Bouillon de culture
Saturday, 12 January 2008
Chronique
Je suis encore à la traine : il est 4h37 et je viens seulement de terminer mes devoirs professionnels. C'est éreintant et je vais prendre quelques heures de sommeil avant de vous parler de ma journée qui a compris des passages enthousiasmants. Nous venons d'acueillir une comtesse russe, et nous nous sentons très honorés. Tous nos remerciements pour joindre notre modeste blog.
Les billets sur la Russie ont généralement été bien reçus par les spécialistes qu'ils pensent qu'ils donnent (surtout le dernier) une analyse lucide et synthétique de ce qui risque de se passer dans ce pays imprévisible. J'en ai parlé hier avec les principaux acteurs de ce pays et du notre. Au bout de quelques heures, vous comprendrez que j'en assez de la Russie, de l'Europe, des Etats Unis, et de la planète !
Synthèse russe
Pour en finir avec le sujet, voici la synthèse de la synthèse.
1. Où l'Europe collabore avant dix ans avec la Russie, où elle est "foutue". Et ce n'est pas en discréditant la politique brutale d'un Poutine et en invoquant la Tetchénie, qu'on va se sortir du trou.
2 Les Français sont totalement incrédibles pour les Russes, et traîtés d'arrogants pleurnichards. L'Allemagne, l'Autriche, la Pologne, jouissent d'un grand prestige. On peut faire des affaires avec eux. Merkel y travaille et elle a les moyens de sa politique.Nous, on fait de la parlotte, des chartes, des rapports, des protocoles, mais rien ne passe au niveau concrêt.
3 Les Russes ont tout sauf un projet. Setchine a ainsi raté faute d'une vision précise.
L'Europe, et la France n'ont pas non plus de projet qui tienne la route.
4 Si l'Europe met en oeuvre un projet limité et concrêt, doté de moyens importants, et visant à créer une institution forte, sorte de plan Marshall pour la Russie, et dédié à l'énergie et à la projection des ressources commune, le projet risque de fédérer par l'enthousiasme l'Europe et la Russie. Mais Il lui faut un homme doté de la vision tenace d'un Monet, de l'énergie positive et de la force de conviction de Sarkozy.
Mon groupe de réflexion a enfin identifié l'homme qui est porteur de ce plan. Il doit convaincre l'Elysée et vaincre les technocrates et les politiciens.
Le luxe et la qualité
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Thursday, 10 January 2008
Tout sur le net
Un outil sans prix pour les cuistres, les ignares, et les connaisseurs.
On m'a souvent critiqué pour mon opposition pour la "culture internet", et on a eu raison et tort. Tort, parce qu'on ne peut adresser une critique que dans un étape de la technologie. Utiliser le téléphone pour faire entrer l'opéra dans les foyers était parfaitement incongru. Voici trente ans, s'extasier sur l'apport du télétraitement, de la télématique, revenait littéralement à prendre, comme Joël de Rosnay, des timbres-postes caca d'oie, pour les Ménines, ce que critiquait à juste titre Estivaleses. Evidemment la télévision a évolué, le net aussi et la qualité technique des blogs n'a plus rien à voir avec ses ancêtres. C'est la raison pour laquelle je me suis grâce à Dyan, de ce nouveau moyen d'expression, cela fera presque un an.
La principale utilité du net, est la possibilité - à condition de savoir ce qu'on veut (ce qui n'est permis qu'aux cultivés) - de commander les pièces les plus rares. Ainsi la culture va à la culture. J'ai grâce à Amazon, que j'ai enfin trouvé Faust fort bien traduit, le comble étant que sa parution récente n'était même pas signalée par les vendeurs de la FNAC. J'ai aussi trouvé le Prospero's Books, cassette devenue introuvable. On va enfin pouvoir poursuivre notre travail d'initiation sur Faust et sur la Tempête. En revanche je vous mets au défi de trouver sur le Net; la biographie de Goethe, les dates majeures de réalisation de Faust et la dramatique réponse qui lui fut donnée par les parents d'une jeune fille, trop jeune pour l'immortel génie et qui lui fit prendre conscience de son âge et de ses limites.
Un de mes clients, leader dans sa branche m'a dit désabusé : oui , mais les masses populaires y perdent au fin de compte. L'electronique ludique a tué la calligraphie, la tradition de la belle écriture. Un nouveau pan de notre civilisation aujourd'hui marginalisée disparaîtra bientôt, pourquoi devrions-on nous y interesser? Ainsi le cycle de l'inculture efficace se boucle-t-il sur lui même.
Ce blog montre une toute petite et modeste tentative pour rassembler des jeunes qui ne veulent pas se laisser transformer en zombies heureux Mc.Do et en adorateurs du ballon ovale. J'en appelle à ces jeunes pour m'aider à porter ce blog en attendant des possibilités de diffusion large du message culturel. Je voudrais faire mentir ceux qui disent qu'il n'y a pas d'espoir pour nos valeurs civilisationnelles traditionnelles quelles quelles soient leur provenance. Seule la qualité et le génie doivent primer.
Saturday, 5 January 2008
Chronique
Doutes pédagogiques
Hier j'ai reparcouru la Flute Enchantée et La Tempête pour vérifier certaines notations. Comme je l'ai signalé, ces billets ne sont pas adressés au profane, car il est indispensable que l'internaute se familiarise avec le texte originel et les commentaires qui l'accompagnent. Mes notes sont intensément personnelles et établissent un lien subjectif entre l'oeuvre et ses prolongements les plus lointains, les plus secrets dans tout mon être. Elles sont loin cependant d'être purement arbitraires, car elles projettent sur le texte une lumière caractéristique qui risquerait de disparaître sous la description toute crue des musicologues. Cette approche vous permettra -une fois que vous aurez pris connaissance de l'oeuvre- de découvrir ces correspondances secrètes, ce que les peintrees chinois appelaient des veines de dragon.
Cette approche lacunaire, fragmentée se justifie encore plus s'agissant de Faust, énorme monument qui exige des tombereaux de commentaires pour en approcher la surface. Je me contenterai dès lors d'entrouvrir une ou deux portes au hasard, de passer mon nez et de humer l'ambiance qui s'en dégage. On trouvera très peu de sentiment, peu d'émotion - sauf dans la dédicace très personnelle - et beaucoup de subtilité, d'ironie et construction logique d'une cohérence confondantes. Le contraire du tumulte psychique shakespearien.
Aujourd'hui, j'ai reçu Frédéric Bonnet, qui à force de compétence, d'objectivité et d'honnêteté, est en train de se faire une sérieuse réputation, en marge des canaux commerciaux et mondains qui infiltrent le milieu de l'Art. Son dernier billet ne manquera pas de décourager ceux qui cherchent un voie royale dans le maquis de l'Art contemporain. Il risque de décourager et de décevoir les chercheurs de recettes. Le vide qui s'en dégage m'incite à reprendre pour ce blog une application de mon travail sur la Théorie de l'Information Psychologique, appliquéee au jugement artistique. Cela exige un souffle et un travail soutenus, qui ne sont accessibles qu'en masterclasses.
Le problème majeur est le suivant : l'Art vit de l'argent, celui-ci est détenu par des financiers, les galeries et les réseaux d'artistes pénètrent les réseaux et déforment le goût des collectionneurs en fonction de leur intérêt. Comment voulez-vous former un jeune financier suroccupé aux critères du goût; et près solidement en main par un establishment omniprésent et omnipotent? Surtout quand le maître est peu connu et famélique?
S'agissant de Faust, je me contenterai d'aligner quelques séquences extraites notamment de S220 de l'Entretien. Je les ai tout simplement trouvées dans le Blog.
Tuesday, 1 January 2008
Chronique
Une soirée avec Claude Médiavilla
Que peut-on offrir à quelqu'un qui a tout, peut tout, acheter tout?
- Une Calligraphie de Claude Médiavilla !
Continuer à lire "A propos de la noblesse de la calligraphie. "
Marseille Artistes Associés. 1977-2007
Marseille. Jusqu’au 30 mars.
On croyait l’instrumentalisation de l’art contemporain à des fins de propagande politique rangée aux oubliettes de l’histoire. La municipalité de Marseille vient de nous démontrer, avec une redoutable efficacité non dénuée de cynisme, qu’elle est encore efficiente.
« Marseille Artistes Associés. 1977-2007. 30 ans d'art contemporain à Marseille » se présente comme une ensemble d'expositions réparties dans plusieurs lieux qui furent emblématiques de la culture à Marseille : Vieille Charité, Musée Cantini, Musée d’Art Contemporain (MAC), Ateliers d’Artistes de la Ville…
Surtout, cette grande manifestation se pose comme un éloge à la créativité présente à Marseille, aux artistes, associations, galeries et autres acteurs qui en nourrissent la diversité culturelle.
Ainsi, la chapelle de la Vieille Charité s’orne à merveille de travaux réalisés au Centre International de Recherche sur le Verre (CIRVA) que le monde entier envie à la cité phocéenne et qui a vu passer des talents tels Ettore Sottsass, Robert Wllson, Pierre Charpin, Javier Perez, Jean-Michel Othoniel, Giuseppe Caccavale… Cela fait une belle exposition, qui rend un juste hommage à cette belle institution.
Dans les salles attenantes, le Fonds Régional d’Art Contemporain s’est contenté d’un accrochage un peu falot et convenu, mettant en scène des artistes marseillais, dont certains très bons – Christophe Berdaguer et Marie Péjus, Michèle Sylvander… – ou intéressants – Jean-Claude Ruggirello, Hervé Paraponaris…
L’affaire devient plus intéressante au MAC, ou plutôt que d’exposer le banc – ou l’arrière-banc – des artistes marseillais, le musée a laisser la parole aux intervenants, aux vecteurs de la création, disposant chacun d’une salle pour s’exprimer.
L’ensemble est fort divers mais laisse ressortir de belles choses : le Bureau des Compétences et Désirs, structure de production, expose une belle installation de Michelangelo Pistoletto, l’association Triangle, qui organise des résidences d’artistes, relate son flair précoce avec le témoignage d’actions passées avec des pointures telles Jim Lambie ou Stefan Sehler, Red district, espace d’exposition indépendant, ne montre pas d’œuvres mais un papier peint qui retrace son programme depuis sa fondation et une vidéo qui laisse voir les accrochages en ses murs, et la galerie Athanor relate le travail de son fondateur avec des noms tels Daniel Dezeuze ou Pierre Buraglio.
Tout cela est fort intéressant et rendre hommage à tous n’est que mérité. L’ennui, c’est que cette manifestation est une commande directe émanant de la Mairie, les musées étant municipaux. Une Mairie qui depuis le début de la mandature de Jean-Claude Gaudin, en 1995, n’a pas manifesté une empathie formidable à l’égard de la culture, contemporaine qui plus est.
Depuis 12 ans, le budget de la culture s’est amoindri, année après année. Les Musées n’ont plus les moyens de fonctionner convenablement. Le Musée de la Mode est presque à l’abandon, n’ayant presque plus de crédits d’expositions, et le bâtiment fait peine à voir.
Même chose pour le MAC, dont l’élan salué à l’international par son programme ambitieux dès son ouverture en 1993 est totalement retombé. Ses directeurs successifs parviennent bien à sortir quelques expositions, mais au prix d’efforts considérables. Surtout, cette institution, de même que la politique culturelle de la Ville dans son ensemble, n’a plus aucune visibilité et n’interpelle plus personne. Ce alors qu’à la fin des années 1980 et au début des années 1990, Marseille était devenu l’exemple d’une cité ou le dynamisme culturel, fruit d’une volonté politique, pouvait changer l’image de la ville et lui donner un rayonnement mondial.
En outre, les associations dont on vante aujourd’hui le travail, sont subventionnées par la portion congrue… quand elles le sont !
Prendre conscience de ces vérités permet de qualifier avec justesse cette série d’expositions pour ce qu’elle est vraiment : une manifestation électoraliste.
La ficelle n’est pas grosse, elle est énorme ! Voilà que six mois avant les élections municipales, la Mairie se sent soudainement pousser des ailes et voudrait rendre hommage aux forces vives de la cité qu’elle soutient. Ces mêmes forces qui, soulignons-le, ont eu droit à un budget quasi inexistant afin de proposer une installation au MAC.
Tout cela vient en outre après une programmation déjà centrée sur Marseille (hommage au galeriste décédé Roger Pailhas, hommage à l’artiste décédé Jean-Louis Delbès…). Toutes choses respectables certes, mais qui donnent de la ville l’image d’une entité qui ne sait que se regarder le nombril et n’a pas d’yeux ailleurs. Dans ce cas-là, comment voudrait-elle qu’on la regarde.
On eut préféré voir cet hommage rendu dans un autre contexte, où un véritable intérêt culturel aurait transparu en lieu et place de ces basses et cyniques manœuvres politiciennes.
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