Thursday, 22 November 2007
Der Wanderer
Le voyageur
Voici un thème récurrent chez poètes et musiciens. On le rencontre dans les Sonnets de Shakespeare, l'Adieu du Chant dela Terre, les lieder éponymes de Schubert... et il forme la trame de cette série des Fraises Sauvages, pélerinage d'un vieil homme à ses sources d'eau vive.
Le moineau
A la fin de son parcours, il s'aperçut qu'avec la vie, l'argent lui était compté. Les quarante voleurs s'étaient partagés ce qui restait de son pécule qui n'avait été dévoré par son amour du confort et de la vie aisée. N'aimant pas sentir le poids des contraintes financières peser sur son imagination, il les négligea et induisit en tentation les prédateurs attirés par tant d'inconscience. Citons le fisc spoliateur qui l'accusa à tort d'abus de droit et le dépouilla cyniquement, son personnel qui mit à sac tout ce qui pouvait avoir la moindre valeur de ses objets, le plus riche de ses clients, Ali Sandagarao Mossa Saadi Bey, qu'Allah bénisse cet homme de bien, et qui profita de la naïveté de son conseiller pour le spolier proprement, les compagnies d'Assurances; et deux ou trois cambriolages bien ciblés. De tout le travail d'une vie d'orgueil, de prestige et de rayonnement culturel, il ne resta que ces vestiges que le vieillard revisita comme une ruine témoin d'une gloire disparue.
Le vieux tomba aussi soudainement que progressivement (les deux vont de pair) des classes aisées, à la pauvreté dorée... or de Bologne qui devient noir de vergogne. On lui fit comprendre que seul le nécessaire du nécessaire lui permettrait de survivre une année. Mais, opiniätre, il ne l'entendait pas ainsi :" je ne puis me priver de tout se dit-il, je continuerai à m'offrir de petits plaisirs et lorsqu'il n'y aura plus rien dans la caisse, je me tuerai, en douceur, sans douleur ni violence."
Laissez moi vous rappeler cette histoire du cancéreux à qui les psécialistes prédirent une survie d'un an au maximum. L'homme décida de tout liquider pour jouir enfin de la vie. Il s'offrit les plus belles croisières, les mets les plus délicats, les filles les plus somptueux.
Un an plus tard, il était guéri mais sans le sou !
Le pauvre Beethoven ne savait comment payer ses soins médicaux. Les Anglais charitables se cotisèrent pour régler l'opération, et feignirent de croire à toutes les symphonies et oratorios prêts à être imprimés. L'angoisse du pauvre sourd, était la survie : si je guéris, comment pourrai-je subsister? Cela nous révolte aujourd'hui, et pourtant ...
Mais, le vieux ne pensait plus à ces tristes prémonitions et le soleil brillait pour lui. Précisément, ce 22 Novembre 2007, ll faisait un ciel sans nuages, merveilleusement limpide et il sortit. Si son esprit marchait assez bien et il respirait l'air vivifiant.
Dorante : Comment se porte Madame Jourdain?
Madame Jourdain : Elle se porte sur ses deux jambes.
(Le bourgeois gentilhomme)
Continuer à lire "Les fraises sauvages IV"
Andreas Gursky
Kunstmuseum Basel, www.kunstmuseumbasel.ch
Jusqu'au 24 février
Pour l’essentiel composée de travaux récents, l’exposition consacrée à Andreas Gursky, au Kunstmuseum de Bâle, pointe parfaitement son évolution vers un usage plus affirmé de la composition et de la modification informatique, comme dans Cocoon (2007), un de ces vastes panoramas chers à l’artiste, où la foule de jeunes gens dans un nightclub semble étrangement réduite en regard d’un décor devenu totalement irréel, occupant qui plus est les deux tiers de la surface. Les modifications du réel apparaissent là patentes, comme s’il était devenu nécessaire d’en affirmer clairement l’existence.
Kuwait Stock Exchange, 2007, Copyright: Andreas Gursky / VG Bild-Kunst, Bonn
Cortesy: Monika Sprüth / Philomene Magers, Köln München London
Si Gursky a toujours usé de la retouche, sans jamais trop mentionner jusqu’à quel point, ce virage témoigne de l’importance croissante de l’outil informatique dans la conception même de ses images. Certaines compositions, à l’instar des clichés figurant en vis-à-vis les arrêts aux stands de deux véhicules de Formule 1 (F1 Boxenstopp III et IV, 2007), sont construites avec une rigueur géométrique et une organisation des masses si précises qu’une fidèle retranscription interdirait. Parfois, ce n’est même plus le motif qui provoque l’image mais l’inverse, quand un travail déjà précisément élaboré nécessite en second lieu de trouver un endroit pour le mettre en scène, telle cette vue d’un hall de l’aéroport de Francfort (Frankfurt, 2007).
Une autre conséquence de l’usage informatique tient dans la plasticité particulière qui ressort des photographies. Le traitement de la couleur mais aussi du motif lui-même induisent une étrange consistance de la matière, ni réelle ni vraiment irréelle non plus, ainsi qu’on le constate dans les trois James Bond Island (2007) photographiées en Thaïlande.
Le goût de l’artiste pour une recherche ornementale issue de l’environnement se trouve parfois exacerbé lorsqu’il se focalise sur des détails, comme la vue du plafond du siège du Parti communiste français (PCF, Paris, 2003). Ou sur des dispositifs de grande ampleur, dont l’organisation même est à la fois cause et conséquence du soucis ornemental : les photos prises en Corée du Nord, lors de grandes manifestations « festives », sont à cet égard édifiantes (série Pyongyang, 2007). L’ornementation conjointe à un certain assèchement du motif, fait en outre basculer quelques clichés vers le pictural, en particulier les deux images d’un circuit où la route totalement « nettoyée », sinueuse au milieu des sables, évoque immanquablement l’abstraction picturale et provoque le trouble (Barhain I et II, 2005 et 2007).
Barhain I, 2005, Copyright: Andreas Gursky / VG Bild-Kunst, Bonn
Cortesy: Monika Sprüth / Philomene Magers, Köln München London
Porté par un balancement constant entre le vide et les effets de masse, l’ordre et le désordre, le global et le local, l’ensemble de l’œuvre semble utiliser ces forces contraires pour tenter de composer une vision du monde la plus juste possible, non dans sa fidélité de reproduction, mais dans sa capacité à cerner l’essence même de la contemporanéité.
L’artiste se fait intrus dans un quotidien dont il cherche à s’emparer de la structure et des lignes de forces, non pour donner à voir un instant, mais pour tenter d’approcher en quoi les situations particulières dont il rend compte sont des composantes fondamentales d’une époque. Jamais documentaire, son approche tient plutôt d’un témoignage qui se veut en profondeur, en quête d’une part cachée ou difficilement visible de ce qui constitue le monde, tel les flux humains et financiers (Kuwait Stock Exchange, 2007), ou la consistance territoriale.
Visuellement séduisante et pas dénuée d’intérêt, cette approche n’en comporte pas moins quelques dangers et effets pervers. À commencer par celui d’une déréalisation qui par trop poussée contredirait la volonté initiale.
Pyongyang IV, 2007, Copyright: Andreas Gursky / VG Bild-Kunst, Bonn
Cortesy: Monika Sprüth / Philomene Magers, Köln München London
Wednesday, 21 November 2007
Les fraises sauvages. III (suite)
Sa grand-mère, Clélie, était une femme de devoir, stricte, morale et son regard triste, s'expliquait par la nature éxubérante de son mari, le médecin-colonel de l'armée d'occupation italienne à Tunis. Le colonel avait une prestance avantageuse qui en faisait la coqueluche des mondaines de la ville. Son esprit de répartie, sa conversation brillante, lui assurait un succès mondain. Malheureusement le sens pratique n'était pas sa qualité dominante. Il ne voulait pas payer ses clients. Les pauvre,, passe, murmurait Clélie, mais soigner des riches gratis pro deo, c'est un comble. Aussi, dicrètement passait-elle une petite note de frais aux malades les plus opulents. Il fallait bien faire bouillir la marmite.
Elle adorait sa mère. Un jour, au retour de l'école, elle vit un attroupement sur le seuil de la villa :con père venait de succomber à une attaque cardiaque. Clélie, ne pleura pas, elle ne se plaignit pas. Saisie par une activité fébrile, elle cousut, broda, nettoya la maison toutes les nuits de fond en comble... L'enfant vivait avec une obsession : si ma mère devait mourir à son tour, que vais-je devenir? Elle n'était qu'au seuil de l'adolescence... Mais Clélie ne donnait pas de signe de chagrin ni de déséquilibre. Elle travaillait.
Un mauvais jour, en revenant de l'école, elle vit un atroupement de gens en deuil au pas du seuil. Sa maman venait à son tour d'être frappée d'une hémiplégie.Les gens furent tous très gentils avec la petite orpheline qui fut recueillie pas sa soeur Pia. Cette très belle femme, aux splendides yeux verts, aimable avec le monde entier, prototype de mondaine, était mariée avec l'homme le plus riche de la région. Elle passait les temps à voyager de palace en station de cure, trainant derrière elle la petite orpheline traitée avec la plus extrême courtoisie et logée dans une dépendance. Mais la blessure ne cicatrisa jamais pour celle qui devait demeurer une orpheline toute sa vie. Cete histoire m'attriste infiniment.
Le vieil homme continua son périple. Au bord d'une piscine, il vit une adorable jeune fille.
En parlant avec elle, il trouva toutes les vertus les plus rares réunies. L'altruisme, l'amour des arts, une honnêteté et une droiture infrangibles. Elle était amie des grands artistes, des Moore, de Mathieu, des Matta... Mais elle ne plaisait pas aux esprit vulgaires.
Elle fut très courtisée par de merveilleux jeunes gens, et connut l'amour conjugal. Mais ses fiancés successifs adoraient les formule 1 et comme son mari; ils périrent sur la route. Elle se retrouva seule et désemparée. Les amis du couple avaient disparu, les femmes craignant la concurrence d'une femme seule, ses proches l'abandonnèrent à son sort, son propre frère qui venait de se marier, lui tourna le dos pour ménager la jalousie de sa femme. Elle - si adulée - connut la solitude totale et ne trouva la force de survivre par le chemin vers le haut, celui qui mène à la spiritualité et ai désir de venir en aide aux autres.
Le vieillard fut saisi d'un remords intolérable. Il aurait voulu venir en aide à cette radieuse jeune femme, mais elle n'écoutait pas ses paroles, elle appartenait à un autre espace temps.
Continuer à lire "Album de famille"
Les fraises sauvages II
L'enfant blond
En se promenant sur les jardins en haut front de mer, il rencontra une nurse italienne qui tenait négligemment un petit enfant blond. Elle avait partagé le banc avec une de ces nurses trop jeunes. Le petit garçon était très costaud et sans cesse affamé, on devait fermer à clé le réfrigérateur Westinghouse pour soustraire les aliments à sa fringale. Il embêtait la nurse car il voulait un cornet de glace. Mais la mère, madame de Rosbourg avait interdit tout sorbet venant de l'extérieur. Les colonies étaient infestées par les amibes et Monsieur de Rosbourg, était à cheval sur les principes. Les nurses rigolaient. Ces riches, ce sont de maniaques, quel mal y a-t-il à lui offrir un cornet de vanille? Et on aura une heure de silence pour bavarder. il sut plus tard que le petit avait contracté une dysenterie mauvaise. Il maigrit à vue d'oeil et ne put jamais retrouver sa robustesse initiale. Bein au contraire, il fut victime de l'hypocondrie compréhensible de Madame de Rosbourg, travers pis que le mal. On lui chanta sur tous les tons, qu'il était un pauvre être fragile qu'il fallait élevé à l'abri des courants d'air, du chaud, du froid, de l'eau; du sable, du soleil, bref, de tout. Le petit était très doux et très bavard. Il suivait les passants pour leur faire des cours en une langue inconnue. Il excédait son père qui révaît d'un fier soldat, viril, patriote... Un jour il surpris des propos cruels de son père qui lui reprochait sa frêle constitution et son bavardage incessant. Il prit alors l'habitude de se renfermer dans sa chambre et de se livrer à la lecture. Ses camarades fuyaient ce camarade incomestible, ne sachant pas monter à byciclette, ni jouer au foot bal et à tous les jeux nautiques.
Continuer à lire "Album de famille"
Tuesday, 20 November 2007
Les fraises sauvages
Les deux cinéastes que je révère le plus sont Ingmar Begman (la Flûte Enchantée, le Septième Sceau, les Fraises Sauvages), et Fédérico Fellini (Le Satyricon, Giulietta delli Spiriti) Alors que le Septième Sceau et Le Satyricon, sont des monuments d'horreur, chacun dans son régistre : pompéien ou médiéval, les Fraises Sauvages et Giuliette, sont des miracles d'évanescence, de nostalgie magnifiés par des images d'une pénétrante profondeur, excitant les fibres les plus sensibles de notre mémoire.
L'histoire des fraises sauvages, comme son nom ne l'indique pas, est le périple d'n vieil homme qui se rend à Stockholm pour recevoir le prix Nobel et qui s'interroge sur le sens de sa vie écoulée; je crois que Selma Lagerlöv et la fausse Elisabeth Costello, parcourent une voie mentale parallèle, bercés par le balancement régulier et doux du wagon. La somnolence s'installe et entre les portées musicales du ronronnement monotone, se glissent des parasites, bientôt prenant forme de scénario décousu.
Dimanche dernier, Alexandre (un de mes Alexandre, devinez lequel) vint me chercher pour m'emmener à Lille. Il est généralement d'un abord glacial avec moi, mais séduisant et irresistible avec son entourage. Je lui demandai pourquoi cette différence, il me répondit avec pertinence : je ne sais pas. Je dus m'en contenter.
Alexandre est un gardien parfait de l'orthodoxie de ce blog. Il n'y a aucun épanchement sentimental à en attendre. Parfaitement pragmatique, il me prend pour ce que je suis : un modeste professeur, susceptible mieux que quiconque de le faire accéder aux "veines de dragon" qui assurent la trame de la vie. Il a tous les biens matériels, et je n'ai que mon intégrité et ma passion d'enseigner; c'est dire,que si je suis toléré dans la cour des grands, je n'y suis guère admis.
Or Dimanche dernier, un événement significatif se produisit qui me toucha beaucoup. Il insista pour voir mon "album de famille" et en éplucha avec attention chaque image. A la fin, il me dit "je suis content d'avoir vu cela, je vous connais mieux à présent". J'avais donc cessé d'être une sorte de volatile déplumé, pour devenir un être humain en chair et en os, qu'on puisse aimer ou détester.
En se promenant parmi les images en désordre, je revis un promeneur isolé, nostalgique,essayant d'établir un dialogue avec les êtres chéris et passés comme les feuilles d'un herbier. Et puis, voici que mon employée de maison, jette un oeil sur un dessin et s'exclame : mais c'est le jeune homme qui est au salon! Je lui répondis que c'était impossible, car celui du dessin datait de plus de cinquante ans. Il avait 22 ans et moi 24. Mais je m'avisai par la suite que le caractère, la situation, l'énergie conquérante, les cheveux blonds rabattus sur le front, la laconisme, en faisaient des jumeaux - par delà les décennies.
Ce jeune homme fut mon seul ami. Je lui prédisis un sort de pouvoir et de fécondité. Issu d'une puissante dynastie, il en fonda la sienne propre et aujourd'hui il figure avec les Deripaska parmis les grands de ce monde. La mort dans l'âme, je rompis avec lui au bout d'un an...lui, le seul qui s'interessât au chétif que tous rejetaient. Une affection, une tendresse infinie nous liait, ce qui nous séparait était mon catholicisme étroit, ma réprobation pour un homme de guerre, un lutteur implacable, capable de cruauté patiente et sadique, et antisémite de surcroît. Un monstre pour le puritain que j'étais... Je ne regretterai jamais assez le rejet que j'opposai à mon seul ami. Par la suite je tombai follement amoureux d'une jeune allemande, Christine, issue d'une dynastie de Bielefeld, elle rompit sous l'influence de ses proches pour se marier avec l'ami de son frère; propriété de l'aciérie contigu. En fait, je n'avais pas ma place ni auprès de mon ami ni de ma fiancée.
Continuer à lire "Le journal du 21 novembre 2007"
Monday, 19 November 2007
Chronique
Bonjour,
La découverte de ce site est étonnante…. Information….désinformation… ????
Bonne lecture
Cordialement
H.M.Bronstein
http://www.reopen911.info/dossiers.html
Voici un intéressant e-mail posté par H.M.Bronstein le 16 Novembre
Il traite du décodage de la masse d'informations relative à l'attentat du 11 novembre 2001.
Continuer à lire "Le journal du 20 novembre 2007"
|
Commentaires