Friday, 3 October 2008
CHRONIQUE
La deuxième fondation
Il est rare qu'une collection se situe aux limites de l'invisible.
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Fig 1. Ci-contre, une vierge de calvaire en cuivre champlevé, émaillé et doré.
Limoges fin du XIIe siècle. Noter l'attitude de la Vierge portant un voile court, un long mantau bleu sous lequel on aperçoit une robe émaillée verte. La tête est légèrement inclinée et elle se tient le poignet en signe de douleur. Cette Vierge de Calvaire devait prendre place de même qu'un Saint Jean, aux côtés de la Crucifixion. L'attitude frontale et très rectiligne est encore toute romane. Le caractère très expressif du visage est caractéristique du style sévère et élégant des ateliers limousins entre 1180 et 1200.
Bruno de La Roussilhle , 7 Quai Voltaire. 68.000 €
Fig.2. Saint Jean. Basse-Saxe, deuxième moitié du XIIème siècle. Cuivre champlevé,émaillé et doré.
Cette plaque ornait le côté d'un autel portatif ou d'une châsse. Autres exemplaires connus, de même dimensions et mêmes trous de fixation, complétant d'autres disciples du Christ et appartenant sans doute d'un même reliquaire : Metropolitan Museum of Art, (New York), Walters Art Gallery,(Baltimore,) City Art Museum,(St. Louis) ,Kestner Museum, (Hanovre).
Provenance : cf. Ci-dessus, 100 000 €. Les plaques les plus chères atteingnent 120 000 €, les moins chères, , 30 000 €.
Ces plaques émaillées sont généralement acquises par des musées et échappent aux particuliers. Elles sont très rares.
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Thursday, 2 October 2008
CHRONIQUE
Le grand débat
On tourne indéfiniment en rond. Je viens d'avoir une longue discussion avec mon fils, qui a apparemment hérité de ma combativité et de ma ténacité, mais dans un contexte opposé. Il est en effet banquier, victime d'un extraordinaire concours de circonstances. La banque dont il était Vice Président, une des cinq les plus prospères dans leur spécialité, et dont on pouvait penser qu'elle était insubmersible, n'est plus. Mais mon fils, au courant des plus infimes rouages des mécanismes de la Compagnie, pour les avoir édifiés, et garanti par le plus grand assureur du monde, a dû réagir. L'assureur a fait faillite à son tour ! Du jamais vu.
Mon fils a bâti son métier dans l'orthodoxie financière. En dépit des coups qui l'ont assommé, il n'arrive pas à imaginer la faillite du système papier. La dévaluation comme en 29, soit, mais l'anéantissement, c'est à dire la valeur zéro sans espoir de réhabilitation, de tonnes d'obligations, actions, bons divers etc... cela non ! Il ne peut l'admettre en son for intérieur.
Mais voilà. Le scénario-catastrophe n'est pas à exclure et il risque de nous cueillir par surprise. Il suffit pour cela que les Etats Unis ne soient plus en mesure de soutenit l'artificialité d'un ensemble globalisé et mondial, par des expédients de plus en plus éventés. L'argument spécieux, que cela n'arrivera pas parce que nul ne le souhaite, apparaît de plus en plus incantatoire. La théorie financière cède la place à la théorie des systèmes, théorisée par le grand Jay Forrester, l'inventeur de l'écologie. Aux notions de subprime, d'équity, de mezzanine, etc... succèdent celles d'hystérésis, de demi-période, de rétroaction positive et négative.
Mon fils n' a pas tort quand il me met en garde. "Tout semble pointer vers la déflation, affirme-t-il. Et quand tu dois payer tes impôts ou le boucher, vas-tu vendre des appartements ou des oeuvres d'art? Pour cela, tu ne peux te passer d'argent liquideet s'il tarit, tu mourras de faim et de froid. Non, à cause de cela le système bancaire ne disparaîtra pas du jour au lendemain. D'ici à ce qu'il s'effondre, tu dois disposer d'un volant de liquide, biellets de banque, pièces d'or, obligations garanties par l'Etat et bouclier de protection promis par Sarkozy.
Mon fils n'est pas stupide. Nous savons qu'en cas d'irruption surprise de la catastrophe, on perdra nos billets et nos actions, mais après tout on fera comme tout le monde. Mon père ne croyait pas à l'abandon de l'Algérie et de la Tunisie. Il me disait : hé bien, si on perd tout, on fera comme tout le monde.
Si de surcroît nous panachons nos placements, la disparition en fumée de l'argent scriptural sera compensé par la montée en valeur des biens physiques : or, azppartements, oeuvres et monnaies de collection.
Acheter à bon compte des studios ou de petits appartements bien placés et agréables, (proximité d'écoles ou d'établissements internationaux) serait plus facile en cas de récession tout en raréfiant l'offre.
En période faste où l'argent coule à flots, aparaissent comme des champignons des sous-bois, une multiplication d'oeuvres d'art de plus en plus chères. La concurrence en magnifie la rareté. N'est-il pas plausible qu'en période de déflation le phénomène inverse se produisen : raréfaction de l'offre? Cela est vérifié mais les prix atteints sont au maximum pour l'exceptionnel, au minimume pour le banal.
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CHRONIQUE
Repères
Aujourd'hui, un agenda un peu moins chargé me permet de retrouver et de vous donner quelques références
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NOTE LIMINAIRE
Comme vous pouvez constater par l'image ci-dessus, ici la couverture du livre de LH, retranscrit en 1962, j'ai pu grâce à l'aide de Michel, un homme providentiel par sa polyvalence et l'aide de notre cher Emmanuel Dyan, retrouver le secret de la transcription d'une image sur le blog. Autrefois je faisais cela machinalement; aujourd'hui c'est pire que la cabale.
T.M., une des personnes qui se sont révélées les plus proches en ce temps de tremblement, combinant en elle-même les qualités féminines d'empathie et de tendresse, et masculine de volonté agissante et de réalisme organisé, m'a apporté divers ouvrages sur Nolde, que j'ai lu cette nuit. Deux d'entre eux sont précieux :
L'indispensable : le catalogue de l'exposition (341 pages) fort bien fait. Malheureusement, comme dans les autres publications, aucune reproduction décente de la crucifixion.
Le 3,50 € : Le petit journal des grandes expositions N°416, très bien condensé, l'essentiel de l'essentiel en 15 pages.
Emil Nolde Portraits. Ulmer Museum. De Zonnehof amersfoorty , Hatje Cantz. Bilingue allemand et anglais. Magnifiques reproductions focalisées sur la profondeur psychologique des portraits de l'artiste. Ouvrage assez cher et seulement pour qui approfondit l'oeuvre. Les autres sont prioritaires.
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On oublie bien souvent que par le passé, ce sont les grands marchands qui faisaient la notoriété des grands peintres, en déployant un zèle de missionnaire pour les diffuser dans les musées, les galeries amies, et surtout les grands collectionneurs. Ces collectionneurs souvent mieux formés par ces prosélytes que les musées conventionnels, froids et compassés. Des marchands comme Ambroise Vollard, Durand Ruel, Sam. Tarika, Heinz Bergruen, Louise Leiris et Kahnweiler, Aimé Maeght ont ainsi joué un rôle charnière - souvent ingrat - entre les grands novateurs et le public choisi des musées et des connaisseurs. Certes, il faut se garder de les prendre pour des dieux omniscients. Berggruen a été à l'origine d'un faux Léger qui a fini chez moi, et sans l'aide d'un marchand moins connu Jacques Heim (si je ne me trompe), la legislation m'eut empêché de réclamer à Louise Leiris,mon dû. Les grandes galeries ont également diffusés des artistes plus ou moins secondaires, voire ratés (Ubac, Lascaux, Tal Coat, etc.)
Aujourd'hui, signe des temps, plus de collectionneurs mais des spéculateurs, et les marchands qu'ils méritent (souvent remplacés par l'internet ou les ventes aux enchères). Il est donc d'autant plus précieux d'honorer les quelques uns, mus par l'enthousiasme et le prosélytisme autant que par la nécessité de gagner leur vie. Le curieux, l'amateur, même déargenté, sera aussi bien accueilli et formé que le milliardaire russe, (les milliardaires du golfe ne mettent point les pieds dans ces lieux qu'ils méprisent).
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CHRONIQUE
Tremblements d'âme
C'est dans les époques perturbées, que les opportunités surgissent, que la vraie valeur, les vraies amitiés, les valeurs morales authentiques se dévoilent. Lorsque l'argent et la prospérité coulent à flots, le raz de marée des appétits matériels, ressemble à un tout-à l'égoût spirituel. La culture entre en schisme avec l'argent et le pouvoir, et se constitue en contre-pouvoir nihiliste, plein d'aigreur et de fausse morale.
Aujourd'hui, à l'orée de la catastrophe je rencontre des inconnus d'exception, je découvre mon âme, ce que j'ignorais être, et il peut en aller de même pour vous.
Une conversation avec notre ami Emmanuel Dyan nous apermis à tous deux de découvrir la puissance des mécanismes de dissonance sémantique découverts par Festinger et approfondis par ses disciples.
" Dyan : j'ai apprécié votre dernier billet mais je ne partage pas votre analyse. Elle est exagérée et dramatisée. - Lussato : lisez-vous les journaux, voyez-vous la télé? - Oui, et alors? - Vous n'avec pas entendu parler des faillites en chaîne, de l'anéantissement brutal, de puissances comme Lehmann ou AEG? -Oui. - Et vous ne percevez pas le désarroi de nos dirigeants? Le point de vue dominant, que nous vivons une crise plus grave que 1929, inconnue dans les annales, point de vue récent, ne vous a pas interpellé?
- Oui - Mais alors comment pouvez-vous prétendre que j'exagère quand je ne fais que refléter le point de vue général? - C'est vrai, je dois être désinformé. - Non vous êtes bien informé. Pour une fois les médias et nos dirigeants disent vrai? - Mais Sarkozy a promis que le secteur bancaire français serait à l'abri et les français protégés de la crise ! Qui y croït? Il veut éviter des mouvements de panique qui accèlèreraient la chute. Ce faisant il se donne des verges pour se faire battre, car on lui reprochera de ne pas avoir tenu des promesses impossibles. - C'est vrai. Je nie la réalité parce qu'elle est trop pénible à affronter. Je recherche la tranquillité... "
CHRONIQUE
Tremblements d'âme
C'est dans les époques perturbées, que les opportunités surgissent, que la vraie valeur, les vraies amitiés, les valeurs morales authentiques se dévoilent. Lorsque l'argent et la prospérité coulent à flots, le raz de marée des appétits matériels, ressemble à un tout-à l'égoût spirituel. La culture entre en schisme avec l'argent et le pouvoir, et se constitue en contre-pouvoir nihiliste, plein d'aigreur et de fausse morale.
Aujourd'hui, à l'orée de la catastrophe je rencontre des inconnus d'exception, je découvre mon âme, ce que j'ignorais être, et il peut en aller de même pour vous.
Une conversation avec notre ami Emmanuel Dyan nous a permis à tous deux de découvrir la puissance des mécanismes de dissonance sémantique découverts par Festinger et approfondis par ses disciples.
" Dyan : j'ai apprécié votre dernier billet mais je ne partage pas votre analyse. Elle est exagérée et dramatisée. -
Lussato : lisez-vous les journaux, voyez-vous la télé?
- Oui, et alors?
- Vous n'avec pas entendu parler des faillites en chaîne, de l'anéantissement brutal, de puissances comme Lehmann ou AEG? -Oui. - Et vous ne percevez pas le désarroi de nos dirigeants? Le point de vue dominant, que nous vivons une crise plus grave que 1929, inconnue dans les annales, point de vue récent, ne vous a pas interpellé?
- Oui -
- Mais alors comment pouvez-vous prétendre que j'exagère quand je ne fais que refléter le point de vue général?
- C'est vrai, je dois être désinformé. -
- Non vous êtes bien informé. Pour une fois les médias et nos dirigeants disent vrai?
- Mais Sarkozy a promis que le secteur bancaire français serait à l'abri et les Français protégés de la crise !
- Qui y croït? Le Président veut légitimement éviter des mouvements de panique qui accèlèreraient la chute. Ce faisant il se donne des verges pour se faire battre, car on lui reprochera de ne pas avoir tenu des promesses impossibles.
- C'est vrai. Je nie la réalité parce - qu'elle est trop pénible à affronter. Je recherche la tranquillité... "
Nouvelles problématiques
Plusieurs interrogations surgissent de l'entre-choc de certirudes contradictoires et déroutantes.
1. Cultiver en soi les qualités de finesse, de style, de connaissance n'est-il pas contradictoire avec la survie? Est-ce que faire du mécénat actif pour un hommes d'affaires, n'affecte pas son efficacité pour faire de l'argent?.
2. Ce qui est important, c'est l'acquisition de qualités spirituelles. Mais ne sont-elles pas incompatibles - ouy étrangères - à l'apprentissage culurel. Un paysan ne peutil égaler voire surpasser un érudit? Et si on doit s'élever spirituellement, les pratiques du Yoga ou des ouvrages sur la philosophie de la vie, ne sontils pas plus efficaces que l'écoute de la IXe Symphonie de Mahler, ou l'analyse d'un Peter Doig?
3. Fauti -il se retirer de la mêlée, se consacrer à des loisiris simples ou au selfconsumérisme (acquisition de rudiments de menuiserie, de plomberie,d'électricité e bien enendu d'informatique) Ou au conraire, se battre et essayer de s'en sortir en explorant dans tous les sens des opportunités hasardeuses?
Wednesday, 1 October 2008
CHRONIQUE
Fin de partie
Comme prévu, la journée qui s'annonçait dure se révéla difficile. Mon partenaire, pourtant aguerri et connu pour son calme olympien, était d'une humeur lugubre, harassé. Il me fit aimablement passer avant tous ses autres visiteurs (venus sans doute lui exprimer doutes et récriminations comme si le gouvernement était responsable de la crise mondiale venue des Etats Unis.) Paradoxalement il me donna des réponses encourageantes et sensées, qui montraient que sa lucidité n'était guère affectée par l'angoisse du temps. Ainsi j'ai remarqué qu'à son exemple bien des hommes nobles et sages, tirent actuellement une hauteur de vues inusuelle en temps deprospérité. Au moment du passage de la droite, j'entendis un de mes clients, tout admiratif de la voiture blindée qui lui était affectée comme président : que d'argent, que d'argent! (Comme ce général de Napoléon pour décrire la mer du nord s'exclama : que d'eau, que d'eau!)
Mais ce surplus d'argent au lieu de susciter des projets pratiques et une énergie juvénile au sein de la population, fut gaspillé en modèles technocratiques et en modèles clientélistes.
Oui, il est vrai que c'est en période d'intense crise, que nous sommes condamnés à sortir par le haut plutôt que de tourner en rond en se lamentant.
Mes clients, et les autres... me pressent tous de me donner une évaluation de la situation générale, et surtout des clés de compréhension.,en se souvenant que jadis je prédis qu'on en arriverait au moment où toutes nos ressources mentales et humaines étant dévorées, la chair arrivant à l'os, on assisterait à une fin de partie. ECHEC : récession et inflations sévères, MAT : toutes les pièces répandues sur le parquet. L'Apocalypse est la description de cette fin de partie où les asymptotes se rejoignent.
Le retour à la case zéro.
Lorsque, avec quelques autres, je mis en garde contre les risques de déferlement liés au gigantisme, et adhérai aux hypothèses des géopoliticiens qui admettaient les scénarios catastrophe, on se moqua de moi. Aujourdhui l'ombre de l'eclipse monétaire se précipite envers nous, comme la vague de froid et de nuit, zébrée d'éclairs, envahit la campagne pendant une eclipse totale de soleil. C'est effrayant à voir mais cela a le mérite de passer très vite. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Nous sommes à présent, sans oser le dire, à l'orée du gouffre. Mais non seulement le scénario-catastrophe est en train de se réaliser selon les modalités "normales" mais il se réalise dans les temp s prévisibles , et même avec un léger retard : le début de l'automne. Le temps s'accélère sans qu'on y prête attention.Le futur est déjà du passé. Les signes avant-coureurs sont tous au rendez-vous : panique, politique de l'autruche, mesures insuffisantes et contradictoires, mensonges et illusion à l'intention des populations.
Il nous faut donc d'urgence envisager les conséquences de la catastrophe, et essayer de retirer notre épingle du jeu.
Cela est d'autant plus difficile, que la globalisation, nous empêche de mettre en oeuvre des mesures locales, que les sanctuaires ont disparu et que le monde est devenu un château de cartes.
Les conséquences sont les suivantes :
1. Disparition du papier, le mot cède à la chose. La valeur intrinsèque l'emporte sur la convention. La remise au pas passe par une réhabilitation du troc.
Mais ne serait-ce pas une épouvantable régression que de devoir en revenir aux débuts du commerce, à l'échange des chameaux et des coquillages?
Il nous reste à créer des monnaies locales, comme au moyen âge, fondées sur des garanties physiques réelles.
2. Nous sommes pris dans un système de rétroaction positive, où l'inqiétude engendre l'angoisse, l'angoisse la peur, le peur la panique, la panique la violence et la guerre. Il suffit qu'un incident se produise et que des déposants veuillent retirer leurs avoirs d'une banque, pour que par un effet de panurgisme, les masses agissent de même, précipitant la faillte du système. Nous connaissons bien la rétroaction positive (ou cercle vicieux) car elle est utilisé e délibérément pour accroître les ventes ou les, économies d'échelle : 2+2 = 5, 5+5 = 15 etc... Plus une firme devient puissante, plus elle devient puissante. (De même, plus un glacier recule, plus il recule). Mais l'économie d'échelle obtenue par la fusion dédifférenciation est ruinée par l'acroîssement des dommages collatéraux. Plus la taille d'un hôpital augmente, plus il est difficile d'en contrôler les déchets et d'en faire respecter les règles. C'est notamment ce qu'a démontré une thèses que je présidais au CNAM est qu'il m'a été interdit de publier.
3. Nous essayons alors de réagir par une boucle de rétroaction négative. Mais pour qu'il y ait protection il faut que le temps écoulé entre la détection de la perturbation et sa compensation, soit très supérieur ou très inférieur à une demi-période du cycle à compenser. C'est ce qu'on appelle l'hystérésis de la rétroaction. Le phénomène est d'une extrême instabilité lorsque la compensation est égal à une demi-période de la fluctualtion cyclique. Or, la source obéit à des cycles irréguliers, et tôt ou tard elle se rapprochera de l'héstérésis proche de la demi-période. La seule parade, qu'utilsent les praticiens professionnels et de compenser les fluctuations au fur et à mesure qu'elle sont détectées (suivi en temps réel, celui adopté par les professionnels) ou par une réponse très longue (on s'assoit sur son paquet d'actions et on les oublie).La pire des attitudes est celle du grand public et des boursicouteurs qui adoptent une position médiane.
Que faire?
Par analogie avec la boucle systémique, on doit convertir ses liquidités et les papiers (actions,obligations) en produits de toute première nécessité et stockables
(riz,eau minérale, conserves) où vitaux (logement inaliénable, moyen fruste et robuste de transport, aide de santé).
Mais un grand nombre de détenteurs de capitaux ne peuvent convertir tous leurs actifs, devenus liquides et indépendants du système monétaire, en boissons ou en chauffage. On estime que bien que la plus grande masse de la fortune mondiale est partie en fumée, il reste dans les coffres comme dans les réserves un nombre considérable de richesses.
Les détenteurs de ces biens ont le choix entre les investir en produits immédiatement décodables et souvent tributaires de la mode (diamants, terrains, matières premières, pieces d'or, tableaux de maîtres célèbres comme Jeff Koons ou Damien Hirst) ou en biens durables qui survivront au bouleversement général. C'est alors que se créent les vraies opportunités.
Mais la deuxième option exige que l'on s'interesse à un champ spécifique de l'art et de la culture : art médiéval chrétien d'avant le XVIIIe siècle, art chamanique des esquimaux et des populations du thibet, bibliophilie humaniste.
Mais lorsqu'on est un amateur, et même un connaisseur, commentse prémunir contre les faux et les oeuvres médiocres? J'ai expérimenté les limites des conservateurs : faux Legers de provenance illustre, fausses peintures chinoises qui envahissent les musées (y compris le musée Guimet) etc. Ce n'est pas que les conservateurs et les experts soient incompétents. Tout simplement ils ne réfléchissent pas assez. Ainsi un makemono superbe de Wang Yan C'Hi que j'ai rendu à son marchand pour cause d'inauthenticité, s'est retrouvé exposé dans une salle aux draperies noires, édifiée pour lui au De Jung Museum du Golden Gate à San Francisco. C'était mon faux, livré à l'admiration de la foule. Lorsque j'en parlai au conservateur, elle reconnut aussitôt son erreur et rejeta le faux qui atterrit au Musée Guimet. Elle était confuse. Je la consolai : "combien de temps vous a-t-il fallu pour jauger ce rouleau? - Un quart d'heure répondit-elle, je me fiais à ma compétence et à mes réflexes. "
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