Rythme des arbres. La première partie de l'analyse.
La transcription de la plaquette " une initiation visuelle à Rythme des arbres de Paul Klee se poursuit. On en est au feuillet 17 (sur 60). Il est montré l'importance qu'avait pour Klee la vue plongeante sur le paysage. Il détestait les peintures où on voit une énorme surface de ciel, plus ou moins vide, qui surplombe une masse dense de terre, de rochers et de feuillages. Cezanne avait ressenti le besoin de relever les plans inclinés, ce que Picasso reprendra à son compte. Pour bien se rendre compte de la signification de ce basculement, il vous suffira de prendre n'importe quelle vue dégagée, coucher de soleil ou ciel serein, et de la renverser. C'est précisément ce qu'avait fait Kandinsky, par inadvertance. Vous constaterez un déséquilibre gênant entre le vide du bas et le trop plein du haut. D'habitude, on ne le remarque pas parce que nous sommes conditionnés par notre expérience quotidienne, et par les tableaux impressionnistes ou classiques. Mais si on fait abstraction de ces conditionnement, on constatera que du point de vue de l'homogénéité de la toile, cette opposition entre vide et plein est gênante. C'est pourquoi les peintres autrefois s'ingéniaient à donner de la densité au ciel, par des nuées orageuses, ou des angelots et autres figures allégoriques. Dans ses paysages, Cezanne unifia la toile en incorporant dans le ciel des touches de brun et d'ocre, appartenant au sol. Klee n'hésita pas à découper une bande étroite provenant du bas de l'aquarelle pour la coller au dessus du ciel. Dans l'oeuvre analysée, Klee opte pour une vue d'avion, une de ces images plongeantes auxquelles Arthus Bertrand (La terre vue du ciel) nous a accoutumé.
Cependant, inspiré par le cubisme qui montre plusieurs angles de vues simultanément, Klee montre les champs vus d'avion, et les arbres, debout, vus d'en bas. C'est une merveilleuse métaphore : nous devons être capables de considérer les faits simultanément selon des points de vue antagonistes.
Dans les jours qui viennent, j'espère poursuivre mon voyage au centre de ce petit tableau, microcosme de l'univers d'un artiste, elle-même accordée au cosmos. Pour ceux qui veulent avoir une idée de l'oeuvre et de la personne de Paul Klee, que je considère comme le plus grand peintre du XXe siècle, après Picasso (c'était aussi l'avis de ce dernier, qui fit le pélerinage à Berne pour rencontrer l'artiste gravement atteint); je conseille vivement un DVD qui vient de paraître et que vous trouverez dans les boutiques des musées d'Art moderne.(Le Sourire de l'Ange, par Paul Klee et Michaël Gurnitz).Même ceux qui connaissent l'oeuvre du peintre seront bouleversés par cette évocation précise et sensible, de l'artiste que Picasso estimait le plus grand de son siècle (lui excepté).
Appel à contributions
J'ai reçu de nombreux encouragements de la part de visiteurs, qui ont apprécié dans ce petit blog, la simplicité de la présentation et la densité du contenu, inhabituelle paraît-il. C'est précisément ce qui m'inquiète. Il devient très difficile de retrouver un blog ancien traitant par exemple de la calligraphie ou de la campagne présidentielle. C'est que la structure de blog ne se prête pas à une vision synoptique commode, un peu comme les catalogues des éditeurs de livres, de disques ou de produits diététiques.
Les deux moyens qui s'offrent à nous sont la recherche des mots-clé et la réduction de l'importance des introductions, qui ne devraient être que des accroches. On peut bien entendu multiplier les liens. C'est ce que je compte faire en dépit de la corvée que représente ce travail. Déjà le seul fait de transcrire une image, exige 17 manipulations, ce qui pour un homme aussi distrait que moi, représente des heures perdues à tout reprendre à zéro. La dernière de ces erreurs a été signalée par des internautes, qui pour une fois voulaient ajouter leurs commentaires et qui on trouvé une interdiction. Cela tombait juste sur le bloc-notes traitant de la prestation de Madame Royal, que d'aucuns ont trouvé décevante par son arrogance mal dissimulée et une suffisance de son attitude contrastant avec l'insuffisance de ses propos. Ces critiques m'ont soupçonné d'avoir suspendu intentionnellement les commentaires. Cela m'a enragé : pour une fois que les gens veulent s'exprimer, ils trouvent porte close!.
Ceux qui veulent m'aider à faire grandir ce blog qui ne demande que ça, pourront le faire de trois manières:
1. En habitant ce blog par leurs commentaires. Ils seront assurés de recevoir des réponses, commençant par "merci d'être là, vous posez des questions très pertinentes, vous avez raison". Avec cette particularité, : je le pense.
2. En me soumettant des critiques et des propositions d'amélioration.
3. Pour les pros, en me signalant des astuces, et des raccourcis. Les manuels pour les nuls, c'est trop compliqué pour moi. Mais je comprends lorsque j'ai devant moi une voix vivante.
Il est certain que s'il est un domaine ou la création est collective, c'est bien celui du blog. Ensemble tout est possible, et madame Royal comme Monsieur Sarkozy, vous enjoignent de contribuer à ce bloc consacré à l'élévation de la culture et à la recherche de la juste information.