Billets marqués comme médusa + manipulation sémantique
Thursday, 28 June 2007
Chroniques italiennes N°4
Entre permissivité et barbarie.
Jeune. Noir. Innocent. Pour le Texas il doit mourir
Kenneth Foster condamné pour un homicide jamais commis
Ci-contre, photos à l’appui : la salle d’injection mortelle, des photos de Foster en famille montrés sous un jour sympathique.
Les faits :
La victime : un étudiant : Michael LaHood Jr fils d’un des avocats les plus riches de San Antonio, assassiné devant sa fiancée.
Le meurtrier : Maurice Brown jeune, noir, et coupable. (éxécuté l'année dernière).
Le complice avéré, niant d’avoir tué de sa main l’étudiant : Kenneth Foster.
Le but du meurtre : quatre hommes dont Brown et Foster décident de dépouiller LaHood. Plan prémédité. Foster fait partie du plan.
Le témoin oculaire : la fiancée de la victime Mary Patrick. Déclarations censurées par le journal comme étant peu fiables.
La loi inique : « law of parties » unique aux Etats-Unis et valable dans le seul Texas. Elle établit que lorsqu’un groupe planifie un crime, et l’exécute, les membres du groupe criminel sont tous responsables, même si un seul a pressé la gâchette. Le journaliste interprète cela comme la possibilité d’envoyer quelqu’un à la mort, même s’il n’a pas fait de mal à une mouche.
Les inférences :
Il est certain que la loi unique est inique car Foster aurait dû être condamné à la perpétuité et non exécuté, ce qui a été d’ailleurs le verdict des premiers jugements.
Il est faux d'affirmer que Foster était innocent : il était complice d’un meurtre d’un jeune homme coupable d’être issu d’une famille riche, donc d’être volé.
Il est suggéré que c’est parce qu’il est noir, jeune et pauvre que Foster a été exécuté et l’autre, riche et blanc. Mais on passe sous silence le fait que la victime était aussi jeune, et que le père avocat, s’est battu pour venger son fils. On montre avec complaisance la famille de Foster, mais nullement la fiancée et la famille du jeune homme. On ne se demande pas non plus ce qui se serait passé si la victime avait été un noir, défendu par une des puissantes organisations, et le coupable un blanc. La jurisprudence est pleine de contre-exemples, dont celui du fameux sportif noir, idole du public, relâché alors qu’il était convaincu de meurtre.
Le jugement qui oriente les inférences
Il se base sur la croyance qu’un blanc, riche et puissant ne peut que l’emporter sur un noir, jeune, pauvre et démuni, s’agissant de la justice américaine (ou texane). Ce jugement est de type médusa, car il prend le contre-pied du stéréotype conservateur et raciste qui affirme qu’un noir, jeune et sans occupation fixe, est plus suspect qu’un blanc, mûr et ayant pignon sur rue.
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Tuesday, 19 June 2007
Le langage Médusa
Dans "virus, huit leçons sur la désinformation", Médusa représente la contre-culture, négatif parfait de "Force de la terre", aussi bien la version rétrécie, bourgeoise XIXe siècle que la culture humaniste héritée des Medicis. Les valeurs de raffinement, de politesse, de courtoisie, de logique, de réalisme et de culture d'élévation, sont prises à contre-pied et cèdent le pas aux bobos et gauchistes caviar, à la grossièreté, à la scatologie, à l'arrogance, à l'utopie et à la culture de divertissement.
Il n'y aurait aucun mal à cela, si ceux qui pratiquent le langage propre à ce noeud sémantique, ne prétendaient pas être cultivés, et pacifistes, ou tout au moins non violents. Les gens "bien elevés" étaient des hypocrites dissimulant des intentions agressives ou prédatrices sous des dehors policés. Il était facile d'en déduire, que les mal élevés, étaient des esprits généreux et tolérants, ennemis de la guerre et proclamant "mieux vaut rouges que morts".
Or, cela ne fonctionne pas comme cela. Il existe un effet de contamination entre les mots et les émotions, pour le meilleur comme pour le pire. Eco je crois, dans Apocaliptici e integrati, affirmait que por détruire une civilisation, il faut subvertir le langage. C'est ce que l'on constate dans le rapp, et dans bien des commentaires du Nouvel Obs. On pourrait même prétendre que les gros mots sont l'antichambre de la violence. Souvenons-nous du cas Zidane. Tout à commencé par la vulgarité insultante de Materazzi qui a déclenché la réaction compréhensible d'un homme dont la culture Yang, n'admet pas la lâcheté.
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Sunday, 17 June 2007
Vague blanche
Dans mon journal du 6 juin 2007, je prévoyais une vague jaune d'inspiration médusa qui anéantirait la vague bleue imprudemment proclamée par les médias de droite, et astucieusement exploitée par ceux de gauche. En fait l'expérience est blanche. Nicolas Sarkozy bénéficie d'une majorité suffisante pour pouvoir gouverner pendant cinq ans, sans triomphalisme ni grosse tête. J'ai demandé à mes collègues de l'ISD leur interprétation de l'écart entre le chiffre proclamé et le résultat des legislatives. H.L. Bronstein a été le premier à répondre sur Skipe.
Note au sujet de la vague jaune annoncée le 6 juin. Une panne de l'internet a écrasé la suite de l'article. On m'a signalé ce manque, il est réparé. Voir au 6 juin, "lire les commentaires".
Le résultat correspond à la réalité du corps électoral et à mes prévisions bien avant le 6 juin 2007. En fait l'état de grâce avait déjà été clos alors que Borloo et les autres responsables du gouvernement, se baignaient dans une douce euphorie. L'annonce de la TVA sociale a été une erreur dont Fabius, le grand gagnant de la manipulation, a astucieusement bénéficié, et cette erreur a été due à une mauvaise évaluation des conséquences des conséquences. IL eût fallu rester dans le vague et promettre que quelques soient les mesures prises, le pouvoir d'achat des Français serait scrupuleusement maintenu.
Le véritable tsunami n'a pas été le nombre plus réduit de sièges pour le MRP, mais l'échec de Juppé, vu sa position au sein du gouvernement.
Il est indispensable à présent que le gouvernement, après des promesses, passe aux actes sans ambiguïté et qu'il tienne parole. Notamment le bouclier fiscal à 50% doit être inscrit dans la constitution, les impôts de succession passant au second plan. Les Français veulent être sûrs qu'ils ne seront pas spoliés par le fisc. Quant aux riches, réfugiés à Bruxelles ou ailleurs, il ne reviendront pas avant deux ans, s'ils sont assurés de ne pas être une fois de plus dupés comme l'a fait Chirac. Quant à la culture, tout le monde s'en "fout". Ce qui compte et que Sarkozy a bien compris, c'est le chômage et l'emploi, les délocalisations, le mouvement, la baisse des prélèvement obligatoires.
La position de Laurent Dewal-Argan a été plus conforme à l'analyse de Virus.
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Saturday, 26 May 2007
Apocalypsis cum Figuris
Apocalypse à images ...
Tel est le titre d'une suite de gravures sur bois, chef d'oeuvre effrayant de Dürer; illustrant un texte d'un égal effroi.
Ci dessous, titre du tapuscrit original de L'Entretien
L'apocalyse aurait été écrite par un nommé Jean de Patmos (à ne pas confondre avec Saint Jean, l'évangéliste) peu de temps après la mort de Jésus Christ. Il prédit toutes sortes de malheurs et de persécutions qui attendaient les premiers chrétiens avant que le Règne de Dieu puisse enfin s'installer sur une terre ravagée par tous les maux.
S'il est une oeuvre qui appelle le décodage, c'est bien celle-ci, notamment à cause de sa forte charge symbolique. Prosaïquement on peut estimer que cette prophétie était destinée à consolider la foi des Chrétiens, et leur faire prendre patience en attendant des jours meilleurs. Le texte apocalyptique rappelle à certains égards le noeud sémantique Djihad par sa condamnation de la bête immonde, la Jezabel, la prostituée universelle qui pervertit les esprits faibles. Mais il en diffère par le pacifisme des soixante dix vieillards et par son style hallucinatoire et imagé qui réussit à nous donner l'impression d'assister au jugement dernier.
Les historiens de l'école de Fomenko ont remarqué l'abondance de signes astrologiques et on essayé de retrouver à l'aide d'un simple logiciel, la preuve et les dates de événements décrits de façon spectaculaire.
Or en essayant de retrouver la date précise correspondant à l'horoscope décrit par la position des étoiles, les eclipses et les autres phénomènes cosmogoniques, on s'est aperçu que la configuration des étoiles présentes lors de la vision du coel de Patmos, correspond à la fin du XVe siècle. C'était la date de la découverte de l'Amérique et de profonds changements dans la situation de l'Eglise. L'Apocalypse de Jean, serait de ce fait, si l'on conteste la chronologie de Scaliger, dépourvue de toutes bases historique, bien plus proche de nous, et surtout concommitante avec de profonds changements dans l'histoire et dans la conception du monde.
Mais à mon sens la force de la vision apocalyptique provient de ses métaphores aisées à mettre en images, et la floraisons est riche. On trouve le texte illustré dans des parchemins illustres. Citons Le Beato de Liebana (Ed. FMR, Franco Maria Ricci) les tapisseries grandioses et superbement présentées à Angers.
Cependant c'est en musique que le texte a démontré son efficacité onirique. Pierre Henry a créé un oratorio aux effets quelquefois trop spectaculaires, et tombé depuis dans l'oubli.
Curieusement en notre siècle de remise en question de toutes les valeurs, on assiste à 'un combat implacable entre forces du bien et celles considérées comme le mal. Ce manichéisme est typique des textes sacrés occidentaux, et les passages jadis condamnés pour hérésie, sont aujourd'hui admirés comme des jalons dans l'histoire de la science et des techniques. On ne connait à partir de ce texte hallucinant que deux oratorios, celui de Pierre Henry, un peu court, et un autre, signé Adrian Leverkuhn, de loin supérieur.
Le docteur Faustus est sans doute la tentative la plus réussie. Le grand Oratorio est décrit par le Professeur Sérénus Zeitblom, pendant qu'il ,impuissant, à la fin de l'Allemagne nazie. Dès que l'on a lu le programme de l'oeuvre, on a la tentation irresistible de se précipiter chez les disquaires pour acquérir l'exécution dirigée par Eugène Ormandy.
La bonne raison qui nous empêche d'assouvir notre curiosité, est que l'exécution n'a jamais eu lieu. Car Sérénus Zeitblom et d'Adrian Leverkuhn sont les fruits de l'imagination fertile de Thomas Mann, fécondée par l'immense érudition de Theodor Adorno ..
Je suis frappé par la modernité du chef d'oeuvre de Leverkuhn, et par son exploitation de la prophétie. En effet dans l'Apocalypse, on cite des sauterelles d'acier, vrombissant comme des centaines de chevaux, où encore une pollution généralisée. On y décrit aussi des écrans présents dans tous les foyers et diffusant l'image du faux prophète et celles des scènes sensuelles et sexuelles. La licence, la paillardise, le blasphème, tout ce qui est condamné par le Vatican aussi bien que par l'Islam, est aujourd'hui politiquement correct. Le monde est désormais divisé en deux blocs : le monde laïque et le monde religieux, chacun allant à la dérive, comme des continents flottant sur du magma et s'éloignant les uns des autres.
Lorsque l'on contemple le monde depuis la vision apocalyptique, tout bascule. Les thèmes modernes relatifs à l'avortement, l'écologie, le développement durable, l'égalité et le partage, la rapacité des multinationales et des spéculateurs, le mariage homosexuel et l'adoption, le retour à la barbarie d'un continent déchu, sont tous abordés dans la "révélation", et on nous renvoie à une gigantesque lutte entre le bien et le mal. La relativisation des valeurs les plus sacrées, honteusement détournées de leur majesté a entraîné le réveil de jeunes aspirant à la venue d'un âge nouveau.
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Sunday, 20 May 2007
La feuille de route du président Sarkozy
Même ses détracteurs doivent le reconnaître : le nouveau président a fait preuve jusqu'ici de trois qualités majeures :
1. Il a annoncé nettement la couleur, déclaré des mesures anti-démagogiques comme la suppression des droits de succession ou anti-establishment, comme le niet opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne. Plus encore, il a eu le talent de bien s'entourer et pendant deux ans, de forger une véritable charte politique, conforme aux valeurs traditionnelles de "Force de la Terre" et fondée sur les mots tabou de Travail, Famille, Patrie et efficacité. La majorité des Français s'est reconnue dans ces valeurs prioritaires et la gauche elle-même a dû reconnaître la capacité politique de l'équipe présidentielle et prendre exemple sur lui pour aborder sa "refondation".
2. Il a jusqu'ici tenu parole et s'est montré le Président de tous les français. Son gouvernement fait la preuve de la parité hommes-femmes, et de l'ouverture vers le centre et la gauche. Ses adversaires, dont Libération, hurlent au hold-up, mais lorsqu'il s'agit de Ségolène Royal, ils parlent de largeur d'esprit et de tolérance.
3. Il a dit qu'il irait vite, et il va vite, comme il court vite et parle vite. Là encore, les esprits chagrins qualifient de gesticulation, cette rapidité d'action et de décision. Il y a tout à parier que dans le futur ils feront le possible pour freiner les initiatives de Nicolas Sarkozy, de lui mettre les bâtons dans les roues, pour déplorer ensuite retards et échecs.
Il faut ajouter à ces qualités, une conception particulière du rôle de Président, opposée à celle de sa rivale. Cette dernière écoute, enregistre les doléances de ce qu'elle appelle les Français, et les reflète dans des mesures protectionnistes et démagogiques. Il est inutile de nous appesantir sur son caractère "mère Teresa". Mais Ségolène porte un masque, et, comme le disait Carl Gustav Jung, plus il est séduisant, plus horrifiant est ce qui se cache derrière. On a vu que la madone, losqu'elle jugeait bon, pouvait se transformer en une véritable furie.
Revenons-en au postulat fondamental de Nicolas Sarkozy. Il est connu et brise le tabou du mythe parlementaire. Il a lu les grands hommes, ceux qui ont redressé leur pays en difficulté et il a constaté qu'ils endossaient tous les pouvoirs, ils suivaient leur conviction sans se laisser détourner par leur opposition et comptaient sur une équipe à leur dévotion. C'est d'ailleurs ce que le Général de Gaulle a compris lorqu'il a fait succéder la Ve République à la quatrième. Là encore, l'opposition criera- et a crié - à la dictature : Sarko-Facho. Mais si Mussolini, Hitler, ont trusté tous les pouvoirs, il en est de même de Lénine, Staline, Castro, Mao, pour ne citer que les idoles de la gauche de naguère, et de Churchill, de Tatcher, d'Adenauer et de De Gasperi du côté de la liberté. Et la France est dans un tel état de décomposition, qu'on risquait si elle se prolongeait, la guerre civile ou l'avènement d'un dictateur, un vrai.
Cela dit, il y a deux séries d'embûches qui l'attendent sur son parcours, l'une de nature geopolitique, qui concerne les frontières et les alliances de l'Europe, l'autre de nature beaucoup plus insidieuse et d'ordre culturel et idéologique. Je relate une discussion avec Alexandre Del Valle, géopoliticien grand connaisseur de la Turquie, de Chypre et de la Russie et notoirement politiquement incorrect. (Il me semblait inutile de discuter avec des politiquement corrects, tous les lisent par définition et ils envahissent les congrés, les séminaires et les ministères). J'ai replacé notre échange de vue dans la revue de très grande qualité dirigée par Patrick Wasjman et dont le numéro de printemps a accueilli Nicolas Sarkozy lui-même. (Politique internationale, N° 115).
Le piège géopolitique
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Saturday, 19 May 2007
Langages de déchéance
Du fond et de la forme
Vient d'être révisé
Visité à Beaubourg quatre expositions. Arshile Gorki, fit la transition parait-il entre Miro, Matta et Pollock. L'influence des deux premiers artistes est sensible mais l'exposition est pauvre et les tableaux bien peu convaincants.
La seconde exposition rassemble de grands dessins de Klossowski, le frère de Balthus à qui il ressemble étrangement. C'est le comble de l'oxymoron ; pour représenter un érotisme pervers, des crayons de couleur pour enfants. L'équilibre de ces compositions est parfait, l'art du crayon impressionnant de subtilité. Les scènes de viol ou de séduction sont paradoxales. L'héroïne, Roberte, qui sourit lorsqu'elle est violentée, a un visage masculin alors que l'éphebe qui est son double frappe par la beauté et la féminité de ses traits. On sent que l'artiste a été impregné par Bellmer, Sade et ce mélange de préciosité, de chic et d'érotisme provocateur qui est la marque de l'establishment parisien et qui perdure sous une forme plus violente mais toujours un peu sucrée.
A propos de sucre, contemplez ces deux chefs d'oeuvre de la fin du XIXe siècle. Un siècle nous séparent de cette prêtresse d'Isis, d'Auguste Raynaud et cette sublime méditation d'un élève de Bouguereau, le Raphaël de "force de la terre régressif". (Vente Debureaux du 3 juin 2007 à Barbizon). Aujourd'hui on grince des dents ou on s'esclaffe, mais en ce temps-là, ceux qui ne pouvaient se payer un Bouguereau, se rabattaient sur son disciple.
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