Thursday, 1 October 2009
Chers amis, c’est avec un cœur lourd, que je dois vous annoncer que mon père, Bruno Lussato nous a quitté hier soir, à 23 heures. Il a succombé à des complications liées une infection hospitalière aussi violente qu’inattendue. J’étais à ses côtés jusqu’aux derniers instants. Il s’est endormi mardi sans aucune souffrance et nous a quitté dans une dernière respiration… calme. L’ayant vu dimanche et mardi, avant et après son opération, je l’ai trouvé heureux, serein et toujours avec plein de projets pour le futur. Heureux car il était entouré de sa famille la plus proche et que ses nombreux amis lui témoignaient leur affection et leur volonté de continuer son œuvre. Serein parce qu’il a réussi à se libérer de nombreux poids qui lui pesaient. Libre, et espérant guérir, il brulait de reprendre tous ses merveilleux projets qu’il avait amorcé.
C’est une énorme perte pour moi. Pour vous aussi sans doute qui avez connu sa générosité, son enseignement, son humour.
Il était mon père mais aussi un homme que j’admire. Sa curiosité sans borne, son désir d’enseigner, de partager, son savoir sans limite, qu’il transmettait à tous ceux qui le désiraient, quel que soit leur origine ou leur motivation. Telle est l’image qu’il me laisse.
Mon père était un homme d’une sensibilité extraordinaire dont témoigne ses nombreux ouvrages, des ouvrages dont vous avez pu partager la substance ces dernières années grâce à ce blog. C’est pour toutes ces raisons qu’il est non seulement un désir mais également un devoir de conserver son œuvre pour moi et pour tous ceux qui me rejoignent dans cette volonté d’immortaliser ce en quoi mon père croyait.
Il pensait comme un homme de la renaissance. C’était un humaniste qui croyait dans l’élévation de l’âme par la culture. Ses nombreuses collections et quêtes n’étaient que l’expression de son amour de l’excellence, de la diversité et de la créativité humaine. Ses idéaux ainsi que les innombrables trésors qu’il nous a laissé doivent continuer de vivre sous une forme ou une autre. C’est pour cela que ce blog restera pour nous un lieu de rencontre et de partage pour tout ce qui nous relie autour de la personne de Bruno Lussato hier et dans le futur.
Je voudrais également remercier de tout cœur ceux, qui ont soutenu mon père, dans ses nombreux projets mais aussi dans ses combats et ses épreuves.
Prochainement, je vous proposerai ici différentes occasions de nous retrouver afin d’évoquer la mémoire de mon père. Il nous manquera à tous énormément, mais il serait heureux de savoir que nous nous sommes tous unis afin de préserver son œuvre et tous ce qui lui tenait à cœur.
Paris le 1er octobre 2009
Pierre Lussato
Tuesday, 22 September 2009
CHRONIQUE
NI VENUES NI CONNUES
CES IMAGES OSCILLANTES.
VOUS VOUS APPROCHEZ A NOUVEAU ....IMAGES OSCILLANTES
Ces phrases qui ont été si longtemps familières à mon cœur de vieillard, sont en même temps celles d’un jeune homme. Wolfgang les composa lorsqu’il croyait prendre un départ définitif, fondamental et sans retour de sa vie d’homme pour aborder les rives du Léthé. Lande désespérée, ensevelie dans l’ennui et la mort de l’esprit. Il ne lui apparaissait pas alors qu’il accouchait d’une nouvelle œuvre mais d’un nouveau génie. En effet, au flamboyant Faust 1 succéda une œuvre révolutionnaire, étonnante, ni vue ni connue et tellement méconnue que même ces meilleurs connaisseurs la contemplaient avec stupeur. Nous parlons dans ce billet du grand renouvellement et de la tabula rasa des grandes Landes inconnues et énigmatiques telles que le purgatoire de Dante. Goethe finit par prendre tellement conscience de l’accueil qui serait réservé à cette terra incognita que pour ne pas entendre le son aigrelet et crillard des critiques, il en interdit la publication. Le manuscrit jalousement enfermé dans un coffre ne fut soumis au public qu’à la mort de l’auteur. Il avait peut-être raison si l’on considère le temps fixé par Beethoven à l’assimilation du dernier quatuor : 50 ans, plus du double pour Goethe.
La première fois que je lus le chef d’œuvre de Goethe, je le jugeais comme tous mes contemporains. Une œuvre en retrait, manquant de vitalité et portant tous les signes de l’épuisement. Dix ans plus tard, nous primes l’habitude Marina et moi de commenter chaque soir quelques groupes de vers. A ce moment là, chacun avait commencé un parcours très différent voir même divergent mais en même temps, nous comparions chaque bribe de mots aux évènements qui nous heurtaient, aux êtres et aux choses.
Quelle fut notre stupéfaction de découvrir derrière chaque mot des évocations, des rappels qui nous apportaient comme un reflet assourdi et poignant des évènements de ces années. Au début, ce qui nous frappa, c’était un mélange de nostalgie caché sous une iro nie légère et spirituelle. Vers la fin d’autres dessins apparaissent dont on citera l’opposition de l’esprit grec et la rudesse germanique. Dans tout, il est extrêmement difficile de concilier clarté plastique et faculté de jouir, puis trouble et inversement de l’hédonisme grec et la ronde sans fin des idées de l’idéal germanique. Pensons notamment aux magnifiques manifestations pseudo grecques qui en imposaient à des foules ayant perdu tout sens ni raison. Le rêve mussolinien avait chercher de refondre Rome et Munich. La France répudia au contraire radicalement toute tentative de mystère pour adopter le champ clair et cela depuis deux siècles.
En réalité, tout ceci fut construit sur le mythe, sur des utopies, sur une soif destructrice de changement.
On croyait ainsi découvrir des choses ni vues ni connues. Malheureusement, le vide auquel je me vis confronté, ne fut pas produit par une fertile confrontation du message de quelque génie mais par des cauchemars de la morphine idéologique.
Que Dieu préserve les hommes qui tombent ainsi dans les pièges ….. et entraina ma chute et celle de bien d’autres.
Saturday, 19 September 2009
Haut et bas
Mes chers internautes, dorénavant il faudra vous habituer à l’inégale valeur (s’ils en ont) de mes billets, justifié à la fois par mon état de santé et l’affection de nombreux amis. Du point de vue de l’état de santé, il est peu vraisemblable que je pourrai quitter l’hôpital où je suis accueilli comme en famille et pour qui le personnel multiplie les petites attention. Mon premier objectif est de ne pas hurler, ne jamais plus hurler, pendant un délai constant. Cette souffrance est peut être comparable à celle d’une rage de dents mais elle est tenace, mauvaise, agressive. On me donne heureusement, ce qu’il me faut pour la supprimer au prix , il est vrai, d’une dose régulière de morphine. L’effet de celle ci jusqu’à présent a été de me plonger dans un état de confusion mentale qui met mon entourage dans le désarroi. Cependant, tout ceci s’est notablement amélioré et comme vous le voyez, mes pensées se sont restructurées et fonctionnent convenablement. Autrement dit, du point de vue physique, je ne puis me plaindre. Du point de vue mental, ce qui m’aide à tenir le coup c’est la chaude amitié qui va de celle du personnel hospitalier jusqu’à celle souvent d’une intensité admirable comme me porte certains proches et qui le démontre dans ces moments de douleur.
Assez dit, sur ma santé. Quelques mots sur mes occupations actuelles. La principale préoccupation s’emploie à écrire, à rédiger un précis de vulgarisation sur le Mingei et autres formes d’art populaire non aristocratique. Finances obligent. Je crois que pour beaucoup d’êtres à la recherche de la possession de beauté et de noblesse il y a là une niche favorable. J’ai du hélas abandonner cette troisième fondation, chère à mon cœur, dû à la volte face de mon petit neveu adoptif préféré.
Enfin, après avoir songé à reconstituer la collection numismatique, qui allait bon train, compromise par mon état de santé, j’ai dû abandonner. Dorénavant et plus que jamais ce sera S*** mon successeur au blog qui me remplacera ou qui occasionellement, à l'aide dictées, me permettra de m'exprimer.
Sunday, 13 September 2009
CHRONIQUE
SCÉNARIOS D'HORREUR
LA CLINIQUE DU DR. H de MARY HIGGINS CLARK ; UNE BONNE HISTOIRE MAFFIEUSE EN MILIEU MEDICAL , LA MAISON DU DR EDWARDS ET AUTRES A NE PAS LIRE LA NUIT !!
Ces récits sont des oeuvres de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont le fruit de l'immagination des auteurs ou utilisés fictivement.Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, des événements ou des lieux serait pure coÏncidence.
LA CHRONIQUE
CATASTROPHES
Sunday, 30 August 2009
CHRONIQUE
À QUAND LE RETOUR?
Il est 7h15 et à 8heures je dois être parti pour Cochin où l'on m'attend. Je ne prendrai pas avec moi mon Apple, avec lequel je n'ai que des problèmes de compatibilité avec mon blog. Il n'est d'ailleurs pas sûr que le réseau fonctionne dans l'hôpital. Je me contenterai d'un simple carnet et d'une plume caligraphique.
Mon sommeil a été court mais grâce à 100 mg de paracétamol, profond. J'ai pu me débrouiller tout seul our faire ma toilette alors que Jean Marie est en train de dormir. Je viens de le réveiller, il reste ma valise pour l'höpital à préparer et à m'habiller, difficile opération. Encore pire est l'épreuve qui m'amènera à la voiture. J'espère qu'à Cochin ils vot disposer de ce qu'il faut pour me transporter. Nous sommes loin de la discipline russe, ici, mais je suis content de retrouver la gentillesse des infirmières du 8ème étage, à qui j'amène deux belles tartes au chocolat, une pour le personnel de jour, l'autre pour le personnel de nuit. J'espère trouver une chambre single, et je me demande comment avec ma hanche dans un tel état, et à condition qu'il n'y ait rien de grave, ils pourront m'opérer le 2 Septembre à Villejuif.
Je me fais beaucoup de souci pour la pauvre Marina, que je laisse seule, sans appui, sans véritables amis pour la soutenir, sans infirmières pour l'aider. Heureusement mon esprit a été rempli par la joie d'avois contemplé ne fût-ce qu'en photo les merveilles que m'a trouvé Philippe Boudin, et les illustrations des nombreux livres qu'il m'a apportés.
J'ai l'embarras du choix en ce qui concerne les livres àapporter avec moi. Deux catalogues du Mingei-Kan original, un bouquin sur les grès japonais et le Michael Dune majeur mais introuvable au jourd'hui. Il est édité aux 5 continents et ne se limite pas au Mingei. La carte des fours est également importante.
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