Friday, 4 May 2007
**** Sondages...
Voir aussi notre article du 5 mai sur les perles du débat présidentiel, catégorie : canulars . Conventions et mode d'emploi remis à jour.
Ils donnent largement vainqueur le président de l'UMP. Et de fait, tout concourt à assurer son succès, sauf ... les sondages. On sait que les classes moyennes et les libéraux, sont hédonistes et soucieux de leur confort. Ils sont également sceptiques et trouvent de bonnes raisons de s'abstenir lorsqu'ils y sont incités par un beau temps assuré ce qui est le cas pour le prochain week-end. Chacun se dira : étant donné un écart d'au moins six points, ce n'est pas ma voix qui y changera grand chose, de toute façon il passera, alors à quoi bon se priver de vacances? Ce raisonnement est encore plus pertinent pour les hésitants qui se disent, après tout on n'aime pas tellement Sarkozy, pourquoi donc se fatiguer? C'est ainsi que se met en route un processus paradoxal de victoire à la Pyrrhus.
Par ailleurs on assiste ici, encore, à la confusion entre la carte (les résultats du sondage) et le territoire (les résultats du scrutin).
On m'objectera qu'il en est de même pour le camp adverse. Mais ce n'est pas exact car il est mû par une des passions les plus fortes, qui se nourrit même de ses échecs : la haine.
La "une" de Libération.
Cette haine qui ne dit pas officiellement son nom transparait de manière de plus en plus évidente au fur et à mesure que l'on s'approche du scrutin. Finie l'image sainte de la madone en blanc au sourire radieux et aux mains largement écartées comme pour bénir ou apaiser. Depuis la colère sainte... pardon, saine, jouée devant l'écran pour provoquer son adversaire, comme voici dix ans, provocation ratée le 2 mai, c'est plutôt une araignée en noir, lilith ou furie implacable que l'on a contemplé devant une foule de "jeunes" fanatisés. 18-24 ans, c'est la tranche d'âge qui vote pour la star, c'est aussi celle où les hormones parlent de la voix la plus puissante, que la prudence et la maturité n'ont pas encore produit leur effet.
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Thursday, 3 May 2007
L'avocat du diable
Ayant récupéré mon blog, et rédigé mon journal, j'ai eu la désagréable surprise de voir mes caractères danser, puis disparaître, le texte happé par le vide. D'où la nécessité d'enregistrer sans cesse, mais aussi la prudence quand on livre le mot de passe à des collègues qui par inadvertance peuvent injecter des virus dans ce blog qui est dédié à "Virus".
J'ai pris connaissance des nombreux commentaires relatifs à mes prises de position sur la campagne et je viens d'y répondre. L'un de ceux-ci m'intéresse particulièrement car il taxe mon journal comme partial (en faveur de Sarkozy, contre Royal). J'ai déjà répondu à mon contradicteur, mais j'estime que je dois tenir compte de son point de vue et l'intégrer dans mon schéma de pensée.
Les débats entre Bayrou et Royal, puis, entre Royal et Sarkozy sont de faux débats. Il faut être bien naïf pour prendre leurs propos pour argent comptant. Ce sont tout simplement des clips publicitaires adaptés à leur cible marketing. Toute la politique est affaire d'études de marché. Autrefois, il existait le cinéma d'auteur, de Hitchcock à Fellini ou Bergman. L'auteur avait une vision et il l'imposait au public. Aujourd'hui, le scénario est testé, adapté, trituré par les spécialistes marketing de Hollywood afin de s'adapter au public visé, le plus large possible, et rapporter en produits dérivés.
De même, si autrefois on comptait des chefs d'état dotés d'une vision (Churchill, De GAsperi, Adenauer, voire pour le meilleur comme pour le pire, De Gaulle et Mitterrand) aujourdh'ui on n'en est plus au chef d'état visionnaire, mais au marketteur pragmatique. Certes Ségolène comme Nicolas, ont un scénario (à dominante Medusa chez l'une, Force de la Terre régressive, chez l'autres) ce scénario est testé, raboté, aménagé, au contact de l'auditoire. Ségolène disait vrai : chaque fois qu'on lui demandait de préciser son "scénario", elle restait dans le vague. Il lui fallait écouter la foule, les "partenaires sociaux" afin d'adapter au mieux son produit à sa zone de chalandise. Et il va sans dire que Nicolas procède de même.
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La force de l'image
Le débat Royal-Sarkozy
Commentaire de Harry M.Bronstein.
Elle a été bonne. Comédienne accomplie. Sarkozy a perdu une bonne occasion de se taire en avançant le cas des handicapés. Elle en a profité pour piquer une "saine colère" et de se poser ainsi en révoltée par l'injustice, une femme de coeur, sans compromission. C'était d'une grande tragédienne. Vraiment bien fait.
Lui n'a pas été mauvais. Il faut actuellement que ses lieutenants dissèquent les propos de Royal et montrent qu'elle ne connaît pas les dossiers.
Décodage de deux couvertures
Ici Sarkozy regarde de côté, il est mal rasé, l'oeil un peu torve. L'air dubitatif. Les mains sont crispées dans un geste peu élégant. Le mot-clé : perdre.
En revanche, Segolène Royal apparaît triomphante; le sourire confiant et conquérant, le visage dressé, les yeux tournés vers le ciel en une vision d'avenir. Le mot-clé est battre.
Une remarque inquiétante : l'image positive pour Ségolène, vient d'un magazine de gauche, ce qui est parfaitement normal, l'image négative pour Sarkozy vient d'un magazine réputé de droite, ce qui l'est moins. Ces deux images illustrent assez bien le débat : elle, femme de caractère, animée par une vision rayonnante, des convictions fortes qu'elle saura défendre, lui, comme un personnage plus calme, rationnel, et sans flamme.
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Wednesday, 2 May 2007
Projet contre projet ? Ou ... ?
Gardera-t-il son calme face aux provocations ?
L'une : travaillez moins et gagnez plus. Suspension de la liberté du travail : retraite à 60 ans, 35 heures généralisées. Partenaires sociaux = ?
L'autre : les paresseux gagneront moins que les autres. Liberté complète de travailler comme on le souhaite, autant qu'on le souhaite et jusqu'à l'âge que l'on souhaite.
La diabolisation de l'un des candidats (devinez lequel) est bien réelle, ceux qui se gaussent de sa position de victime feraient bien de venir inspecter l'ascenseur de mon immeuble : il est literallement vandalisé par des inscriptions Sarkozy SS, Sarkozy non. Je voudrais bien qu'on me donne le contre exemple. Bruno Lussato.
OUI..., MAIS
Il en a presque trop fait, car il regardait sans cesse le bout de ses chaussures alors que Ségolène pouvait passer pour une femme de conviction.
A chaque fois, Sarkozy dominait par son calme et en contredisant les chiffres énoncés par son adversaire. Le climax fut déclenché par une maladresse de Sarkozy. Il aborda avec décontraction le thème des handicapés, alors que Raffarin avait supprimé 7000 postes d'aides. Certes, il n'était pas alors premier ministre, mais on ne s'arrête pas à cela dans un tel débat. La maladresse du côté Royal a été moins cette "colère sacrée", "cette révolte" qui n'est pas de l'énervement, que la transformation de son visage, révélant un instant à quel point la madone pouvait se transmuer en une redoutable mégère. Le sourire devenu rictus méprisant, les yeux lançant des éclairs, le doigt accusateur pointé contre son adversaire, tout cela pouvait effrayer ceux qui ne la connaissaient pas sous ce jour. Ce qui était certain, est que l'énervement n'était pas dans le camp de Sarkozy, qui suivant les conseils prodigué, répétait " ne vous énervez pas, Madame, quand on veut être présidente on ne perd pas le contrôle de ses nerfs... - Je n'ai pas perdu le contrôle de mes nerfs, je suis en colère... " - "Qu'est ce que ce serait si vous les perdiez" sourit Nicolas, rendant sa politesse à la gauche qui le présentait comme un excité.
En fait Ségolène Royal tirait sans cesse le débat vers le bas (le compassionnel, les handicapés, les vieux, et pour finir ses qualités de femme, mère de famille etc... pendant que Nicolas Sarkozy jouait l'apaisement, montrant ostensiblement un respect pour la personne de Royal, alors que cette dernière refusait de se prononcer sur la personne de Sarkozy, interessée uniquement par le débat d'idée. Mais elle demeura dans le flou, aussi bien dans le compassionnel (vous avez arrêté un grand-père devant la porte d'un lycée et sous les yeux de son petit neveu, c'est indécent) l'autre répliquant : où fallait-il l'arrêter? Dans la rue? Chez lui? - Pas de réponse.
Même flou pour le nucléaire, les deux adversaires se contredisant formellement. Ou encore sur la Turquie, Ségolène demandant une pause de réflexion pour respecter la parole donnée, sans se prononcer, Sarkozy lui demandant si quarante ans n'étaient pas suffisant pour donner une réponse, et s'il fallait encore attendre dix ans (chiffre énoncé par Ségolène) pour refuser l'entrée. Alors que Ségolène se rangeait à l'avis de Chirac, militant pour que "l'on respecte ce grand pays", Sarkozy répondait qu'on pouvait respecter la Turquie et déclarer qu'elle se trouvait en Asie mineure, et que seuls les ennemis de l'Europe voulaient son rattachement au continent pour mieux le faire éclater.
Les commentaires de la 3ème chaîne montraient que les UDF basques voteraient nul ou Ségolène. Il estimaient que Sarkozy a déjà fait le plein des voix du centre, tendance droite. Auquel cas il perdrait.
Les memebres consultés de l'ISD pensent que ce débat ne changera pas le pronostic du vote qui se jouera dans un mouchoir de poche.
Si Nicolas Sarkozy etait Yang mâtiné de Yin, Ségolène se révéla plus Yang que Yang, en dépit de son contenu compassionnel Yin. On pense à la Reine de la Nuit dans le premier acte de la Flûte Enchantée de Mozart. La femme tendre, éplorée, la mère victime du méchant mâle, se mue soudain en virago conquérante, au sourire devenu de compatissant à carnassier. Mais le personnage personnifie les forces des ténèbres, en serait-il de même pour la redoutable Ségolène Royal qui en déplorant la fracture en deux blocs, essayait par tous les moyens de diaboliser son adversaire, en l'accusant d'immoralité.
Un moment comique fut donné par la proposition de Royal, de plutôt que réprimer les délinquants, faire raccompagner par les policières qui rentrent chez elles par des policiersn ce qui permettrait ainsi d'augmenter le nombre de fonctionnaires. Royal faisait preuve d'angélisme, en supposant qu'il suffit de former des voyous pour qu'ils renoncent à leur violence, et qu'il n'y a qu'a augmenter le SMIG pour que ceux qui actuellement travaillent 39 heures en traînant la patte, deviennent brusquement motivés et performants en 35 heures... ce qui permet d'augmenter leurs loisirs jugés insuffisants. (Il pourraient faire du sport, s'occuper de leur famille, voir des jeux vidéo), ainsi on gagnerait la bataille de la compétitivité.
Enfin, chaque fois que Ségolène ROyal pressée par Sarkozy de donner des chiffres ou de prendre position, elle répondait invariablement : je discuterai de cela avec les "partenaires sociaux". Pitoyable.
Tuesday, 1 May 2007
Mises à jour
Ayant récupéré mon blog, je vous transmets le condensé original du journal du 28 et à la suite, le contenu in-extenso.
Le journal du 28 avril 2007 Condensé.
La "guerre des représentations", nous savons ce que c'est : les belligérants combattent par image médiatique interposée. Les évènements, les êtres et les choses, sont projetés sur une carte imaginaire, la carte des représentations. Ce ne sont pas les programmes que Sarkozy ou Royal appliqueront s'ils sont élus qui sont débattus, (en admettant qu’ils le sachent) mais leur réponse à ce qu'ils pensent être le désir de leur électorat. Avec des nuances : plus de Yin ou de Yang, plus de collectivisme là, plus de libéralisme, ici.
Mais une représentation n'accroche le public que si elle est porteuse de signification. Les sémanticiens (cf. Hayakawa, Language in Thought and Action) distinguent deux types distincts de signification : la dénotation et la connotation. Celle-là est fondée sur une observation des faits, objective et par conséquent falsifiable. Celle-ci sur de libres associations fondées non pas sur des preuves, mais sur une intime conviction (vraie ou supposée). Ce sentiment subjectif est non falsifiable puisqu'il échappe à la preuve. C'est ainsi qu'à propos de la pression supposée de Nicolas Sarkozy sur les médias, en vue d'étouffer son débat avec Royal, François Bayrou a déclaré qu'il avait « une certitude mais pas de preuves ».
Qu'est-ce qu'une « certitude sans preuves »? Une inférence. C'est à dire l'interprétation subjective d'un faisceau d'observations factuelles préalablement filtrées.
Pourquoi Bayrou a-t-il précisé "sans preuves"? Par honnêteté? Sans doute pas, maistout simplement pour déclarer son assertion non falsifiable, ce que l’on appelle une précaution oratoire. On ne peut en effet ni prouver ni démentir une certitude quant à l'intention de l'adversaire. Si on le pouvait, on aurait des preuves.
Désinformation et connotation
Or la désinformation se nourrit de connotations émotionnelles, favorisant les glissements sémantiques. Voici un exemple tiré du procès d’intention intenté à Nicolas Sarkozy.
1. On commence par sélectionner les médias qui ne veulent pas coopérer avec François Bayrou et Ségolène Royal (Canal +)
2. On constate que les propriétaires de ces médias appartiennent à des financiers. (Ce qui est le cas de pratiquement tous les grands médias, y compris Libération et Le Monde).
3. Le propriétaire d'un journal a la possibilité de faire la loi aux journalistes. (Ce qui n’est que partiellement vrai, car tout rédacteur, tout journaliste, en France, a le droit de donner sa démission en cas de pression, tout en touchant de fortes indemnités de licenciement).
4. Certains propriétaires sont les amis de Sarkozy. (On ne cite pas ceux qui sont des opposants, ni proches de Bayrou).
5. Sarkozy a leur demandé de boycotter le débat Bayrou-Royal par la menace et la terreur. (Ceci est vraisemblable, mais c’est encore plus le cas des pressions de l’intelligentsia de gauche sur les journalistes, taxés de fachos s’ils soutiennent la « droite » lepéniste. Le terrorisme intellectuel ça existe).
6. Les propriétaires ont obéi et obligé sous peine d’exclusion les journalistes à obéir à leur tour. (Si c’était le cas, on ne comprendrait pas comment Sarkozy pourrait être l’objet d’une campagne violente TSS).
7. Conclusion : Sarkozy fait percer une grave menace sur nos libertés.
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