libre, par ailleurs confortable.
Pour me consoler je suis allé ce matin, armé de mon coolpix, photographier cette rue Visconti, si mystérieuse. Lorsque j'avais encore mon encéphalite et mon amnésie, je la découvris, et, inexplicablement j'éclatai en sanglots. Les larmes succédaient aux larmes, pour employer l'expression de la dédicace de Faust.Cette rue devait être chargée.
Ces murs, témoins d'évènements cruels ou poétiques, aimants ou terrifiants m'envoyaient des messages qui pénétraient dans mon cerveau malade, sans barrières, sans défense contre ces fantômes de l'au delà. La rue Visconti était propice à ce genre de phénomène, car elle était parmi les rares voies sans passants et sans voitures, sans boutiques (à l'exception de mes marchands tout au bout de la rue, débouchant sur la rue de Seine, sur la vie, sur l'animation joyeuse des antiquaires. et des petits bistrots.
Par un curieux hasard, la galerie Mingei, le Toit du Monde (chamanisme népolais) et Ferrandin (Art nègre et fétiches habités) sont tous massés à l'extrémité de la petite rue.
Voir le portfolio Visconti dans le corps du blog.
Visite au Mont Athos
Est-il besoin de le dire ? C'est "un must". Bien qu'il y ait foule, l'exposition est d'une très haute tenue et on ne sait pas trop ce qu'il faut admirer, des icones, des tissus d'apparat cousus d'or, de l'orfêvrerie, et des magnifiques manuscrits dans un état superbe et leur reliure originale revëtue de brocard ou en argent.
En priant les détenteurs des droits leur indulgence pour ce petit blog pédagogique, et en les assurant du retrait immédiat des reproductions de manuscrits, je me hasarde à vous montrer les deux plus précieux codex datant de 1340 - 1341, pour l'Evangile, de 1344 pour le psautier. Ils sont tous deux l'oeuvre d'un célèbre copiste Chariton du monastère de Ton Hodegon. Les ors des miniatures et du premier feuillet du frontispice et des initiales, sont tracées à l'encre d'or (et non en lettres d'or en relief du manuscrit de Padoue, à peu près contemporain.
Evangéliaire, couverture renforcée par un luxueux revëtement metallique. Monastère de Vatopédi.
Psautier, monastère d'Iviron. Fond et initiales du premier feuillet en encre d'or.
On peut comparer ces livres somptueux à une autre qui ne l'est pas moins, le livres d'heures enluminé par Ramo de Ramedellis, le maître de lat.364 dans la BNF écrit en feuilles d'or (et non en encre d'or) d'un bout à l'autre. Padoue env. 1380. Heribert Tenscher. L'époque est donc à peu-près la même.
En revanche le psaultier anglo-saxon de Tenscher est bien antérieur. (vers 1190 à 1200). D'où son intérêt en tant qu'un des premiers manuscrits de style byzantin à être doté d'une expression individualisée.
En revenant à l'origine du Mont Athos, un magnifique manuscrit du XIIème siècle (ca. 1100) a été vendu au Metropolitan Museum sitôt proposé à la vente, par le marchand de Hambourg , le Dr. Jörn Günther, l'année dernière.
La couverture du catalogue du Dr.Jörn Günther.
Couverture du très beau catalogue de l'exposition du Mont Athos. au Petit Palais. Détail.
Le NOM DE LA ROSE C'est le titre d'un ouvrage célêbre de Umberto Eco. Il laisse sous-entendre : "des roses fanées, il ne reste que le nom". Jean-Jacques Annaud en a tiré un film-culte, avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskerville qui incarne la tolérance face au despotisme papal incarné par l'inquisiteur Guy, (F. Murray Abraham). Je viens de voir le passionnant bonus qui montre l'esprit qui a présidé la transposition du livre de Eco, sceptique. Annaud y a transfusé l'amour, la passion, et a tenté de faire une production européenne, très coûteuse certes, mais intelligente et aussi éloignée que possible des supernavets américains. Cela a été possible grâce à la coopération de grands historiens et spécialistes des décors. Tout a été minutieusement étudié de façon à se conformer à la lettre et à l'esprit du moyen âge. On a misé sur le fait que le public sent l'authenticité et qu'il marche alors. Pari courageux et réussi. Ce DVD si vous ne l'avez pas, il faut l'acheter, et le mettre dans votre discothèque imaginaire.
Par ailleurs des liens tenus relient les différents thèmes de mes récents billets. Le monastère perché sur une colline et vivant en autarcie, véritable ville monastique, ressemble tout à fait au monastère du Mont Athos. L'histoire, policière comme la Neuvième Porte tourne autour de la possession d'un livre introuvable. Comme dans le film de Reverte-Polanski, on tue pour en posséder un exemplaire, et la recherche est jalonnée par des morts conformes à un texte. Dans aucun de ces films on ne trouve la sentimentalité pseudo chretienne sucrée qui m'agace tellement dans le vulgaire Code Vinci. Le public ne s'y est pas trompé. Tant qu'à faire, dans le genre du thriller religieux, il vaut mieux lire Génesis qui est une vraie réussite, bien que non crédible et dépourvue de toute ambigüité. Du bon roman de kiosque de gare.
Bruno Lussato, le 4 mai 2009, 1h13.
Je m'en vais au lit, progresser un peu dans ma lecture de l'Oiseau Peint de Kosinski, et je vous dis : bonne nuit, et profitez de la vie, on ne sait ce que le lendemain nous réserve ! Continuer à lire "Le journal du 3 mai 2009" Thursday, 30 April 2009Le journal du 30 avril 2009CHRONIQUE L'oiseau peint
C'est le titre d'un des ouvrages les plus désespérants que j'aie lu. Il est précédé d'une confession succincte dans laquelle il parle de la mort de sa chère épouse, Mary, une milliardaire qui le déchargea de tout souci matériel, et qui le laissa inconsolé, et du caractère fortement autobiographique de ce livre.
Une parabole explique lr titre. Un jour on s'avisa de peindre un oiseau de splendides couleurs multicolores et on le lâcha parmi les autres oiseaux. Mais ces derniers le tourmentèrent, le lacérèrent à coup de bec, et finirent par le tuer.
Kosinski en tant que juif dut tout enfant se cacher pour éviter d'être pris par les nazis. Il se retrouva parmi les paysans arriérés de la zone des Carpathes, de solides gars aux cheveux roux et aux yeux clairs. Lui était brun et de type gitan à la peau sombre, un petit enfant perdu. Il fut attrapé et dès le début du livre on assiste à son calvaire, à la cruauté et la haine des habitants, les tortures indicibles qu'il subit. Il dût sa survie à une sorte de chamane très respectée dotée du don de guérir tous les maux par des moyens barbares quelque peu magiques. Elle prit l'enfant comme assistant pour broyer les simples, faire le ménage, tenir la maison et elle prit soin de lui. Elle le persuada qu'il avait en lui l'esprit du mal et elle en informa la populace, qui terrorisée se tint à distance... La suite est une progression dans l'horreur telle, qu'elle peut faire pâlir le roman de Paul West dans Elisabeth Costello du prix Nobel Coetzee. Et pourtant, Kosinski qui c'est de quoi il parle, l'ayant vécu, affirme que la réalité était encore pire que son récit.
Cette cruauté, cette violence, on la rencontre sans fard lorsqu'on voit cote à cote le chef des bourreaux islamistes et le malheureux juif qu'ils ont sequestré pendant deux semaines pour le livrer à des tortures indicibles, tout à fait dans la ligne des pires passages de l'oiseau peint. On se demande avec ahurissement comment onn'a jamais emprisonné le chef et sa bande, et en définitive par quelle aberration, ces sauvages ont pu accéder à la nationalité française. Cela remonte déjà à la politique laxiste du gouvernement et la pression tiers-mondiste de ces intellectuels partisans du regroupement familial.
Mais cette horreur est proclamée un peu partout dans les pays islamistes, témoin une émission officielle commise par un pays de " l'axe du mal," , pour adopter la formule moralisatrice d'un président détesté par les "libéraux". Mais comment désigner autrement des pays qui admettent des textes comme celui-ci emprunté sur le net cette semaine?
Il vous faut une paire de lunettes grossisante pour déchiffrer ce message, mais cela en vaut la peine. cf. Le corps du billet.
Je me souviens de mon adolescence. Je venais de rentrer au Lycée Carnot en 1ère.option Sciences naturelles où se réfugiaient ceux qui n'étaient forts ni en sciences, ni en lettres. On trouvait aussi un contingent de futurs médecins. C'étaient tous de bons Français, de bonne famille, (Boulevard Malesherbes oblige). Mon enfance, mon adolescence, je l'avais passée à Tunis, cloîtré dans ma chambre à cause de mes rhumatismes aigus, et passant mon existence à dévorer le Larousse du XIXème siècle et tout Molière, Shakespeare, la Comtesse de Ségur, Victor Hugo et les revues d'avant 1900. Je ne connaissais pas le langage d'après, je ne savais pas qui était Proust, ni Valery, encore moins les surréalistes. Je ne connaissais la vie qu'à travers les mots de l'époque. Or on ne parlait jamais ouvertement de sexe, sinon par métaphores comme, les plaisirs de la chair (je ne comprenais par ce qu'on pouvait tirer comme plaisir à déguster de la chair de boeuf), le feu du désir, ou encore le la licence libertine. Lorsque j'arrivai au Lycée Carnot, après un séjour de un an à Villars de Lens pour me refaire une santé, je n'était muni que de mon langage châtié du XIX, n'ayant pas la moindre idée de ce qu'était le sexe ni les bagarres entre copains. Au début, je fus considéré avec mépris et méfiance. Mes camarades de classes m'évitaient comme si je portais malheur. Moi-même, traité en paria je les détestais. J'essayai de les fixer avec mon regard un peu halluciné, en souhaitant qu'il fût capable de les tuer, comme cemui du basilic. Cela aggrava leur haine et voyant que j'étais impuissant à les anéantir, moi maigrelet, petit et chétif, ils s'enhardirent. Ils me montrèrent des images pornographiques immondes, qui me dépassaient. L'un d'eux, un rouquin de 1m85 qui se nommait Gossens, ou quelque chose d'approchant, me dit : "Hier soir j'ai couché avec ta soeur". Cela ne me semblait guère possible dans notre suite du Grand Hôtel, et puis quelle drôle d'idée, me disais-je. Quel intérêt de coucher avec quelqu'un, ce doit être très inconfortable... Et s'il ronfle? " Voyant que toutes ces grossièretés glissaient sur mon glacis d'ignorance, ils passèrent soudain à l'acte. Ils me jetaient des objets souillés, l'un d'eux une bouteille d'encre violette, car j'étais le seul à me promener avec la bouteille d'encre et une plume sergent-major, n'ayant pas les moyens de me payer un stylo. Car mon père, qui me méprisait profondément, déçu d'avoir pour fils, lui l'homme d'affaires puissant, une telle mauviette. Son deshonneur. Ma mère, pauvre victime d'un tyran me couvait en me répétant sans cesse que j'avais une mauvaise santé. C'était débilitant.
Je revins donc chez moi avec mon manteau maculé de taches violettes, inutilisables. Il était taillé dans une couverture prevenant des surplus américains que négociait mon père. Lorsque je lui racontai ce qui m'était arrivé, il entra dans une rage folle, et me dit "pour te punir, tu sortiras toujours avec ce manteau taché !". Mettez-vous à ma place.
La bande à Gossens ne s'en tint pas là. D'avanies en tortures de toutes sortes, ils me violentèrent, horrible traumatisme qui me hanta toute ma vie. Les autres riaient, me moquaient. Je fus alors traité comme un souffre douleur général. Pourtant mes camarades étaient bien nourris, en bonne santé, costauds même, bien traités par leurs parents. Je ne comprenais pas. Il ne me restait qu'une ressource : tomber malade. Ne plus revenir dans ce lieu maudit. Et mon corps répondit à mon souhait. Un jour je revins du lycée, en pleurant. Mes chevilles étaient enflées et déformées, et j'avais 40° de fièvre. Je ne ressortis plus du Grand Hôtel où je me sentais en sécurité. Je me réfugiai dans l'étude du piano, et, contraste inouï, la compagnie de gens âgés et illustres qui me prirent en affection. C'est l'époque où je fus élu membre de la très fermée Société Française de Cristallographie. Celle où je connus Kirsten Flagstad, Marcian Thalberg, Phillips, Wilhelm Backhaus et bien d'autres illustres qui prirent en sympathie le petit jeune homme passionné et angoissé, en qui ils retrouvaient ou découvraient celui qui donnait l'impression d'avoir vécu pendant leur jeunesse.
Certes, on ne peut comparer mes mésaventures bien anodines, à l'horreur absolue que vécut Kosinski, et que vivent les mal pensants, les juifs, les chrétiens d'Afrique, sous le regard indifférent des politiciens et des bureaucrates. Mais si j'ai donné ce témoignage, c'est que les ressorts à l'oeuvre sont sensiblement les mêmes. Toute ma vie je fus ainsi en butte à la jalousie, à l'incompréhension, Mais en même temps je me fis de chauds partisans et je réussis dans mon métier de base : la Simplification du Travail. Le public du CNAM était respectueux, décent, aplaudissant les Professeurs de renom comme Fourastié ou Lesourne, mais totalement indifférent.
L'amphitéatre était archicomble, des étudiants étaient assis àmëme le sol sur des gradins. Devant les premiers rangs de l'amphi, face à la Chaire, étaient alignées des chaises individuelles. La rangée était vide ! Pesonne ne voulait s'y assoir ! Je m'assis commodément dans la chaise du milieu face au professeur. Mon professeur bien-aimé à qui je dois ma carrièren Raymond Boisdé, prit l'habiturde de me voir fidèle au poste, mes yeux plantés sur les siens. Je fus le premier, et de loin, en Oganisation du Travail et le vénéré professeur prit l'habitude de me ramener en voiture au Grand Hôtel, sur sa route menant à l'Avenue Victor Hugo.
Le scénario se répéta, s'accentua même dans le temps, invariable. J'étais proche et estimés par mes professeurs, et plus tard par les grands patrons, et ignoré par le niveau au dessous. Je me promis de ne jamais fréquenter des seconds couteaux, mais le sommet où se prennent les directions stratégiques. Mais mon passage au BHV, puis Auchan m'appris à respecter et à aimer, les honnêtes travailleurs de la base : manutentionnaire, livreurs, caissières, vendeurs. En parlant leur langage, en établissant un court-circuit entre le sommet et la base, en négligeant "l'empire du milieu", j'étais un oiseau peint, et je sympathise avec vous, mes chers internautes, mes confidents, marce qu'en lisant mon bog, vous vous comportez aussi en oiseaux peints! Plusieurs, malades de l'indifférence et de l'incompréhension de leur environnement, critiqués pour oser rêver, oser se cultiver, oser être eux-mêmes, ont fait appel à moi. Jamais en vain, je crois.
N'oublions pas qu'après l'affreuse traversée de son désert, Kosinski fit mieux que survivre. Il connut les plus grands écrivains, il devient président du Pen's Club, fut honoré et épousa une femme admirable.
Je sui également, vous le savais, entouré de l'affection, de l'amour souvent, de femmes et d'hommes dont je me sens souvent indigne de leur immense sollicitude. La seule chose que je puisse réellement leur apporter à Socrate, à Olaf, à LH III, c'est mon amour inconditionnel, éternel et prêt à tous les sacrifices. Et cela ils le savent,ils le sentent.
J'ai déjeuné avec un de mes meilleurs clients. Je suis conseiller de la société dont il est membre du Praesidium, depuis qaurante ans. Je lui ai dit, qu'il doit assurer ses collègues et le Président, un homme très réservé et sage, aussi prudent que prospère, qu'il ne quittera jamais la Société. C'est cela un covenant. Comme il hésitait, je renforçai mon injonction : il ne suffit pas de le dire, il faut également le penser. Ne soyez pas, même en pensée, un mercenaire. Soyez fidèle à très long terme et vous pourrez être vous-même tout en faisant partie de leur groupe. Un oiseau peint finit toujours, s'il ne succombe pas avant, par trouver la plus éclatante des récompenses. Cet acte de foi est purement individuel et personnel. Il ne s'applique malheureusement pas à notre environnement humain.
Excommunication papale L'indigne et pour moi, incompréhensible réaction qui fait qu'une femme violée, et refusant d'avorter, soit couverte du sceau de l'infamie, a été parfaitement décrite par Kosinsky dans une des nouvelles de STEPS. Mais que dire lorsqu'on apprend - se cela est vrai, et j'ai peine à le croire - que notre Pape a excommunié une femme dans ce cas sans toucher au violeur, est proprement horrifiant. Imagine-t-on Jean Paul II agir de la sorte. Je réprouve l'habitude de l'églie catholique, depuis le concile de Nicée, de mêles ce qui appartient à Dieu et ce qu'il faut rendre à César. Mais ce qu'a fait le pape, est le pire des blaphèmes contre le Christ. "Laissez venir à moi les petits enfants" disait-il. Etait-ce pour les condamner à l'indignité, à les rejeter du sein de Son Eglise?
Continuer à lire "Le journal du 30 avril 2009" Sunday, 26 April 2009Le journal du 26 avril 2009CHRONIQUE Intermezzo
Après la lourdeur du blog précédent, j'éprouve le besoin de ménager une pause, de flâner, de converser avec vous à bâtons rompus.
J'ai eu la bonne surprise en consultant les statistiques d'apprendre que sous toute vraisemblance, on dépassera les 34 000 visites pendant le mois d'avril, dont 30 617 jusqu'à hiern oùon a enregisté 1009 visites. Bien qu'il n'y a pas de relation univoque entre le contenu et les statistiques, il est réconfortant de constater que la dynamique impulsée par S*** qui s'est particulièrement dévoué pour SON blog, et mon parti-pris de franchise et mes digressions pédagogiques improvisées à l'occasion du billet précédent, destiné à LH III, vous ont plu. Une souffrance demeuréeà l'état de lamentation est stérile et finit par attirer l'ennui plus que la compassion. Le véritable courage n'est pas de subir la souffrance mais de lutter contre elle. Le pathétique dans la littérature réside dans la recherche de la salvation et non dans le malheur qui s'abat sur le héros. Ma soeur me disait que j'avais de la chance d'être intellectuel car je me suffis à moi-même et que je supporte la solitude. Ce n'est plus aussi exact car depuis un an j'ai besoin de l'affection qui m'est prodiguée par des êtres, et dont la valeur est due à la parcimonie avec laquelle ils la dispensent. Que vaut celle de ceux qui aiment également leurs amis et le premier venu?
Prospero était un penseur, enfoui dans ses livres magiques au point de délaisser ses affaires temporelles et en mettant sa fille Miranda en péril de mort. Echoué dans une île déserte, il créa tout un monde fantasmatique. Et peu à peu ce rève prit corps et s'incarna dans la réalité. Ainsi que dans La Tempête dernière oeuvre de Shakespeare, LH I s'est il incarné mystérieusement dans un non-né , LH III. De même qie la réalité se reflète dans nos songes, ces derniers finissent par créer une réalité. Comment? Qui saurait pénetrer les arcanes des mécanismes quantiques qui forment le soubassement matériel de notre psyche?
Essayez de voir le film "Prospero Books" de Greenaway, l'auteur de Meurtre dans un jardin Anglais. J'avoue l'avoir vu trois fois et ne rien y avoir compris! Mais il en reste une étrange impression onirique, comme un arrière-goût de magie. John Gielgud, le plus illustre acteur shakespearien.
Ci dessus Prospero Books. Four Walls Eight Windows, New York.1991. Cet ouvrage très riche contient tout le script de Greenaway. Il faut prendre le temps de le lire (pour les anglophones, hélas) et j'aimerais bien y consacrer un jour un billet.
LE MARCHÉ DU JOUR J'ai acheté à votre intention des DVD qu'il faudrait avoir dans toute vidéothèque culturelle. Certains n'auraient même pas besoin d'être mentionnés comme Sueurs Froides ou l'Odyssée de l'Espace si ce n'est que les jeunes générations n'en n'ont jamais entendu parler, leur goût étant anesthésié par les production commerciales made in America et les françaises qui ajoutent la prétention et la politique à la nullité. Je dis à votre intention parce que je n'ai pas attendu à aujourd'hui pour les acquérir, mais voici : elles m'ont été "empruntées" à mon insu et il ne me reste plus rien.
Consulter dans le corps du billet le marché du jour
LE COUP AU CŒUR Ce n'est pas un DVD mais un simple CD. Il contient des chansons de cabaret dönt celles d'Arnold Schoenberg et d'Eric Satie. Le disque en question débute par d'affreuses chansons d'un anglais inconnu. Mais c'est de loin celles de Scöenberg qui l'emportent et parmi elles mes deux coups au coeur : Le Noctambule, L'Aria du Miroir d'Arcadie avec son refrain Boum boum boum qui décrit le coeur de l'amoureux.
J'ai inauguré le Centre des Capucins par une évocation Art Déco follement gaie. Je me souviens encore de Armand Friedman et de son épouse, la Président des machines à coudre Singer, et du Café Légal, habituellement très sérieux, entrer en dansant sur la musique du Noctambule. Le CD était merveilleusement interprété par la créatrice historique qui avait une diction irréprochable, une voix gouailleuse et acidulée, un style bien cabaret berlinois. Je dois certainement l'avoir mais elle dort dans une des nombreuses caisses conservées dans un garde-meuble de UCCLE.
Malheureusement, la version aujourd'hui disponible, est interprétée par une cantatrice à la diction inaudible, sans aucun style, très "cantatrice". Mais la pire des interprétations ne saurait porter tort au Noctambule et à un moindre degré au Miroir d'Arcadie, boum boum boum - boum boum boum ! Une fois que vous entendrez ces chants de cabaret, vous aurez envie de les réécouter, et ne vous sortiront plus de la tête à tout jamais ! Croyez-moi, un jour de pluie et de cafard, écoutez ces chasse-déprime. Cette musique est tout à fait inattendue de la part du plus grand révolutionnaire de la musique, de l'austère compositeur de Pierrot Lunaire , fondateur de la musique atonale, puis du dodécaphonisme et du sérialisme.
POTINS La grippe porcine, la condamnation d'un juge d'instruction d'une légereté impardonnable, que dis-je, d'un entêtement criminel, et ayant subi une simple réprimande au motif, que d'autres qui le critiquent on fait aussi mal que lui, un autre magistrat accusé d'avoir trucidé sa femme, la faillte d'une ou deux banques internationale, la fureur des Chinois due à la réception ménagée au Dalai Lama et cent autres joyeusetés, nous empêchent de vivre, en attendant de mourir. On vent en pharmacie des masques de très bonne qualité, au lieu de nous faire peur avec le virus mexicain, achetons-les avant qu'ils viennent à manquer !
HUILE ET THÉ, les voies de la qualité. Mes préoccupations sont d'une toute autre élévation. L'autre jour j'ai été chez le grand spécialiste de l'huile d'olive Oliviers & Co. Ils m'ont fourgué une huile d'une cuvée exceptionnelle, en un coffret de luxe et d'un prix exorbitant : L'Extraverte, Yolande et Albert Baussan Récolte d'octobre 2008 au Portugal et provenant d'un petit terrain classé ce qui explique la faible production annuelle : 500 litres par an, à l'instar du grand cru de Salvador Gaec de Haute Provence, cuve 2, la cuve 4 produisant 1000 litres par an !
Vous pouvez contempler comme moi la superbe couleur verte de ce vrai jus d'olives. Je n'en attendais pas moins de cette fameuse Extraverte de Baussan, si exclusive qu'elle ne figue même pas dans le catalogue des grands crus.
Hélas, à l'essai elle s'est révélée du plus beau jaune et ne sentait guère plus l'olive qu'une autre bonne huile.
En revanche, j'ai trouvé une huile vraiment verte à un magasin spécialisé beaucoup plus modeste : A L'olivier, 23 rue de Rivoli. C'est une AOC olive de Corse, récolte 2008- 2009. Ma chère Tatiana qui veille sur moi comme un ange gardien, m'a donné le mode d'emploi. On était chez Guimard lorsqu'elle s'est fait apporter de l'huile d'olive dans un bol, l'a aspergé de sel et à trempé du pain qu'elle a dégusté. Depuis,j'ai perfectionné la formule. J'ajoute au sel sans sel qui m'est imposé, du gingembre moulu, de la coriandre ou du cumin et de l'ail moulu. Je trempe avec du pain style poilane de chez Hédiard et j'en prends toute la nuit en écrivant mon blog. Il est évident qu'utiliser une telle huile pour assaisonner des salades, du poisson ou n'importe quel plat, serait un coûteux sacrilège. Une huile aussi raffinée se déguste seule.
La même Tatiana m'a un jour amené une boîte de Thé. De m'ême que j'ai toujours révé d'une huile verte, j'ai recherché avec persévérance du thé vert, de celui que vous trouvez dans les bons restaurants japonais ou même chinois. En vain. Mais cette boîte contenait un thé que j'ai trouvé sublime. Il provenait de la boutique "Thés de Chine" 20, Boulevard St Germain à Paris, et la référence était LM102/61. Long Men Xiang Cha. Le parfum était déjà empreint du charme immémorial delacérémonie du Thé, mais que dire du goût d'un extrême raffinement !
J'allai donc rendre visite à cette jolie et poétique boutique, ou s'alignaient d'innombrables boîtes immenses. La récolte toute fraîche de 2009 venait d'arriver. En matière de thé vert, les prix variaient de 28 € à 96€ les cent grammes. J'optai pour un petit sachet du plus coûteux cultivé dans un jardin sacré, entretenu par des moines bouddhistes. La référence était Shi Feng Long Geng (?).Après avoir utilisé pendant plusieurs infusions, 3 à 5 minutes dans l'eau à 75% 3g pour 15 cl, il faut surtout conserver les feuilles pour des condiments, car elles sont bourrées de vitamines.
J'inaugurai aujourd'hui même ce thé illustre avec notre ami S*** mon successeur sur le blog. Marie-Jo à la cuisine suivit scrupuleusement les instructions et nous servit dans un service japonais d'oribe. Hélas S*** et moi trouvames que cela sentait l'eau chaude et c'est tout. D'ailleurs aucune odeur émanait du paquet. Est-ce à dire que ce parfum est si délicat que seul un moine expérimenté pourrait l'obtenir en utilisant une eau à la pureté particulière, neige fondue ou source secrète en faisant chauffer cette eau sur un foyer de feu de bois et une bouilloire comme celle que nous avons au Musée Mingei... Ou tout simplement que je suis tombé dans un piège attrappe gogos, comme pour l'huile? En tout cas j'ai l'intention de m'en expliquer avec mes deux spécialistes.
Il est 01 h 23, Tatiana vient demain et je dois encore faire une page de calligraphie à son attention. Je remettrai à demain la liste de mon marché de DVD.
Nous sommes "demain" et vous pouvez consulter la liste dans le corps du billet. 20h48
Bonne Nuit, Bruno Lussato. Continuer à lire "Le journal du 26 avril 2009" Friday, 24 April 2009Le journal du 23 avril 2009CHRONIQUE Fondation III. Un accouchement difficile
Décidément, tout est à refaire. Pour des raisons analogues à celles de Socrate, mais en sens contraire, LH III n'approuve pas le projet et semble vouloir violenter mon concept de base. Les larmes me montent aux yeux. Je me sens incapable de faire une fois de plus le travail de persuasion consenti pour Socrate avec les résultats que l'on sait. Je suis trop fatigué. Et pourquoi me battre?
Néanmoins je vais une dernière fois m'expliquer pour corriger le tir. Je n'ai aucun scrupule de vous mettre dans le coup, mes chers internautes, car cette troisième fondation s'adresse à des gens simples dont je sais qu'il éprouveront un choc durable de beauté qui pourra susciter des vocations. C'est en pensant très fort à vous, et non en échafaudant des structures logiques, que mon projet tire son inspiration.
Pour parfaire le malentendu il ne manquerait plus à mon cher LH III qu'à nommer un expert, ou mieux une commission d'experts, comme l'a fait Socrate. Mais le but inconscient de Papadopoulos était de condamner la deuxième fondation alors que LH III le scandinave au contraire est sincère et s'y interesse avec l'intelligence, l'appetit de culture, et la ténacité qui le caractérisent. En dépit de sa jeunesse, c'est une personnalité très forte au sens le plus plein que je donnais à ce mot dans le précédent billet.
Je lui avais passé les plans logiques de la deuxième fondation, et je suppose qu'ils devaient être fort mal expliqués pour qu'ils donnent naissance de telles incompréhensions aussi bien chez Socrate Papadopoulos que chez LH III, au point que leur envie de m'aider à la réaliser se soit transformée comme le vin en vinaigre. Aussi présenterai-je mon projet de fondation (devenu la troisième fondation à cause des transformations dont je parlerai plus loin) par l'autre bout de la lorgnette. Mais auparavant présentons l'objection de LH qui condamne encore plus la fondation que l'acharnement logique de Socrate.
Le problème tourne autour de la notion d'écriture. Elle est interprétée par le successeur de LH I, dans son sens le plus étroit : l'acte de tracer des lettres manuellement et l'évolution de la forme de celles-ci. La collection se réduirait de ce fait à des fragments de sumérien, de phénicien, de crétois, de calligraphies chinoises des débuts jusqu' à leur stabilisation, à l'arabe et c'est à peu près tout. Or il est pratiquement impossible de se procurer ces fragments aujourd'hui à l'exception de feuillets de demi-onciales du VIII au Xème siècle et de fragments de calligraphie chinoise ancienne, d'un prix prohibitif. On peut aussi trouver des cartouches éparses de hieroglyphes sur papyrus et des feuillets isolés d'écritures de la cursive romaine à la gothique, en passant par la caroline ou la flamande. Nous en avons des copies très bien réalisées par Claude Médiavilla pour le Musée du Stylo et de l'Ecriture Armando Simoni. C'est à dire pratiquement rien. Voici des décennies j'avais acquis une tablette cunéiforme aujourd'hui irremplaçable qui fut volée dans le hold-up de 2001 C'est un iiii. Par ailleurs exposer ces lambeaux n'a pas de sens, ils sont ternes, ennuyeux et ne sauraient provoquer le moindre impact sur le public.
L'illustration ci-dessous montre un fragment d'héroglyphes sur papyrus provenant de la Bibliothèque Municipale de Lyon La-Part-Dieu. Elle est tirée d'un répertoire dont les illustrations proviennent en majeure partie du Musée du Stylo et de l'écriture. La cote serait iiiii
LH III me fait remarquer que des livres, de incunables, voire même de grands manuscrits à peinture ne font pas partie de l'objet de la fondation exclusivement axé sur l'évolution du mode de symbolisation des caractères. ... et qu'il y a largement le temps de réfléchir à la question. Il est radical sur un point : il ne voit pas ce que les monnaies viennent faire dans une telle fondation. Je n'ai pas besoin d'argumenter, la collection est devenue inaccessible depuis que Socrate ne veut s'en dessaisir sous aucun prétexte. Mais sa position me plonge dans le désespoir. En effet Clavroy ( livres anciens, art du livre) et Tenscher (deux pièces majeures exceptionnelles iiiii) m'ont fait confiance et m'ont mis de côté les plus belles pièces iiiii comme la lettre de Christophe Colomb ou le précieux manuscrit de 1384, seul exemplaire connu au monde à être calligraphié en lettres d'or en relief. Nous avons déjà perdu le magnifique manuscrit des conquêtes d'Alexandre, en camaïeu, et, pire, l'exemplaire des dialogues de Galilée dédicacé par l'auteur et dont il ne restait qu'un exemplaire au Vatican et un à la fondation Galilée à Florence. Il faut abandonner tout espoir d'avoir le troisième qui a rejoint un lieu muséal. Ci-dessous un détail de la page de titre des dialogues, l'oeuvre majeure de Galilée.
Ci-dessous le frontispice du manuscrit des conquêtes d'Alexandre le mois dernier iiiii, aujourdhui passé au stade de l'utopie. Ce manuscrit est l'un des plus prestigieux connus par sa beauté, son origine, son originalité et sa finition.
Je rappelle ci-dessous une des pages du livre d'heues de 1384, unique au monde par ses lettres d'or en relief qui représentennt un tour de force que nul n'a jamais osé reproduire.
Grâce à la grande générosité de Socrate, j'ai en ma possession deux Grolier sur trois, dont le suivant :
Avoir un seul Grolier est l'honneur de toute bibliothèque publique. Louis XIV avait interdit la sortie de France les Grolier pour éviter leur dispersion. Mais avant même la Révolution, ils passèrent les frontières. Ce lui-ci n'est pas le plus beau qui attend chez Clavreuil qu'on le libère. La reliure exécutée par Gommart Estienne pour Grolier, est un atlas de Numismatique, passion du mécène n'a pas fait partie du lot à cause de mes scrupules vains, en ce qui concerne des traces noires très légères. Le et qui ne tiraient pas à conséquence. Le temps de me décider, Socrate ne daigna pas honorer la facture, qu'on lui avait envoyé à se demande. Le vent avait tourné et la collection était restée incomplète. Manquait aussi un Grimaldi, l'équivalent du Grolier italien, ce qui est moins regrettable. Lorsque LH III m'annonça qu'il reprenait la suite de Socrate, je respirai, de même que Clavreuil qui m'avait fait confiance pendant si longtemps et qui fut contraint de se dessaisir graduellement des ouvrages les plus précieux. Et voici que mon héritier déclare qu'on a le temps et qui chicane sur la signification du mot écriture. On pourrait avantageusement le changer en Bibliothèque ce qui d'après le Petit Larousse, comprendrait aussi bien les manuscrits que les sceaux ou les chartes, avant Gutenberg, et les incunables et les livres rares et précieux après.
En consultant le catalogue de calligraphies et de peintures du légendaire Musée du Palais de Taipeh (ex. Formose) je retrouvai le concept qui éclaire parfaitement mon projet.
Ci-dessus une reliure, dorée et peinte à la cire, réalisée par un suiveur contemporain de Grolier, Thomas Mahieu, secrétaire de Catherine de Médicis. Imprimé à Bâle chez Johann Herwagen en 1535, dont la qualité d'impression est inférieure à celle des Grolier. Cette édition hommage de Socrate est beaucoup plus rare encor que les Grolier.
En consultant pour la nième fois le catalogue du légendaire Musée du Palais à Formose (aujourd'hui Taipeh) je trouvai le plus précieux soutien à mon projet. Comme on le sait, ce musée contient les plus importantes collections de calligraphies et de peintures chinoises du monde.
Marvelous Sparks of the Brush. Painting & Calligraphy, Books & Documents. National Palace Museum
Meveilleux éclats du pinceau, tel est le titre du magnifique ouvrage consacré à la plus importante collection du Musée du Palais. J'en ai déjà parlé ailleurs. Mais ce qu'il faut noter, est que cet ensemble indissociable de peintures illustres, de calligraphies hautement honorées, de livres précieux et de documents manuscrits ou imprimés dela plus haute importance historique, n'est pas une bibliothèque mais un département d'un musée. Les conservateurs ne sont pas des bibliophiles. Ils s'adressent au grand public, et les ouvrages ne sont pas destinés à dormir dans les rayons d'une bibliothèque en attendant d'être consultés, mais à être exposés, offerts à l'admiration du Grand Public, dans des conditions, bien entendu, drastiques d'hygrométrie (il y fait froid et on recommande de porter un chandail de laine) et de sécurité. On lutte également contre la quantité en n'exposant qu'un nombre limité d'objets que l'on renouvelle périodiquement par rotation. Aucune différence n'est établie entre calligraphies, peintures, reliure, confection du livre et du rouleau. Les visiteurs chinois qu'ils soient le grand public ou des lettrés, sont sensibles à l'évolution non seulement de la calligraphie ou de la peinture, mais aussi de l'apparence des livres, comparables en cela aux livres manuscrits de William Blake, destinés à être contemplés autant qu'à être lus. Le cas est d'ailleurs exceptionnel en Occident, et a heurté les conventions qui veulent qu'un tableau soit un tableau, un livre, un livre. Cela explique la faible fréquentation du plus grand poète en langue anglaise alors qu'on se précipitait pour voir le médiocre épigone Rivière.
En parcourant le guide professionnel du Musée du Palais Voici quelques données essentielles.
- L'exposition n'a pas pour objet le plaisir des yeux aux visiteurs, mais aussi de conduire leur compréhension à des niveaux encore plus profonds d'appréciation. Les collections du Musée ont été regroupées en deux branches : 1. les Trésors du travail de la Nature (c'est-à-dire l'artisanat du travail du jade, de l'ivoire, etc...) 2. ce qui a été nommé l'éclat merveilleux du pinceau, et qui comprend les calligraphies, les peintures, la mise en page, les livres et les reliures, les documents historiques.
- Le Musée, on vient de l'écrire, comprend la collection de calligraphies et de peintures chinoises la plus importante. Peintures, Calligraphies, livres et documents, sont la plus grande fête pour les yeux au monde. La valeur des livres et des documents représente une grande synthèse d'information et de savoir. En vous trouvant face à face avec eux, vous devenez un avec les anciens et vous servez de médium entre le passé et le présent. Il en émane une force qui touche les vies de tous les lecteurs, sans que le fait d'une approche sérieuse ou ludique et superficielle n'intervienne. - Les livres rares de la collection tombent dans deux catégories : manuscrites et imprimées. Certains de ces livres sont extrêmement rares et dans certains cas uniques. Ils représentent de ce fait un héritage culturel d'une importance considérable, qui s'ajoute à leur valeur intrinsèque.
LA CLASSIFICATION TRADITIONNELLE DES LIVRES RARES "Les six sommaires, correspondent aux sept somaires qui incluent six catégories, : " les écrits philosophiques", "la stratégie militaire, "les arts mathématiques", " la médecine et les arts pour la préservation de la vie", et " la poésie et la littérature". Plus de deux siècles après, Hsün Shu réorganisa ces catégories en quatre sections. 1. La classification traditionnelle des six arts classiques; 2. La stratégie militaire les écrits philosophiques, les arts mathématiques et la médecine; 3. les travaux historiques; 4. la littérature.
Un des buts a été, par le moyen de présentations modernes, de faire comprendre l'intérêt des livres rares. Pour cela, l'exposition comprend deux niveaux : 1. Elle donne à voir au public les bases de l'évolution des livres,en les donnant à voir comme des objets de contemplation. 2. Elle apprend aux visiteurs à différencier la qualité et le type des impressions, la beauté des reliures, l'adjonction de belles illustrations, en un mot à apprécier les livres manuscrits ou imprimés comme des objets d'art.
Les principes de la troisième fondation
Ils sont proches de ceux qui ont présidé à l'organisation du Musée du Palais. A l'instar et à l'insu de cette prestigieuse institution, si l'on excepte la peinture, qui en Occident ne doit rien au geste, si ce n'est l'action painting ou la démarche de Georges Mathieu, les autres critères sont conservés.
Citons les points essentiels:
- L'importance de l'imprimeur,de la qualité du papier ou du parchemin, de la reliure. - La valeur des l'illustrations : Botticelli (incunable de la Divine Comédie de Dante), de Béning-Mormion ( Heures de Bruges), Delacroix (Faust), et plus près de nous lors du nouvel âge d'or du livre d'art : Picasso, Matisse, Braque, Chagall, Bonnard, Derain, de Dali, etc. sur des textes d'Apollinaire, de Mallarmé, de Lautréamont, de René Char et des reliures de Pierre Legrain, de Bonnet, de Creuzevault, de Rose Adler, de Dali etc. imprimés par Iliazd, sur des papiers Japon Impérial, Japon nacré, BFK Rives, parchemin, etc.
- Ce sont des objets destiné à être exposés et non pas à être lus, en particulier pour les calligraphies. Cettes dernières vont de l'onciale et la demi-onciale, à la gothique, en passant par la caroline, l'écriture humaniste, la fraktur etc. De même pour les styles d'impression : Didot, Egyptienne, Elzévir,... jusqu'aux caractères de Frütiger, l'Univers et le Méridien.
- Une caractéristique qui sépare pour des raisons compréhensibles la Troisième Fondation de Taipeh d'une part, et de la deuxième fondation de l'autre, est 1. la présence de collections d'instruments d'écriture, dont des stylos, qui sont présents mais moins différenciés dans les collections du Musée du Palais, 2. L'incorporation dans la nouvelle fondation de l' ensemble parmi les plus importants en des mains privés, des premiers tirages des éditions originales de partitions musicales. Elles vont de Vivaldi à Messiaen. C'est évidemment une spécificité occidentale, et la collection est conservée dans les sous-sols de la Direction de la Musique, Square Louvois, sous la suveillance attentive de Mme. Massip , conservateur, et de la fidèle Mme. Vilatte qui la seconde efficacément. Je n'ai jamais voulu m'en séparer, à l'exception de LH III qui hérite de presque tous mes biens culturels et à qui je demanderai qu'il laisse ma donation en dépôt long terme à ma chère BNF .
On comprendra dès lors mon désarroi dans un tel contexte. En effet ramener le mot écriture à son sens le plus restreint, équivaut à abandonner le projet, qui d'ailleurs s'éteindra de lui-même sans qu'on ait besoin d'intervenir !
Une autre cause de dissension entre mon cher LH III et moi, tourne autour de la notion de temps. Il pense que rien ne presse, et qu'il faut que les choses se décantent. Mais il oublie le contexte. Mais les grands marchands qui enthousiasmés par le projet, m'ont aidé au delà de leurs possibilités en refusant des propositions alléchantes pour les iiiii ont voulu croire que je trouverais un repreneur. Quel soulagement pour tous lorsque celui-ci vint m'aider en la personne de LH III! Quel sponsor en vérité ! Le plus intelligent, le plus avide de culture, et qui parut apprécier ces icones de notre civilisation que sont les premières éditions de Copernic ou de Galilée!
Hélas, pressés par les acheteurs des grandes fondations, l'un d'eux se trouva acculé par le manque de trésorerie après de tels achats prestigieux, réalisés en partie pour la fondation. Il jeta du lest en vendant l'impressionnant Galilée, et le magnifique manuscrit en camaïeu, sur les aventures d'Alexandre. Comment le lui reprocher? Mais compromettre les autres iiiii reviendrait à faire échouer la Fondation, en la privant de son plan logique et pédagogique.
Mon désarroi est grand. L'obligation de durer trois ans de vie pour accomplir ce qui est au fond ma vocation et qui constituera, j'en ai la preuve, un choc décisif pour bien des jeunes et des gens modestes, cette astreinte me donna l'énergie de la survie. Mais à présent à quoi bon me battre? S'ajoute la douleur de me sentir incompris. Un manque de confiance qui s'expliquerait à la rigueur de la part de Socrate qui se trouve en pays étranger, dans le noble royaume des esprits. Mais que l'héritier de tous mes biens culturels, de qui j'avais reçu affection et encouragements, discute avec moi comme le ferait Socrate, m'est incompréhensible!
Mais trêve de lamentations stériles, et passons à une explication autre de cette malheureuse troisième fondation. Vous la trouverez dans le corps du billet. Il est déjà 2h27 et la page de mon billet a expiré de nombreuses fois. D'ailleurs j'ai envie de reporter à demain la suite pour ménager mon sommeil ! Donc Bonne Nuit, et pensez d'une manière positive à ce magnifique projet. On dit que les ondes bienveillantes (et je sens les votres) peuvent faire basculer une situation. Au pire, elles m'aideront à retrouver ma combativité naturelle !
Votre Bruno Lussato.
NOTE : je ne cesse d'être harcelé de demandes intempestives concernant l'identité réelle de LH III. Je vais donc m'en expliquer une fois pour toutes et dans l'espoir qu'après, mes amis (car c'est d'eux que vient la curiosité) me laisseront en paix.,
Pour autant que je puisse m'engager sans trahir l'obligation de confidentialité, LH III est une réincarnation de LH, Lars Hall dit Lasse. Ce dernier est une figure imaginaire, personnage dont l'histoire fictive et romancée a été mise en abyme dans L'Entretien. *** pour ceux qui ignorent la signification de cette locution, je cote le petit Larousse : n.m.(gr. abussos,sans fond). En abyme, se dit d'une oeuvre citée et emboîtée à l'intérieur d'une autre de même nature(récit à l'intérieur d'un récit, tableau à l'intérieur d'un tableau etc). Si j'ai insisté sur cette expression, c'est qu'elle est dominante dans L'Entretien (Apocalypsis Cum Figuris) et que la description de mes relations perturbantes et intenses avec Lasse, (LH I ) ont été depuis leur rédaction dans " Le Livre de Lasse Hall" été emboïtées dans les séquences d'un salon imaginaire, et commentée par une assemblée de snobs. Tout ceci est bien entendu de l'Histoire ancienne. LH II ressemblerait plutôt à Olaf. Et quid de LH III. Il n'existe pas la moindre filiation avec LH I et LH II. D'où sort-il alors? D'une troublante ressemblance. Non seulement ce jeune homme volontaire et d'une intelligence fulgurante ressemble comme un sosie à LH I, ce dont témoigne un dessin réalisé alors que son père n'était pas encore né, mais même son caractère et sa force étaient celles de LH I. Une différence essentielle toutefois. LH I était envers moi aussi délicat, aussi protecteur, aussi affectueux, que ne l'est Olaf Olafson, alors que LH III est désinvolte, instable dans son comportement, alternant affection touchante et cruelle indifférence, respect et traitement des plus humiliants. Or depuis que pour récompenser son attachement et ses dispositions pour le fait culturel, et aussi son intérêt pour les manuscrits, je décidai de faire don - avec l'assentiment de la BNF - de tous mes manuscrits, ceux réalisés pour la BNF restant la propriété du Departement des manuscrits anciens. Il changea alors radicalement de comportement à mon égard et se montra souriant, détendu, en un mot heureux en ma présence. J'en fus si touché! Lorsque je lui demandai à tout hasard de m'aider à reconstituer ma seconde fondation, il n'hésita pas, son adhésion fut immédiate. La semaine suivant, ne voulant pas subir de déceptions ni abuser de son appui, je réitérai ma demande. Il rit et me dit "puisque j'ai promis !" . Mon bonheur n'eut alors d'égal que ma déception aujourd'hui. Le reste vous le connaissez. L.H. III et une personnage à demi-imaginaire mais où il entre des fragments de réalité. Il est d'origine scandinave, comme le montre sa blondeur et la pureté de ses traits. Sa famille s'établit à Vancouver et à Seattle et fit commerce de bois flottés. Il était le cadet de trois frères, mais jeune comme il était, il se fit respecter et admiré de tous pour avoir osé affronter la maffia avec une telle cruauté, une telle violence que devant un tel forcené, capable en proie à une rage meurtirère, de risquer sa vie, dont il n'avait cure, que les maffiosi fondamentalement des lâches, craignant pour leur vie, cédèrent et se détournèrent de la famille.
Le père de LH III, est un homme de moeurs très simples, austères même, et très proche de son personnel, prompt à organiser de petites fêtes pour commémorer un anniversaire, une naissance, un résultat positif. Il imprima des diplômes maison encadrés, que ses gens étaient fiers de suspendre dans leur bureau ou chez heux. Leur famille était toujours intégrée dans l'entreprise, sans qu'Olafson fut soupçonné de paternalisme. Il me servit comme modèle et comme exemple d'excellence dans le management, mais combien difficile à imiter en France où arrogance et mépris font florès, dissimulée derrière de beaux discours sociaux.
Oui. Je sais. Je me suis encore égaré de digression en digression. Mais ce faisant j'ai parlé de choses bien plus intéressantes que l'origine d'un jeune homme fût-il génial ! Continuer à lire "Le journal du 23 avril 2009"
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