Les monologues de l'interféron
Hé oui! Me voici à nouveau au poste. Le monstre du Loch Ness a sombré et il vient de ressurgir, mais ce n'est plus le même !
Vous avez peut être lu le titre d'une des pièces à succès mondiales quelque peu accrocheur : Les Monologues du vagin. Il vient d'etre pourvu d'une suite (si l'on ose dire) les monologues du pénis. Le plan est simple, des centaines d'hommes et de femmes, venant de milieux divers, laissent parler librement leur sexe. Et en se mettant à la place d'un vagin, on en découvre des choses, que la langue ni la plume n'osent dévoiler.
Le titre laisse supposer que le vagin a une personalité différente de celle qui s'exprime en langage litérraire. Cela va même au delà. Une même personne est ventriloque: elle pense de la main gauche, âgit de la main droite; mais que fait le vagin. Et si on lui donnait la parole.
Or, n'importe qui peut lire dans le copieux des contre-indications, que l'association antivirale Rabavirine, Interféron a la propriété de modifier le comportement du cerveau, : confusion, dépression, tendances suicidaires etc... En ce qui me concerne cela produirait plutôt l'effet inverse, mais quoi qu'il en soit, il ne sert de rien de cacher que le comportement subit des métamorphoses et
se garder de l'attribuer à un changement de personnalité. Notre moi profond continue à s'exprimer comme le passer, mais il est parasité par un discours qui ne nous appartient pas. D'où provient alors cette personnalté extérieure, que nous avons quelquefois du mal à intégrer? De l'Interféron qui tient à s'exprimer !.
Et que veut raconter l'interféron? Tout d'abord, comme le vagin, il veut parler, il parle, il emprunte par effraction la plume de l'auteur et lui imprime une affectivité, une spontanéité, une brutalité qui répugnent à la discrétion imposée à tout blog qui se respecte.
Puis, l'émotivité est multipliée à un point souvent douloureux. A l'écoute d'une symphonie, on rit, on pleure, on étouffe; on suffoque, et cela peut même troubler le plaisir ressenti.
Enfin, le rapport avec les êtres est profondément modifié. Ce que l'on recherche, c'est non point à apprendre les stratégies de l'adversaire, les tactiques pour le convaincre, les statégies pour gagner un contrat juteux. C'est de connaître profondément l'autre, essayer de savoir ce dont il a besoin sans le savoir, le faire évoluer vers un niveau supérieur de conscience, cela sans demander de rétribution, en tout désinteressement. Il faut être fous ou des dinosaures pour faire preuves d'une telle naïveté. C'est que, voyez vous, l'interféron est un peu fou et nous entraîne vers de voies inédites, "hors des sentiers battus".