Billets marqués comme bill viola
Sunday, 16 December 2007
Le dialogue entre Marina et Bill
Suite de "la France honore Bill Viola"
Verbatim de l'entretien au déjeuner à l'Elysée.
On vient de commander à Bill Viola un projet important pour la Cathédrale Saint Paul à Londres dont il vient d'esquisser le dessin. Il consiste en deux couloirs latéraux et une allée centrale. De chaque côté deux parois sont occupées par des vidéos. Celle de gauche représente la Vierge Marie, celle de droite n'est pas encore définie, sans doute un martyr... La Vierge Marie, c'est l'Eternel Féminin; la Terre; la Sainte Mère. Elle revêt l'apparence changeante de toutes les races, tous les âges, toute la vie.
Bill Viola me parle de Michel-Ange qui trois jours avant sa mort, travaillait encore animé par toute une vie de passion créatrice. Je lui raconte comment Matisse, alité, ne pouvant plus peindre, c'est fait apporter des liasses de feuilles pré-coloriées et des ciseaux, et a créé une oeuvre jaillissante et exaltante. La passion, l'esprit de création, l'ont emporté sur les pires handicap physiques. Cette histoire que ne connaissant pas Bill Viola, l'a beaucoup ému. Claude Guéant la lui a confirmée car il avait également été frappé par ce courage héroïque.
J'ai demandé à plusieurs amis ce qu'ils pensaient de la dernière création à Venise de Viola, qu'il tenait lui-même pour un achèvement. Leurs avis ont été admiratifs. En particulier une excellente architecte, Claire, a trouvé que c'était la plus magistrale et la plus bouleversante de ses chefs d'oeuvre. Mais la critique a été partagée parmi les critiques d'Art qui ont fait la moue, dont notre ami Frédéric Bonet. Viola que j'interroge me répond, "je ne veux pas donner mon interprétation, que chacun choisisse la sienne".
J'ai parlé de la dernière exposition d'Annette Messager , notamment de ces matelas qui semblent être animés d'un souffle vital, se gonflant et se vidant comme s'ils respiraient, et combien je rève visiter son atelier à Paris. Bill Viola partage mon admiration et avoue être très proche de l'artiste, de même qu'il apprécie beaucoup Boltansky.
Saturday, 15 December 2007
La France honore Bill Viola.
Ci-contre, Bill Viola, Kira Perov, Bruno Lussato, Marina Fédier, Sergei Pugachev.
C'est une de mes obsessions. Ma conviction est que c'est le Président de la France, représentant le pays tout entier, qui doit honorer les plus grands génies du temps. La France a toujours été un véhicule de culture et de raffinement, et récompenser officiellement les grands artistes, peut susciter par mimétisme des vocations à tous les niveaux de la population et des jeunes. Malheureusement les honneurs étant réservés aux foot-balleurs ou aux débiles incapables de chanter sans micros, on ne voit que trop les résultats. Le mimétisme joue à contre-culture.
Mais le Président idéal qui voudrait retourner le situation, devrait proposer que l'on récompense et qu'on donne en exemple les grands génies de notre temps, ceux dont les oeuvres seront encore exemples du patrimoine mondial dans les dictionnaires futurs, alors qu'on aura oublié les oeuvres inquafiables qui entraînent l'audimat. Mais quel courage pour le chef de l'Etat que d'accepter de sacrifier sa popularité en promouvant ces grands hommes ignorés par le brouillon de culture populaire! Il sera taxé d'élitiste, s'il le fait, de plouc s'il ne le fait pas.
C'est pourquoi en accord amical avec des proches de Nicolas Sarkozy je me suis mis à la recherche d'artistes incontestés par leurs pairs. Le projet Newwave (Elkann, Bonnet, Marina Fédier) a servi de support par sa solidité théorique qui rejette les phénomènes de mode et de snobisme. On ainsi filtré parmi les artistes majeurs qui font l'Art de demain, Bill Viola, Richard Serra, Matthew Barney, Bruce Neuman et Daniel Richter. Malheureusement il est trs difficile de les atteindre, et ils sont peu enclins à perdre du temps dans un pays d'ignorance et declin.
Je me suis mis en chasse et le plus respecté d'entre eux a finalement accepté de faire un crochet de la côte Ouest et pour atteindre Madagascar. La date définie a été le 15 et j'ai dû me livrer à des trésors de persuasion pour que tous les horaires soient maintenus, menaçant de me faire hara-kiri. Heureusement, j'avais le soutien convaincu de Claude Guéant, serviteur de l'Etat unanimement respecté et humaniste de grande culture, et de Cédric Goubet, chef de cabinet du président. On ne peut apprécier cet acte fort, si l'on oublie que "Force de la Terre" auquel appartient Nicolas Sarkozy, a toutes les qualités qui font la prospérité d'un pays, mais qui par son indifférence à la culture des cimes, s'attire le mépris et les moqueries d'un establisment culturel arrogant et hagneux. Le président essayera je l'espère à contnuer dans cette voe : rapprocher de notre nation autrefois protectrice de arts, des artistes et des compositeurs qui assurèrent notre gloire.
Bill Viola, sa femme et collaboratrice Kira Perov, et leur deux gosses ont été accueilli avec tous les honneurs et ont même reçu en cadeau une vénérable bouteilles d'un cru exceptionnel de l'ELysée. Un même cadeau avait été offert à Poutine pour son anniversaire, par un chef d'Etat Poutine et s'est perdu en cours de route! Le menu était d'un raffinement extrême bien que léger faisait honneur à un des artisanats majeurs de notre pays. Et quels vins! Je vous donne une recette : le beurre Verneuil, utilisé dans le menu, le goût de vrai beurre que je croyais avoir oublié depuis mon enfance.
Aucun formalisme, pas de snobisme dans cette journée qui s'est terminée chez moi en présence d'un des convives qui désirait connaître l'artiste.
En Novembre, on donnera Tristan à l'Opera dans la fantasmagorie de Viola et je crois bien que tout le staff suivra Nicolas Sarkozy à la représentation. Pourquoi pas vous? Pour les internautes qui sont vraiment accrochés j'ai envie de ménager un contact sympathique avec Bill Viola. Attention, anglais indispensable. Mais c'est sans doute un rêve utopique.
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Wednesday, 12 September 2007
Les fondamentaux de Bill Viola
Une analyse de Marina Fédier
Nous connaissons de Bill Viola, ce que nous livrent sa biographie, ses entretiens, et le DVD dans lequel il nous livre de riches aspects de da personnalité.
Mais derrière l'information "officielle" ainsi rassemblée, se révèle une autre information, livrée par des sources parallèles comme la graphologie, la non-verbal communication, le symbolisme qui donne sens initiatique et spirituel à son oeuvre. Un des appareils symboliques les plus significatifs que nous ait légué le passé, est le thème astrologique. C'est un outil puissant de description des tendances profondes de la personnalité, un révélateur de cet être essentiel, car le thème est établi au moment de la naissance, et dégagé, comme le génome, de toute contingences extérieures.
Une mise en garde
Ce dont il est question ici n'a aucun rapport avec l'astrologie pratiquée par les diseurs de bonne aventure et par tous ceux qui prétendent découvrir le futur dans l’horoscope. Il s'agit ici de la condensation sous forme hautement symbolique de constellations formelles présentes au moment de la naissance et attribuées à la position des astres, Elles sont mises en correspondance avec les constituants de la personnalité décrites notamment par Carl Gustav Jung et Dürkheim. Dans un billet aussi limité que celui-ci, nous ne pouvons qu'esquisser quelques indications majeures sur le caractère d’un des plus grands artistes de notre époque.
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Friday, 7 September 2007
De la superficialité des critiques et des mélomanes
Dialogue à trois, Valery Gergiev, Bill Viola, Bruno Lussato
Se reporter au billet suivant :►♦♦♦
Je ferais certainement un mauvais journaliste. Au lieu de saisir, crayon à la main les moindres propos des deux illustres artistes, le chef d'orchestre et le vidéaste, l
j'ai été happé par l'échange passionné entre Valery et Bill. Devenu protagoniste, bien modeste, je ne pouvais être à la fois dedans et dehors. Il ne me reste à l'état de souvenir que des lambeaux d'assertions, de réfutations, de rectifications, de références croisées. Je vais essayer de restituer quelques pièces d'un puzzle incomplet en priant le internautes de pallier à ma négligence, en réorganisant à leur manière, ces phrases éparses.
Un point de départ a été le commentaire prétentieux et imbécile qu'Herbe m'a communiqué et dont les nobles incompétences ont vu dans la transfiguration du corps de Tristan, un rappel d'une publicité pour aqua selzer. ►♦♦♦ Ce n'est pas aussi raffiné que l'interprétation à partir de la métaphore quantique, mais on fait ce qu'on peut même et surtout si on peut peu. Gergiev et Viola insistent beaucoup sur l'incroyable raffinement de la partition de Tristan, il n'est pas une note, une nuance, un mot, qui ne soient pas à leur place. Ce qui étonnerait bien des spectateurs qui interpretent la musique comme un magma informel, jouant sur les instincts et plongeant l'esprit dans une sorte de torpeur dissolvante.
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Thursday, 6 September 2007
Bill Viola, Tristan et Heisenberg.
Réduction des ondes de forme, physique quantique et la mort d'amour dans Tristan et Isolde.
Ci-contre, à partir de la gauche, Catherine Barré présidente de l'association du Mariiensky, Marina Fédier, Bill Viola, Mme Viola, Bruno Lussato.
Compte rendu sommaire du dialogue entre Bill Viola et Marina Fédier.
Bill Viola évoque devant MF des détails de sa carrière. Il est très attaché à ses maîtres. Il commença par étudier de la publicité, lorsqu'il tomba sur un professeur quelque peu excentrique qui l'encouragea à faire des études expérimentale. Elles eurent lieu dans la cave de l'université et ce fut une première étape qui lui ouvrit la porte. L'influence de Jack Nelson fut déterminante. Il commença alors à écrire son propre journal et à la fin de ses études universitaires il étudia la musique et fréquenta David Tudor et Merce Cunningham. Notamment la musique électronique le fascinait et il créa un atelier composé de cinq à six jeunes qui s'interessrent aux objets vibrants. C'était pendant les anné es 1970, 1980. C'est en 1980 qu'il fit partie de cinq artistes qui obtinrent une bourse pour étudier au Japon dans le cadre d'échanges interculturel, ou cinq artistes japonais travaillèrent aux etats Uni. Il rencontra à ce moment sa femme, au cours d'un séjour en Australie. Il s'interessa en 177 à la vidéo et s'initia gâce à Sony au maniement des studios électroniques de montage.
La noyade
Lorsque j'étais petit, raconte Viola, je tombai dans l'eau d'un étang et sombrai jusqu'à une importante profondeur. Je fus sauvé par un oncle. Mais ce qui fut extraordinaire dans cette expérience, est que je n'éprouvai aucune frayeur, au contraire je me trouvai dans le paradis. Cette eau était l'eau de la vie.
- De l'eau vive ? dit Marina. - Oui c'est cela, de l'au vive. Sorti de là, je me mis à pleurer d'avoir laissé toutes les visions qui m'apparurent lorsque je me suis noyé. Car, je le répète, je suis tombé très profondément au fond de l'étang;
L'océan sans limites
Cette expérience a hanté ma vie jusqu'à aujourd'hui et elle inspire ma dernière installation dans l'église désaffectée de SanGallo à Venise, une toute petite église qu'on ouvrit pour moi. Elle comprend un écran vidéo situé tout au fond et les gens peuvent accéder un à un vers cet écran vidéo où ils ont une expérience bouleversante. Plus ils approchent de l'obscurité, plus ils traversent de l'eau vive, et parviennent alors à la lumière. Les ombres du début deviennent alors réalistes et en couleur.
23 Personnes de tous les ages, de toutes les conditions, de toutes les provenance, ont éprouvé cette expérience très profonde, cette sensation d'immersion que l'on voit au début du troisième acte de Tristan où au dessus de l'océan sans limites apparaît un nuage rose. Des gens tristes, ternes, découragés, viennent de tous les coins de la planète et passent à travers l'eau purificatrice et ils reviennent à la vie. Avant ils étaient morts à eux mêmes, après la purification, ils renaissent à la vie.
- Marina lui parle de l'eau vive, et Viola lui répond que c'est exactement cela qu'il a essayé de représenter. Il est très interessé par ce que Marina lui raconte de Matisse et de l'influence de sa femme qui l'a poussé à se retrouver lui-même dans son être essentiel.
Dans ma dernière installation, continue l'artiste, j'ai retrouvé les visions que j'ai éprouvé quand je me noyai. Le titre : Ocean without a shore, océan sans plage, évoque un grand tout illimité, non borné par une plage. A propos de Matisse, je suis frappé par votre image : Matisse assis devant l'arbre, sans bouger, le fixant si intensément qu'il finit par faire un avec lui. Faire corps avec la chose, c'est attiendre la réalité de la chose. Le savant, lui, avec ses intruments de mesure voit autre chose, une autre réalité. Moi, quelque soit ce que je vois, je tente comme Matisse, de voir derrière les apparences.
Les personnages reçoivent l'eau qui coule sur eux comme un voile,
Citations et lectures
Bill Viola à la demande de Marina, donne une liste de livres indispensables. Parmi eux :
A.K.Coomaraswamy (1889-1940) The Tranformation of NAture in Art. The Door in the Sky. Princeton University.
Seyged Sossein Nasr : Knowledge and the Sacred? Contemporary Phénomena.
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Tuesday, 28 August 2007
En attendant de rencontrer Bill Viola
Tristan, Bill Viola et la physique quantique
Bill Viola est certainement un des artistes majeurs de notre siècle, au délà même de la spécialité où il est considéré le plus grand (avec peut-être Bruce Neumann). Marina Fédier et moi, nous devons dîner le 5 Septembre 2007 avec lui et Valery Gergiev, à Rotterdam, et peut-être un de mes amis, principal sponsor de New Wave et un des dirigeants les plus occupés de la planète, se joindra-t-il à nous. Le but est notamment de lui presenter le Siegfried Project(cliquez ici ►♦♦)
Etant plus attiré par les arts plastiques que par la musique qu'il apprécie par ailleurs, ayant déjà acquis une installation tirée du Tristan project, il ne connaît cependant pas assez Tristan et Isolde pour pouvoir apprécier pleinement le travail de Viola. C'est d'ailleurs le cas de la plupart des amateurs d'opéra qui ont vu le spectacle à Paris sans y avoir compris grand chose, je le crains. Et même si, à l'instar des wagnériens fanatiques, mon ami, avait vu plusieurs fois le plus célèbre drame musical du XIXe siècle, cela ne lui aurait pas davantage ouvert un accès à la vision d'un extrême raffinement de l'artiste.
Ce billet reflète un dialogue entre moi-même et Marina Fédier qui me semble particulièrement fécond car il a pu ajouter aux multitudes d'interprétations qui encombrent les monographies sur Tristan , une version synthétique pertinente et, ce me semble, conforme à la vision de Bill Viola. Je vais donc raconter d'une manière très concise à l'intention de notre sponsor, et de tous les curieux, la trame du scénario, éclairé par l'éclairage nouveau projeté par deux billets de Marina : l'être essentiel, l'âme soeur. (Cliquez sur ►♦♦ ). C'est le résultat de notre première collaboration et j'espère que vous la trouverez fructueuse.
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