Billets par Bruno Lussato
Sunday, 24 May 2009
CHRONIQUE
Sexe et musique
Vous l'avez sans doute deviné. Ce billet, s'il vous parvient aborde les interrogations que soulève PINBALL l'ouvrage de Jerzy Kosinski. Il convient pour décoder ce livre fleuve et pourtant concis, de se reporter au climat des Années soixante, vues par un américain. Comme je crois vous l'avoir dit dans un précédent billet, j'ai providentiellement trouvé au marché de Deauville un livre de photos répondant exactement à ce dont j'avais besoin et que j'ai emporté pour dix euros. En voici les coordonnées : The Hulton Getty Picture Collecion. 1960s. Nick Yapp. Könemann, Köln 1998.
Voici donc une liste non limitative de mes doutes
1. Comment est-il possible que le sexe le plus effréné, le plus perverti et le plus dévorant aille de pair avec la composition d'une grande oeuvre?
Et à un moindre niveau d'un interprète de rang mondial. J'ai connu Pierre Boulez et Henri Dutilleux et la seule passion dévorante que je décelai en eux, était la composition musicale, la responsabilité qu'ils savaient endosser pour les générations qui suivraient. Certes, des zones d'ombres existent forcément pour ces génies mais elles restent dans les limites de la vie privée qui n'admet, pour eux comme pour vous aucune intrusion. Parmi les interprètes, je connais la vie rangée de Backhaus pour qui sa femme et son tabouret de piano, le suivent constamment. Ou encore de l'union orageuse entre Horowitz et sa femme, la fille de Toscanini. J'ai connu aussi Kirsten Flagstad et l'amour immense et dévoué qu'elle portait à son mari au point de risquer sa vie pour lui. Matha Mödl, elle, la plus grande Kundry de l'Après-guerre, ne rêvait qu'à une seule chose : gagner assez d'argent pour s'acheter une jolie maison tranquille pour elle et sa famille, tout ce qu'il y a de petit bourgeois. Je pourrais continuer longtemps cette litanie. Il est certain que Wilhelm Kempff, ou Karl Böhm connus pour leur avarice, et très intégrés dans le milieu musical allemand, n'avaient rien d'une star. C'était tout simplement des "meister" des maîtres respectés pour leur intégrité morale et artistique.
En revanche je réserve mon opinion pour des artistes à la mode, où adulés par les média Comme des météores fulgurants les Van Cliburn, les Byron Janis, autres gloires éphémères, envahirent le firmament des stars. D'autres, plus intelligents et dotés d'un grand talent durèrent longtemps et leur célébrité médiatique s'accrut avec l'écoulement du temps. Je songe à Léonard Bernstein, à Pavarotti, autrefois la Callas, vivant antithèse de la Tebaldi, dont la vie familiale était irréprochable. Il est tout à fait possible que la sexualité joue un rôle important chez ces divas.
Là où en revanche Kosinski tombe juste et frappe fort, c'est dans les milieu du pop, du rock ou de la musique électronique qu'il faut chercher le sexe roi. L'erreur provient tout simplement d'une confusion des genres. La thèse de Kosinski est de comparer la sophistication et la maîtrise du synthétiseur, l'évolution des combinaisons sonores inédites permises et quelquefois concoctées par la cuisine disco, avec celle d'un Stockhausen ou d'un Strawinsky convoqués en renfort et en référence.
CHRONIQUE
Heures heureuses
Je viens de pondre une analyse détaillée du livre de Kosinski dont j'ai terminé la lecture voici plus d'une heure. Tout à soudain disparu sans explication, sans même une mention "expiré". Est-ce moi qui ne maîtrise pas l'APPLE, dont j'ai dû apprendre tout seul le maniement, ou mon blog qui est malade? Je ne sais. Avant de tenter une nouvelle analyse, que j'enregistrerai dans un billet séparé, je voudrais vous faire part d'une journée heureuse passée à Deauville.
Le studio
Aujourd'hui le temps était maussade et il a plu un peu, alors qu'hier le soleil resplendissait comme si on était à Marrakech. Ma soeur a déniché une employée de maison cubaine qui est un rêve. Tout est en ordre, la cuisine est excellente, Myriam (c'est elle) qui jadis a servi ma mère, est toujours souriante, heureuse d'être dans cet endroit privilégié, de jouir d'un beau studio avec un petit jardin et devant la piscine.
Les aides ménagères
Je pense avec horreur à l'employée de maison que j'ai à Paris, qui en dépit de qualités certaines de débrouillardise, d'initiative et de dévouement envers moi, (elle sait préparer des daurades au four qui sont un délice) est autoritaire et hurle avec une voix de tête. De surcroît elle casse tout, depuis des casseroles qui ont victorieusement passé avant elle des décennies, jusqu'à un précieux vase de Gourgan du XIème siècle et encore avant hier mon beau bureau Regency. Evidemment ce n'est jamais elle et nous avons baptisé "le fantôme" l'être mystérieux qui casse tout (y compris une poterie persane du XIe siècle, trouvé mystérieusement recollé pour dissimuler l'accident). Par ailleurs elle semble ne pas savoir ce qu'est une date de préemption et bien souvent elle me livre des produits avariés.
Hélas, Myriam n'est disponible que passagèrement. De même, nous avons trouvé un remplaçant à Jean Marie, l'escroc qui m'a délesté de plusieurs dizaines de milliers d'euros. C'est un Sénégalais de 44 ans, plein de charme et de gentillesse. Malheureusement c'est un danseur de profession et la récession l'a réduit à accepter le poste modeste et sans avenir que je lui offre. Je n'aime pas cette situation, car un jour il trouvera un job plus passionnant, mais en attendant il peut nous dépanner.
Le marché de Deauville
Ce matin j'ai été au marché et j'ai pris des photos pour le blog. Le marché de Deauville est affreusement cher mais merveilleux. On y trouve deux excellents poissonniers dont un nous livre les bêtes de la mer encore vivants qu'il a péché la veille au soir. L'odeur de la mer et de ses merveilles sont parmi les plus revigorantes que je connaisse.
Mais il y a bien autre chose dans cette caverne d'Ali - Baba et par exemple des stands d'une extraordinaire richesse de thés verts de Chine bien supérieure à celle de Paris.
Et on a la surprise de trouver deux bons bouquinistes dont un spécialisés dans de belles reliures et des livres anciens de troisième ordre. Ces objets qu'on trouvait autrefois sur les quais parisiens avant que la camelote pour touristes ne les détrône. J'ai trouvé un livre que mon père avait dans sa bibliothèque de Tunis, et que je lus dans mon enfance : l'histoire de Tristan et Yseult, remaniée par Joseph Bédier avec des illustrations délicieusement passéistes et léchées. Je l'ai acheté aussitôt : un exemplaire sur japon merveilleusement conservé et bien relié dans son demi maroquin.
L'après midi, après une sieste, visite dans les boutiques de mode ou nous admirâmes faute de pouvoir les acheter, des robes, des vestes, des ensembles d'un raffinement extrême signés Apostrophes, Ralph Lauren ou Chloe. Un bain de raffinement visuel. Et aussi -plus accessibles - nos visites aux magasins délicieux d'alimentation pour les vacanciers huppés qui saisissent l'occasion de s'évader quelques jours de la pollution parisienne. Je me suis offert le luxe d'acheter des aliments de très haute qualité : un spécialiste des légumes rares : petites carottes, petites asperges, petits oignons, pommes de terre roses. Et les fromagers dont le choix en fromages de brebis, les meilleurs, est bien supérieur à celui des grands parisiens : Fauchon ou Vignon. Notre boucher est au dessus de tout éloge. Les viandes sont éclairées d'une lumière rose pour les rendre plus appétissants, mais à la lumière naturelle, ils le sont tout autant. J'ai acheté chez lui du jambon de Bretagne coupé en tranches fines comme du papier parchemin et d'une saveur d'une subtilité surprenante.
Le soir, je lis Kosinski, et ce qui est infiniment moins gratifiant, mon billet. J'espère que ce que rédige en ce moment vous parviendra. Un mot encore : où est le bonheur? Où les heures heureuses? Tout simplement dans la sagesse des lettrés chinois : "je suis vieux... mon bonheur ? Entendre une fillette qui s 'éloigne en chantant..."
LE BONHEUR
Je suis vieux. Rien ne m'intéresse plus. D'ailleurs, je ne suis pas très intelligent, et mes idées ne sont pas allées plus loin que mes pas.Je ne connais que ma forêt, où je reviens. ¤¤¤¤¤
Les doigts bleus de la lune caressent mon luth. Le vent , qui disperse les nuages, cherche à dénouer ma ceinture. ¤¤¤¤¤¤¤
Vous me demandez quel est le suprême bonheur, ici-bas?C'est d'écouter la chanson d'une fillette qui séloigne après vous avoir demandé son chemin.
Wang Wei. VIIIème siècle.
Wang-Wei a depuis ma jeunesse été une figure mythique à qui j'attribuais Le Voyage d'Hiver, Histoire d'un fleuve, et Chansons de la Vallée. Cette poésie est assez proche de mon état d'esprit actuel . Ne suis-je pas un moineau déplumé? Pour le poète, une heure est un jour, les instants se suivent comme autant de micro infinis, une poussière de diamants brillant au soleil, des éclats de poésie pure sans nostalgie, sans regret.s Notrevieux poète doit être amnésique comme jel'ai été pendant un longue année. Dans ces moments-là, on goûte une sorte de pax tranquille, une surdité des sentiments, un retranchement de la barbarie du monde.
Voix amicales
Elles me font vivre. Bien entendu ma soeur et la tribu Auchan, les coups de téléphones chaleureux d'Arnaud Mulliez en premier lieu, de Sandrine, de Henri Mathias, de Sacha, et de quelques autres, dont Socrate, toujours présent au près de moi, voix lointaines et aimées.
Mon fils est invité ce soir par Victor Pugachev qu'il adore. La Côte d'Azur, un concours de formule un, le bonheur pour lui. Je ne suis pas autorisé d'en dire plus.
Seule ombre au tableau, l'attitude incompréhensible et cruelle du jeune homme que je ne veux point nommer, et qui en dépit de ces heures enchantées, projette une ombre toujours présente. Il et 4h10 et je vous dis bonne nuit.
Saturday, 23 May 2009
Je continue sur cette page séparée, pour cause de problèmes techniques, les commentaires sur "PINBALL" de Jerzy Kosinsky à propos de l'amour que le fils peut porter à un père envers et contre tout. Sans aller aussi loin, j'avoue que je suis aussi étranger à mon fils, financier de haute volée et sympathique à tout son entourage, moi, l'incapable de me gérer, poursuivant des utopies, féru de musique classique, cultivant l'isolement et l'anonymat, que Gerhard Osten l'est à Jimmy, son fils. Par ailleurs de très sérieuses divergences nous séparent mon fils et moi, divergences dont la cause perdure par sa faute et qui ont empoisonné mes sentiments pour lui. Mais je dois reconnaître que j'ai découvert récemment l'amour profond et protecteur qu'il me porte. Et j'ai été injuste envers lui. Après tout si je jouis d'un confortable studio d'amis avec un jardin et une piscine dans la résidence la plus luxueuse de Deauville, c'est grâce à lui qui l'a acheté pour améliorer mon confort de vie. Et il me paya aussi le musée du Stylo et de l'Ecriture, dans le meilleur XVI ème arrondissement ainsi que tous les frais occasionnés par ma maison de Divonne, un gouffre qu'il comblait au fur et à mesure, sans d'ailleurs s'y intéresser. Je pensais à tout cela au soir de ma vie, à la lumière des derniers feux du couchant, et j'en tire un réconfort qui compense la défection de l'autre jeune homme, celui dont je ne veux dévoiler l'identité, et qui après tant de promesses et de paroles touchantes me traite comme si je n'avais jamais existé. L'autre sujet majeur du livre, porte sur l'opposition entre émotion et raisonnement, entre instruments synthétiques visant l'effet commercial et retour à l'artisanat naturel : voix humaine, piano, violon ou clavecin, respect du texte et empathie avec le compositeur... (A suivre).
CHRONIQUE
Premiers balbutiements sur Apple Me voici à Deauville depuis hier. Le temps est radieux et je me remets, après la folie des grands restaurants à des mets plus simples, qui sont les bienvenus. Hier soir : jambon de Paris tranché très fin par le meilleur boucher de la ville balnéaire, des pommes de terre provenant d'un spécialiste de luxe, ruineux, en attendant d'aller aujourd'hui au marché. Des pommes de terre bien chaude que l'on trempe dans un peu de sel (sel de potassium dans mon cas) quoi de meilleur avec un oeuf à la coque bien frais et quelques petits poissons pêchés cette nuit et assaisonnés d'huile d'olive vierge pressée à froid? Non, mon horizon ne s'est pas limité à ces considérations gatronomiquement diététiques ! Ma nuit et une bonne partie de la journée d'hier m'ont permis de lire attentivement "pinball" de mon écrivain préféré : Jerzy Kozinski. Cet ouvrage, dont la première partie est ardue et la seconde concise et d'un simplicité kosinskienne, me fascine d'autant plus, qu'il traite de l'opposition entre le pop et la musique classique, la rigueur d'un certain Gerhard Osten qui considère Chopin comme un amateur et celle de son fils qui, en cachette et dans un incognito total pond des hits signé Goddard, qui sont les premiers du classement et le plus grand succès commercial. Le père Osten, croit que son fils est un professeur de littérature, et il est bien loin de se douter que caché dans un retraite de San Diego, il élabore éléctroniquement ses succès. Un des thèmes du livre, qui me touche personnellement, traite de l'amour infini que Jimmy Osten porte à son père Gerhard et dont celui-ci est bien loin de mesurer l'étendue. Gerhard est très fier de la maison "Etudes" qu'il dirige et qui est dévoué à la cause des jeunes compositeurs classiques. Ce qu'il ignore en revanche est que la firme qui le subventionne appartient à Goddard non fictif de son fils. Ce dernier, par pudeur lui laisse croire que cette subvention est due à son talent, qui d'ailleurs est réel. Mais la musique classique contemporaine ne se vend guère alors que le pop rapporte des tombereaux d'argent qui financent à l'insu du vieux sa firme ! Une des causes secondaires de l'admiration que Jimmy Osten porte à son père, est la fidélité que ce dernier porte au souvenir de sa chère épouse, une femme exceptionnelle, et sa rigueur morale et intellectuelle. Qu'on imagine son embarras et son chagrin, lorsque son modèle d'austère grandeur tombe amoureux d'un polonaise mi/russe, pulpeuse créature qui devine le sac d'agent à pomper. Elle lui fait croire qu'il est un excellent amant, au contraire de Goethe qui ne se remit pas du rejet, lorsqu'il avait 75 ans d"une jeune fille de 17 ans ! Il se tourna alors vers le second Faust, son chef-d'oeuvre. Avec la nouvelle pépée, rien de tel, et elle prend le vieillard par le sexe. Ce dernier l'épouse et explique à son fils qu'il a enfin trouvé le grand amour. Plus tard sa nouvelle femme le ruine en folles dépenses, et Gerhard Osten signifie à son fils , dont il ignore la seconde vie, qu'il ne pourra plus l'entretenir et qu'il laissera tous ses biens à la russo-polonaise. Un instant, Jimmy envisage de lui couper les vivres. Le voyant acculé à la banqueroute, la femme fuira celui qui n'est qu'un sac de ruine physique, ainsi son père lui reviendra plus sage et plus aimant. Puis il renonce à son projet de peur que Gerhard se suicide ou succombe à une crise cardiaque en apprenant la vérité. Il laisse faire. Dans mon entourage proche je connais ainsi un jeune homme d'une force et d'une intelligence exceptionnelle. Cet homme glacial, soutient les affaires de son père et les mène vers le succès, son père qu'il adore au delà de toute expression. J'ai vu son regard d'adoration lorsqu'il était en sa présence. Il rayonnait de bonheur, et il existait entre père et fils une complicité touchante, un engagement à toute épreuve. Et voilà que soudain le père succombe au charme d'une pulpeuse créature qui se fait mettre enceinte pour s'offrir le mariage de rêve. Elle, modeste secrétaire d'une obscure agence de voyage, la voici promue au rang de dame de la haute aristocratie des affaires ! Le jeune homme ne se plaignit pas, il ne montra en rien ses sentiments, mais mon coeur saigna pour lui, car bien qu'il ne m'aimât guère, je lui étais dévoué.
Friday, 22 May 2009
CHRONIQUE
Structure et émotion
Ce billet traîte d'un débat qui nous a opposé Tatiana et Macha d'un côté, votre serviteur de l'autre. L'enjeu est banal : est-ce que ce qui faitla qualité d'une oeuvre est l'aura qui l'entoure et l'émotion qui en émane et qui nous saisit quel que soit notre niveau de connaissance, ou au contraire est-ce un édifice rigoureusement construit et logiquement organisé à partir d'axiomes de base, de règles de dérivation, et autres diableries mathématiques?
Thursday, 21 May 2009
CHRONIQUE
Le docteur Mabuse
Bien sûr, c'est une plaisanterie, je n'ai aucune envie de vous entretenir du Dr Jekyll et de Mr Hyde, des monstres de Karpates, des golems, des vampires ni de Frankenstein. La référence au Dr. Mabuse est une simple parabole.
Vous savez qu'on interna ce diabolique docteur afin de le mettre hors d'état de nuire. Il fut privé de tout contact. Il obtint cependant un épais journal de bord, lui aussi emprisonné sans aucun humain pour le lire, existence inconnue de tous, non avenue. Le bon Mabuse écrivait tous les jours la liste des crimes, des pirateries, des règlements de compte sanglants, des accidents mortels qui n'éxistaient que dans son imagination, puisqu'il était coupé du monde extérieur. Or tout ce qu'il écrivait survenait quelques heures après hors des murs de la prison, dans le monde courant et familier, et on en retrouvait l'intitulé dans la manchette des journaux. Cette interpénétration du réel et de l'irréel, est typique de l'Entretien, d'où la référence provocatrice du titre du présent billet.
Ce qui survint avec le jeune homme dont je tus toujours le nom et l'existence, faisant partie des grandes familles que je ne puis citer, reste comme une plaie brûlante dans les tréfonds de mon être. Il le savait fort bien, il connaissaît aussi combien j'avais besoin de son appui en cette nuit tombante, et il choisit ce moment pour - lui qui m'avait promis d'être près de moi quoi qu'il lui en coûte, - pour ne plus donner signe de vie en dépit de mes SMS désespérés. Mais reformulée par Macha cette petite tragédie, fait partie de L'Entretien, et plus précisément de la scène entre le Seigneur et l'Autre. Effectivement, comme le docteur Mabuse, je file un texte imaginaire, issu de ma fantaisie, et qui s'incarne par la suite dans la réalité de telle sorte, qu'on ne sait pas si c'est le texte qui anticipe la réalité, ou la réalité qui se conforme au texte !
On retrouve ainsi les théories de Rupert Sheldrake, et notamment son concept de champ morphogénétique. Il suffit pour lui qu'une forme soit suffisamment nouvelle, perturbante et signifiante, pour qu'en même temps, un peu partout dans le monde, des formes analogues apparaissent. Il donne comme exemple le cas de la surfusion et de la cristallisation des molécules organiques. Lorsqu'un nouveau composant a été synthétisé, molécule curative ou parfum, il ne peut être purifié que s'il est cristallisé. Partout dans le monde, des laboratoires ultra-spécialisés et concurrents, essaient les premiers d'aboutir à la cristallisation des nouvelles molécules qui se présentent comme des masses amorphes et impures. Et voici que par chance un de ces laboratoire réussit à faire cristalliser la molécule. Aussitôt, partout dans le monde les molécules cristallisent! On a émis toutes les hypothèses, y compris celle d'un germe cristallin qui aurait franchi les portes closes du labo d'origine, pour être transporté par un vent mauvais dans tous les laboratoires du monde. Il est inutile de vous dire que dans cette éventulalité on a scellé toutes les zones de dissémination possibles. Sans succès.
Ainsi s'expliquerait l'effet Mabuse. Lorsqu'un texte particulièrement puissant, original et d'une forme nouvelle, est créé , on peut le considérer comme un langage cristallisé. Il agit dans l'environnement à condition que celui-ci soit prêt à l'accueillir. Mais avec le temps la diffusion s'accroît et les différents auteurs s'accusent mutuellement de plagiat. Ce ne sont là, bien entendu, que des pistes de réflexion, y aurait-il quelque paramètre caché qui rendrait compte de ces étranges contaminations?
Sheldrake a donné des protocoles d'expérimentation très simples qui permettent de prouver ces phénomènes. Mais ses nombreux détracteurs se sont contentés de cracher des insultes et des remarques condescendantes, sans qu'aucun d'eux ne semble avoir essayé les protocoles. C'est une attitude fréquente on le sait, chez les pontifes et les mandarins. Moi-même du haut de ma chaire d'état, j'ai dû réagir de la même façon, en toute bonne foi.
Départ pour Deauville
Je ne supporte plus la pollution de la Région Parisienne. Des ennuis de toute sortes que vous imaginez (Dont le vol de 40.000 euros par un employé de maison-chauffeur devenu mythomane au contact de Jacques Martin) et bien entendu la consultation avec le Professeur Pol relative à mes chances de survie, ont constamment différé ce départ.
Aujourd'hui j'ai été avec Marina me promener au jardin de Bagatelle. L'entrée était gratuite car il n'y avait pas d'expositions en cours. Et pourtant nous avons cu les pivoines les plus magnifiques qu'on puisse imaginer, et même dépassant l'imagination, en union et en contraste de couleurs. Plus loin une exposition d'Iris nous jouait un concert en mode mineur, où les mauves puissants alternaient avec les violets pâles quelquefois ponctués de touches en mode majeur :jaunes ou orangé.
En dépit de ce festival pour les yeux, nous nous trainions lamentablement, plus crevés que jamais. C'est, nous le savons, dû à la chape de plomb qui vient de s'abattre avec la chaleur réverbérante, aggravée par la pollution, sur le bassin de l'Ile de France. Pour récupérer, rien ne vaut l'air vivifiant de la Manche. J'amènerai avec moi mon Apple dans l'espoir que je saurais le faire marcher, et le gros traité de calligraphie de Mediavilla. Au retour je voudrais attaquer le secont volumes de mes morceaux choisis.
INITIATION A LA MUSIQUE
Je suis profondément ecoeuré. J'ai pris une heure trente sur mon sommeil pour affiner et simplifier mes recommandations, et d'un coup voici que ma page web expire, annulant tous les passages sauvegardés. Je m'en vais me coucher car je devrais partir tôt pour Deauville demain - sauf catastrophe - mais peut-être au milieu de la nuit j'écrirai sur Word, mes conseils sur le Package culturel.
Bonne Nuit !
Bruno Lussato.
Continuer à lire "Le journal du 21 mai 2009"
|
Commentaires