Organisation
Saturday, 29 December 2007
Les monologues de l'interféron
Hé oui! Me voici à nouveau au poste. Le monstre du Loch Ness a sombré et il vient de ressurgir, mais ce n'est plus le même !
Vous avez peut être lu le titre d'une des pièces à succès mondiales quelque peu accrocheur : Les Monologues du vagin. Il vient d'etre pourvu d'une suite (si l'on ose dire) les monologues du pénis. Le plan est simple, des centaines d'hommes et de femmes, venant de milieux divers, laissent parler librement leur sexe. Et en se mettant à la place d'un vagin, on en découvre des choses, que la langue ni la plume n'osent dévoiler.
Le titre laisse supposer que le vagin a une personalité différente de celle qui s'exprime en langage litérraire. Cela va même au delà. Une même personne est ventriloque: elle pense de la main gauche, âgit de la main droite; mais que fait le vagin. Et si on lui donnait la parole.
Or, n'importe qui peut lire dans le copieux des contre-indications, que l'association antivirale Rabavirine, Interféron a la propriété de modifier le comportement du cerveau, : confusion, dépression, tendances suicidaires etc... En ce qui me concerne cela produirait plutôt l'effet inverse, mais quoi qu'il en soit, il ne sert de rien de cacher que le comportement subit des métamorphoses et
se garder de l'attribuer à un changement de personnalité. Notre moi profond continue à s'exprimer comme le passer, mais il est parasité par un discours qui ne nous appartient pas. D'où provient alors cette personnalté extérieure, que nous avons quelquefois du mal à intégrer? De l'Interféron qui tient à s'exprimer !.
Et que veut raconter l'interféron? Tout d'abord, comme le vagin, il veut parler, il parle, il emprunte par effraction la plume de l'auteur et lui imprime une affectivité, une spontanéité, une brutalité qui répugnent à la discrétion imposée à tout blog qui se respecte.
Puis, l'émotivité est multipliée à un point souvent douloureux. A l'écoute d'une symphonie, on rit, on pleure, on étouffe; on suffoque, et cela peut même troubler le plaisir ressenti.
Enfin, le rapport avec les êtres est profondément modifié. Ce que l'on recherche, c'est non point à apprendre les stratégies de l'adversaire, les tactiques pour le convaincre, les statégies pour gagner un contrat juteux. C'est de connaître profondément l'autre, essayer de savoir ce dont il a besoin sans le savoir, le faire évoluer vers un niveau supérieur de conscience, cela sans demander de rétribution, en tout désinteressement. Il faut être fous ou des dinosaures pour faire preuves d'une telle naïveté. C'est que, voyez vous, l'interféron est un peu fou et nous entraîne vers de voies inédites, "hors des sentiers battus".
Wednesday, 19 December 2007
Le moineau et le dinosaure
Master Class pour Alexandre
A propos de la notion de "covenant".
Le mot "covenant" est d'origine écossaise, forgé par en 1588 pour consolider l'union de l'église presbyterienne.
Dans les pays anglo-saxons, c'est un terme représentant un pacte ou une convention.
Dans certaines grandes compagnies, (IBM,le CMC, La Shell, le Présidium) c'est une clan qui regroupe des fidèles de la Compagnie et échappant au mercantilisme.
Les membres d'un covenant sont régis par un contrat moral avec la "Compagnie". La Compagnie prend en charge les intérêts, la sécurité, la stabilité des membres, et en retour en obtient une fidélité inconditionnelle. Il eût été inconvenant d'imaginer le membre d'un covenant "trahir" en se vendant au plus offrant.
Un exemple de firme à covenant, est l'Oréal du temps de Guy Landon et de Frnçois Dalle, ou encore le BHV sous la direction de Georges Lillaz.
Le rôle de l'organisateur "maison"
Lorsque j'entrai dans la carrière d"efficiency expert, ce métier était très synthétique et empreint de bon sens. Il exigeait une connaissance étendue et polyvalente qui mettait à contribution les experts en matière plus spécialisée de contrôle bugétaire, d'informatique ou de marketing. C'était le médecin de famille et l'institution non écrite du covenant, favorisa cette optique pragmatique et long terme. L'organisateur devait donc connaître, apprendre et conseiller les membres de l'entreprise et arbitrer les choix de faire appel à tel ou tel cabinet d'expertise. Un organisateur était l'architecte de la structure, il en connaissait les points faibles, les minuscules défauts de cohérence qui provoqueront les failles graves de l'après demain. Pour cela huit bonnes années d'études théoriques en matière de systémique, et de productivité, sont nécessaires.
Avec le temps la valeur et l'efficacité augmentaient et atteignaient leur apogée vers la fin du covenant. La sédimentation unique des expériences permettaient une vision, un discernement, un recul irremplaçable. A une condition : c'est que l'on protège l'organisateur du surmenage et qu'une grande partie de son temps se passe à accroïtre sa compétence.
C'est ce qui explique que les pus fameux experts de l'Europe furent de professeurs (comme Ernst Dale), Stafford Beer, Howard Morgan, et le célèbre et inusable Peter Drucker, qui comme Karl Bohm, eut un carnet de commande chargé jusquà la fin de sa vie. Je connus bien ces ancêtres illustres, qui me transmirent leur héritage et leur éthique.
La naissance des grands cabinets d'expertise.
La tendance à la spécialisation et au professionnalisme, conjuguée avec l'acroissement de la complexité de la legislation, se refléta par les Mc.Kinsey, et autre Cegos. Les organisateurs disparurent et furent remplacés par des spécialistes sachant tout sur rien, et dont l'obsession fut de facturer les heures et les pages de rapport en les gonflant.
Je me souviens qu'un de mes clients me demanda son avis sur l'opportunité d'accroître la flotte de véhicules en Turquie. Il me fallut à peu près une demi heure pour répondre à la question, demi-heure non facturée, puisque j'étais au forfait. Mais ce client venait d'être racheté par une multinationale américaine et vint me trouver embarrassé. Les dirigeants ne se satisfaisaient pas de mon expertise, en payant 500 000 euros à la Mère Athur, il savaient qu'on ne leur réprocherait jamais leur décision. J'admire encore la virtuosité avec laquelle mes collègues firent pouffer un rapport d'une demi-heure en un gros cahier enrichi en Power-Point et présentés par trois sbires solennels aussi pompeux l'un que l'autre et la quantité de viande (les débutants bombardés assistants experts), mise en jeu.
Un autre exemple est un catalogue de films acheté par François Dalle, pour une somme importante avec l'avis positif de Mc Kinsey, rapport impressionnant bourré de modèles, de références et de statistiques. Le problème est que seuls des financiers et des écnomistes donnèrent leur avis. De simple amateurs de cinéma auraient détecté la supercherie. L'affaire finit mal. Très mal, mais Mc Kinsey ne fut jamais sanctionnée.
Certes, lorsque des problèmes très pointus de haute technologie se présentent, on doit bien faire appel à des compétences de haut niveau, mais elles ne dépendent ni du prestige, ni des effectifs du cabinet. Et même dans ce cas le médecin de famille : l'organisateur maison demeure indispensable. Celui qui aime et connaît depuis de lustres la "maison" et qui est ainsi doté de l'oeil clinique bien plus précieux que tous les logiciels de recherche et les études de cas.
Le dinosaure
On l'aura peut-être deviné, je suis un de ces organisateurs "maison", appointés au forfait et défendant ses intérêts; je compris mon erreur quand tout mon entourage se mit à me considérer comme un fou. En effet, dans certains cas, je ne fais pas un travail opérationnel ou d'envergure pour des nouveaux venus, mais je leur transmets des connaissances générales, ma vision, j'essaye de les ouvrir vers autre chose que que le succès professionnel C'est un travail de professeur, et un professeur de médecine de haut niveau, ne se fait pratiquement pas payer. Je ne me suis donc pas fait payer, lorsque mon élève était doué et doté d'un très haut potentiel.
Mes collègues me tinrent le discours suivant :
1. Toute peine mérite salaire, vous faites tant d'heures de travail, vous avez donc droit à être rémunéré à votre juste prix.
2. Si vous ne faites pas payer on vous méprisera, car seul qui est rare est cher et seul ce qui est cher est respectable.
3. Si par dessus le marché vous traitez avec un Russe, exigez des sommes énormes en dollars liquide et contrôlez les sommes avant de commencer à travailler.
4. Vous avez la chance d'avoir la confiance et le respect de milliardaires; profitez'en, plumez le dindon.
5. La meilleure des démonstrations : qu'avez-vous gagné à votre stratégie? De la confiance, du respect? Ce n'est pas ce qui fait bouillir la marmite.
Covenant élargi
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Sunday, 9 December 2007
La cagnotte vidée
Un des plus véhéments adversaires de Nicolas Sarkozy, lui reproche à juste titre de casser la cagnotte de l'intéressement pour distribuer des cadeaux de Noël. Comment lui en faire grief? Lorsque dans certaines PME, 30% du capital a été légué par le fondateur aux collaborateurs, capital qui ne sera débloqué qu'au bout de quelques années de dévouement à l'entreprise, ou à la retraite, le but est de protéger la PME des prédateurs et de mettre les employés les plus modestes à l'abri de OPA. Un autre but est de dissoudre la frontière employé-employeur et de supprimer les classes. Enfin cet argent est réinvesti dans l'entreprise et surveillé avec beaucoup de sérieux et de ponctualité par les travailleurs de la base, qui épluchent les comptes, et s'interessent à la gestion en bon père de famille de LEUR firme.
En supprimant cette cagnotte, on enseigne aux employés le court terme, on les détourne de l'esprit de parcimonie et de pensée long terme, on coupe tout pari sur le futur, à tous les échelons, on supprime de l'emploi et on détourne la distribution de l'argent, du travail pour tous et en France, pour le dilapider en gaspillages éphémères, qui ne profiteront qu'aux pays du tiers monde, et procurant l'exaltation hilarante de celui qui casse la tirelire pour s'acheter un écran à plasma coréen.
L'année d'après, le Président sera obligé de trouver un autre subterfuge, un autre palliatif.
Tout ceci,je l'ai écrit dans un billet récent et je conviens que c'est du rechauffé, ou plutôt qu'il le saurait, si on faisait abstraction de l'autre côté des choses.
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Saturday, 1 December 2007
Pause
Une tendance divergente continue à marquer l'évolution du blog. D'une part, le nombre de visiteurs accuse une chute sensible, frisant à présent les 700. D'autre part jamais les commentaires n'ont été si passionné, si passionnants, avec juste ce qu'il faut de diatribes pour pîmenter le débat. Dans ce qui peut paraître le plus fanatique, le plus engagé, des jugements, il y a toujours un fond indéniable de vérité et on ne saurait l'évacuer comme une simple réponse à un commentaire. Cela à mon avis mérite mieux que cela. Aujourd'hui, les commentaires ont été si riches que je nai pu répondre sérieusement à tous et que j'ai dû renoncer à ma chronique habituelle. La réponse à mes internautes est prioritaire par rapport aux billets. Et puis, je veux experimenter l'effet d'une pause.
Masterclass pour Alexandre
La difficile sélection
La malédiction des entreprises en déclin ou fossilisées est leur incapacité de mettre en oeuvre la nécessaire méritocratie : faire progresser les compétents et les motivés, éliminer les bras cassés (qu'on ne me dise pas qu'on ne sait pas ce que c'est!). En France, Médusa récuse absolument cette distinction et protège les nuls au détriment des plus valeureux qui partent ailleurs. C'est un prolongement "haine des riches", caractéristique des pays communistes. On coupe la tête aux meilleurs, c'est à dire les "riches de connaissance" censés venir de milieux favorisés. On n'aime pas les "jeunes riches en compétence", ni le traitement de faveur qui leur est réservé.
Ne croyez pas que l'opposition à cette méritocratie viennent des Syndicats, de la gauche, de jaloux. Non, elle est lovée au sein même de l'entreprise, elle pénètre les bobos, les cadres supérieurs, les bureaucrates, les DRH. Un stagnation s'ensuit. Les excellents sont à peine récompensés, on leur reproche les moindres vétilles. Les nuls, on les garde par paresse, pour éviter le conflits, et puis, disons-le, ils ne font pas de vagues. Par ailleurs ces nuls ont une grande compétence, et tout le temps pour l'exercer : ce sont de parfaits courtisans, de malins bénis-oui-oui, s'appropriant tous le travail des subordonnés. D'authentiques parasites !
Un homme comme Marchionne a relevé Fiat en essayant de répédier à cette apesanteur hiérarchique, cette complaisance, cette lâcheté. Il ne faisait qu'appliquer ce que j'ai formalisé en honneur de Jack Welsh, le patron de GE et mentor de John Elkann, et de Thiery Breton. Leur point de départ est simple : il faut définir les qualités cardinales et jetter à la porte ceux qui sciemment y contreviennent et ruinent l'entreprise. Welsh obligeait tous les ans ses dirigeants, à se séparer des 10% les plus mauvais et de promouvoir les meilleurs.
Le masterclass qui traite de ce sujet, je l'ai élaboré pour quelques clients, voici près de vingt ans. Le résultat étant un enthousiasme de façade suivi d'excellentes résolutions sans suite, je reprends ma liberté de le publier. Au moins, des jeunes énergiques et décidés comme le jeune Alexandre, et bien d'autres clients de la nouvelle génération, pourront s'en inspirer hors hiérarchie et se les approprier.
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