Billets par Marina Fédier
Monday, 27 August 2007
Réponse à Matthieu
Le moi existentiel et l'être essentiel
Est-ce que vous ne pouvez pas développer ces sujets et nous donner un bref résumé de ce que vous-même vous en avez retiré de votre point de vue? Vous ne parlez pas non plus des disciplines initiatiques qui pourtant peuvent nous éclairer sur le sens de notre vie. Par exemple le I Ching, l'astrologie chinoise, le yoga et la méditation, qu'en pensez-vous? Matthieu.
Pour retrouver le billet auquel se réfère Matthieu, cliquer sur ►♦♦
J'ai parlé à plusieurs reprises de l'antagonisme entre le moi existentiel et l'être essentiel. Celui-là est forme, il s'incarne dans la vie concrète, celui-ci est fond, authentique, moyeu profond riche des potentialités de l'âme, point de départ et catalyseur de développement. C'est l'aspiration à l'être essentiel qui nous pousse à devenir ce que nous sommes, car ce que nous sommes authentiquement est enfoui et il faut un long chemin initiatique pour atteindre ce que nous pressentons confusément, et dont nous sentons le manque. (Note : Le Soi (self) jungien est une totalité qui comprend toutes les composantes de la personnalités, dont l'être essentiel. Cette notion est empruntée à Dürkheim).
Certes, un équilibre doit être recherché entre les deux manifestations de la personnalité et il passe par une prise de distance par rapport au Moi existentiel. C'est elle qui permet l'émergence de notre authenticité. Pour y parvenir la méditation est particulièrement précieuse, faire le vide avec ce moi existentiel, lourd de tous les conditionnements sédimentés, cristallisés, qui nous impregnent depuis notre venue au monde. Ainsi, petit à petit, allégés nous pourrons renouer avec notre désir profond, authentique, seul susceptible de nous épanouir dans arrière pensée.
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Thursday, 23 August 2007
Les séminaires interculturels
Je réponds ici à des internautes qui ont exprimé le désir de connaître le programme des séminaires interculturel destinés à « activer les neurones » des cadres dirigeants et employés de grandes entreprises, souvent englués dans la routine et l’urgent, et quiont besoin de restaurer leur réserve d’eau vive.
LES SUJETS CLASSIQUES
La géopolitique. Des experts confirmés et parcourant le monde à la recherche d’informations de première main, disent aux participants ce que les journaux et la télévision taisent ou déforment.
L’Islam et les religions.
On explique les différences entre les religions monothéistes issues de la Bible et les autres systèmes de croyance. Dans les premières, Dieu a créé le monde, puis le sixième jour, il a donné le pouvoir à l’homme sur les animaux et tout ce qui vit sur terre. En conséquence l’homme a voulu dominer la nature, s’en rendre maître, devant se battre contre les éléments et les contrôler. (YANG). Cette tournure d’esprit a conduit à de grandes choses : développement des sciences exactes ; progrès de la médecine, médicaments, qui, comme les antibiotiques, détruisent l’ennemi.
Les civilisations orientales considèrent au contraire que l’homme fait partie de la nature et que la Voie passe par un équilibre avec la nature. Cette vision extrême orientale est typiquement YIN et passe par la prévention plutôt que par la répression. On le remarque par des médecines comme l’acupuncture, fondées sur la recherche de l’harmonie.
Ces deux visions complémentaires sont toutes deux indispensables, comme le YIN est indispensable au YANG.
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Tuesday, 21 August 2007
Le citoyen entreprenant
Dans un de mes précédents billets j'avais parlé de l'Entreprise Citoyenne, concept proche de la "gouvernance", terme à la mode, mais qui exprime la nécessité pour toute entreprise ou organisation (y compris les administrations étatiques) de tenir compte des parties prenantes et non seulement des élites qui les gouvernent, et des actionnaires qui attendent une rémunération du capital investi.
L'Etat se glorifie d'avoir pompé aux citoyens et aux entreprises, un magot record au titre de l'impôt sur la fortune. Mais qui a pensé que de prélèvement excessif, en spoliation douce, ce ne sont pas seulement les riches qui souffrent (ils peuvent voter avec leurs pieds) mais surtout les classes moyennes et les petits entrepreneurs, écrasés sous les charges, dégoûtés d'en faire plus. Ceux qui ont un petit capital, partent, comme les jeunes ambitieux et entreprenants.
Les entreprises multinationales se laissent de plus en plus tenter par une centralisation absurde qui prive de toute initiative les collaborateurs, en les transformant en zombies. Ces derniers finissent par s'habituer à leur condition de relais apathiques d'un but qui les dépassent, et cette apathie contagieuse est favorisée par la vulgate gauchiste qui ne parle que d'avantages acquis et accorde une prime à la paresse, comme si dans un monde en mouvement, le mot acquis avait une valeur sacrée et que la concurrence n'existait pas.
Je donnerai deux exemples concrets que je vis en ce moment et qui illustre les carences des entreprises de petite taille comme celles des monstrueuses multinationales.
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Friday, 17 August 2007
Comment devenir ce qu'on est?
À la recherche du Maître
Cela suppose d'arriver à écarter les scories des apparences et des contingences, se dépoullier de la carapace des stéréotypes, pour atteindre son moi essentiel. Une telle transformation ne peut se faire sans le secours d'un maître qui nous fasse prendre conscience de ce qu'il peut y avoir de conventionnel, de mimétique dans nos comportements et qui nous aide à évoluer pour dépasser ce qui fait de nous un "specimen".
Mais cela va plus loin qu'une simple purification, il faut encore parvenir à la nécessaire intégration des contraires. Nous sommes tout tiraillés entre des aspects contradictoires de notre personnalité : féminin et masculin, instinctuel et intellectuel, altruiste et égoïste, Yin et Yang, sans conter la part d'ombre qui s'attache à toutes nos réflexions. Nous charrions tous les interdits qui nous hantent et nous avons du mal à les accepter. Il arrive par exemple que nous souhaitions la mort d'un parent, que nous aspirions à satisfaire des actes illicites, et bien d'autres désirs, dont on nous a appris dans notre enfance qu'ils étaient répréhensibles et inconvenants, même par le seul fait d'y penser.
Les psychanalystes on répertorié ces bas-fonds de notre psyche et les ont iterprétés selon leur doctrine. Mais c'est Carl Gustav Jung, notamment dans L'homme à la découverte de son âme, qui nous a appris que non seulement nous ne devons pas avoir honte de ce "fumier" de l'être, mais qu'en dépit de son apparence immorale ou asociale, il peut être - à condition de pouvoir en contrôler les manifestations, en empêchant par exemple le passage à l'acte, un puissant moteur pour l'action et le développement. Fumier, soit, mais c'est sur le fumier que pousse le lotus.
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Wednesday, 15 August 2007
Réponse à Arnaud
A propos de l'apport de la physique quantique à notre appréhension du réel.
Parmi les commentaires reçus au sujet de mon dernier billet, le dernier propose une réflexion en guise de conclusion au débat sur le réel.
Nous sommes enfermés dans la prison de nos cinq sens qui nous impose une vision très restrictive du monde qui nous entoure. Nous prétendons qu’elle colle à la réalité, alors que nous savons qu’elle passe par le filtre du cerveau qui ajoute une nouvelle distorsion. L’immense apport du débat suscité par la physique quantique réside dans la remise totale en question de la nature de la réalité.
Dans la dédicace de Faust, Goethe disait qu’au moment d’aborder la deuxième partie de son chef d'oeuvre (il était alors agé de soixante quinze ans) , tout ce qui lui paraissait proche s’éloignait, et que le lointain devenait réel. David Bohm, si son intuition est juste, attribue au lointain une réalité voilée, inaccessible sinon par le raisonnement, et qu’il nomme l’ordre impliqué (ou le potentiel quantique). Cet univers où disparaissent les notions familières à la physique classique d’espace de temps, de masse, d’énergie, n’est littéralement pas « de ce monde». Il est ailleurs, et pourtant en « se déployant » il donne naissance aux manifestations concrètes que nous percevons par nos instruments de mesures, elles mêmes, uniquement accessibles par la fenêtre de notre introspection.
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Tuesday, 14 August 2007
Aliénation quantique. Troisième partie
Rappelons-nous qu’au début du développement des sciences, l’homme observait la nature pour y retrouver Dieu. Jusqu’à Einstein l’objet des sciences est une réalité qui s’est séparée de Dieu et de l’homme. Ce que sent l’homme représente un danger pour la pensée objective. Mais aujourd’hui, même dans les sciences, on se rend compte qu’on ne peut pas éliminer l’homme –sujet de la recherche objective. La jeune génération commence à prendre au sérieux l’expérience personnelle.
Karlfried Graf Dürkheim. Le Centre de l’être. Albin Michel 1992.
Ces propos recueillis par Jacques Castermane proviennent d’un penseur, professeur de philosophie de l’Université de Leipzig, à l’époque du congrès Solvay et qui a baigné dans l’atmosphère survoltée qui entourait la physique quantique et relativiste. Décantés ces propos jettent une passerelle entre les mesures théoriques et le sens qu’on pourrait leur attribuer.
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