Virus
Wednesday, 15 August 2007
Le néant et l'être
Ce journal enregistre le contenu de ce 15 août, date sacrée en France, où les quelques uns qui travaillaient encore se reposent pour montrer leur adhésion à la religion catholique. Jour de ferveur, de méditation zen, ou nadir de notre activité, je ne sais. Les trois interprétations sont également viables. La ferveur est le prétexte du jours férié, le zen qui exprime le vide, est partout omniprésent : à la télévision, dans la presse, dans les propos des gens, dans les bureaux et les entreprises, vide peut être vraiment vide, plus vide que vide, le néant absolu, puisque dépourvu de toute potentialité de développement, contrairement à la vacuité zen. Enfin le nadir, le point le plus bas, de l'activité du pays le plus paresseux de l'occident, il explique largement la chute de nos prévisions économiques. Ni Sarkozy, ni Ségolène, ni même Bové n'y pourront rien. Le vide est inscrit dans nos cellules, au tréfond de nos cerveaux, au coeur de nos réflexes, et rend le pays amorphe et violent, soumis et ingouvernable, agité et apathique.
Journal télévisé du 15 : néant
Presse écrite du 15 : néant
Emissions culturelles du 15 : néant
Activité de la France le 15 : néant
Le nadir boursier
A ceci s’ajoutent les effets de la bulle immobilière qui sanctionne le fossé qui sépare l’économie virtuelle de l’économie réelle, le calcul des technocrates et les réactions émotionnelles des petits actionnaires.
Nul n’avait prévu voici quelques mois l’ampleur du désastre immobilier. Les donnes en sont subitement modifiées. Les jeunes talentueux de chez Goldmann Sachs à New York, ne rêvent que de regagner Londres, ce qui était inimaginable voici cinq ans. La création, les grands projets, ont quitté les Etats-Unis pour fertiliser la Chine et la Russie. Pour la première fois la santé américaine est tributaire des décisions des arabes du golf. Il suffit qu’ils retirent leurs fonds en dollars pour susciter un drame outre Atlantique.
La vacuité américaine
Le prestige et la réputation des Etats-Unis sont au plus bas, et le fait d’avoir mis à la tête du plus grand pays du monde, un homme de la médiocrité de Bush, a été une des nombreuses erreurs de jugement de l’Amérique. Malheureusement le jeu est « loose-loose » tous ont à y perdre, même si l’Europe risque en dépit de ses rigidités bureaucratiques ou peut-être à cause de ces rigidités, de résister un peu mieux à l’éclatement de la bulle. Le néant conceptuel favorise la panique des marchés, et les self fulfilling propheties . Bien que les grandes banques attendent un mois pour juger de la situation, il est malheureusement probable que l’économie dite réelle sera touchée à cause de l’interpénétration du réel et de l’abstrait. Je disais dans les masterclasses que lorsque la réalité est sacrifiée au dogme, elle se venge tôt ou tard en retombant comme une avalanche de briques sur notre tête.
LE TRAVAIL L’hôtel du Château, où je réside est en chute constante de qualité depuis deux ou trois ans. Il existe plusieurs raisons au déclin de ce quatre étoiles naguère séduisant.
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Le triomphe de la méduse
RAPPEL
J’ai appelé Médusa, dans « Virus, huit leçons sur la désinformation », le nœud sémantique dont l’effet et le but, sont de prendre le contre-pied de ce que l’on appelle les valeurs bourgeoises, ( Force de la terre), et d’œuvrer à détruire toute trace de la morale passéiste de l’occident, ses mœurs, ses langages, ses fondations judéo-chretiennes et gréco-romaines et jusqu’à son identité. Son zèle iconoclaste frise le suicide dans le phénomène de plus en plus fréquent d’autodénigrement et de tolérance envers les pires excès de nos adversaires. Les manifestations les plus connues en sont le syndrome munichois, le syndrome de Stockholm et le syndrome de Stockholm antérograde. Ils nous poussent à adhérer à la maxime « aidons nos ennemis, combattons nos alliés » à l’inverse, comme il se doit, de la « morale bourgeoise ». Comme tout nœud sémantique, Médusa a ses adhérents, recrutés parmi la gauche caviar et les bobos ou des jeunes déboussolés et manipulés par la haine, en proie au chômage et à la drogue. Derrière Médusa, se tiennent de puissants lobbies dont l’action est très présente dans les élites bureaucratiques et les milieux universitaires, intellectuels et médiatiques. La désinformation sévit à l’état endémique, avec de temps en temps des explosions remarquables. Le cas des infirmières bulgares est un exemple édifiant d’inversion médusa.
LA JUSTICE A L’ENVERS
Lorsque Abu Ghraib fut découvert, le monde médiatique fut saisi par un maëlstrom d’indignation. Les tortionnaires américains, furent considérés comme l’émanation de l’armée, puis de Bush, enfin de l’Occident tout entier. Parmi ceux qui se distinguèrent tout particulièrement dans l’amalgame, on citera Baudrillard, et le magazine Marianne. La désinformation dégénéra en pure intoxication lorsque le Guardian publia des fausses photos d’humiliations perpétrées par des soldats anglais, simulacres diffusés notamment par le Nouvel Obs. L’affaire d’Abu Ghraib est en tout point l’inverse de celle des infirmières bulgares, à une exception près : la présence d’actes de torture, souvent simulés dans le premier cas (faux électrochocs, exécutions-simulacres) etc, bien réels dans le second cas.
Abu Ghraib : les tortures furent perpétrées par des soldats du niveaux le plus bas, et dès qu’on vint à en connaître l’existence, furent durement sanctionnées par la hiérarchie militaire, les coupables traduits en justice et désavoués officiellement par Bush. En dépit de cela, pendant de longs mois, le monde médiatique et intellectuel, fut agité par un véritable mælstrom d’indignation et d’invectives contre le déshonneur du monde occidental. Des commissions d’enquête furent exigées par la gauche, et eurent lieu, afin de traduire en justice les tortionnaires. Les photos, vraies ou truquées furent mondialement diffusées, rediffusées, commentées. Les récits les plus crus ressassés à longueur de presse.
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Tuesday, 14 August 2007
Aliénation quantique. Troisième partie
Rappelons-nous qu’au début du développement des sciences, l’homme observait la nature pour y retrouver Dieu. Jusqu’à Einstein l’objet des sciences est une réalité qui s’est séparée de Dieu et de l’homme. Ce que sent l’homme représente un danger pour la pensée objective. Mais aujourd’hui, même dans les sciences, on se rend compte qu’on ne peut pas éliminer l’homme –sujet de la recherche objective. La jeune génération commence à prendre au sérieux l’expérience personnelle.
Karlfried Graf Dürkheim. Le Centre de l’être. Albin Michel 1992.
Ces propos recueillis par Jacques Castermane proviennent d’un penseur, professeur de philosophie de l’Université de Leipzig, à l’époque du congrès Solvay et qui a baigné dans l’atmosphère survoltée qui entourait la physique quantique et relativiste. Décantés ces propos jettent une passerelle entre les mesures théoriques et le sens qu’on pourrait leur attribuer.
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Tuesday, 7 August 2007
Il pleut
Temps béni pour travailler. Mes collègues de l'ISD travaillent eux, sans relâche alors que je m'octroie généralement quelques heures de marche et de natation, sans compter mon blog qui occupe comme d'habitude mes heures nocturnes. Mais aujourd'hui il pleut, hier il pleuvait, et demain il pleuvra aussi. Donc pas d'absentéisme.
Mes collègues après s'être concentrés sur les processus de désinformation, se sont interessés aux déterminants que nous avons nommés noeuds sémantiques, puis, de là , à une sorte de de géopolitique de l'intox et de la désinformation. Mais un mouvement se dessine, encouragé par Serge de Pahlen, l'éditeur de Virus. Il pense que nos cogitations sur la géopolitique mériteraient d'être portées à la connaissance du public. Elles s'appuient en effet sur des grilles de lecture assez originales, dont celle des quatre cavaliers de l'apocalypse.
Les quatre églises qui gouvernent le monde
Le manuscrit Pepys I, qui contient les séquences nucléaires de L'Entretien, conclut sur une Lettre de l'Esprit aux quatre Eglises. Ces églises sont des systèmes de répartition des hiérarchies de jugement et ne coïncident par exactement avec la typologie des noeuds sémantiques. Les quatres églises sont ainsi définies :
L'église d'acier, correspond à une hierarchisation par la force et se rapproche de Swatiska. Elle est nationaliste, orgueilleuse, dominatrice et abjure toute idéologie. On peut dire que la Russie de Poutine se rapproche de l'église d'acier.
L'église de diamant est fondée sur l'idéologie, et généralement celle-ci prétendre régir le bonheur, l'égalité, le progrès des populations; Elle correspond à l'idéal des droits de l'Homme, à l'idéologie communiste et socialiste, et au noeud sémantique Diamant Vertueux. La Russie de Poutine, de ce fait se différencie nettement de l'URSS de Staline. C'est le nationalisme, la force, le combat, le communisme en moins et le pétrole en plus.
L'église d'améthyste est fondée sur la croyance d'un Dieu tout-puissant régissant à la fois le monde des cieux et celui de la terre, ce en quoi il se différencie radicalement du christianisme. Il impose sa loi au monde entier et réduit en esclavage les mécréants, quand il ne les tue pas. Jadis le Christianisme était affilié à cette église, aujourd'hui c'est Djihad, l'islamisme conquérant et non adapté au monde moderne. Lorsque j'ai décrit les ravages du fanatisme religieux, voici plus de trente ans, nul ne pouvait encore soupçonner l'avènement du terrorisme et la montée de l'Islam.
L'église d'or repose sur le culte exclusif de l'argent roi, et de ses métamorphoses : argent-pouvoir, pouvoir-show biz et médiatique, pouvoir du sexe, pouvoir de la mort : drogue et ventes d'arme. Pour l'eglise d'or, l'argent pas plus que l'immoralité n'ont d'odeur. Les adorateurs de cette église ne pensent qu'au court terme et sont prêts à sacrifier leurs alliés, leurs enfants, les enfants de leurs enfants, et eux-mêmes , au lucre et à l'hédonisme. Car enfin, que ne ferait-on pas pour bénéficier d'une villa sur la côte d'azur, un yacht et un avion personnel? On se prostituerait pour moins que cela. Il en est cependant qui vouent à l'argent un amour désinteressé. Ils le thésaurisent et le seul plaisir de le contrôler et de l'accumuler, suffit à leur bonheur. On reconnaît dans cette église, Matrix (la bureaucratie et la mondialisation en surplus). Après tout, qu'est-ce qui a animé et la sollicitude pour les infirmières bulgares et pour leur tortionnaire? Non, la compassion humanitaire fait bon ménage avec le cynisme éhonté dans l'église d'or, pour la bonne raison que ni le mot humanité, ni le mot honte ne font partie de ses catégories de jugement. Le sens en est absent sous la carapace vide des proclamations vertueuses : secours compassionnel, intérêt d'état.
Qu'on ne voie pas dans ces lignes une critique des tractations de notre Président. Si ce n'était lui, c'était la Russie qui se serait présentée et enlever le morceau. Que fallait-il faire?
L'énigme russe
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Saturday, 4 August 2007
La guerre du pôle
J'ai été victime une fois de plus des caprices du wifi. Cela fait maintenant la troisième fois que je refais cet article. Les dernieres tentatives d'enregistrement éffaçant tout le contenu du billet! .
D'où le retard apporté à la rédaction de ce texte, qui fait suite à une discussion avec mes collègues de l'ISD, enregistrée en pure perte, une fois 5h du matin, l'autre à 7 heures.
©ISD, Institute for Systems and Development, Genève.
J'avais déjà signalé dans une chronique italienne du mois dernier, mon étonnement devant le faible retentissement donné à un événement géopolitique majeur : la découverte par les Russes d'importants gisements de pétrole, de gaz, de diamants et autres richesses géostratégiques, situés sous la calotte glaciaire, Un seul journal italien avait signalé le potentiel explosif aussi bien du point de vue écologique que politique de cette découverte. Aujourd'hui elle fait la une du Figaro à cause du geste spectaculaire consistant à planter un drapeau à 4 kilomètres de profondeur.
Cette découverte infléchit un peu le modèle quadripolaire proposé par mes collègues de l'ISD, (Institute for Systems and Development, en session comme tous les mois d'Août à Divonne.
Rappelons le modèle.
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Thursday, 2 August 2007
Ombres chinoises
La torpeur relative de l'été endort les craintes et avive les utopies. Lupasco nous enseigne que l'orsqu'une tendance croît dans notre univers mental conscient une autre, en sens inverse, croît correlativement.
Les succès de Nicolas Sarkozy, masquent des dangers potentiels, d'autant plus pervers et plus violents, que le couvercle s'est refermé sur les voies officielles de la contestation. Lorqu'on voit Kouchner défendre le rôle De Cécilia en évoquant, celui autrement plus inorthodoxe de Danielle Mitterrand, sans que nul n'ait trouvé à y redire, il rétablit les dissymétries du politiquement correct et radicalise la nouvelle génération de la gauche, menacée dans son identité. Pendant ce temps, d'une manière insidieuse, les contraintes rampent et étouffent la vie civile. Les employeurs suite à de nouvelles lois coercitives sont dissuadé d'embaucher et les propriétaires de louer. En voici un exemple.
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