Friday, 29 February 2008
Chronique
Pataugeant dans le marais pour l'ami Olaf
Pour soulager le mal de tête de mon ami, je lui avais imprudemment promis pour hier une liste et une bibliographe en anglais des auteurs cités ci-dessous... et en anglais. Hélas, je me suis heurté à la difficulté de trouver des références précises, et souvent en anglais, puis un traducteur. Au moins j'ai pu avec Bruno France Lanord en tirer une compilation compréhensible et simple. Il me reste à trouver une bonne volonté qui m'aide à transcrire tout ceci en anglais, le mien étant plus qu'incertain.
Pièges de la presse
J'ai autorisé quelques journalistes à filmer ma remise à L'Elysée par Le Président de la Republique, à condition 1. que je serais présenté comme un artisan de l'ombre, sans qualités particulières, le moineau déplumé dont j'ai parlé à plusieurs reprises dans ce blog. Le but était de faire valoir le travail effectué par le Président et son équipe, pour équilibrer le sport et montrer qu'il avait pris conscience de la nécessité à son niveau d'honorer les gloires mondiales. Ce qui compte est le travail effectué de façon brillante par le Président qui a su de manière discrète et nette, se rallier l'adhésion enthousiastes d'artistes comme Bill Viola, le plusgrand vidéaste du monde, Gerhard Richter le plus grand peintre du monde, le Maître Henri Dutilleux, le plus grand compositeur du monde, et j'en passe. Je n'ai moi-même été qu'un catalyseur et un simple intermédiaire.
A ma grande indignation je découvre les trois pages de France-Soir,. Elles me consacrent trois pages d'hagiographie et relèguent d'éminentes personnalités comme le héros Mimoun (Grand Officier) ou la grande anthropologue professeur au Collège de France, à l'état de timbre poste. Je crus mourir de honte, car le soupçon est facile : "le modeste professeur" a demandé à France Soir d'assurer sa notoriété. Cet article sirupeux et décalé, plastiquement inacceptable, pouvait faire croire que le journal avait cru me faire plaisir en échange de je ne sais quelle faveur. Or, comme le savent mes internautes, j'ai toujours réclamé la mise en écart de ma personne au profit d'une cause ou d'un but qui me dépassent. Mon invisibilité et mon évitement de toute allusion médiatique publique à ma personne étaient mon honneur. Qu'on juge de mon bouleversement.
J'ai en ai conçu une telle peur de la presse, que j'ai demandé à tout journaliste de s'abstenir à l'avenir de toute allusion à ma personne. Je n'existe tout simplement pas. J'ai également interdit à plusieurs d'entre eux d'écrire quoi que ce soit qui fasse allusion à mon existence. Un "moineau déplumé" ne mérite aucune mention.
J'espère que ce regrettable incident sera vite oublié et ceux qui me connaîssent imaginent mes réactions horrifiées.
En attendant, bien que nul ne lise cette feuille - sauf mes adversaires que m'a fabriqué cette feuille autrefois glorieuse - le mal est fait. J'existe enfin pour eux médiatiquement !
Le point du travail effectué pour Olaf.
*****
On a avancé. On a simplifié avec BFL toutes les étapes nécessaires pour comprendre Ondes, Noeuds, et Réseaux. Je crois qu'une lisibilité convenable a été atteinte.
Ceux qui se plaindraient encore, qu'ils méditent cette citation de Niels Bohr :
Quiconque ne serait pas choqué par la physique quantique, ne la comprend pas
In Oxford University, 1991
Par ailleurs j'ai cherché les références bibliographiques. Il est très difficile de les dénicher et tantôt elles sont en anglais, tantôt en français. J'en ai posté dans le blog, en vrac, comme elles se présentaient. Encore faut-il harmoniser tout cela, ce qui me donne à y penser la migraine. J'ai tout éliminé d'inessentiel tel que les lieux et les morts, en conservant une mention sur l'importance des auteurs.
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Monday, 25 February 2008
Chronique
Noeuds, réseaux, pôles et ondes
Un nouvel essai de clarification
NOUVELLE REDACTION
Mes contacts avec BFL et d'autres personnes qui ont du mal à assimiler ces notions proviennent en grande partie de ce qu'il ne connaissent pas les caractéristiques si invraisemblables de l'univers quantique, ou sont incrédules lorsque je les tiens pour acquis. C'est pourquoi Olaf, mon élève anglais, bien que fort intelligent, a saturé et m'a demandé trois pages de condensé avec les références scientifiques.
En voici une première ébauche avec quelques mots d'explication sur la genèse du cheminement qui a mené à Virus.
Bibliographie succincte et raisonnée
I Karl Popper.
Le plus grand épistémologue du XXème siècle.
Il soutient l'idée de trois mondes radicalement différents :
Le premier monde, celui des physiciens, de la matière et l'énergie, celui du cerveau, des neurones, et de tout ce qui constitue l'univers matériel de la science.
Le second monde. C'est celui des états mentaux, de l'esprit, du conscient. Contrairement aux réductionnistes pour qui le cerveau secrète la pensée comme le foie secrète la bile, l'esprit, le conscient n'étant qu'un aspect du système physiologique, Popper établit une distance infranchissable entre les deux mondes. Pour lui le second monde est immatériel, dépourvu d'énergie et de temps. La pensée génère les notions de présent et de qualia (Chaque élément du conscient est irréductible aux autres et a ses qualités propres). Les notions de couleur, de texture, de son, n'existent pa s dans le monde matériel, monotone et quantitatif, uniquement constitué par des structures complexes à partir d'élément simples.
Le troisième monde. C'est celui des objets PHI du premier monde matériel sur lesquels se creuse l'empreinte de l'esprit du deuxième monde PSI (Bibliothèques, tableaux, sculptures etc) Comment se fait le passage? Quel est l'élément commun? Il est à la fois immatériel (messages informationnels) et matériel (support de l'information). C'est tout simplement l'INFORMATION qui participe des deux premiers mondes.
Biblio : Wikipédia à Popper.
i i Jean Piaget
Un des plus grands psychologues du XXe siècle. Dans son introduction au très académique Traité de Psychologie expérimentale en XXII volumes, il se permet de contredire toutes les thèses réductionnistes en admettant que l'esprit et le corps sont des systèmes irréductibles et que l'esprit est immatériel. Il pose en effet la question cruciale : comment deux mondes disjoints : corps et esprit peuvent-ils communiquer entre eux? Il discute en détail la thèse paralléliste (lorsque deux systèmes de nature différente sont isomorphes, si une partie de l'un subit des modifications, l'autre réagit de même par la seule vertu de la similitude structurelle. Ainsi le modèle astrologique est-il mystérieusement couplé à celui des comportements et des caractères. Ceci parait gratuit, et laisse supposer l'existence "d'ondes de formes", hypothèse de Rupert Sheldrake, très contestée par les réductionnistes. Il est conforté par le grand psychologue KURT LEWIN qui crée la Psychologie des Champs, par la quelle il se rapproche de ma Théorie de l'Information Psychologique - TIP qui a servi de point de départ à toutes ces réflexions.
Le PSI se présenterait comme autant de formes antagonistes et immatérielles qui se disputeraient l'espace d'un champ sémantique limité. Lewin étudie la structure de ce champ selon les états de concurrence ou de coopération de ces formes à l'intérieur de ce champ. L'autre possibilité est l'interractionnisme. Entre le monde matériel PHI et le monde de l'esprit immatériel, PSI, on pourrait imaginer un troisième agent, un monde à la fois matériel comme PHI et psychologique, conscient et immatériel.
i i i Rupert Sheldrake
Rupert Sheldrake a conçu des séries d'expériences simples, telles que la diffusion immédiate de la cristallisation dans tous les laboratoires du monde, dès qu'un seul labo l'a effectuée. Tout se passe comme si la nouvelle forme se propageait instantanément dans le monde par des moyens inconnus.Sheldrake est un esprit tellement contesté pa rles réductionnistes, que certains critiques ont été jusqu'à demander qu'on brûle tous ses ouvrages, sans les lire !
i i i i iels Niels Bohr
L'un des plus puissants génies du XXème siècle. En observant les objets cosmogoniques dans sa lunette et en les comparant à la représentation que l'astronome s'en fait ,il aboutit au fait qu''on ne trouve que des connexions vagues et non une idéntité. Non seulement les deux univers : monde matériel et monde accessible au conscient ne sont pas isomorphes, mais pire, ils sont irreductibles. Par exemple la notion de présent est étrangère à la science qui ne connait qu'un pôle passé-futur, la ligne d'univers, un univers de structures monotones et formelles, alors que notre conscient génère la notion de présent parcourant la ligne d'univers et dont chaque élément est varié, coloré, hétérogène (les qualia).
v Sir Charles Estes
Le plus grand biologiste du cerveau . Au cours d'expériences non reproductibles (l'exploration in vivo d'un cerveau étant interdite) il découvrit que l'esprit peut influencer immédiatement à distance les émissions d'hormones (exocytose) sans passer par un stade de réactions neuronales. Ainsi le processus par lequel je leve la main et je tire, peut ne pas dépendre de facteurs PHI ni de réactions neuronales, mais du seul ordre volontaire de l'esprit conscient, qui ordonne au corps de lever le bras, et qui agit sans relation avec les neurones.
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Chronique
Noeuds, réseaux, pôles et ondes
Un nouvel essai de clarification
Mes contacts avec BFL et d'autres personnes qui ont du mal à assimiler ces notions proviennent en grande partie de ce qu'il ne connaissent pas les caractéristiques si invraisemblables de l'univers quantique, ou sont incrédules lorsque je les tiens pour acquis. C'est pourquoi Olaf, mon élève anglais bien que fort intelligent a saturé et m'a demandé trois pages de condensé avec les références scientifiques.
En voici une première ébauche avec quelques mots d'explication sur la genèse du cheminement qui a mené à Virus.
Bibliographie succincte et raisonnée
Karl Popper. Le plus grand épistémologue du XXème siècle.
Il soutient l'idée de trois mondes radicalement différents :
Le premier monde, celui des physiciens, de la matière et l'énergie, celui du cerveau, des neurones, et de tout ce qui constitue l'univers matériel de la science.
Le second monde. C'est celui des états mentaux, de l'esprit, du conscient. Contrairement aux réductionnistes pour qui le cerveau secrète la pensée comme le foie secrète la bile, l'esprit, le conscient n'étant qu'un aspect du système physiologique, Popper établit une distance infranchissable entre les deux mondes. Pour lui le second monde est immatériel, dépourvu d'énergie et de temps. La pensée génère les notions de présent et de qualia (Chaque élément du conscient est irréductible aux autres et a ses qualités propres). Les notions de couleur, de texture, de son, n'existent pa s dans le monde matériel, monotone et quantitatif, uniquement constitué par des structures complexes à partir d'élément simples.
Le troisième monde. C'est celui des objets matériels sur lesquels se creuse l'empreinte de l'esprit. (Bibliothèques, tableaux, sculptures etc) . L'élément commun entre les deux mondes est à la fois immatériel (messages informationnels) et matériel (support de l'information).
Biblio : Wikipédia à Popper.
Piaget, Jean.
Une des plus grands psychologues du XXe siècle. Dans son introduction au très académique ; Traité de Psychologie expérimentale en XXII volumes, il se permet de contredire toute ses thèses réductionnistes en admettant que l'esprit et le corps sont des systèmes irréductible et que l'esprit est immatériel. Il pose en effet la question cruciale : comment deux mondes disjoits : corps et esprit peuvent-ils communiquer entre eux. Il discute en détail la thèse paralléliste (losque deux système de nature différente sont isomorphes, lorsqu'une partie de l'un subit des modifications, son système couplé réagit de même par la seule vertu de la similitude structurelle. Ainsi le modèle astrologique est-il mystérieusement couplé à celui des comportements et des caractère. Ceci parait gratuit, et laisse supposer l'existence "d'ondes de formes", hypothèse de Rupert Sheldrake, très contestée par les réductionnistes.
L'autre possibilité est l'interractionnisme. Entre le monde matériel PHI et le monde de l'esprit immatériel, PSI, on pourrait imaginer un troisième agent, un monde à la fois matériel comme PHI et psychologique, conscient et immatériel.
Rupert Sheldrake a conçu des séries d'expériences simples, telles que la diffusion immédiate de la cristallisation dans tous les laboratoires du monde, dès qu'un seul labo l'a effectuée. Tout se passe comme si la nouvelle forme se propageait instantanément dans le monde par des moyens inconnus.
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Friday, 22 February 2008
CHRONIQUE
Ou l'on frise l'escroquerie et le racquet electroniques
I received, the true top of the range, a large Pionneer Hi Fi - definition plasma screen, with all avanced technologies you can dream as long as the price is no issue to you.
Well, the result was nothing short of impressive, colours where vivid, contrasts good; sharpness sufficent to convey dramatic impressions; the blue ray technology was so precise, so detailed, that when you envisioned- let us say, an urchin, you could count acurrateled each spine of its harsh reddish envelope. It was so fantastic though, that it conveyed no emotion, nor even reality but a dazzling breath taking experience. It was indeed a reconstructed reality, some icy demonstrative technology that repels connoisseurs of beauty in nature and attracts only those who admire the whizardry of the performance in pixels. These fans strive for advanced technologies and gimmicks. I prefered the old system where you could not see as distinctly each string of the violin, but where the harsh atmosphere of high technology disappeared. This is why all great photographer prefer blurred or approximative photos (Ed Ruscha) or as a metaphore of kitsch and a caricature of garbage (Serrano, Gursky, Estès).
JEUX DE MIROIRS
J'ai relu hier nuit the Fisherman and his Soul, tiré de La maison des grenades et je me suis aperçu que l'image que j'en avais gardée était auss différente que possible que le texte que j'avais conseillé, admonestant même l'internaute qui plein de bonne volonté se proposait de le charger! Je luis dois des excuses. Il n'empêche qu'il vaut mieux commander l'édition bilinguge chez amazone, bien plus facile à consulter.
Lorsque je raconte des histoires lues dans mon enfance et qui m'ont profondément émues, après trente ans après, je crois m'en souvenir, mais ce que j'en dis dans le blog a subi des altérations et des déformations considérables. On peut comparer à ce propos l'Histoire de Hellewijn de Charles de Coster, que je n'ai pu retrouver que cette année avec le texte introuvable de puis ma jeunesse. En ce qui concerne le Pêcheur et son Âme , je n'ai pas trouvé ce que j'en ai retenu. La langue est certes splendide, mais assez surchargée comme celles de Flaubert et ... de Wilde. Ce qui m'avait frappé, était le sens énéral, les senteurs et les ondes qui s'en dégagent, et surtout la phrase rituel qui parcourt comme un fil d'argent tout le texte et quie est intraduisible :
I do not see it, I may not touch it, I cannot know it. Â quoi me sert-elle?
Ces jeux de miroirs auxquels mon cerveau infidèle soumet et déforme les textes originaux peuvent être considérés comme des variations élaborées de l'originaL Dans ma version de la Petite sirène,je me suis débarrassé de tout élément décoratif accessoire et j'ai mis en valeur l'opposition entre le culte des valeurs H (Hédoniques) B (Esthétiques), par opposition à la valeur M (morale, l'amour, l'âme). J'ai étendu la métaphore à ce qui me hante : l'opposition entre les valeurs matérielles (H,U,E) jouissives et les valeurs transcendantes (M,B,L, et surtout S, la spécificité qui nous débanalise est nous attire vers le haut.
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Wednesday, 20 February 2008
Chronique
Dialogue avec Bruno France Lanord (suite)
J'ai joint France Lanord pour avoir ses réactions à notre dialogue.
D'un ton très embarrassé, il m' avoué n'avoir rien compris à tout ce fatras de Pôles, Réseaux et Noeuds Sémantiques. Il a même demandé à son asistant qui n'y a pas compris davantage.
Je me suis aperçu que cette incapacité à appréhender des notions qui - il faut le reconnaître - ne sont pas évidentes était due à deux faits élémentaires.
1. M. France Lanord qui est un académicien et un lecteur classique n'est pas accoutumé à la lecture des billets. Or on sait que ces derniers se lisent à l'écrevisse, de manière inverse à un roman policier par exemple. Il faut descendre assez loin dans le passé pour ensuite remonter le temps dans le sens de la démonstration. Par conséquent il faut lire dans l'ordre, d'abord les Masterclasses pour Alex, puis la séquence des diners, déjeuners et autres rencontres avec de hauts personnages porteurs d'idées cibles. La progression est d'une extrême importance. Par exemple il faut aborder Piaget avant Popper qui fait avancer la théorie d'un cran.
2. Pis encore, M.France Lanord a survolé. Il n'a lu que des bribes fragmentaires d'un ensemble fortement axiomatisé, par éxemple en éludant Jaynes ou Osgood. Moi-même ai renforcé les lacunes en oubliant de parler de parapsychologie et des travaux fondamentaux de Sir John Eccles ( je crois qu'il était véritablement un "sir" celui-là !)
3. Faut-il le répéter, ce que j'ai écrit n'est pas un roman divisé en chapitres par ordre croissant mais un blog dont les séquences dont le début est en arrière dans le passé. Cette réflexion ne peut s'accommoder d'une lecture superficielle.
4. J'ai repris quelques séquences pour France-Lanord. Il a alors à peu près compris le sens de tout cela : "quand vous parlez je comprends tout, mais pas lorsque vous écrivez" s'exclama-t-il. Il m'a proposé de venir avec un bloc-notes pour essayer d'écrire sous dictée l'enchaînement des concepts.
Je vais encore devoir reprendre tout cela pour simplifier et clarifier encore les notions essentielles. Les pôles, les réseaux, les noeuds, ne sont pas bien définis. France-Lanord ,n'a pas clairement compris le seuil de basculement de la physique quantique à la physique classique. Ce serait plutôt 10-34 plutôt que 10-14 mm. (Constante de Planck).
Par ailleurs la recherche fonctionne ainsi : en spirale, en soubresauts et en contradictions. Pénible.
Monday, 18 February 2008
A la suite de Wozzeck
Un apprentissage dans le sillage de Wozzeck d'Alban Berg.
Emmanuel est un de mes apprentis. Ses grands yeux bleus limpides, sont tout le temps en quête d'aliments culturels, la curiosité jamais prise en défaut, touchant à la fois à la manière la plus rapide de s'enrichir, d'atteindre la perfection dans son métier : la création des logiciels les plus sophistiqués, et n'en sachant pas davantage au point de vue culturel que bien des snobs pommadés qui nous entourent et qui assistent aux premières et aux vernissages.
J'ai voulu avec lui pousser mon apprentissage de Wozzeck avec Darek C, qui ne connaissait assez bien que le répertoire classique et Wagnérien. Wozzeck, 'était du bruit. J'en ai parcouru en détail que quelques scènes courtes et impressionnantes, mais nous étions tous deux à la surface des choses, et ce n'est pas possible dans l'opéra de Berg, oeuvre de la plus haute technologie.
Or Emmanuel lui, ne sait rien, absolument rien sur la musique, même pas une symphonie romantique ni un opéra comme Othello. Rien, ce qui s'appelle rien. Et pourtant, attendre des années pour le faire accéder à un chef d'oeuvre de ce niveau, quel gâchis ! J'avais remarqué aussi que Darek était plus impressionné par Berg que par - disons Kurt Weil. Il était sensible à la mystérieuse aura qui se dégage du drame majeur du siècle passé.
Et moi donc? Comment analyser le texte à partir de notations illisibles de brieveté autant de pattes de mouches qui s'opposent au déchiffrage.
J'ai décidé de faire le retour vers le passé. J'ai dans ma collection de partitions, l'originale de Berg, qui a appartenu à Karl Böhm, mais allez la déclasser dans les coffres de la Nationale ! Je vais donc acheter la version à quatre mains. Les notes et les réseaux complexes comme du Richter, apparaissent avec une clarté aveuglante, bien mieux qu'à l'oreille et guident celle-ci.
Ce soir, j'ai d'abord fait entendre les huit premières minutes à Emmanuel Dyan, qui avait du mal à lire le texte français, dérangé par les perturbations de la musique qui en troublaient le sens. J'ai repassé plusieurs fois le texte jusqu'à complète assimilation et il a décodé les hurlements hystériques du Capitaine, de cette bonne conscience stupide et satisfaite. Alors, au piano, j'ai du lui expliquer la différence entre le système modal et toanl et le système dodécaphonique. On a analysé minutieusement des bribes de leitmotive et il a fini par en saisir le sens et la mélodie, grâce à une organisation formelle puissante due à la pratique et l'innovation en logiciels de pointe. En moins d'une heure les motifs chantaient dans sa tête, il comprenait le sens du triton si-fa , son origine sulfureuse, et de là il fut saisi par l'onde hurlante sur SI. Il venait de découvrir un univers tellement nouveau, que le système tonal ne parraissait plus aussi nécessaire.
En trois quarts d'heure il a retenu et assimilé quelques minutes de texture et il les a fusionnées au texte. Qu'eût pu-t-on faire en déroulant toutes la partition? Impossible de résister à la densité du flux informationnel.
J'espère un de ces jours de me mettre à la partition. S'il le faut on ne passera pas une scène de cinq minutes avant d'avoir repassé jusqu'à redondance complète ce qui précède, jusqu'à mémorisation et assimilation complète des composants formels. Au moins, cela me fera rejouer la partition trop longtemps délaissée.
Dyan me posa les questions : mais pourquoi cette complexité que nul ne pourra décoder? Je répondis : pourquoi le dernier théorème de Format excita pendans deux siècle l'imagination d'une poignée de mathématiciens? Et a qui était destiné réellement l'Art de la Fugue de J.S.Bach? D'où la nécessité des oeuvres destinées à la délectation et à la consommation, quelle que soit leur splendeur, et l'apparence de tours de force destinés à une force transcendante. Il s'agit alors de l'édification d'une cathédrale culturelle.
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