Friday, 28 November 2008Le journal du 28 novembre 2008CHRONIQUE CADEAUX
J'en ai reçu de toute forme et de tout format, mais celui qui m'a le plus touché, fut le mot que m'adressa Claude Mediavilla.
Ci-dessous, vous pouvez admirer la finesse et la précision des lettres qui ont dû être calligraphiée avec une plume de corbeau. Cadeau à l'or fin. Ci-dessous, un de mes plus chers amis s'est appliqué. Le résultat n'est pas le même , mais le coeur y est.
J'ai eu le plaisir et l'honneur de faire la connaissance de Heribert Tenschert au sujet duquel Mediavilla ne tarit pas d'éloges. Il s'agit tout simplement du marchand le plus important du monde, spécialisé dans les manuscrits à peintures, et qui en possede plus de dux cent dans sa maison de Bibermühle, sur les bords du Rhin, là où il est encore propre. Et quelles peintures ! Ses catalogues, d'énormes livres très documentés sont une source inépuisable d'information et permettent de se faire une idée de ce qui lui est passé entre les mains. On a fait connaissance par le blog, et il m'a apporté spécialement des chefs-d'oeuvre qu'il ne montre qu'à quelques élus. Parmi ceux-ci ce sont les grands collectionneurs qui ont sa faveur, et il ne tient pas à en avoir davantage pour éviter les rivalités.
Il n'aime pas beaucoup - comme moi - les conservateurs de musée qui sont extrêmement longs à décider et il préfère édifier de grandes collections qui un jour seront léguées à une fondation. Ma démarche l'a donc beaucoup interessé et il m'a fait l'honneur d'apprecier au plus au point les quelques volumes de l'Entretien que je lui ai montrés. Je crois même qiu cela a été une surprise pour lui.
De mon côté, j'ai été émerveillé, certes par l'ensemble des manuscrits qu'il a apportés chez Bresset, mais surtout trois qui avaient quelque chose de miraculeux, ceux qu'il avait apportés tout spécialement pour me les montrer.
Le premier est un psautier saxon, vers 1190-1200. Il serait de style purement byzantin, n'eût été l'extrême expressivité des visages. Comme tous les manuscrits de Tenschert, celui-ci est dans un état extrême de fraicheur, comme s'il venait d'être peint. Je signalerai aussi que je n'ai jamais vu de reliure de l'époque à l'état de neuf, avec leurs fermoir et leur cuir repoussé; celle de ce manuscrit est du XVIe siècle, donc relativement récente.
Le second chef d'oeuvre est une Biblia Sacra, de 1250-1260 environ, soit cent ans avant celle qui s'est vendue à Drouot la semaine dernière pour 1,8 millions et qui est un petit in-folio. Celle-ci est d'une grande finesse, et d'un format double. Sa rliure hélas n'est pas d'origine, mais elle est d'un état de préservation remarquable. Mais j'ai déjà vu des manuscrits qui lui ressemblement dans les grands livres d'art. Ce qui n'est pas le cas du manuscrit suivant.
Celui-ci est provient de Padoue, 1305-1308. Une partie est influencée par les fresques de la Chapelle Arena, de Giotto, l'autre moitié des miniatures ne porte aucune trace de cette influence.
Le dernier exemplaire miraculeux, date de Padoue environ 1380. C'est un livre d'heures sur peau de vélin avec 14 miniatures d'un certain Ramo de Ramedellis. Il est écrit en lettres d'or à la coquille d'un bout à l'autre. Un travail inhumain!
Tenschert me dit que la dernière bible de Gutenberg a été vendue et hors de portée des mains privées, ce que conteste C***. Il me montre cependant une merveilleuse Bible de 48 lignes imprimée sur peau de vélin, datée du 14 août 1462 et complète (évidemment) en 481 feuillets.
Tenscher approuve l'achat des Grolier qui vient du collectionneur le plus important du siècle : Otto Schäffer, et à qui il a acheté plusieurs manuscrits exceptionnels. Il me félicite pour la Divine Comédie, dont j'ai le seul exemplaire complet en mains privées.
Ce matin je retourne le voir pour mieux examiner les exemplaires miraculeux ! Au contact de Tenschert, j'ai affiné mon concept des ii (indicateur d'insubstituabilité). Tous ont pris l'habitude d'utiliser un à plusieurs i.
i : objet très rare, dont il faudra des décennies pour en retrouver un équivalent : exemple, un groupe de trois Grolier (cinquante ans). ii : objet unique et n'existant plus que dans les musées. (ex. un parisii classique) iii : objet unique dont les musées ne possèdent que des versions médiocres. Ex : la monnaie d'Hadrien ou incomplète. Ex ; La divine Comédie de la seconde fondation. iiii : objet unique, absent des musées. S'il vient à être détruit, c'est comme s'il n'avait jamais existé.
Il ne faut pas confondre les i avec l'indice de rareté R. Pour mériter un i, il faut que la pièce soit d'une importance majeure, dans la meilleure qualité existante, et être seule de sa série ou unique dans cette série. Par exemple la classe 2 des Parisii est supérieure à la classe 5, une chouette d'Athenes archaïque à une classique etc. La chouette en or, ii, est seule de son espèce. Rien de comparable ne peut lui être substituée.
Les indices i, indiquent le degré de vulnérabilité à la récession et aux crises. Lorsque le marché se porte mal, les pièces i ne baissent pas de prix. Elles disparaissent purement et simplement et ne sortent que lorsqu'il est au plus haut, ce qui est le cas aujourd'hui pour les oeuvres d'art.
Wednesday, 26 November 2008The November 26 papersCHRONICLE The second Foundation
The scope of this paper, is to define what would be such a foundation. I mean a foundation that would be both the opposite ad the complement of the Uccle's foundation. The sponsor of this small foundation is the Institute of System's Development, ISD-Geneva © but I'm doubtful as it concerns the financial and cost side. Although the maintenance costs are extremely low, the invested capital would be very high according to the small size of the exhibition rooms. This is due to the expensiveness of the collections. On the other hand, the foundation could attract sponsors because it's financial schok-proof. In fact he value of its objects is less affected by a monetary disaster, that most of other investments Irreplaceability indicator ii is high. (ii indicates the uniqueness and the importance of a good).
Antoni Tàpies: imaginary writing
Like the first Foundation in Uccle (Belgium), the second Foundation ultimate goal is to open the mind of ordinary people as well as experts, but it calls to intellect and history of human thinking rather to feeling, aesthetic sense and spirituality.That comes from its scope. In fact the departments of the second formation are numismatics, calligraphy, evolution of writing and printing processes, from the first manuscripts and books of hour to the Grolier library in witch every book harmouniously combines an apex of superior bindings, of genial printing and paper, and excellence of texts. To possess a Grolier Book is a honour for a public library, and the second foundation has three of them, collected during half a century.
Above : Zantani, numismatic plates. From Grolier library.
Another very important department of the second foundation consist in a gathering of major books, first edition in their first printing. Most of them are as legendary as the theories of Copernicus and Galileo Galilei, or the letter of Colombo to the king of Spain, announcing the discovery of America. We have too some masterpieces like the first illustrated edition of Dante Divina Commedia with the complete engravings of Botticelli, done for this edition. The illustrated manuscripts are also of a impressive quality, like the Alexander conquests.
Above, Quinte Curce, history of Alexander the Great. Ca.1460, manuscript on paper.
As unexpected as it can be, most of the visitors are more impressed by an illustrious book or a book of hours than by a virgin of the XIIth century ! . Therefore, the public of the second foundation may be more numerous than the first foundation one's.
Above, Copernicus, first edition, first printing. 1542.
The second foundation is physically too small to permit seminars or mass manifestations. as the first one. But it receives scholars and educated people who want seriously improve their knowledge.The ambiance is very convivial and evokes the silence and humility that you could find in old monasteries.
The only personnel of the second foundation consists of two educated and enthusiastic guides, which are too responsible of the cleanliness of the place, an an administrative half time, competent and fond of our institution. I experimented such a low costs organization in my former Center of Montfort l'Amaury, and it worked perfectly well.
The nodes (or poles) and the lines.
Unlike the first foundation, there are not such a concentration of specialized objects to compete with great institutions as the Getty's. For example in the first Foundation we have a japanese Mingei department, which aims to completeness and competition with european museums. Thus we have no specialization on Greek coins, like the Alpha Bank Collection, but only a line, which allow to compare the evolution of monetary system, as a metaphore of our crisis.
In spite of its low costs of maintenance, and its small scale, the foundation is very expensive. For instance the Gutemberg Bible, when it is available, is worth 40 millions of euros. Our strategy is responsible for these high investments. To attract people and command respect of specialists, we must acquire unique or very rare items like the Grolier's or the Divina Commedia illustrated editions. (No exemplar in private hands.
Above : Bill Viola handwriting.
The costs of such an investment, that in spite of its stability, exceeds the budget of ISD, unless we find a miracolous sponsor !It's why I prefer to call this small Foundation, an utopia.
Do you want to help me? I need only some millions of euros. Thanks and good night.
Bruno Lussato
Monday, 24 November 2008Le journal du 24 novembre 2008CHRONIQUE Du lointain À propos du deuxième Faust de Goethe.
Ainsi que j'ai dû vous le dire dans quelque billet, j'ai une copine... Ou appelons-là une muse, un ange gardien, un oeil critique... Nous nous entendons parfaitement, même goûts et la seule chose qui me manque ou qui lui manque pour que je marie avec elle, ce sont quarante ans de différence à mon détriment, pour ne parler que des tares les plus anodines. On est presque jumeaux par notre jugement sur les êtres et les choses mais... Mais voilà elle esIl est une femme, et une femme élégante. Elle aime aussi s'amuser, plaisanter, me décrire ou me montrer un sac de chez Vuitton ou le tissage artisanal d'une robe faite pour elle par une copine de talent.
Il se trouve que nous avons passé un CD, Il s'agissait des Scènes de Faust de Robert Schumann, dans la version de Benjamin Britten qui les surclasse toutes. En effet cette oeuvre étrange qui semble tissée avec des rayons de lune, est d'une texture tellement fragile qu'elle ne passe ni transcrite au piano, ni exécutée par n'importe quel chef. Elle est littéralement informe, et les critiques; même d'aujourd'hui la dénigrent , pressentant dans cette dernière pièce du cimpositeur, l'ombre de la folie qui devait l'emporter quelques mois plus tard. D'ailleurs, voici quelques années le manuscrit entier (plus d'une centaine de pages fut ravalé chez Sotheby's. Il ne se trouva nul mécène pour payer dix millions de francs le chef d'oeuvre absolu de Schumann.
En écoutant une fois de plus cet oratorio, une impression bizarre se confirma. Cette musique n'était pas du Schumann. Son style se différenciait de toutes les oeuvres les plus audacieuses, y compris Tristan ! Qu'y avait-il de si particulier dans ces notes? - C'est qu'elle se glissait aux vers de Goethe, docilement, et ne se répétait jamais, un peu comme Erwartung d'Arnold Schönberg. De même que les vers ne se répétaient jamais, les sons, intimement impregnés de la musique du poeme, ne se présentaient jamais deux fois, onde mouvante continue, prolongement des vibrations qui émanent du chef d'oeuvre de Goethe. Oui, je pourrais affirmer que cette musique n'était pas de Schumann mais du maître allemand, qui refusait que Beethoven mette en musique son double drame.
J'ai quelque part une pensée pour Goethe, alors qu'humilié, meurtri par son vieux corps traitre à la jeunesse de son esprit, il aborda non sans hésitation la deuxième partie : Faust Zweite Teil. Ihr naht euch wieder, schankende Gestalten / Die fruh sich einst dem trüben Blick gezeigt. / Versuch' ich wohl, euch diesmal festzuhalten? Notamment la derniere période m'arrache les larmes des yeux : Ein Schauer fasst mich, Träne folgt den Tränen/, Das strenge Herz, es fühlt sich mild und weich;/ Was ich besitze, seh'ich wie in Weiten,/Und was verschwand, wird mir zu Wirklichkeiten.
Voici ma traduction, du simple, élémentaire, mot-à-mot.
Vous vous rapprochez de nouveau, formes vacillantes, qui autrefois apparutes à mon regard voilé. Essayerai-je vraiment, cette fois de vous saisir? ... Un frisson me saisit, la larme suit les larmes, ce coeur si fort, je le ressens doux et faible; ce que je possède, je le vois comme dans le lointain, et ce qui s'évanouit, deviendra pour moi réalité agissante.
Le deuxième Faust s'ouvre par un poème aussi émouvant : dans un paysage charmant, au crépuscule, Faust couché sur un lit de fleurs , las, agité, cherche le sommeil. Tout le poème se passe du crépuscule à l'aube, et Ariel détaille les différentes phases de la nuit.
Le choeur dit : Quand les airs s'emplissent de tiédeur/dans la clairière ceinte deverdure, avec ses douces senteurs, ses voiles de brumes, le crépuscule s'abaisse vers la terre. Puis, on avance dans la nuit : La nuit déjà s'est appesantie sur la terre, saintement l'étoile se joint à l'étoile... Puis : Déjà se sont évanouies les heures; Dissipées joies et douleurs, Pressens ta guérison prochaine; Aie confiance dans l'aube qui point. Le son s'amplifie, le rythme s'agite dans la musique comme dans le poème : Les vallons reverdissent, les collines ondulent en vagues buissonnantes propi;ces au repos/ et dans le flot mouvant des vagues d'argent nage la semence vers la moisson. Nous reviendrons sur ces vers mystérieux. Und in chwanke Silberwellen/Wogtdie Saat des Ernte zu. On à l'unisson : Ecoutez, écoutez l'ouragan des heures!
Dans le volume XVI de L'entretien, p. 1697, daté de 372 avant 2000, j'ai trouvé une transposition des mots mystérieux:
LES VALLLES VERDOIENT:/LES CHAMPS SE FRONCENT:/ LES COLLINES ONDULENT:/ LES BUISSONS DANS L'OMBRE DISSIMULENT LEUR SECRET. Sous les vagues dorées de la chair, la semence vogue vers la matrice/pour des bonheurs féconds...Solitaire je veille inconscient de la fuite des heures n'écoutant que le vent qui me traverse, indifférent à mon bonheur, à mon malheur.
J'écoutais la musique. J'étais ébranlé dans mes entrailles, et j'entendis enfin la voix lointaine de S*** qui me parlait de Dior. Je compris alors que j'errais dans un pays, dans une lande lointaine, mais qui était soudan devenue proche. Parler de futilité était devenu impossible, c'était dans un monde matériel, vivant. J'eus beaucoup de mal à l'extraire de cet état. Je crois que cette soirée cela me fut impossible. Je compris aussi la raison de mon faible succès auprès des femmes, autrefois. J'étais un étranger.
Tout à coup, pendant que je rédigeais la suite, au moins deux longs paragraphes, voici que subitement apparaît Google à la place, effaçant tout ce que je venais d'écrire ! Je suis trop fatiguer pour tout reprendre, je puis tout au plus vous annoncer que c'est avec vous que j'ai débuté la journée des mes soixante seize ans. Et j'en suis heureux. Auparavant j'avais des ennuis avec mon insertion, et mystérieusement mon billet se colorait de couleurs bariolées. C'est m'explique Emmanuel que j'utilise l'informatique du pauvre, mais que je n'ai pas à m'en faire, il est là. Mais lorsqu'il n'y est pas, ce qui était le cas hier soir et aujourd'hui je suis en panne! Dès que l'insertion sera rétablie, je vous afficheri les coordonnées des disques et livrees à commander sur l'internet.
Bien fidèlement Bruno Lussato. Voici enfin les titres des disques et des livres vivement conseillés.
Ci dessus la distribution de la version Britten. Comme l'a fait Goethe, Schônberg a écrit un monument à l'écriture evanescente et informelle. Leibowitz comme Britten peuvent seuls nous livrer le secret de cette musique où tout fonctionne par allusion,et la musique informelle, considérée avec méfiance.
ci-contre, l'ouvrage traduit par Henri Lichtenberger, de loin la meilleure traduction
FIN. BL. Saturday, 22 November 2008Le journal du vendredi 21 novembre 2008CHRONIQUE La désinformation des honnêtes gens et autres réflexions à bâtons rompus. Ce n'est point de la subtile désinformation fabriquée, pratiquée et diffusée par les professionnels en la matière, qui ne sont que rarement des barbouzes, mais de celle qui émane de votre collègue de bureau, vous savez qui. Mais oui c'est lui avec ses cheveux blonds coupés à ras, ses grands yeux sans malice, sa poignée cordialement gauloise, et son sourire si franc, que vous n'y voyez malice.
C'est aussi votre médecin, votre avocat, votre marchand préféré de saucisses ou votre antiquaire qui vous sert quotidiennement sous les bâches du marché de Deauville. Le grand problème est de détecter les failles de la désinformation, la fêlure, la petite contradiction interne. L'autre grand problème est de rompre avec le traitre! Mais qui retrouverez vous pour le remplacer? Un encore plus franc-honnête, ou un à qui on donnerait le bon Dieu sans confession? Graves dilemmes qui m'ont occupé ces jours-ci.
Mes tribulations à travers les nombreuses spécialités que j'ai dû explorer pour mes fondations m'ont apporté bien des enseignements sur les demi-mensonges et les demi-vérités prodiguées par les marchands. Ceux-ci pratiquent une sorte de malthusianisme envers leur collègues, mais ils risquent de perdrent la fidélité de leur meilleurs clients potentiels, ceux qui ne songent pas à marchander, mais sont avides de connaissance. Et s'il et un domaine où les mensonges ont les jambes courtes, c'est bien celui-là.
M. Baron me propose pour 125 000 FS le colosse de RHODES en vente chez Vinchon pour 38 000 €. Certes, on ne peut nier que le premier exemplaire soit meilleur de style et de netteté de frappe. Mais Mme Berthelopt me fait remarquer que la fleur a subi un beau coup. Je ne l'avais pas remarqué, mais à présent je ne vois plus que lui. Je téléphone à Baron, qui a été frappé d'un aveuglement sélectif : il ne voit pas le coup! Il prétend qu'il n'existe pas, mais qu'il va se renseigner.
Ceci est une bonne mise en garde contre les chausse-trappes qui guettent l'évaluation ii. ii dépend de la rareté de l'objet, mais qu'est-ce qu'un objet? Faut-il compter d'infimes variantes comme autant d'objets? Cela permet d'affirmer aux organisateurs de la vente de Genève qu'ils présentent une pièce extrêmement rare.En fait le premier parisiis. est un classe 5, infiniment moins rare et moins abouti que le classe 2 du second, ce qui explique une forte différence de prix.
LE CAS DU BREVIAIRE DU XIII ème siècle.
Ce prestigieux document vient de se vendre à Drouot (vente du 18 Novembre 2008). Bréviaire à l'usage de Paris. Début du XIVe siècle en un fort volume in-8o (127 x 195 mm) de 527 feuillets de parchemin calligraphiés et enluminés, reliure du XVe siècle.
Voici un exemple de feuillet.
Comparons cette page à un manuscrit présenté par le marchand le plus célèbre pour sa sophistication et son exigence de qualité, ... pour ses prix également. Je veux parler de Héribert Tenschert Il me propose une Bilia Sacra; Paris ca. 1250-1260 en deux volumes. Manuscrit enluminé sur peau de vélin avec 81 initiales historiées et plus de 80 initiales ornementales. Etat imessable et pratiquement non rogné. Sur brun et rouge sur parchemin, en une textura gothique. Bien que de Paris, elle a été illuminée peut-être à Rouen ou par des Maîtres du Nord. Elle comporte des centaines de figures fantastiques dans les marges, et cite des éléments figuraitfs (dragons, serpents, personnages de fable). 683 pages dont une double page en parchemin comme frontispice. Le volume I a une reliure ancienne, le volume II moderne. Folio (ca 290 x 192 mm), complet. Reliure par Devauchelle dans le style du XVe siecle.
Il est incontestablement difficile de départager les deux livres. L'un a une reiure d'époque ( en pietre état ) et une beaucoup plus grande richesse mais plus petite et un siecle plus tard, ce qui ne se voit guère à l'oeil du public.Elle coûte 3 000 000 € .L'autre a une reliure en pastiche, et plus de sobriété, de grand format et ne coûte que 12 000 €.
BIBLIA SACRA TENTSCHERT LETTRINE BREVIAIRE DROUOT
Comment départager les pour et les contre le manuscrit G*** ? Je vous laisse chercher et je vous dis bonne nuit.
Bruno Lussato
Thursday, 20 November 2008The 20 of november paperTHE CHRONICLE We certainly wouldn’t go as far as believing that our center could compete with great cultural organizations as the Getty Foundation. But our experience shows that small cultural sites like Uccle Foundation, could attracted people living all around, in Belgium as in Europe, provided that the fire of passion would ever burn in these places of knowledge. See above, the fountain pen of the third mellenium.It is a master piece and a tour de force : 24 facets incrusted by albalone inserts. The sections of our cultural center.
Mingei is the ancestor of design because design aims a very Spartan surrounding and claims a similar function oriented of objects. It's why in Paris, the design was exhibited as a continuation of Mingei. But there are considerable differences that opposes design and genuine Mingei thinking. The design is cold, formal, intellectual, elegant and trendy, industrially produced and dependent on image, the Mingei is the opposite. It want reactivate the manual craftsmanship, and although it insists on simplicity and bareness, most of the objects are subtle and sophisticated.
A characteristic of traditional Mingei product, is that they let speak the matter and its texture. The wood, the textiles, the bronze, the Bamboo and the pottery, express their soul. No one piece is equal to the others, each one express its personality, and its fantastic imagination. In 2000 there was in Marseille a splendid exhibition of true Mingei, very complète. The catalog shows an ideal collection and will serve us linke a guide to build our Mingei department. When it will be mature, in few month, our foudation will be the only place in Europe where to see a comprehensible set of this fascinating approach, between art and craftmanship. The Shamanism collection. As the Mingei, shamanism is very trendy and many exhibitions can be admired in Paris. Moreover, magnificent example can be admired in Musée du Quai Branly. The most celebrated merchant in Paris, is Gallery Flack. They have a wide choice of historical and impressive masteroieces from Canada,and Alaska. Unfortunately, their prices are prohibitive and you need 200 000 000 € to gather a collection who could be compared to the great non specialized foundations. But there is a niche who is very interesting : Nepalese shamanic Art. Under the roof of Himalaya shamans are always operationals and you can find very good pieces, some of them very close of modern occidental art. But although thr shamans of Alaska are civilized and well known, up to captain Cook travels, the nepal protected its frontiers until the fifties and it's now only, that scholars, ethnologists begin to develop their knowledge and seek more information. This is missing unfortunally for the reasons already mentionned. It's why it is impossible to give a precise date to a given specimen. Another result of this bacward state of the Nepal civilization, the pieces have not market, not quotation, no merchant with the exception of some rather confidential. We decided to enter in this niche, fascinating and where it's possible to build a comprehensive collection with reduced amount of money. The Nepal pieces can be completed bay masks and statues of the field, when they don't belong to shamanism but are related by magic practice, to protect the peasants from bad weather and from illness.
It would prove useful too, to mix the shamanic art of Nepal with the celebrated art from Alaska and the Great North. We can find pieces from 1000 years BC ant others with illustrious prevenances as André Breton one. But we most remember that with a Flak single famous mask price, you can buy a comprehensive collection of himalayan shamanic objects ! The Nepal Shamanic Art can and ought be developped with the cooperation with the merchant and scholars. Our foundation aims to create an institute of the new himalayan treasures and to be situated at the very center of the related studies.
The case of medieval christian art . Our overall view of the situation shows that a strong deflation shall legitimate whose who say : we must delay of three to six month the decision to buy works of art. But I demonstrates that such a jugdment is 95% right but no for a small subcategory of works of art, I name ii. ii is the irremplaceable indicator. It qualifies works of art, flats, houses or other goods, which when sold desappear were they are bought by public libraries, museum, or other rich people and institutions. Try to buy a flat in Feaubourg St Honoré, in front of the gardens, between Japan Embassy and USA Embassy ! It's impossible whatever the world situation would be. Such goods are out of the market. Another consideration is mode. Many decades ago Art Deco was not fashionable, now it's the trendiest of the furniture anbd the prices climb to stars. It is a rule to buy against the mode, but we lust not forget that before a neglected great artistic piece find a plain recognition you must wait many years or even decades! The christian art of middle ages never has been appreciated because it is too religious. But nevertheless, it belongs to our civilization, our roots, our sensitivity, even if the anticlericalism is an occidental illness. Nowadays men have no eyes to see a great medieval virgin. To day it is possible to buy a major work of the XIIe century for the price of a Peter Doig, not to quote Damien Hirst and Jeff Koons objects. To acquire a great medieval "chef d'oeuvre" is an unique experience which could change your mind and it is a honour to possess it. Therefore I am not neutral about this chapter of the foundation. I would be very uneasy to fix a finite price to the infinite spirituality. I believe that when people will awake, as they have done so lately with Vermeer or Van Gogh a century ago, to buy such a genial works will prove to be an utopia. To possess christian art is nevertherless a must, as a point of the trajectory of soul and belief. If we cannot gather it in a pole it is necessary to put it in the line of inspired works. It would paradoxical to possess primitive fetish, often frightening, and to neglect objects of love and goodness.
The Bournet collection. It is a group of 27 great totemic shields which were never separated since their entrance in the Bournet family, one century ago. The result of anks to the Bournet Foundation, they shall have all the medical care, a nice small flat, a park, and a lot of distractions. the purchase is used to benefit of wold and lonely peopla who wait death. But we need a financial help to another organization, since the price of the collection is too high. The statues are fascinating and typical of the best of oceanic art. They werer very appreciated by Emil Nolde during his trip in New Guinea, and Salomon Islands, where he bought two of these pieces. Nolde preferred the deep spirituality of these humans, to sophisticated and fashionable behavior of the snobs. The Paper museum and the Hiroko Noguchi legacy. The paper museum is a gift of the Paper museum in Tokyio and of more than one hundred in artistic paper. It's difficult for us to imagine that art making is more than craftmanship for japanese. This art has it's national living treasures . The "washi" is a luxurious paper made sometimes of gampi. This plant is as vicunas. It is impossible to be cultivated. Around the paper collection, we are proud to show related masrrpieces. There is a marvelous origami by Jun Yoshida, at the Bruno Lussato and Marina Fedier Center (les Capucins) destroyed by a great cosmetic company. But the highest point of the paper museum is the collection of objects of all kind in Kozo paper tinted in brown by kaki dye, by Hiroko Noguchi who spent manay visits in Bruno Lussato Center ; "Les Capucins". Last but no least, the calligraphies of Claude Mediavilla, one of the major calligrapher of our time, the inscription on stone, of his friend Moisan who engraved the tombs of Louis XVI and Marie-Antoinette, in Saint Denis, and a very important set of chinese calligraphy by Tad Chen.
Tuesday, 18 November 2008Le journal du 18 novembre 2008CHRONIQUE Une visite à Genève Mon ami S***, qui en mon absence prendra en vharge ce blog, et moi-même avons été à Genève voir Franck Baldacci un passionné de numismatique qui pendant deux ans de travail acharné a rassemblé les chefs d'œuvre en vente dans la vente du 2&3 décembre 2008. Nous avions vu le catalogue et voulions examiner les quatre pièces maîtresses de la vente. Ce qui m'attirait le moins était Hadrien. Claude Burgan m'avait affirmé avec bon sens, qu'à défaut de cette pièce, vendue à un prix exorbitant, on en trouverait celle d'un autre empereur tout aussi belle. Cette pièce avait déjà été mise en vente plusieurs fois, signe de spéculation mortifère, et qu'elle était parfaite, mais d'un prix ridicule, point de vue partaagé par mme Vinchon et par tous les numismates sérieux. Par acquis de conscience nous demandames à la voir. Ce fut un éblouissement ! Non seulement l'exemplaire était parfait, mais il s'en dégageait des ondes positives totalement insoupçonnables en voyant la photo. L'expression empreinte de bonté et de sagesse du vieil empereur était fascinante. M.Baldacci nous dit que certains amateurs étaient restés en arrêt devant ce momument pendant une demi fournée,fascinés, et je puis le comprendre. Nos yeux à S*** et à moi, ne pouvions détacher notre regard de cet homme qui semblait vivre. C'était la plus belle monnaie que nous eussions vu, mais plus que cela, un monument d'une portée universelle. Aucune autre pièce ne pouvait égaler une telle spiritualité. D'ailleurs sans loupe elle était encore plus impressionnante qu'avec une loupe, ce que nous avons constaté avec d'autres pièces très fortes.
Ci-dessus, Hadrien.
Après nous vimes la chouette en or. En dépit de son extrême rareté nous fumes moins impressionnés que par celle en argent.Celle-ci, comme Claude Brgan me le fit remarquer avait un défaut à l'avers: une double frappe :
Le revers a été utilisé pour illustrer le catalogue.
Comparez avec la version rarissime en or:
Un cas très interessant est celui du premier humain romain à être représenté sur une monnaie:
Il est décrit comme suit : Titus Quinctius Flamininus, 196 BC. La première monnaie antique à représenter un romain de son vivant. D'une extrême rareté, une monnaie spectatculaire et superbe. Provien de la coll. Nelson Bunker Hunt, Sotheby's New York 19.06.1990. 10 ex. connus à ce jour dont 4 dans des musées. Est. 200 000 FS Voici à présent un autre de ces exemplaires vendu le 11 et 12 decembre 2006 chez Numismatica.
En voici la description: Romains une monnaie historique exceptionnelle tant par son importance historique que son état de conservation. Superbe exemplaire. Pour les Grecs comme pour les Romains, seuls les dieux pouvaient figurer sur les monnaies et ne pas respecter ce principe revenait à commettre un véritable sacrilège.10 exemplaires connus à ce jour dont six entre des mains privées. Cet exemplaire est indubitablement le plus beau de tous. En 1955 àl'occasikon de l'entrée de cette pièce dans les collectiopnsbritanniques,R.A.G.Carson déclara que c'était "l'une desplus notables acquisitions du Departementet certaienemtn la plus importante pièce ajoutée aux séries romaines". L'estimation de 250 000 FS fut pulvérisée : la pièce se vendit 460 000 FS ! Ce qui signifierait que les 200 000 FS de l'estimation est un point de départ ridiculement bas. Un point me tracassait et je m'en voris à Baldacci : comment deux pièces peuvent être qualifiée de "plus beau", il faut donc en déduire que celle présentée à la vente du 2 decembre 2008 est inférieure à celle de deux ans auparavant. Baldacci semblait embarrassé : il expliqua, un peu confusément que l'expression de la pièce présentée était plus douce, plus ronde que la précédente, plus agressive. Et vous, chers internautes, qu'en pensez vous. Il reste que les deux sont splendide et d'une importance historique qui va avec l'évolution. Titus avait en effet conquis les faveurs des Grecs d'Europe en leur donnanty la liberté au lendemain de la défaite macédonienne sur les Cynocéphales. C'est pour honorer leur bienfaiteur que les,Grecs émirent ces magnifiques statères en or.
Mais ce qui nous frappa au plus haut point et qui ne ressort pas du tout dans les reproductions, ce fut les pièces archaïques de Macédoine tel ce tétradrachme d'argent vers 500 BC où on voit un lion attaquer un taureau qui s'affaisse est probablement la pièce la plus ancienne d'Acanthe, dotée d'un haut relief. Un chef d'oeuvre de finesse et de brutalité.'Un superbe exemplaire à patine de médailler. FS 75 000.
Ci-dessus, on reconnaît la force des monnaies archaïque qui apparaît avec plus de force dans l'attaque du taureau par le lion.
L'impression produite par cette minuscule monnaie est indescriptible. Par quel miracle peut-elle nous impressionner comme s'il s'agissait d'une statue de génie? Le très haut relief et la patine jouent sans doute leur rôle et l'état de conservation aussi, qui respecte tous les détails. Mais ceci n'explique pas tout. Voyez par exemple ci dessous ce homme à tête de loup, un statère delectrum de Cysique, vers 500-475 BC, " une création époustouflante, entre le monstrueux et l'harmonieux. Superbe exemplaire de cette monnaie exceptionnelle". FS 100 000. Ici encore on perd l'effet extraordinaire que produit la pièce, même (et surtout) sans loupe. Mais voyons une pièce de la même provenance mais 50 ans plus tard:
Dans le catalogue elle est qualifiée de "composition pleine de finesse et d'élégance" et elle évaluée comme la précédente FS 100 000. Mais nous sentons qu'avec l'avènement de l'esthétisme qui trouvera son apogée avec Syracuse, on perd vitalité, puissance et émotion.
Pour terminer, voici un dinar de 862 - 866, de la plus grande rareté. Il s'agit de la première monnaie d'or frappée à la Mecque, évaluée 50 000 FS.
J'ai alors demandé si on ne pouvait pas trouver des pièces à un prix plus abordable, hors mode. On me montra une pièce datant de Charlemagne, un denier de Trévise très rare de 771 à 793, pour 10 000 FS. Nous tombames en arrêt devant un ducat non daté de Fernand d'Aragon frappé à Naples, un très beau portrait (rnv. 1458-94).
Ainsi s'acheva notre visite. Le rêve serait devenu réalité peut-être en d'autres temps et même voici moins d'un an. Mais au fond, l'important c'est de se bercer d'illusions agréables, quand en même temps elles vous apportent de la connaissance et vous font aborder des territoires lointains et ignorés. J'espère que ces billets numismatiques vous ont interessés, et je vous avouerai que j'ai acheté un grand coffre numismatique, qui ne contiendra hélas, qu'une seule monnaire : ma chère aréthuse de Evainetos. Comme la nature,ainsi que les placards, ont horreur du vide, je trouverai bien quelque chose de très abordable à des bourses modestes et non deshonorant pour remplir ces jolis tiroirs garni de faux velours rouge et gainés de vrai cuir!
Dans le corps du billet, j'essaierai de comparer une magnifique tête de face proposée par Vinchon, à d'autres provenant de salles des ventes. Bonne nuit, Bruno Lussato.
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