CHRONIQUE
Intermezzo
Après la lourdeur du blog précédent, j'éprouve le besoin de ménager une pause, de flâner, de converser avec vous à bâtons rompus.
J'ai eu la bonne surprise en consultant les statistiques d'apprendre que sous toute vraisemblance, on dépassera les 34 000 visites pendant le mois d'avril, dont 30 617 jusqu'à hiern oùon a enregisté 1009 visites. Bien qu'il n'y a pas de relation univoque entre le contenu et les statistiques, il est réconfortant de constater que la dynamique impulsée par S*** qui s'est particulièrement dévoué pour SON blog, et mon parti-pris de franchise et mes digressions pédagogiques improvisées à l'occasion du billet précédent, destiné à LH III, vous ont plu. Une souffrance demeuréeà l'état de lamentation est stérile et finit par attirer l'ennui plus que la compassion. Le véritable courage n'est pas de subir la souffrance mais de lutter contre elle. Le pathétique dans la littérature réside dans la recherche de la salvation et non dans le malheur qui s'abat sur le héros. Ma soeur me disait que j'avais de la chance d'être intellectuel car je me suffis à moi-même et que je supporte la solitude. Ce n'est plus aussi exact car depuis un an j'ai besoin de l'affection qui m'est prodiguée par des êtres, et dont la valeur est due à la parcimonie avec laquelle ils la dispensent. Que vaut celle de ceux qui aiment également leurs amis et le premier venu?
Prospero était un penseur, enfoui dans ses livres magiques au point de délaisser ses affaires temporelles et en mettant sa fille Miranda en péril de mort. Echoué dans une île déserte, il créa tout un monde fantasmatique. Et peu à peu ce rève prit corps et s'incarna dans la réalité. Ainsi que dans La Tempête dernière oeuvre de Shakespeare, LH I s'est il incarné mystérieusement dans un non-né , LH III. De même qie la réalité se reflète dans nos songes, ces derniers finissent par créer une réalité. Comment? Qui saurait pénetrer les arcanes des mécanismes quantiques qui forment le soubassement matériel de notre psyche?
Essayez de voir le film "Prospero Books" de Greenaway, l'auteur de Meurtre dans un jardin Anglais. J'avoue l'avoir vu trois fois et ne rien y avoir compris! Mais il en reste une étrange impression onirique, comme un arrière-goût de magie. John Gielgud, le plus illustre acteur shakespearien.
Ci dessus Prospero Books. Four Walls Eight Windows, New York.1991.
Cet ouvrage très riche contient tout le script de Greenaway. Il faut prendre le temps de le lire (pour les anglophones, hélas) et j'aimerais bien y consacrer un jour un billet.
LE MARCHÉ DU JOUR
J'ai acheté à votre intention des DVD qu'il faudrait avoir dans toute vidéothèque culturelle. Certains n'auraient même pas besoin d'être mentionnés comme Sueurs Froides ou l'Odyssée de l'Espace si ce n'est que les jeunes générations n'en n'ont jamais entendu parler, leur goût étant anesthésié par les production commerciales made in America et les françaises qui ajoutent la prétention et la politique à la nullité.
Je dis à votre intention parce que je n'ai pas attendu à aujourd'hui pour les acquérir, mais voici : elles m'ont été "empruntées" à mon insu et il ne me reste plus rien.
Consulter dans le corps du billet le marché du jour
LE COUP AU CŒUR
Ce n'est pas un DVD mais un simple CD. Il contient des chansons de cabaret dönt celles d'Arnold Schoenberg et d'Eric Satie. Le disque en question débute par d'affreuses chansons d'un anglais inconnu. Mais c'est de loin celles de Scöenberg qui l'emportent et parmi elles mes deux coups au coeur : Le Noctambule, L'Aria du Miroir d'Arcadie avec son refrain Boum boum boum qui décrit le coeur de l'amoureux.
J'ai inauguré le Centre des Capucins par une évocation Art Déco follement gaie. Je me souviens encore de Armand Friedman et de son épouse, la Président des machines à coudre Singer, et du Café Légal, habituellement très sérieux, entrer en dansant sur la musique du Noctambule. Le CD était merveilleusement interprété par la créatrice historique qui avait une diction irréprochable, une voix gouailleuse et acidulée, un style bien cabaret berlinois. Je dois certainement l'avoir mais elle dort dans une des nombreuses caisses conservées dans un garde-meuble de UCCLE.
Malheureusement, la version aujourd'hui disponible, est interprétée par une cantatrice à la diction inaudible, sans aucun style, très "cantatrice". Mais la pire des interprétations ne saurait porter tort au Noctambule et à un moindre degré au Miroir d'Arcadie, boum boum boum - boum boum boum ! Une fois que vous entendrez ces chants de cabaret, vous aurez envie de les réécouter, et ne vous sortiront plus de la tête à tout jamais ! Croyez-moi, un jour de pluie et de cafard, écoutez ces chasse-déprime. Cette musique est tout à fait inattendue de la part du plus grand révolutionnaire de la musique, de l'austère compositeur de Pierrot Lunaire , fondateur de la musique atonale, puis du dodécaphonisme et du sérialisme.
POTINS
La grippe porcine, la condamnation d'un juge d'instruction d'une légereté impardonnable, que dis-je, d'un entêtement criminel, et ayant subi une simple réprimande au motif, que d'autres qui le critiquent on fait aussi mal que lui, un autre magistrat accusé d'avoir trucidé sa femme, la faillte d'une ou deux banques internationale, la fureur des Chinois due à la réception ménagée au Dalai Lama et cent autres joyeusetés, nous empêchent de vivre, en attendant de mourir. On vent en pharmacie des masques de très bonne qualité, au lieu de nous faire peur avec le virus mexicain, achetons-les avant qu'ils viennent à manquer !
HUILE ET THÉ, les voies de la qualité.
Mes préoccupations sont d'une toute autre élévation. L'autre jour j'ai été chez le grand spécialiste de l'huile d'olive Oliviers & Co. Ils m'ont fourgué une huile d'une cuvée exceptionnelle, en un coffret de luxe et d'un prix exorbitant : L'Extraverte, Yolande et Albert Baussan Récolte d'octobre 2008 au Portugal et provenant d'un petit terrain classé ce qui explique la faible production annuelle : 500 litres par an, à l'instar du grand cru de Salvador Gaec de Haute Provence, cuve 2, la cuve 4 produisant 1000 litres par an !
Vous pouvez contempler comme moi la superbe couleur verte de ce vrai jus d'olives. Je n'en attendais pas moins de cette fameuse Extraverte de Baussan, si exclusive qu'elle ne figue même pas dans le catalogue des grands crus.
Hélas, à l'essai elle s'est révélée du plus beau jaune et ne sentait guère plus l'olive qu'une autre bonne huile.
En revanche, j'ai trouvé une huile vraiment verte à un magasin spécialisé beaucoup plus modeste : A L'olivier, 23 rue de Rivoli. C'est une AOC olive de Corse, récolte 2008- 2009. Ma chère Tatiana qui veille sur moi comme un ange gardien, m'a donné le mode d'emploi. On était chez Guimard lorsqu'elle s'est fait apporter de l'huile d'olive dans un bol, l'a aspergé de sel et à trempé du pain qu'elle a dégusté. Depuis,j'ai perfectionné la formule. J'ajoute au sel sans sel qui m'est imposé, du gingembre moulu, de la coriandre ou du cumin et de l'ail moulu. Je trempe avec du pain style poilane de chez Hédiard et j'en prends toute la nuit en écrivant mon blog. Il est évident qu'utiliser une telle huile pour assaisonner des salades, du poisson ou n'importe quel plat, serait un coûteux sacrilège. Une huile aussi raffinée se déguste seule.
La même Tatiana m'a un jour amené une boîte de Thé. De m'ême que j'ai toujours révé d'une huile verte, j'ai recherché avec persévérance du thé vert, de celui que vous trouvez dans les bons restaurants japonais ou même chinois. En vain. Mais cette boîte contenait un thé que j'ai trouvé sublime. Il provenait de la boutique "Thés de Chine" 20, Boulevard St Germain à Paris, et la référence était LM102/61. Long Men Xiang Cha. Le parfum était déjà empreint du charme immémorial delacérémonie du Thé, mais que dire du goût d'un extrême raffinement !
J'allai donc rendre visite à cette jolie et poétique boutique, ou s'alignaient d'innombrables boîtes immenses. La récolte toute fraîche de 2009 venait d'arriver. En matière de thé vert, les prix variaient de 28 € à 96€ les cent grammes. J'optai pour un petit sachet du plus coûteux cultivé dans un jardin sacré, entretenu par des moines bouddhistes. La référence était Shi Feng Long Geng (?).Après avoir utilisé pendant plusieurs infusions, 3 à 5 minutes dans l'eau à 75% 3g pour 15 cl, il faut surtout conserver les feuilles pour des condiments, car elles sont bourrées de vitamines.
J'inaugurai aujourd'hui même ce thé illustre avec notre ami S*** mon successeur sur le blog. Marie-Jo à la cuisine suivit scrupuleusement les instructions et nous servit dans un service japonais d'oribe. Hélas S*** et moi trouvames que cela sentait l'eau chaude et c'est tout. D'ailleurs aucune odeur émanait du paquet. Est-ce à dire que ce parfum est si délicat que seul un moine expérimenté pourrait l'obtenir en utilisant une eau à la pureté particulière, neige fondue ou source secrète en faisant chauffer cette eau sur un foyer de feu de bois et une bouilloire comme celle que nous avons au Musée Mingei... Ou tout simplement que je suis tombé dans un piège attrappe gogos, comme pour l'huile? En tout cas j'ai l'intention de m'en expliquer avec mes deux spécialistes.
Il est 01 h 23, Tatiana vient demain et je dois encore faire une page de calligraphie à son attention. Je remettrai à demain la liste de mon marché de DVD.
Nous sommes "demain" et vous pouvez consulter la liste dans le corps du billet. 20h48
Bonne Nuit,
Bruno Lussato.
Le marché du jour.
Les DVD qui viennent d'entrer discothèque idéale (?)
Ci-dessus j'ai trouvé dans mes archives une vidéocassette du film foisonnant et mystérieux de Greenaway dont j'ai mentionné le livre-script. J'ignore s'il existe en DVD et je rappelle la couverture du script.
A tout seigneur, tout honneur. si tous se rappellent du dernier film controversé (pour cause de pornographie !) certains jeunes peuvent encore ignorer le film-culte de Kubrick. A vois de préférence en home cinéma ou sur grand écran.
Deux films de terreur, mais subtilement agencée Deux chefs d'oeuvre où la description d'une atmosphère étrange joue un rôle essentiel. Grand écran conseillé pour Sueur Froides qui présente un coup de théâtre inattendu. On croit que le filme est fini, et voici que tout ne vient que commencer. La réalité est décodée!
J'avoue ne pas les avoir encore vus. Si je les ai mis dans ma sélection c'est que ce sont des musts pour les intellectuel et les cinéphiles ou encore les amateurs de Théâtre.J'ai connu un certain Charles-Henri de Brantes qui s'était dévoué à l'oeuvre de Tarkowski dont j'ai l'extraordinaire mise en scène de Boris Godounov, à avoir absolument. Quant à Brook, je comble une lacune impardonnable pour tout amateur distingué de théâtre. J'avoue que j'avais peur de me barber, car j'adore les mises en scène classiques de l'Old Vic Theater. Mais il faut être curieux.