Sunday, 21 October 2007
interrogations
Vous avez certainement compris que je suis ce blog avec beaucoup d'attention, tant en ce qui concerne les commentaires, qui ne restent jamais sans réponse, que les statistiques, ces commentaires muets et enigmatiques, même pour les spécialistes.Il arrive que j'aie des doutes sur la direction à prendre, et quoi élaguer.
Dans ces cas, j'ai pris l'habitude de m'ouvrir à vous, comme à des amis, et recueillir vos avis qui me parviennent souvent par email .
J'ai reçu des journalistes italiens (Libero et Il Foglio) qui suivent le blog. D'après eux les blogs d'une haute densité culturelle, reçoivent 250 à 400 visiteurs par jour. Ils ont donc été stupéfaits par la montée en puissance de "décodages, l'information derrière l'information" et en déduisent que les Français sont plus curieux et plus ouverts des Italiens. J'ai donc commencé à me faire la grosse tête.
Et voici à quoi on ressemble quand on est obnubilé par les statistiques et qu'on se fait la grosse tête !
Continuer à lire "Une communication à mes amis"
MOZART
Don Giovanni. Wilhelm Furtwaengler, Philharmonique de Vienne. 1955. Unitel.****
La réalisation d'un Don Giovanni satisfaisant est un cauchemar. On ne sait d'ailleurs pourquoi. Tantôt la Zerline est grotesque (le film de Losey), tantôt la mise en scène est compassée et la direction sans vie, (Karajan à Salzburg) pour ne pas parler des versions opéra de province, ou ultramodernes (se passant dans un hypermarché ou n'aimporte où, avec un Leporello qu'on confond avec un Don Giovanni). Et puis l'oeuvre est redoutable à chanter et à diriger. Furtwaengler avait fait un DVD Live, à mourir d'ennui, ou plutôt de sommeil tant c'était lent et sombre.
Cete version est exceptionnelle. Elle ne saurait faire oublier peut-être d'éblouissantes représentations avec Mariano Stabile, mais elles ne sont pas enregistrées. Il s'agit ici d'un des tous premiers films d'opéra en couleur, reconstitué d'après une représentation à Salzburg en 1954 mais enregistrée sans public pour les effets spéciaux. La distribution est légendaire avec Cesare Siepi dans le rôle titre. La mise en scène est crédible et s'accorde bien avec la musique. Qu'importe qu'elle soit conventionnelle et fidèle (c'est devenu une insulte aujourd'hui, mais c'est bien agréable). La direction de Furtwaengler est impressionnante de dynamisme, de violence et de précision expressive. C'est la seule version qui me paraisse rendre justice à l'opéra le plus important du XVIIIe siècle, comme l'est Tristan au XIXeme siècle et Wozzeck au XXème.
Continuer à lire "La discothèque 4"
La dictature au pouvoir
Le coup d'état fantasmatique
La vérité est majoritaire disait François Mitterrand quand cela lui convenait. Si Nicolas Sarkozy adhérait aux pratiques de son lointain prédécesseur, il devrait déclaré illégales, des organisations qui, fortes de la capacité de nuisance exorbitantes nommées "droits acquis", prennent la majorité des Français en otage, leur pourrissant la vie, les privant des moyens de travailler, ruinant les PME, aggravant la situation économique de la France pour ensuite rejeter les conséquences de leurs manoeuvres sur le Président de la République. La gauche emboîte le pas, réalisant une "fullfilling prophecy".
Ceci est d'autant plus choquant que comme tous le savent, ces malfaiteurs sont parmi les mieux lotis et se battent pour des rentes de situation. François de Closet a expliqué tout ceci mieux que quiconque. Auprès des hémorragies graves entraînées par ces syndicats-voyous, les agissements des grands patrons et le montant de leurs parachutes dorés, font effet de saignement de nez. Ces genslà ne se cachent pas : le sort des autres les indiffèrent, le sort de la France,ils n'en ont que faire, et il marmonnent des paroles creuses comme des slogans staliniens mais qui s'imposent dans les médias et convainquent les esprits faibles. Faut-il rappeler que dans une fausse démocratie comme la France, une minorité de 10% est en mesure de paralyser une économie? Que dire alors du tiers qui vote à gauche?
La situation est inextricable et on n'a le choix que de mourir bouillis ou mourir boullis, comme la grenouille qui s'adapte et meurt. C'est toujours mieux que de mourir grillés, ce qui n'aurait pas manqué de se produire en cas de victoire de Segolène Royal. Je plains le Président. Que feriez vous-à sa place?
Les syndicats ont fait joué des relations de force, en dépit de toute raison, de toute décence. Cela a un nom : cela s'appelle du racket. Il est temps de réformer cette inégalité criante et d'empêcher ces mainmises violentes abusives et impunies. Il est impératif que la gauche se désolidarise de ce mauvais coup, si elle veut apparaître comme une force constructive. Mais comment débloquer la situation avec une idéologie à gauche, la peur à droite?
L'homme qui savait parler aux plantes en pot
Marina Fédier, Frédéric Bonnet et moi-même nous sommes rendus à l'Hôtel Montalembert où réside le grand artiste. C'est un géant débonnaire, très gentil, coopératif et simple comme savent l'être les américains. Un de mes amis, journaliste d'art classe, comme Bonnet, les artistes en trois catégories. Dix pourcents environ sont comme Baldessari, heureux de dialoguer et d'aller plus loin dans la conversation. L'ami en question cite aussi des artistes d'un abord difficile mais qui au hasard de leur humeur peuvent se montrer expansifs. Enfin il y a les grincheux comme un certain Bernard Frize qui répond toujours invariablement à toutes les questions par un "ça ne m'interresse pas" tantôt dédaigneux, tantôt condescendant. Un des pires est cependant le grand Richard Serra. Tous les journalistes qui ont obtenu une intervew vous diront qu'une heure passée avec lui, vous plombe toute la journée!.
L'homme et l'artiste
Baldessari a toujours laissé auprès de ses élèves de l'UCLA le souvenir d'un formidable professeur et il a toujours ce charisme, cette jeunesse de caractère qui soutiennnent une oeuvre toujours jaillissante et qui a marqué beaucoup de gens. A soixante dix ans, il continue à produire de nouvelles choses. Son esprit en ébullition ne s'arrête jamais.
Ci-dessous Marina Fédier, John Baldessari, Frédéric Bonnet
Baldessari est un homme généreux, soucieux de partager son savoir et ses intuitions. Il faut reconnaître cependant qu'entre Bonnet et lui, il y avait des atomes crochus. Ils ont déploré l'état lamentable de la formation artistique dans notre pays, et évoqué par contraste la haute qualité des universités américaines, l'émulation, l'enthousiasme et le déferlement créateur qui emporte tout. Les allemands se défendent bien mais en ce moment on redécouvre aux Etats-Unis l'art latino américain et notamment Mexicain où dorment des trésors artistiques formidables.
Baldessari est entouré de jeunes, qui le motivent et lui donnent une énergie qu'il restitue, ce qui explique sa fraîcheur. En ce moment il nous explique "le cheval" qui occupe le fond de l'expo chez Mary Goodman et qui n'est pas du tout un cheval. C'est un rectangle jaune portant une trace rose en relief et collé au mur. C'est un bas relief qui représente un torse d'homme couché, mais qui rappelle le pied d'un cheval.
Continuer à lire "Une visite chez John Baldessari 2"
Saturday, 20 October 2007
L'adieu
D'après Mong Kao-Jen
Le voyage d'hiver, XI
Crépuscule
Au sommet de la colline les pins fléchissent gracieusement vars le couchant et les cyprès dansent sous la caresse du souffle qui du sol monte en moi. L'océan d'un côté, le fleuve de l'autre, tissent une toile de cristal sous le chant du ciel.
Pareille à un bienfaisant démon, la nuit percée d'étoiles se lève, précédée par l'astre d'argent.
L'ami qui vient de me rejoindre, m'interroge avec douceur. Pourquoi pleures-tu? N'est-ce pas une soirée magnifique? Je lui réponds avec fermeté car je ne pleurais point bien que des larmes voilassent mon regard ébloui.
Je laisse derrière moi les massifs du Nord, je n'atteindrai jamais les mirages secrétés par l'air ardent. Mon coeur gonfle comme une boule de feu et pourtant mes jambes sont engourdies par le froid de la nuit.
Le chant des vagues me berce et j'en lis les harmonies dans les nappes du ciel. Tous les antennes de mon corps se dressent dans l'air fraîchissant. Thym, pin et basilic mêlent leurs effluves désenchantées.
Continuer à lire "La poésie derrière la poésie 6"
Mahler, le Chant de la Terre La trilogie de Li-Tai-Po, suite.
Cinquième mouvement, troisième partie de la trilogie.
Note . La traduction de Hans Bechtle est en vert, l'original de Li-Tai-Po traduit par Franz Toussaint est en violet.
UN JOUR DE PRINTEMPS
Le poète écrit quelques verres à la louange de l'ivresse
L'homme ivre au Printemps
Si la vie n'est qu'un rêve,
à quoi bon le tourment et la peine?
Puisque la vie est décevante comme un rêve,
pourquoi se tourmenter?
Je bois jusqu'à perdre haleine
tout au long du jour !
Je préfère m'énivrer jusqu'à tomber.
Et quand je n'en peux plus de boire,
le gosier et l'âme pleins,
je vais en titubant vers ma porte
et je dors merveilleusement !
C'est ce que j'ai encore fait hier.
Continuer à lire "La poesie derrière la poésie 5"
|
Commentaires