Bouillon de culture
Saturday, 5 January 2008
Chronique
Doutes pédagogiques
Hier j'ai reparcouru la Flute Enchantée et La Tempête pour vérifier certaines notations. Comme je l'ai signalé, ces billets ne sont pas adressés au profane, car il est indispensable que l'internaute se familiarise avec le texte originel et les commentaires qui l'accompagnent. Mes notes sont intensément personnelles et établissent un lien subjectif entre l'oeuvre et ses prolongements les plus lointains, les plus secrets dans tout mon être. Elles sont loin cependant d'être purement arbitraires, car elles projettent sur le texte une lumière caractéristique qui risquerait de disparaître sous la description toute crue des musicologues. Cette approche vous permettra -une fois que vous aurez pris connaissance de l'oeuvre- de découvrir ces correspondances secrètes, ce que les peintrees chinois appelaient des veines de dragon.
Cette approche lacunaire, fragmentée se justifie encore plus s'agissant de Faust, énorme monument qui exige des tombereaux de commentaires pour en approcher la surface. Je me contenterai dès lors d'entrouvrir une ou deux portes au hasard, de passer mon nez et de humer l'ambiance qui s'en dégage. On trouvera très peu de sentiment, peu d'émotion - sauf dans la dédicace très personnelle - et beaucoup de subtilité, d'ironie et construction logique d'une cohérence confondantes. Le contraire du tumulte psychique shakespearien.
Aujourd'hui, j'ai reçu Frédéric Bonnet, qui à force de compétence, d'objectivité et d'honnêteté, est en train de se faire une sérieuse réputation, en marge des canaux commerciaux et mondains qui infiltrent le milieu de l'Art. Son dernier billet ne manquera pas de décourager ceux qui cherchent un voie royale dans le maquis de l'Art contemporain. Il risque de décourager et de décevoir les chercheurs de recettes. Le vide qui s'en dégage m'incite à reprendre pour ce blog une application de mon travail sur la Théorie de l'Information Psychologique, appliquéee au jugement artistique. Cela exige un souffle et un travail soutenus, qui ne sont accessibles qu'en masterclasses.
Le problème majeur est le suivant : l'Art vit de l'argent, celui-ci est détenu par des financiers, les galeries et les réseaux d'artistes pénètrent les réseaux et déforment le goût des collectionneurs en fonction de leur intérêt. Comment voulez-vous former un jeune financier suroccupé aux critères du goût; et près solidement en main par un establishment omniprésent et omnipotent? Surtout quand le maître est peu connu et famélique?
S'agissant de Faust, je me contenterai d'aligner quelques séquences extraites notamment de S220 de l'Entretien. Je les ai tout simplement trouvées dans le Blog.
Tuesday, 1 January 2008
Chronique
Une soirée avec Claude Médiavilla
Que peut-on offrir à quelqu'un qui a tout, peut tout, acheter tout?
- Une Calligraphie de Claude Médiavilla !
Continuer à lire "A propos de la noblesse de la calligraphie. "
Marseille Artistes Associés. 1977-2007
Marseille. Jusqu’au 30 mars.
On croyait l’instrumentalisation de l’art contemporain à des fins de propagande politique rangée aux oubliettes de l’histoire. La municipalité de Marseille vient de nous démontrer, avec une redoutable efficacité non dénuée de cynisme, qu’elle est encore efficiente.
« Marseille Artistes Associés. 1977-2007. 30 ans d'art contemporain à Marseille » se présente comme une ensemble d'expositions réparties dans plusieurs lieux qui furent emblématiques de la culture à Marseille : Vieille Charité, Musée Cantini, Musée d’Art Contemporain (MAC), Ateliers d’Artistes de la Ville…
Surtout, cette grande manifestation se pose comme un éloge à la créativité présente à Marseille, aux artistes, associations, galeries et autres acteurs qui en nourrissent la diversité culturelle.
Ainsi, la chapelle de la Vieille Charité s’orne à merveille de travaux réalisés au Centre International de Recherche sur le Verre (CIRVA) que le monde entier envie à la cité phocéenne et qui a vu passer des talents tels Ettore Sottsass, Robert Wllson, Pierre Charpin, Javier Perez, Jean-Michel Othoniel, Giuseppe Caccavale… Cela fait une belle exposition, qui rend un juste hommage à cette belle institution.
Dans les salles attenantes, le Fonds Régional d’Art Contemporain s’est contenté d’un accrochage un peu falot et convenu, mettant en scène des artistes marseillais, dont certains très bons – Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Michèle Sylvander… – ou intéressants – Jean-Claude Ruggirello, Hervé Paraponaris…
L’affaire devient plus intéressante au MAC, ou plutôt que d’exposer le banc – ou l’arrière-banc – des artistes marseillais, le musée a laisser la parole aux intervenants, aux vecteurs de la création, disposant chacun d’une salle pour s’exprimer.
L’ensemble est fort divers mais laisse ressortir de belles choses : le Bureau des Compétences et Désirs, structure de production, expose une belle installation de Michelangelo Pistoletto, l’association Triangle, qui organise des résidences d’artistes, relate son flair précoce avec le témoignage d’actions passées avec des pointures telles Jim Lambie ou Stefan Sehler, Red district, espace d’exposition indépendant, ne montre pas d’œuvres mais un papier peint qui retrace son programme depuis sa fondation et une vidéo qui laisse voir les accrochages en ses murs, et la galerie Athanor relate le travail de son fondateur avec des noms tels Daniel Dezeuze ou Pierre Buraglio.
Tout cela est fort intéressant et rendre hommage à tous n’est que mérité. L’ennui, c’est que cette manifestation est une commande directe émanant de la Mairie, les musées étant municipaux. Une Mairie qui depuis le début de la mandature de Jean-Claude Gaudin, en 1995, n’a pas manifesté une empathie formidable à l’égard de la culture, contemporaine qui plus est.
Depuis 12 ans, le budget de la culture s’est amoindri, année après année. Les Musées n’ont plus les moyens de fonctionner convenablement. Le Musée de la Mode est presque à l’abandon, n’ayant presque plus de crédits d’expositions, et le bâtiment fait peine à voir.
Même chose pour le MAC, dont l’élan salué à l’international par son programme ambitieux dès son ouverture en 1993 est totalement retombé. Ses directeurs successifs parviennent bien à sortir quelques expositions, mais au prix d’efforts considérables. Surtout, cette institution, de même que la politique culturelle de la Ville dans son ensemble, n’a plus aucune visibilité et n’interpelle plus personne. Ce alors qu’à la fin des années 1980 et au début des années 1990, Marseille était devenu l’exemple d’une cité ou le dynamisme culturel, fruit d’une volonté politique, pouvait changer l’image de la ville et lui donner un rayonnement mondial.
En outre, les associations dont on vante aujourd’hui le travail, sont subventionnées par la portion congrue… quand elles le sont !
Prendre conscience de ces vérités permet de qualifier avec justesse cette série d’expositions pour ce qu’elle est vraiment : une manifestation électoraliste.
La ficelle n’est pas grosse, elle est énorme ! Voilà que six mois avant les élections municipales, la Mairie se sent soudainement pousser des ailes et voudrait rendre hommage aux forces vives de la cité qu’elle soutient. Ces mêmes forces qui, soulignons-le, ont eu droit à un budget quasi inexistant afin de proposer une installation au MAC.
Tout cela vient en outre après une programmation déjà centrée sur Marseille (hommage au galeriste décédé Roger Pailhas, hommage à l’artiste décédé Jean-Louis Delbès…). Toutes choses respectables certes, mais qui donnent de la ville l’image d’une entité qui ne sait que se regarder le nombril et n’a pas d’yeux ailleurs. Dans ce cas-là, comment voudrait-elle qu’on la regarde.
On eut préféré voir cet hommage rendu dans un autre contexte, où un véritable intérêt culturel aurait transparu en lieu et place de ces basses et cyniques manœuvres politiciennes.
Monday, 31 December 2007
BONNES FETES DE FIN D'ANNEE
DE LA PART DE MARINA FEDIER, CLAUDE MEDIAVILLA ET BRUNO LUSSATO
Le nouvel an à Paris est digne des autres jours quand on ne vit pas dans un hôtel particulier. Les voisins du dessus qui pendant deux mois ont passé la chignole pour s'agrandir, prolongent le vacarme par l'ivrognerie et des disputes continuelles, ceux du dessous dont les gosses ne connaissent pas l'urbanité des heures de la nuit sont partis en vacances avec leurs parents à Saint Moritz,laissant derrière eux un affreux cabot qui n'arrète pas d'aboyer. On ne peut rien faire car la police ne peut intervenir. La procédure consiste à remplir une plainte, après quoi les juges statueront : ou les dommages affectent les humains et la plainte sera classée, même s'il s'ensuit des dépressions profondes, où on peut prouver que les aboiements sont dus à une maltraitance ou un inconfort des pauvres toutous, et les différentes associations de protection des animaux sauront intervenir pour faire cesser le trouble; toute tentative d'appel à la compassion pour les malades et les faibles, se soldent par des ricanements chez le jeune couple d'avocats qui occupe le dessous, et par de nouveaux hurlements chez les ivrognes. Ceux-là n'en sont pas à leur coup d'essai. En s'endormant cigarette au bec, le patron des lieux a mis le feu à tout l'immeuble qui est resté sinistré pendant deux ans.
En fait on décèle une source unique à ces dysfonctions : l'absence totale de civilité, de politesse, d'urbanité, de savoir-vivre des jeunes et des moins jeunes, bobos, gauchistes, cyniques, abrutis de tout poil. Une conbinaison entre Matrix et Médusa. Protéger les vieillards et prendre soin des attentes d'autrui sont d'autant plus dans les discours qu'ils désertent les pratiques. Un recours : fuir si on peut !
Chronique
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Sunday, 30 December 2007
Le Tapuscrit Grimm
A propos de la Justice et de la bureaucratie françaises,
vues par un allemand du XVIIIe siècle
Pour terminer l'année avec la finesse et la bonhomie qui caractérisent le compilateur de ces citations, florilège plus français que français et plus actuel que jamais. Un concentré de FORCE DE LA TERRE humaniste... comme Arnaud Gobet lui-même.
Quelque pressants que soient nos autres maux, le désordre et les abus ne paraissent nulle part plus grands que dans la partie de la legislation et de l'administration de la justice.
Pour que les lois soient connues, respectées, suivies, il faut qu'elles soient claires précises et en petit nombre. ... Peut-être faudrait-il que les affaires des particuliers ne soient point regardées comme objet de législation, et que leurs contestations soient jugées suivant le bon sens et la droite raison par une assemblée d'hommes vertueux et intègres; car il n'y a pas de cas, quelque compliqué qu'ils soit, qu'un homme de bien et de bon sens ne décide et ne démèle avec plus d'équité que le plus habile jurisconsulte.
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