Virus
Tuesday, 17 April 2007
Une interessante revue de la désinformation en période électorale.
Tiré de Chronic'art. Cyril de Graeve. chronicart.com
C'est avec le plus vif intérêt que j'ai lu les points de vue d'éminents collègues sur la désinformation afin de les comparer avec les idées que j'expose dans Virus. La Serendipity a joué puisque c'est le hasard qui a voulu que je prenne connaissance des interviews des auteurs, dont j'ignorais l'analyse sur la campagne présidentielle. J'ai donc été surpris de voir une étonnante convergence d'appreciations, sans que chacun des textes ne fasse double emploi avec les autres. Voici quelques reformulations des iinterviewes dans le langage de Virus.
Pierre-André Targueff s'en prend à la lacheté des assujettis à la pensée unique. Il souligne vigoureusement l'existence des mots-totems et des mots-tabous qui sont les véhicules de la désinformation. Il dénonce l'usage magique des mots, tel que le décrit Hayakawa, et qui tend à criminaliser les mots en eux-mêmes.
Pour l'auteur l'esprit totalitaire c'est se taire et faire taire ceux qui oseraient utiliser les mauvais mots. Les mots ne sont pas jugés par leur contenu, mais par leur provenance. Des mots comme "travail, famille, patrie, identité nationale, race" doivent être évités même s'ils correspondent à une réalité, parce que Le Pen ou Villiers les ont utilisés. Les voici donc diabolisés.
Une autre dérive consiste à nier ce qui n'est pas complètement définissable, même si cela existe, comme l'identité nationale.
L'auteur dénonce également la dérive anti-socratique (l'apesanteur hiérarchique). " On se garde d'ailleurs de valoriser, car valoriser c'est juger et donc "hiérarchiser" mot-scandale. Il faut aussi se garder de cnoisir, car il n'est pas de choix sans "exclusion"(nom du MAl absolu)
Bibliographie : Les contre-réactionnaires, le progressisme entre illusion et imposture, Denoël.
Bernard Stiegler.
La télécratie nous lobotomise. Il emploie des formules creuses comme : il nous faut des emplois pour lutter contre le chômage. Mais on tait que le travail apporte quelque chose au delà de l'emploi, ce qu'avait noté Marx lorsqu'il disait que le travail était le propre de l'homme. Pour la télécratie, le travail est purement de l'emploi, du travail animal.
Le langage de la télécratie ne crée que de la dissociation au contraire de la véritable discussion.
De même le mot "démocratie participative" (Segolène Royal) est un pléonasme.
Bibliographie. La télécratie contre la démocratie" Flammarion 2006.
Elisabeth Levy
Les médias, premier pouvoir, sans contre-pouvoir. Ce ne sont pas les médias qui sont à la botte des politiques, mais les politiques qui sont à la botte des médias. Les puissants ne sont pas ceux qu'on croit.
Les médias déterminent nos cadres de références (c'est à dire l'espace sémantique) .
Quand on prétend ne pas avoir d'opinion c'est qu'on a l'opinion dominante (le poisson ne voit pas l'eau dans laquelle il nage).
La cohabitation entre le gauchisme culturel (relativisme des valeurs, métissage, etc) et le discours "ultra-libéral" (partage d'octopus, la pieuvre médiatique en deux territoires réservés : MAtrix pour l'économie, Médusa pour le 'reste").. " Dans un même journal, la rubrique économie encense l'entreprise qui gagne et la rubrique sociale se lamente sur ceux qu'elle laisse sur le carreau".
Les mots qui n'ont pas de sens. Lire la suite de l'article.
Continuer à lire "Le journal du 18 avril 2007"
Friday, 6 April 2007
Nouveautés du blog
Compléments à Virus, plaidoyer pour la culture
Dès à présent je vous invite à lire trois nouveaux articles : les trois premiers, concernent la genèse de Virus : une introduction, un avant propos et une postface, qui ont été supprimés pour des raisons de place ou de diplomatie dans l'ouvrage grand public. Un avantage de ce blog, est qu'il peut éclairer et compléter ce qui a été tu pour des raisons pratiques.
Le dernier article "postface" ,signé Kevin Bronstein, est le plus importanr car il discute du rôle de la culture, la nécessité de revenir aux valeurs socratiques de hiérarchisation, et discute les positions de Kalfon, sur la télévision, de Maffesoli et de Wolton sur "la part du diable".
Vécu le 6 avril : Wifi pour tous, une utopie?
Je prends comme bien de mes concitoyens de vacances de Paques. Me voici au Château de Divonne, un des derniers endroits où on retrouve une convivialité et un accueil réellement personnalisé. J'ai emporté avec moi mon ordinateur, pour la première fois lors d'un déplacement, les vacances sont les vacances! Mais voici, je ne voulais pas lâcher les fidèles visiteurs de mon petit blog. Je me suis attaché à eux et tout particulièrement à ceux qui me tiennent compagnie pendant la nuit. (Il est 3h52) et ils sont déjà plus de 80 à lire derrière mes épaules. J'ai donc acheté des cartes Wi FI à l'hôtel. La première de ces cartes coütait 12 euros et procurait 2 heures de communication avec mon blog. Hélas, après à peine une demi-heure d'utilisation, et en pleine nuit, mon crédit s'avère insuffisant. Et impossible de payer en ligne, car je ne sais pourquoi ma carte visa est refusée. On m'a expliqué, qu'il fallait déconnecter à chaque transfert entre l'ordinateur et l'internet, le wi-fi, et qu'il valait mieux prendre une carte à crédit illimitée. J'ai pu m'en procurer une pour trois jours; tarif 75 euros! Il paraît que d'autres cartes sont beaucoup moins chères, mais je suis tributaire de météor, le système Wi Fi proposé par l'hôtel à ses clients. Vive l'information gratuite pour tous et la dialogue entre les habitants de la planète démocratisée! J'attends des suggestions pour payer moins. Merci.
Lu et vu le 6 avril, les titres
Thalassa. Une émission sur les Emirats.
Une illustration de la culture Matrix combinée à la pratique de Djihad. Les extrêmes au pouvoir. Si l'architecture et l'urbanisme reflètent une culture, les fabuleuses réalisations de rois du pétrole répondent à leurs motivations avouées : l'argent-roi dans toute sa majesté; l'humanisme exclu, toute considération étrangère à la richesse et à l'hédonisme, éradiquée. (Lire les détails dans la suite de l'article ►)
Une illustration exemplaire de l'opposition irreductible entre la Justice et la Police : l'affaire du violeur récidiviste.
Le cas de Majdi Medjaoui, laissé libre de récidiver et ayant fait une nouvelle victime, pose des questions intéressantes. Qu'est-ce qui a conduit les juges des libertés à refuser l'évidence des tests ADN sous des arguties juridiques ? Quelles seront leurs sanctions? Qui est réellement coupable du martyre d'une jeune femme, machoire et nez brisé, violée et défigurée? Quels sont les mobiles réels des juges? Seule le grille Medusa - Force de la Terre, permet de donner un semblant d'explication à l'attitude de cexu qu'il faut bien considérer comme les défenseurs objectifs des criminels. (Lire les détails dans la suite de l'article ►)
Les trois tabous de la campagne électorale
Tous les candidats feignent d'ignorer que ce qui fait fuir les investisseurs et les PME, n'est pas le droit social, le plus contraignant de France, mais le non droit-social , c'est à dire l'infraction préméditée et affichée des prud'hommes de s'affranchir de la loi au détriment des emplyeurs. La tolérance dont bénéficient les fraudeurs qui utilisent admirablement le système français favorisant systématiquement l'employé, pour se livrer à de véritable abus de droit. Ceci pour le premier tabou.
Le second tabou est étroitement associé au premier. C'est la cécité volontaire sur les dérives idéologiques de la plupart des juges en faveur des délinquants contre leurs victimes, mises sur le compte d'une surcharge de travail.
Le troisième tabou, concerne le racisme à l'envers, qui consiste à minimiser, voire à taire, des infractions et des délits, dès lors qu'ils sont commis par des étrangers, tout particulièrement originaires d'Afrique. Toute dénonciation de cette discrimination positive des esprits est impossible, car diabolisée. Le tabou est d'autant plus frappant qu'il concerne la presse dans son ensemble et non la population qui en subit les effets. Notamment le refus de lier les viols et les déprédations à une volonté d'humilier le pays d'accueil.
Une page dans France-Soir consacrée aujourd'hui à Virus.
Virus s'attaque aux positions idéologiques quelles qu'elles soient. Il les rend responsables de la désinformation généralisée qui est décrite comme un "trou noir" auquel nul ne peut échapper. Il décrit les ravages de Matrix : . le consumérisme, la mondialisation malheureuse, le culte exclusif du profit, le gigantisme, la deshumanisation et l'aliénation des populations. De ce point de vue on peut le considérer comme proche de la gauche. Même chose, lorsqu'il déplore l'étroitesse d'esprit de la bourgeoisie traditionnelle, son dédain pour l'avant-garde et pour la culture qui se fait, sa centration sur l'utile et l'agréable, son manque de vision. Plus encore, il rend responsable "Force de la terre régressif", le noeud sémantique qui a ,polarisé la bourgeoisie du XIXe siècle, de la haine des intellectuels pour les classes possédantes. En dépit de ces attaques, les intellectuels autoproclamés de la gauche estiment tendancieux (à droite) mes tentatives pour dénoncer la désinformation. Il y a une explication très simple à ce phénomène. La gauche n'admet pas qu'à son tout on puisse dénoncer la désinformation dont elle est responsable et condamne au silence toute tentative de se soustraire à son emprise. D'où le fait troublant que ce sont deux journaux de droite (les seuls avec Valeurs Actuelles) qui ont osé deux pages pour parler d'un livre qui est politiquement incorrect.
Les otages anglais libérés.
Les occidentaux agissent en Dhimmis. Hegel affirmait qu'entre deux adversaires, celui qui l'emportait était celui qui risquait sa vie pour sa cause? L'Occident par perdant (le syndrôme mieux vaut rouge que mort, des intellectuels allemands par opposition à la conviction islamiste : mieux vaut mort que rouge). Les anglais se laissent capturer dans la moindre velléité de résistance, avouent tous ce qu'on veut et remercient leurs ravisseurs. Un marin déclare au pire des adversaires de son pays; "Je suis content de vous rencontrer, nous sommes très reconnaissants pour cette grâce" et Faye Truney, du groupe britannique déclare en substance : l'Iran est un beau pays, je vais esssayer de revenir. Blair s'excuse et renonce à stigmatiser les fanatiques. Le syndrome de Stockholm antérograde qui a provoqué le surgissement des camps nazis et des goulags, sous l'oeil atone des démocraties (mieux vaut deshonorés qu'en guerre), ne cesse de faire des ravages. Le Figaro lui même en rajoute en titrant : L'armée britannique "humiliée" par l'Iran. A la une Daily Mail on lit "humiliés". C'est la meilleure preuve de l'avilissement de l'Occident, telle que les islamistes, la stigmatisent.
Continuer à lire "Le journal du 7 avril 2007"
La France et la désinformation
Ce texte est un avant-propos d'un traducteur imaginaire au livre d'un auteur tout aussi imaginaire. Il me permettait de prendre de la distance par rapport à des thèses politiquement incorrectes qui auraient pu me nuire. Lire en particulier le passage sur la démagogie de hommes politiques.
*** Virus
Désinformation et intoxication
Par Kevin.L. Bronstein
Note du traducteur à l'intention du public français
Les Français, c'est connu, aiment les grenouilles.
Ils aiment aussi les compromis.
Une grenouille plongée dans l'eau doucement chauffée
s'adapte et meurt.
(Kevin. L. Bronstein).
Si par un coup de baguette magique, les Français avaient pu sans transition passer de 1967 à 2004, ils auraient fait la révolution. Une révolution sanglante. Si on apprenait aux jeunes Français ce qu'était leur pays à la fin des trente glorieuses, si on rendait la mémoire à leurs parents, la grenouille française s'exclamerait : comment en sommes-nous arrivés là?, elle sauterait du chaudron d'eau bouillante et elle survivrait.
Pas à pas, tour à tour, des mesures sont prises qui rognent ce qui reste de la liberté d'entreprendre, de penser, de s'exprimer, d'acheter, de vendre, de s'instruire. Corrélativement à cette tendance néguentropique, liberticide, la tendance inverse dissout les structures sociales, le désordre s'installe, l'arbitraire sévit. Rigueur, contrôle tatillon pour les bâtisseurs, tolérance et bienveillance pour les iconoclastes et les vandales. Chaque fois qu'un coup leur est porté, les victimes regimbent, écrivent des notes, des rapports, leurs avocats démontrent le caractère déraisonnable des mesures irréalistes, puis, ces protestations sont noyées sous le flot des accusations et des promesses démagogiques. Les victimes s'adaptent et meurent.
Ce phénomène est d'une banalité affligeante pour l'historien. Les mots "démagogie", "décadence", "faiblesse", "compromis" sont employés à leur propos. Mais les entrepreneurs français ne sont pas des historiens. Ils n'ont même pas la mémoire de leur propre passé. Ils vivent dans le moment présent et répondent au coup par coup sans songer aux conséquences des conséquences de leurs actes. Ils me rappellent les politiciens américains qui ont armé Ben Laden sans évaluer les conséquences ultimes de leur engagement. Cette note introductive synthétise les idées de Kevin Bronstein en les adaptant à l'intention des entrepreneurs français.
1. Les mesures ponctuelles prises par le gouvernement de la France vont toujours dans un sens unique, celui de la démagogie, et suscitent irritation et découragement chez les entrepreneurs et les classes moyennes, qui font porter la responsabilité aux hommes au pouvoir. Mais les ministres sont des politiciens, donc tributaires de l'opinion publique. Or celle-ci est orientée par de puissants aimants idéologiques d'où émanent des champs de force puissants et invisibles.
Continuer à lire "Virus, note du traducteur"
*** Dans l'ouvrage attribué à Kevin Bronstein, je m'attribue le rôle du préfacier. Ce texte résume les idées maîtresses de 'l'ouvrage et complète l'article sur la genèse de virus. On ne peut éviter une redondance avec ces préfaces et avant-propos.
Kevin Bronstein,
eight lessons
Préface de
Bruno Lussato
Cet ouvrage, comme l'indique son sous-titre, n'est ni un essai, ni un livre de vulgarisation. C'est une série de huit leçons professées par Kevin Bronstein lors d'un séminaire tenu en Août 2003 à Genève dans le cadre de L'Institute for Systems and Development. (ISD)
L'ISD est un think tank indépendant de tout lien avec des entreprises ou des états. Partant d'une approche systémique et holistique, il est consacré à l'approfondissement de la théorie de l'information. Il s'est illustré par la publication en 1975, sous l'égide de l'Oréal, du premier travail posant les fondements de la microinformatique. J'inventai ce néologisme passé aujourd'hui dans la langue courante pour poser les bases théoriques d'une informatique conviviale, fondée sur la commercialisation massive de micro-ordinateurs legers, peu encombrants, ne nécessitant ni spécialistes pointus ni salles réfrigérées.
Le rapport ISD fut accueilli en Europe avec une incrédulité condescendante. Les technocrates français, dont Alain Minc rapporteur de L'informatisation de la Société fut la figure de proue, non seulement discréditèrent ses travaux qui prédisaient l'essor de la microinformatique, mais firent leur possible pour faire échouer les premiers fabricants de microordinateurs, les français Alvan et Micral. La France manqua la révolution micro-informatique, dont la théorie et la pratique étaient nées sur son sol. Les constructeurs européens, accueillirent avec le même mépris condescendant, les nouvelles idées, et voulant imiter IBM, ils déclarèrent que l'avenir appartenait aux giga-ordinateurs. On sait ce qu'il en advint.
Si j'ai rappelé cette péripétie, c'est qu'elle illustre à la fois la démarche de l'ISD, théorique et synthétique, et les forces centralisatrices et bureaucratiques qui travaillent l'Europe et tout particulièrement la France. Le travail de sape des technocrates tout puissants qui firent avorter l'Alvan, et le Micral, fut relayé par l'establishment tehnologique et popularisé par une vaste campagne de désinformation.
Le sujet de ce livre, est précisément cette altération subtile et pathologique des communications, désigné par le terme de désinformation par Vladimir Volkoff vulgarisa. Le nom collectif de Kevin Bronstein fut utilisé par mes collègues, à l'instar de celui du Général Bourbaki, signant le fameux traité sur les mathématiques modernes. Les huit leçons sur la désinformation, s'attachent à démonter les rouages du mécanisme pervers qui envahit les mass media, plutôt que de descrire in-extenso les phénomènes auxquels il donne lieu, fort bien illustrés par l'ouvrage de Jean-François Revel, La Connaissance inutile. J'ai essayé d'adapter ces leçons à l'intention d'un public français en ayant recours à des cas qui lui sont familiers, et quelque peu réactualisés.
Une des raisons pour lesquels le mécanisme sous-jacent à la désinformation a été rarement approfondi, tient à la nature protéiforme de la notion elle-même d'information, à laquelle il convient d'ajouter le malaise attaché à un phénomène, dont chacun sent la pénétration insidieuse et pressent la nocivité. Toute exploration sérieuse de la désinformation doit en effet recourir à des disciplines très variées dont la connaissance même sommaire, échappe à la majorité des chercheurs. Elle exige également du chercheur qui, comme tout être humain, est victime et agent de désinformation, un détachement problématique. D'où la formule choc du livre : La désinformation c'est nous, mais pour nous, la désinformation ce sont les autres. Les huit leçons de Bronstein, ne sont évidemment par exemptes des distorsions et des déséquilibres qui révèlent la présence du phénomène. Un exemple en est l'importance accordée au film Le Cercle des poètes disparus, cheval de Troie de la subversion trotzkiste dans les milieux bourgeois et pseudo-intellectuels, alors que l'auteur aurait pu choisir Midnight Cowboy, dirigé contre la Turquie et qui est encore plus révélateur du mécanisme. Bronstein, n'aime pas le terrorisme intellectuel ni la "gauche caviar", et, contrairement à elle, préfère avoir raison avec Aron que tort avec Sartre. Cette aversion pour le "politiquement correct" colore l'ensemble de l'ouvrage et introduit un déséquilibre dans le choix des exemples.
Néanmoins, l'important, dans ces huit leçons, n'est pas l'exposé des cas, forcément partial et lacunaire, mais le modèle explicatif qui, lui, demeure plus que jamais valable. L'originalité du modèle, réside dans la synthèse des concepts émanant de savants célèbres comme Julien Jaynes, Leon Festinger, Jean Piaget, Kurt Lewin, ou obscurs et controversés, comme François Bonsack et Rupert Sheldrake. Ce travail transversal permet d'établir des passerelles entre les concepts des différentes théories rappelées et des études de cas allant de l'assassinat de Kennedy à la mise au ban de la parapsychologie par les milieux universitaires.
L' apport théorique des Huit leçons, outre la nature holistique du travail, réside dans l'articulation de trois concepts essentiels, mettant en évidence certains aspects importants du mécanisme de désinformation. La nouveauté et l'originalité de ces "constructs", pour adopter le terme lewinien, a obligé l'auteur à recourir, non sans apprehension, à des néologismes contestables et sans doute provisoires.
Le premier désigne sous le vocable de noeud sémantique ces agrégats denses de croyances et de dogmes, animés par de puissants instincts et des intérêts matériels, mais par la quête d'une vérité absolue qui nous rassure en donnant sens à l'insensé. Face de Janus, tourné vers l'intérieur du psychisme et s'incarnant dans le collectif, le noeud sémantique est composé de particules psychologiques, nommées par les anglo-saxons psytrons ou psychons que j'ai traduit par psychèmes. L'auteur adhère par là à la vision de Sir Karl Popper, qui postule l'irreductibilité du monde physique et biologique, et du monde psychique, (premier et deuxième monde) et que leur interaction dont le caractère paradoxal a été mis en évidence par Jean Piaget et exploré par Sir John Eccles. Les huits leçons sont de ce fait, radicalement opposées au réductionnisme ambiant des neurosciences, (Le cerveau secrète la penséee comme le foie secrète la bile) considéré comme un dogme datant du XIXe siècle, et incongru à l'ère de la physique quantique et de la théorie des cordes.
Le second apport théorique des Huit leçons réside dans la formalisation des échelles de valeur qui orientent nos comportements, nos opinions et en définitive notre jugement. L'auteur dégage six, et seulement six, échelles élémentaires, (Jugdment Value Générator Scales) dont la combinaison donne naissance à une grande variété de critères de jugement, et dont la résultante est une échelle volitionnelle, déterminant nos conduites positives ou négatives vis à vis d'un évènement, un homme, un objet : adhésion ou hostilité, attraction ou répulsion. d'évitement ou d'attraction. Les noeuds sémantiques diffèrent par la manière dont chaque évènement est noté dans l'espace axiologique à six dimensions. Ils orientent de ce fait notre comportement et biaisent le cheminement de l'information. Il en résulte que partout où existe un foyer dense et puissant de croyances et d'intérêts, se manifestent des phénomènes de désinformation. Ceux-ci ne doivent pas être ramenés à des mensonges (bruits), des censures (pertes) ni même à des distorsions, pour adopter la terminologie shannonienne, mais considérés comme une déformation des données factuelles lors de leur organisation en information signifiante, ayant pour but de réduire les dissonances entre notre perception du monde et le modèle idéologique implanté dans notre psychisme. En suivant la thèse de Jaynes, on pourrait concevoir le noeud sémantique comme une sorte de tumeur logée dans l'hémisphère droit du cerveau et nous désinformant malgré qu'on en aie.
Continuer à lire "Lussato, préface à Virus de Kevin Bronstein"
Les circonstances de la publication de Virus
Par Bruno Lussato
Ce texte a été écrit avant que l'ouvrage n'ait atteint sa forme définitive. Notamment le pauvre Kevin Bronstein a été totalement exclu du titre. On le retrouvera dans l'article : Kevin Bronstein, introduction à Virus.
Ce travail est tout sauf spontané. Il commença par une commande, d'une grande firme transnationale, dont les dirigeants qui s'apprêtant à changer radicalement de structure, s'attendaient à toutes les manoeuvres les plus machiavéliques de la part de tous ceux dont le changement dérangeait les habitudes et compromettait le statut.
Une des menaces qui guettait ces dirigeants, était la dénaturation de leurs déclarations, la réinterprétation de leurs messages et de leurs instructions et la manipulation subtile des collaborateurs de l'entreprise afin qu'ils s'opposent, par inertie ou excès de zèle, à la nouvelle organisation. Je me rendis compte que de toutes les manipulations, la plus nocive était ce que j'ai appelé la désinformation, terme qui ne coïncide pas tout à fait avec l'acception commune et notamment, celle vulgarisée par un orfèvre en la matière, le regretté Vladimir Volkoff. Je désigne ainsi un procédé consistant à présenter des faits, soit authentiques, soit inaccessibles, dans un contexte qui leur attribue, par inférence, une signification apparemment objective. C’est comme si leur réarrangement retenait quelque chose du réel qu'il organisait, en transformant en un hybride où le virtuel était inextricablement absorbé par la froide description scientifique.
J'avais ainsi l'occasion de poursuivre un travail que je n'ai jamais abandonné depuis ma jeunesse, et qui consiste à interroger sans relâche les finalités et leur traduction en objectifs et en actions. Mon métier de théoricien de l'information, qui englobe la connaissance de la sémantique et la psychologie cognitive, fut étayé par une pratique quotidienne du milieu de l'entreprise. Jusque vers les années soixante dix, le domaine du management pouvait être sans dommage être séparé de la sociologie des organisations et de l'étude des mouvements idéologiques. Mais aux approches du nouveau millénaire, cette position n'était plus défendable. Le conseiller en organisation ne pouvait se désintéresser des idéologies qui conduisent le monde, ni des stratégies de pouvoir qu'elles mettent en oeuvre pour s'implanter et se combattre. Et de toutes ces armes, la désinformation est la plus importante, car elle procède masquée, et contamine la planète toute entière, à la faveur de la surinformation qui noie les cerveaux.
Continuer à lire "Genèse de "Virus""
Thursday, 5 April 2007
Où il est question de Kevin Bronstein, des Français et des grenouilles
Virus, huit leçons sur la désinformation, documents annexes.
J'ai déjà raconté dans un article précédent, la genèse de mon dernier essai. Je les résume ici, à l'intention de ceux qui seraient intéressés par le cheminement qui a permis la conception et la publication de ce livre.
*** L'ISD Think Tank composé de quatre spécialistes de la Théorie des Systèmes (dont deux américains, un canadien, un suisse et moi-même) s'intéresse à l'étude des zones obscures de la Science et de la Technologie. Il s'interroge sur la désinformation qui frappe les grandes organisations et qui protège les dogmes de l'informatique centralisée, la mondialisation heureuse, l'ouverture asymétrique des frontières, le syndrome de Stockholm, la cécité face au passé de notre culture, et notre indifférence à l'égard de son futur. A la suite de ses études, l'ISD a abouti depuis longtemps à la prédiction d'une bipolarisation des activités humaines et une fuite vers les extrêmes. Le riches devennent plus riches, les humanistes, plus cultivés; mais un fossé se creuse entre eux, dû à l'effondrementdes classes moyennes occidentales. Il a pris nettement position contre l'esprit dit de Davos, (la mondialisation heureuse, la dématérialisation des activités, la division nternationale du travail) et prône un retour à la décentralisation et à la simplification des processus. Il met l'action sur les effets dysdoxiques (counterintuitive) de la massification aboutissant à une perte de contrôle des transnationales deshumanisées sur leur terrain et en général aux resultats opposés au but recherché.
L'ISD se fondant sur les idées d'Umesao Tadao, a opposé la logique des féodalités, devenues à notre époque des démocraties, et celle de l'empire, structure concentrique de postulats orentés autour d'un noyau compact de croyances. Le paradigme impérial constitue le squelette de tous les régimes totalitaires. Le jeu politique entre ces deux entités : empire et féodalités) est presque impossible, ce que n'ont pas compris Giscard d'Estaing ou François Bayrou.
Pour ne pas compromettre leur statut académique, les membres se sont abrités sous un nom collectif : Kevin Bronstein. Le titre de mon dernier livre; s'inspire de celui de Coetzee ; Elisabeth Costello, Eight Lessons , l'honorable Kevin (nom juif new-yorkais d'origine polonaise) voit la France de l'extérieur, et a inspiré Virus. Cependant dans la transformation de Bronstein en Lussato, bien des changements sont intervenus. Nous en donnons à lire deux fragments non publiés où on trouvera un lexique, un résumé, et le point de vue de Bronstein sur l'exception française : une histoire de grenouille. Tout d'abord parce que nous sommes en train de cuire doucement à l'étuvée sans réagir, faute d'un electrochoc, puis parceque pour les Américains, nous sommes de amateurs de cuisses de batraciens, comme les Chinois de serpents et de sauterelles.
. .. Rendez-vous donc aux deux articles de Bronstein : Lexique et Reflexions de Bronstein sur la France. Faites moi part de vos commentaires, c'est le but de ce blog. Merci.
Note : Lexique est achevé
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