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Friday, 16 March 2007
Une initiation visuelle à
RYTHME DES ARBRES
de
Paul Klee
(1914, œuvre 191)
Genève 1977.
Centre Bruno Lussato d'initiation à l'art moderne. Musée d'Art et d'Histoire de Genève.
Voici une reproduction de la plaquette annoncée sur le bloc-notes : "une œuvre presque inconnue de Klee".
Suit une reproduction de la plaquette gratuite remis aux visiteurs du musée et qui fut immediatement épuisée.
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Saturday, 21 March 2009
CHRONIQUE
À bâtons rompus
C'est le propre de toute chronique que de relater les évènements dans un ordre - ou dans un désordre - variés.
En premier, et c'est important, le temps m'a fait défaut pour compléter les billets sur Klee et sur l'Héritage L.H.
Il manque au premier billet des illustrations tirés du Mingei, qui montrent que l'interprétation qu'en donne celui qui se donne pour l'autorité en la matière, le maïtre Yanagi, va à contrepied non seulement de l'esprit du Mingei, mais aussi de Pierre Boulez qui montre que Klee ne commet jamais un procédé mécanique et répétitif, d'ailleurs dans une autre civilisation, chaque tirage d'une estampe japonaise illustre a sa propre individualité, comme une page de William Blake. Les caractéristiques de Klee comme du Mingei, c'est que la rigueur du métier est intimementassociée à l'acceptation du hasard et aux impulsions de la main de l'artiste-artisan. Chaque détail des pièces de l'artiste, porte sa marque aussi indélébile qu'une empreinte digitale, et variée à l'infini. C'est du travail fait main,le contraire même du désign. Il n'est que de voir la différence d'un prototype d'un objet industriel réussi, et de son édition mécanique à des milliers d'exemplaires, pour en mesurer la différence! Différence mesurée par les prix demandés.
En ce qui concerne le dernier billet, je n'ai pas encore mis en ordre la sélection des ouvrages que j'ai fabriqués (à la main bien entendu) et qui forment l'essentiel de l'héritage de L.H. III. J'espère m'y atteler dès demain, sauf imprévues - et elles abondent ces temps-ci ! La vie est un long fleuve tranquille titre un film à succès.
J'ai acheté tous les ouvrages sur Klee disponibles au MAM soit 6 gros albums très lourds. J'en ai déjà lu trois et il y bien des leçons à en tirer. Lorsque je les aurai digérés, je ne ferai pas faute de vous en parler.
Pour l'instant je vous conseille de lire ou de relire les billets précédents sur Klee, et le Mingei, non seulement j'y ajouté des images nouvelles, mais je l'ai complété, explicité et nettoyé de toutes les fautes de frappe. Je viens à peine de terminer ce labeur, en essayant de surmonter avec Dyan les embûches informatiques et il est 5h15. Je vous souhaite donc une excellente nuit, et j'espère, à demain.
Bien à vous
Bruno Lussato.
Thursday, 8 March 2007
Une oeuvre presque inconnue de Paul Klee dévoile ses secrets.
Il s'agit d'une aquarelle sur toile enduite de gypse et datant de l'époque décisive 1914, où le Paul Klee découvrit qu'il était peintre. Dans "rythme des arbres" on retrouve rassemblées plusieurs des caractéristiques qui organiseront les oeuvres futures : les carrés magiques, les rythmes décalés, la fusion des contraires, le traitement innovant de la matière, la subtilité des couleurs, et par dessus tout une vision cosmogonique qui font de Klee, plus qu'un peintre, un penseur. Cette oeuvre tranche par sa stupéfiante complexité, avec les aquarelles de cette époque et rejoint celle des oeuvres comme le Tapis du souvenir du musée de Berne, ou hommage à Picasso, que j'ai admiré chez Alain Gaston-Dreyfus.
Cette oeuvre de petite dimension faisait partie d'une collection que j'avais rassemblée autour du concept de novation et qui comprenait des oeuvres de Kurt Schwitters, d'Alexando Rodchenko, de Marcel Duchamp, de Hans Arp, de Sonia Delaunay et Popova, entre autres. J'achetai également un contraste de formes de Fernand Leger, exposé dans les plus grands musées et d'une provenance illustre : la Galerie Louise Leiris, puis Hans Bergruen. Il se révéla un faux! Ce qui pose un problème proche de la désinformation: l'incapacité des experts à reconnaître un original d'une falsification médiocre.
Ces oeuvres ainsi que d'autres, furent le noyau d'un centre pédagogique qui occupait quatre salles du Musée d'Art et d'Histoire de Genève. Les pièces présentées furent analysées dans une série de petits livres calligraphiés par moi-même, qui eurent un grand succès parmi les jeunes. On ne les trouve plus aujourd'hui que chez les antiquaires allemands, à des prix excessifs. (On vient de me signaler que le livret sur Klee est disponible sur Chapitre.com au prix de 220 €). J'ai donc projeté de les divulguer sur mon blog. Le but de ces fascicules est de révéler aux jeunes et aux moins jeunes, l'extraordinaire complexité qui se cache derrière des pièces d'apparence et de dimensions modestes, qui passeraient inaperçues dans les immenses cimaises des musées contemporains. La période 1910-1919 a été sans doute la plus innovante de tout l'art moderne. Ces fascicules permettront à chacun de découvrir les germes de la plupart des mouvements contemporains, de l'abstraction au pop art, du minimalisme à l'art conceptuel.
Aujourd'hui le projet a été abandonné par le Musée d'Art et d'Histoire, la collection ne pouvant recueillir le support de prêteurs, a été hélas dispersée. C'est bien triste, mais j'espère que dans le futur, des CD Video prendront le relais. Néanmoins la présence des oeuvres est indispensable et on ne saurait se contenter de reproductions. Au Musée d'Art et d'Histoire, les étudiants et les amateurs, avaient devant eux, et le livret, et l'oeuvre elle-même, soigneusement isolée dans un environnement noir, afin d'éviter les interférences avec l'environnement et les autres oeuvres.
Le Musée des Arts Premiers, à Paris, expose ainsi à côté des pièces originales, des écrans vidéo d'explication, et cela est très apprécié par le public. Dans l'article en préparation sur Klee et Schwitters, on devra se contenter d'imaginer les originaux.
Voici les références de "Rythmes des Arbres".
Rythmus der Bäume, 1914.191. Aquarelle sur coton écru enduit de platre, 17cm X 20cm, signé et daté 1914. Vendu à Herwarth Walden, exposition de printemps de la Nouvelle Secession di 20 février à fin Mars 1915. Art Coucil , Chicago 1965, Orient - Occident à l'Ancienne Douane de Strasbourg, 1972, N°48 fig. 4. Provenance : Herwarth Walden-Richter, Dresde, Benjamin Krohn, Chicago, Bruno Lussato, Paris.
J'espère également un jour de vous parler des Centres Culturels des Mesnuls et des Capucins, situés à Montfort l'Amaury, que j'ai fondés avec Marina Fedier, ma soeur, et qui étaient destinés accueillir des séminaires de décodage d'oeuvres d'art, et d'initiation à la géopolitique, aux nouvelles technologies et aux nouveaux paradigmes du XXIe siècle. Ces séminaires sont d'assez longue durée, et sans complaisance. Destinés à des collaborateurs de grandes entreprises, de la base (des caissières, des employés libre-service) au sommet (les dirigeants du plus haut niveau) ils avaient vocation, dans un monde desséché, gouverné par le profit et le pouvoir, d'ouvrir les coeurs et les esprits, de les vivifier par le contact avec des conférenciers souvent illustres, toujours passionés et compétents. Ils ressentiront au contact des merveilles de la création artistique, du décodage surprenant des rouages secret de l'art et de la vie, le sentiment, qui pour moi est aussi exaltant et stimulant que l'amour : l'admiration pour les lignes de crête du patrimoine culturel de toutes les civilisations.
Saturday, 17 March 2007
Rythme des arbres. La première partie de l'analyse.
La transcription de la plaquette " une initiation visuelle à Rythme des arbres de Paul Klee se poursuit. On en est au feuillet 17 (sur 60). Il est montré l'importance qu'avait pour Klee la vue plongeante sur le paysage. Il détestait les peintures où on voit une énorme surface de ciel, plus ou moins vide, qui surplombe une masse dense de terre, de rochers et de feuillages. Cezanne avait ressenti le besoin de relever les plans inclinés, ce que Picasso reprendra à son compte. Pour bien se rendre compte de la signification de ce basculement, il vous suffira de prendre n'importe quelle vue dégagée, coucher de soleil ou ciel serein, et de la renverser. C'est précisément ce qu'avait fait Kandinsky, par inadvertance. Vous constaterez un déséquilibre gênant entre le vide du bas et le trop plein du haut. D'habitude, on ne le remarque pas parce que nous sommes conditionnés par notre expérience quotidienne, et par les tableaux impressionnistes ou classiques. Mais si on fait abstraction de ces conditionnement, on constatera que du point de vue de l'homogénéité de la toile, cette opposition entre vide et plein est gênante. C'est pourquoi les peintres autrefois s'ingéniaient à donner de la densité au ciel, par des nuées orageuses, ou des angelots et autres figures allégoriques. Dans ses paysages, Cezanne unifia la toile en incorporant dans le ciel des touches de brun et d'ocre, appartenant au sol. Klee n'hésita pas à découper une bande étroite provenant du bas de l'aquarelle pour la coller au dessus du ciel. Dans l'oeuvre analysée, Klee opte pour une vue d'avion, une de ces images plongeantes auxquelles Arthus Bertrand (La terre vue du ciel) nous a accoutumé.
Cependant, inspiré par le cubisme qui montre plusieurs angles de vues simultanément, Klee montre les champs vus d'avion, et les arbres, debout, vus d'en bas. C'est une merveilleuse métaphore : nous devons être capables de considérer les faits simultanément selon des points de vue antagonistes.
Dans les jours qui viennent, j'espère poursuivre mon voyage au centre de ce petit tableau, microcosme de l'univers d'un artiste, elle-même accordée au cosmos. Pour ceux qui veulent avoir une idée de l'oeuvre et de la personne de Paul Klee, que je considère comme le plus grand peintre du XXe siècle, après Picasso (c'était aussi l'avis de ce dernier, qui fit le pélerinage à Berne pour rencontrer l'artiste gravement atteint); je conseille vivement un DVD qui vient de paraître et que vous trouverez dans les boutiques des musées d'Art moderne.(Le Sourire de l'Ange, par Paul Klee et Michaël Gurnitz).Même ceux qui connaissent l'oeuvre du peintre seront bouleversés par cette évocation précise et sensible, de l'artiste que Picasso estimait le plus grand de son siècle (lui excepté).
Appel à contributions
J'ai reçu de nombreux encouragements de la part de visiteurs, qui ont apprécié dans ce petit blog, la simplicité de la présentation et la densité du contenu, inhabituelle paraît-il. C'est précisément ce qui m'inquiète. Il devient très difficile de retrouver un blog ancien traitant par exemple de la calligraphie ou de la campagne présidentielle. C'est que la structure de blog ne se prête pas à une vision synoptique commode, un peu comme les catalogues des éditeurs de livres, de disques ou de produits diététiques.
Les deux moyens qui s'offrent à nous sont la recherche des mots-clé et la réduction de l'importance des introductions, qui ne devraient être que des accroches. On peut bien entendu multiplier les liens. C'est ce que je compte faire en dépit de la corvée que représente ce travail. Déjà le seul fait de transcrire une image, exige 17 manipulations, ce qui pour un homme aussi distrait que moi, représente des heures perdues à tout reprendre à zéro. La dernière de ces erreurs a été signalée par des internautes, qui pour une fois voulaient ajouter leurs commentaires et qui on trouvé une interdiction. Cela tombait juste sur le bloc-notes traitant de la prestation de Madame Royal, que d'aucuns ont trouvé décevante par son arrogance mal dissimulée et une suffisance de son attitude contrastant avec l'insuffisance de ses propos. Ces critiques m'ont soupçonné d'avoir suspendu intentionnellement les commentaires. Cela m'a enragé : pour une fois que les gens veulent s'exprimer, ils trouvent porte close!.
Ceux qui veulent m'aider à faire grandir ce blog qui ne demande que ça, pourront le faire de trois manières:
1. En habitant ce blog par leurs commentaires. Ils seront assurés de recevoir des réponses, commençant par "merci d'être là, vous posez des questions très pertinentes, vous avez raison". Avec cette particularité, : je le pense.
2. En me soumettant des critiques et des propositions d'amélioration.
3. Pour les pros, en me signalant des astuces, et des raccourcis. Les manuels pour les nuls, c'est trop compliqué pour moi. Mais je comprends lorsque j'ai devant moi une voix vivante.
Il est certain que s'il est un domaine ou la création est collective, c'est bien celui du blog. Ensemble tout est possible, et madame Royal comme Monsieur Sarkozy, vous enjoignent de contribuer à ce bloc consacré à l'élévation de la culture et à la recherche de la juste information.
Sunday, 25 March 2007
Nouvelles du blog
J'ai reçu des commentaires très favorables à propos de mon article paru dans le Figaro Magazine d'hier, que l'on a crédité d'un style léger et plein d'humour. Ces qualité n'étant pas mon fort, je me suis précipité dans un kiosque et j'ai constaté que bien que Monsieur Patrice de Méritens ait préservé l'essentiel des idées de Virus, il les a remarquablement condensées et ajouté une verve et une finesse qui n'appartiennent qu'à lui. Son article contient de l'information ajoutée qui l'améliore considérablement et j'envie son talent tout en lui témognant ma gratitude. J'ai presque envie de relire mon ouvrage!
Le nombre de visiteurs a atteint son chiffre le plus élevé : 248, et ce mois-ci 3751 inconnus ont visité le blog, contre 1712 le mois dernier. A propos des étrangers qui m'écriraient en allemand, en anglais ou en italien, je me ferai un devoir de leur répondre dans leur langue, tout en traduisant l'essentiel de leurs commentaires.
Klee, le rythme des arbres
La reproduction de la plaquette sur cette oeuvre exceptionnellement dense, a été arrêtée pour des problèmes d'alignement. Emmanuel Dyan me les a résolu, au prix de quelques sophistications supplémentaires qui portent à plus de 20 le nombre de manipulations nécessaires pour scanner chaque image. J'ai tenu à tout faire moi-même car la routine est sainte, et c'est le seul moyen de connaître d'une manière tactile l'esprit d'un logiciel.
Vous pourrez consulter la deuxième partie de l'analyse, qui présente un exemple extraordinaire de fusion du Yin et du Yang, dialectique féconde des contraires prônée par Paul Klee. Il aurait peut-être voté pour François Bayrou!
A propos du candidat centriste, des visiteurs m'ont téléphoné pour avoir une reproduction de la lettre analysée, suspectant une désinformation de ma part. Vous la trouverez à la suite de ce journal.
La main et le logiciel
Un de mes amis, dirigeant d'une grande entreprise multinationale, me montra voici quelques mois le nouveau logo qu'avait pondu une équipe de jeunes créatifs, équipés de logiciels extrêmement sophistiqués. Dès le premier coup d'oeil, je fus choqué par des erreurs flagrantes de proportion et d'équilibre dans les lettres. Nul ne s'en était aperçu, mais une fois reconnues, on les voyait comme le nez au milieu du visage. Je suggérai à mon ami de consulter Claude Mediavilla, qui préside l'association de mon musée de l'écriture. C'est un des plus grands calligraphes mondiaux et il confirma mon intuition. Il revint avec le projet corrigé. Conclusion : rien en vaut la pratique de la main et de la discipline du contrôle du tracé, digne des arts martiaux. Les japonais n'identifient-ils pas le sabre au pinceau? Mais par ailleurs, il nous montra une extraordinaire variété de formes surprenantes et d'une imagination confondantes. Cet homme, sérieux, sévère et obsédé par l'idée de perfection ressemble plus à un mathématicien ou à un compositeur de musique classique, qu'à un de ces jeunes echevelés toujours à la pointe de la mode. Il est vrai qu'il n'est pas un créatif, il est un créateur.
Le champion du consensuel
Vous trouverez la reproduction de sa lettre à la suite de ce journal.
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Tuesday, 24 March 2009
CHRONIQUE
Epreuves
Le billet que je viens de terminer (il est 2h18) est certainement le plus long que le blog ait enregistré. J'ai averti que ceux qu'hérisserait la longue énumération de livres à peintures que je destine à L.H. III qu'ils pourraient sans dommage sauter ce billet. Je ne regrette pas de l'avoir écrit et il me suffirait qu'une poignée de visiteurs l'apprécie pour trouver récompense et justification à cet effort considérable (il a fallu scanner et photographier des manuscrits, en affrontant un réseau qui ne marche que quelques heures par jour, d'une manière dont la logique m'échappe).
Je m'attends à quelques péripéties aujourd'hui et j'espère que je pourrai vous retrouver cette nuit. Que deviendrais-je sans mon blog? Bien fidèlement votre,
Bruno Lussato.
KLEE
Lectures récentes
Ainsi que je vous l'ai annoncé au cours d'un précédent billet, j'ai dévalisé le MAM. Ce qui m'interessait était moins des photos inédites que les textes qui accompagnait ces encombrants albums, souvent on trouvait en un seul livre de nombreux points de vue originaux. Ils éclairaient telle face cachée mais toujours suprêmement pensée, de Paul Klee. En voici des photos de couverture. Les commentaires suivront.
Le titre de cet ouvrage est décevant. Il laisse entendre qu'on a interwievé ou retrouve les textes de génies comme Einstein, Picasso ou Schoenberg sur Klee. Mais il n'y a rien de tel dans cet ouvrage. En revanche il évoque l'essentiel sur le peintre en un nombre lmité de pages par Roland Dosschka. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, pour les connaisseurs de Klee est la découverte d'oeuvre rarement ou jamais publiées provenant principalement de la collection Rosengart à Lucerne et de collections privées allemandes. Attention : on ne parle du parcours du peintre que jusqu'en 1937.
Ce livre présente outre que des oeuvres de l'Ex fondation Paul Klee, à Berne (aujourd'hui le Centre Paul Klee) l'oeuvre architecturale de Renzo Piano en cours d'achèvement. Les très nombreuses photos du chantier intéresseront plus les architectes que les amateurs de peinture.
Cet ouvrage, édité à l'occasion d'une exposition Klee à Las Palmas (Canaries) n'apporte rien. On peut le rejeter sans hésitation.
Cet ouvrage édité par Actes Sud en Septembre 2008 est très intéressant pour qui est intéressé par les rapports - très significatifs - entre Klee, la mise en scène, et la musique. Cela permettra notamment de lire le texte magistral de Pierre Boulez, reproduit dans Klee - Le pays fertile , condensé en quelques pages et plus facile d'accès. Il est également passionnant de trouver des oeuvre dont certaines sont inédites, regroupées autout de ce thème. édité à l'occasion d'une exposition au Palais des Beaux Arts à Bruxelles.
Note : le réseau ne fonctionne que par intermittences et je suis obligé d'attendre qu'il veuille bien se rétablir. Passer d'Orange à SFR est une course d'obstacles contrairementà ce qu'on m'a dit.
Ce livre édité à l'occasion de l'exposition Klee à la National Gallerie de Berlin est très intelligemment divisé par thèmes d'influence de l'artiste : religion, <théatre, Musique, Peinture et architecture etc. A lui seul il suffit comme livre base sur le peintre. Le problème qui en interdit la lecture au plus grand nombre des français est qu'il est entièrement rédigé en anglais
Les Etats-Unis ont toujours joué un rôle important, grâce à l'intelligence de collectionneurs comme Katherine Dreyer et les Arensberg. Ce rôle est devenu fondamental lors de la chappe nazie et ce n'est pas le France très conservatrice qui eût pu accueillir le fugitif, ni le faire vivre par des commandes. Le peintre finit pas se retirer dans sa ville natale, et abandonner ses illusions sur le rôle de l'Allemagne dans le développement de son oeuvre. Il dut se rabattre sur les Etats-Unis où il fut accuelli par des transfuges comme lui, devenus marchands de Tableaux et des professionnels éclairés au premier rang desquels on placera Heinz Berggruen. Ce livre fort intérêssant pour les spécialistes détruit bien des idées reçues qui ont cours dans les milieux de l'intelligentsia parisienne.
On ne peut qu'être ahuris que de prendre connaissance des marionnettes de Klee, conçus à l'origine pour son fils Felix, mais devenus ensuite des oeuvres à part entière. Ces marionnettes sont fabriquées par les matériaux les plus pauvres, destinés à la poubelle. Les poupées de Klee montre avant l'Arte Povera, et à l'instar de Kurt Schwitters qui l'a précédé avec ses assemblages, que l'art transcende le matériau, et le transcende. Un bien beau livre, très original, et qui parle de lui-même. Il peut être montré à des enfants. Ce serait un beau cadeau d'anniversaire.
Il est 0h55 et je vais continuer ma nuit en lisant les livres de Klee. A ce propos j'ai reçu le coup de fil d'une charmante journaliste, qui est révulsée par les propos de Boulez, de Bergé... et de Klee lui-même. Socrate de son côté et son avocat, récusent ma démarche. Ce dernier ne voit pas le lien entre collectionner des monnaies, des livres anciens, des manuscrits à peinture et... si l'on ajoute le corpus de la première fondation, de l'art océanien, le japon populaire, etc. et entre ma personnalité profonde. C'est qu'il pense aux manifestations extérieures dont l'hétérogénéité dissimule -mais en même temps permet de révéler, les principes organiques qui les sous-tendent.
Socrate ne va pas aussi loin. Après avoir trouvé mon plan (donc l'expression des principes) trop peu intégré, il en trouve la nouvelle mouture trop compliquée. Peut-être a-t-il raison. Je vais par conséquent ne pas me laisse décourager et entamer avec lui un intéressant dialogue.
Il faudra qu'un jour je vous livre ce plan aménagé.
J'ai fait don à S*** dont vous avez été nombreux à apprécier le talent, notamment pictural, un accordéon japonais libellé Les voies de la qualité, Tokyo, 1er Juin 1987. Joël de Rosnay et moi, étions de retour d'une mission pour le compte d'Hermès. Il s'agissait d'inaugurer la valise carbone. Ce grand attaché-case était en fibre de carbone noirâtre, et rebaptisée : grain de caviar, ce qui était bien vu. Elle était renforcée de coins en fibre de carbone et doublée du plus beau cuir, qui exhalait son parfum dès qu'on ouvrait cet espèce de coffre-fort, inusable comme tout produit de Hermès. Nous descendîme à l'Hôtel Seibu, à Ginza, le plus luxueux de son genre. On vint me chercher dans une immense Bentler bordeaux, copie de celle de la famille royale britannique, on nous gratifia d'une secrétaire perticulière, les suites étaient décorée par l'épouse de M.Dumas-Hermès avec un soin et une élégance discrète. Devant mon lit était incorporé dans le mus un immense écran. On pouvait rêver devant deux images : l'une représentant un champ d'orge, l'autre les fonds sous-marins d'un lagon. Les caméra étaient rigoureusement immobiles.Les seuls mouvements prevenaient du vent qui inclinait les champs tels une chevelure blonde, avec fond bleu inaltérable, et vols de corbeaux traversants à la Van Gogh.
Malheureusement la conception de la valise, en dépit de sa qualité, était defectueuse. Si vous êtes astucieux, à la lecture de ma description vous aurez deviné pourquoi. Pour nepas vous faire languir, je vous explique tout de suite les incongruités qui dénaturent ce coûteux bagage.
Pourquoi de la fibre de carbone? Cetrte matière très dure, très résistante aux hautes températures est très légère. Pourquoi dès lors la renforcer avec de coins en ...fibre de carbone? Les coins servent à protéger une matière délicate comme le box ou le croco, par des dispositifs durs, en acier ou en bois. Ce n'est pas le cas ici.
Mais il y a pire. La raison d'être de la fibre, matière d'un aspect un peu ingrat, est la légèreté. Or la valise est entièrement doublée par un magnifique box en cuir naturel, pesant une tonne! Alors?
Alors, le fonctionnalisme a été sacrifié au symbole : l'alliance de la tradition et de l'artisanat du cuir, où excelle Hermès, et de la futurologie d'un matériau High-Tech.
Moins glorieusement, on a surfé sur le chic le plus superficiel, le clin d'oeil, la volonté d'avoir un produit d'exception (un peu comme le téléphone vertu). Le résultat fut un échec pour la maison, et l'occasion d'un voyage de rève pour De Rosnay (conseiller du parc de la Vilette et auteur d'un incunable du reductionnisme : "l'homme symbiotique". Au moment de Mai 68 cet aristocrate afficha comme bien des nobles, des idées égalitaristes d'autant plus généreuses qu'elles ne lui coûtaient rien.
Pedant le voyage de retour, ma tête était pleine d'exemples d'une qualité suprëme : splendeur discrète des grands magasins, aux patisseries mauves, roses, et vert jade: étage noble où les kimonos et écharpes se montraient dignes des plus beaux brocards brodés, surpassant les habits de la cour du Roi Soleil, et les somptueux "washis", ces papiers rares que les japonais ont porté au rang d'une porcelaine chinoise, et les jardins des temples à Nagoya et à Kyoto, et le lustre aux dix mille cristaux de Minami Tada, qu'on peut contempler à l'hoter Royal d'Osaka, et pour finir, ce succulent boeuf de Kobé, massé par des Geishas et gavé à la bière, plus cher que du caviar, plus rare que la meilleure des truffes... Et cette propreté, cette courtoisie, ce silence serein, cette attention protée aux détails... Tout cela m'habitait pendant le voyage dans le merveilleux avion de la JAL, aux cabines individuelles ornées d'un paravent et baignant dans la musique de Chopin. (Cela est du passé hélas, la qualité exceptionnelle a baissé moins qu'ailleurs certes, mais que de beaux rèeves évanouis).
Et dans l'avion, les couleurs du japon nous poursuivaient, comme la persistance de la mémoire rétinienne : ces verts jade, rose saumon, violet lavande et mauve du lilas d'été, ocre doux et orange mandarine,jaune-vert acide. J'avais emporté avec moi un petit makémono orangé, plié en accordéon,et quelques feutres de couleur, et je confectionnai pendant la traversé ce ce qui constitua la charte de mon centre des capucins.Il devait échoir à S*** en gage d'estime et d'affection.
Pendant que je traçais paisiblement mes signes colorés, Joël s'affairait sur son ordinateur. Voyez-vous, m'expliqua-t-il, je fais l'économie d'une comptable. Pour chaque conférence je soustrais de mes émoluments, les frais qui les grèvent : pourboires, dépenses vestimentaires, achats de souvenir, timbres-poste, taxis non pris en charge, etc... (Je cite de tête, et je ne jurerais pas de la lettre, mais l'esprit y était).. Voici donc la genèse du petit document que j'aimerai vous soumettre si un jour mon serveur le permettait.
Paris, 2h02.
Bonne nuit. Bruno Lussato.
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