Je continue sur cette page séparée, pour cause de problèmes techniques, les commentaires sur "PINBALL" de Jerzy Kosinsky à propos de l'amour que le fils peut porter à un père envers et contre tout. Sans aller aussi loin, j'avoue que je suis aussi étranger à mon fils, financier de haute volée et sympathique à tout son entourage, moi, l'incapable de me gérer, poursuivant des utopies, féru de musique classique, cultivant l'isolement et l'anonymat, que Gerhard Osten l'est à Jimmy, son fils. Par ailleurs de très sérieuses divergences nous séparent mon fils et moi, divergences dont la cause perdure par sa faute et qui ont empoisonné mes sentiments pour lui. Mais je dois reconnaître que j'ai découvert récemment l'amour profond et protecteur qu'il me porte. Et j'ai été injuste envers lui. Après tout si je jouis d'un confortable studio d'amis avec un jardin et une piscine dans la résidence la plus luxueuse de Deauville, c'est grâce à lui qui l'a acheté pour améliorer mon confort de vie. Et il me paya aussi le musée du Stylo et de l'Ecriture, dans le meilleur XVI ème arrondissement ainsi que tous les frais occasionnés par ma maison de Divonne, un gouffre qu'il comblait au fur et à mesure, sans d'ailleurs s'y intéresser. Je pensais à tout cela au soir de ma vie, à la lumière des derniers feux du couchant, et j'en tire un réconfort qui compense la défection de l'autre jeune homme, celui dont je ne veux dévoiler l'identité, et qui après tant de promesses et de paroles touchantes me traite comme si je n'avais jamais existé. L'autre sujet majeur du livre, porte sur l'opposition entre émotion et raisonnement, entre instruments synthétiques visant l'effet commercial et retour à l'artisanat naturel : voix humaine, piano, violon ou clavecin, respect du texte et empathie avec le compositeur... (A suivre).