Virus
Wednesday, 27 June 2007
Chroniques italiennes N°3
En parcourant les journaux en diagonale, un certain nombre de préoccupations spécifiques à la péninsule se font jour.
La chaleur africaine : 47 degrés en Sicile, où l’usine Fiat a fermé ses portes, 37° à Rome. On ne parle guère de réchauffement climatique, mais on insiste sur les modifications catastrophiques de notre planète, à vrai dire prévues de longue date : sécheresse, inondations, pollution de l’air…
La situation est aggravée par la révolte des infirmières : les hôpitaux ne peuvent plus se charger des malades.
Comme si cela ne suffisait pas, des hommes en colère ont bloqué 157 trains à Rome, les autobus surchargés n’avaient pas de climatisation, les travailleurs étaient dans l’incapacité de se rendre à l’usine ou au bureau, une gabegie impensable. Le but de colère de ces hommes, pour la plupart des immigrés : on voulait leur faire payer leur place. Comme ils refusaient, les forces de l’ordre les ont expulsés du train. Pour se venger, ils ont campé sur les voies ferroviaires, paralysant tout le flux humain en Italie.
Au cas où cette situation vous surprendrait, vous devez savoir que dans Milan comme dans Rome, 50% des passagers ne payent pas leur place. Pourquoi ? Parce qu’ils estiment qu’elles doivent être gratuites. Or il est impossible de les verbaliser, car ils vienne pour la plupart d’Afrique et donnent des noms et des adresses fantaisistes. Si le malheureux agent a recours à la force, il est perdant car ces "passagers" et en particulier les maliens, sont particulièrement craints et violents ; Là encore, nous connaissons la très forte proportion d’immigrés impliqués dans ces incidents, car contrairement en France, on ose les comptabiliser.
La notion d’ordre devient une obsession pour beaucoup d’italiens qui nous envient Sarkozy. De même ils déplorent la disparition de la notion de nation, et admirent le cas que nous faisons lors des cérémonies, et des actes officiels de notre drapeau bleu blanc rouge.
Le testament biologique, permet à un homme en bonne santé, de prévoir par testament le débranchement les outils de l’acharnement thérapeutique en cas de souffrance insupportable et sans espoir. Mais en Italie, nul ne peut autoriser autrui à programmer à toucher à une vie humaine.
La langue. Un article très intéressant est paru au sujet de l’évolution de la compétence linguistique dans la haute littérature. Voici encore un demi-siècle, une frontière linguistique étanche séparait les ouvrages à prétention littéraire et ceux de kiosque de gare, et bien entendu de la langue bois du jargon technique et des discours officiels.
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Tuesday, 26 June 2007
Chronique italienne N°2
Il serait trop fastidieux de dépouiller et d’analyser les différentes rubriques, depuis les événements internationaux jusqu'aux disputes entre adolescents et forces de l’ordre. Je me bornerai ici à jeter quelques observations prises au hasard et tout à fait subjectives.
1. 60% des italiens sont contre Prodi. Motif : il n’a tenu que les promesses négatives : accroissement des charges et des impôts, poids accru d’une bureaucratie tatillonne, corruption, et incapacité totale à gérer les affaires du pays, comme autrefois des tâches qu’on lui a confiées. On déteste Berlusconi qui avait tendance à confondre ses affaires personnelles avec celles du pays, mais on trouve à présent que les choses sont bien pires avec Prodi. On regrette de l’avoir élu par réaction contre Berlusconi, mais c’est trop tard pour le plaindre, il y est, il s’accrochera, et on en a pour cinq ans.
2. D’une manière générale les italiens pensent que leurs dirigeants sont pires que les nôtres et que l’Italie souffre d’un morcellement de petits partis dont des factions révolutionnaires dont l’influence sur Prodi est considérable et occulte. On pense que la bipolarisation de la France est une chance pour le pays, surtout si la gauche abandonne des positions idéologiques d’un autre temps en semant la discorde et la haine. On préfère la position pragmatique de Ségolène Royal tout en s’étonnant qu’elle ait sciemment trompé ses électeurs sur les 35 heures et le Smig à 1500 euros, pour des raisons d’obédience idéologique.
3. Nicolas Sarkozy bénéficie d’une sympathie générale aussi bien à gauche qu’à droite. On pense que son pari est presque impossible à tenir et on espère pour lui qu’il aura le courage de tenir ses positions sans se laisser infléchir ni intimider, auquel cas, ses discours ne seront que… des discours, des gesticulations,. On aura alors perdu en France une grande opportunité qui ne se représentera pas de sitôt.
4. Les journaux accordent une importance croissante aux arts plastiques.
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Monday, 25 June 2007
L'hypersaucisse et le train infernal
Deux expériences de pensée
Eric s’est donné la peine de poster deux commentaires dans lesquels il reconnaît n’avoir rien compris à mes explications. Je suis persuadé que la plupart de mes lecteurs, pensent la même chose, sans l’écrire, mais en se disant : c’est un jargon incompréhensible, ça me prend la tête, changeons de crémerie ! On les comprend, mais ils auraient tort, car le sujet est tout à fait crucial : ne remet-il pas en cause toutes nos catégories mentales, un peu comme le fit Copernic. Copernic, c’était la fin du géocentrisme : l’homme au centre de l’espace. Le paradoxe de Dunne c’est la fin du chronocentrisme : l’homme au centre du temps.
Le centre de l’espace, c’est la vision astrologique : le lieu et la date de naissance, l’ici et maintenant.
Le choc perturbateur : imaginer que sous nos pieds des homme marchent les pieds en haut et la tête en bas. Aberrant !
Le centre du temps c’est le présent. Le passé n’existe pas puisqu’il n’existe plus. Le futur n’existe pas, puisqu’il n’existe pas encore. Seul ce minuscule intervalle de 1.30e à 16 secondes, que perçoit (mal) notre conscient concentre en lui toute la réalité du monde. Niels Bohr a contesté cette vision archaïque de l’espace-temps, mais elle perdure et ce n’est que dans deux siècles peut-être que le grand public en viendra à bout. Cela vaut pourtant la peine de ne pas attendre jusque là et de trouver des expédients pour admettre avec notre intuition le fait que le futur et le passé coexistent. Cette question me perturbait depuis que j’avais dix-sept ans et je finis par avoir recours à deux expériences de pensée pour éclairer le paradoxe. J’étais alors hanté par Einstein et la théorie de la relativité restreinte, mais beaucoup moins sensible à Plank et à Heisenberg. Les deux expériences de pensée sont beaucoup plus accessibles que le recours à la réduction du train d’ondes et l’évocation de futurs existant simultanément en tant que potentialités. Voici donc mes deux expériences fictives.
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Saturday, 23 June 2007
La parapsychologie est chose trop sérieuse pour être laissée aux parapsychologues
Le paradoxe de Dunne Quand l’impossible est exclu, l’improbable est vérité
Je crois bien que c’est d’Hercule Poirot que provient cette lumineuse constatation. Quoi qu’il en soit, je vais essayer de m’extraire du syndrome de Lady Macbeth qui empoisonne les parapsychologues. J’entends par là la recherche frénétique de preuves de l’existence des phénomènes psi. à l’intention de gens qui de toute évidence ne s’en satisferont jamais. Pendant qu’ils courent comme des écureuils dans une cage circulaire, ils négligent la recherche fondamentale, c'est-à-dire la production d’hypothèses de travail, rassemblées dans une synthèse qui fournissent un semblant d’explication. On se demande s’ils sont simplement fascinés par la recherche d’une légitimité sans cesse refusée par des chercheurs qui se gardent bien de refaire leurs expériences, ou, si tout simplement, ils ne possèdent pas les connaissances requises et les compétences nécessaires à la formalisation créatrice. Quoi qu’il en soit, je me propose dans ce journal de vous livrer quelques expériences de pensée et quelques sujets de réflexions qui intéresseront aussi le profane en la matière.
A propos de la recherche académique de validation par les moyens à la mode.
Je n’étais alors qu’un jeune chef de travaux en management, lorsque je fus un jour invité à l’Université de Berkeley par un de mes brillants étudiants, J.P. qui achevait son PhD en psychologie de l’information ou quelque chose s’approchant. Le but du travail – effectué dans un « workshop » (atelier) où les informaticiens dominaient, était de définir le caractère d’un étudiant d’après ses réactions face à un terminal. Afin d’affranchir le cobaye de toute interférence, on le plaçait dans une cabine enterrée deux étages sous le campus, seul devant un clavier écran. Les murs étaient peints en noir afin d’éliminer le facteur perturbant du décor.
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Wednesday, 20 June 2007
Dissymétries
La dissymétrie est un des indicateurs les plus sûrs de la présence d'un noeud sémantique. Lorsqu'elle touche un parti politique, une classe sociologique, une entreprise, et qu'elle est relativement peu importante, le noeud a une faible prégnance. En revanche lorsqu'elle touche l'ensemble de la maquette médiatique "octopus" et un pays, voire un continent tout entier, on peut alors parler d'un noeud à forte intensité, voire d'un véritable "trou noir", où l'information incongruente (politiquement incorrecte) est happée par le vortex et devient inaccessible. Dans 1984 d'Orwell comme en Chine certains mots sont interdits. En supprimant le mot liberté, la chose devient impensable. En prohibant certaines statistiques révélatrices, ce qu'elles révèlent est occulté, il s'agit proprement d'escamotage d'informations.
Statistiques banales et dérangeantes
Mon fils vient de me transmettre une statistique que j'avais déjà lu dans le Figaro (du 19 juin 2007) et où il apparaît que 94% des musulmans et 75% des africains ou de personnes ayant un parent africain, votent Ségolène Royal et 80% des catholiques pratiquants votent Nicolas Sarkozy. Cela appelle un certain nombre de remarques .
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Tuesday, 19 June 2007
Le langage Médusa
Dans "virus, huit leçons sur la désinformation", Médusa représente la contre-culture, négatif parfait de "Force de la terre", aussi bien la version rétrécie, bourgeoise XIXe siècle que la culture humaniste héritée des Medicis. Les valeurs de raffinement, de politesse, de courtoisie, de logique, de réalisme et de culture d'élévation, sont prises à contre-pied et cèdent le pas aux bobos et gauchistes caviar, à la grossièreté, à la scatologie, à l'arrogance, à l'utopie et à la culture de divertissement.
Il n'y aurait aucun mal à cela, si ceux qui pratiquent le langage propre à ce noeud sémantique, ne prétendaient pas être cultivés, et pacifistes, ou tout au moins non violents. Les gens "bien elevés" étaient des hypocrites dissimulant des intentions agressives ou prédatrices sous des dehors policés. Il était facile d'en déduire, que les mal élevés, étaient des esprits généreux et tolérants, ennemis de la guerre et proclamant "mieux vaut rouges que morts".
Or, cela ne fonctionne pas comme cela. Il existe un effet de contamination entre les mots et les émotions, pour le meilleur comme pour le pire. Eco je crois, dans Apocaliptici e integrati, affirmait que por détruire une civilisation, il faut subvertir le langage. C'est ce que l'on constate dans le rapp, et dans bien des commentaires du Nouvel Obs. On pourrait même prétendre que les gros mots sont l'antichambre de la violence. Souvenons-nous du cas Zidane. Tout à commencé par la vulgarité insultante de Materazzi qui a déclenché la réaction compréhensible d'un homme dont la culture Yang, n'admet pas la lâcheté.
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