Wednesday, 10 October 2007
Une histoire arabe
Ali Sanadagarao Mossa Saadi Bey, le milliardaire bien connu, patron des souks Ali Bâbâ, acheta un jour un âne.
C'était un tout petit âne, car on sait que les petits ânes sont trapus et résistants et il mangent peu. Et celui-ci était un peu pelé,un peu galeux, et un peu têtu. C'est pourquoi Ali Sandagarao l'obtint pour moitié prix et à crédit gratuit de un an.
Il ne mangeait pas beaucoup le petit âne, mais, sur les conseils de Veribad, Ali Sandagarao avait consulté le savant Ben Marka, qu'Allah qui est grand le protège, et le professeur lui avait appris la grande loi de la productivité : moins de moyens pour plus de résultats. Le secret de la compétitivité tient dans cette formule win-win.
Les moyens c'est quoi? L'avoine. Les résultats? Le nombre de gargoulettes transportées par jour entre la fabrique de la Goulette vieille et l'hyper-marché de Carthage.
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Tuesday, 9 October 2007
Chronique La vie après la chaire
Pour "l'autre Alexandre"
Je me suis toujours dit que je mourrais, si le Seigneur le permet, en enseignant. Depuis l'âge de cinq ans, paraît-il, je poursuivais les grandes personnes en faisant de grands discours inintelligibles, mais qui ressemblaient fort à des sermons. Plus tard, passés les sept ans, j'accablais mon père, à son retour d'un travail harassant, de longues démonstrations sur la catalyse ou sur l'action de l'air sur l'aluminium enduit de mercure. (Il s'oxyde spontanément et il en pousse d'assez répugnantes concrétions vermiculaires blanches, d'alumine). Mon père essayait de ne rien en faire paraître, mais un soir je l'entendis se plaindre à ma mère : "Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour avoir engendré un pareil phénomène! Je ne peux plus le supporter!).
Plus tard, les quelques jeunes de mon âge horrifiés, faisaient le vide autour de moi. Quant aux filles, parlons-en! Je ne savais pas conduire, pas danser, sans argent pour leur offrir un pot. En revanche je discourais sans arrêt sur l'influence de la mort sur les oeuvres des grands compositeurs, sujet qui me hantait et qui me poursuit encore aujourd'hui. La rançon de cette passion d'enseigner fut la solitude, la solitude totale. J'étais coupé du monde des jeunes et par là de toute possibilité de relation authentique et sentimentale : pas d'amis, pas de camarades, pas de flirts, ... en revanche je m'entendais à merveille avec de grands pianistes, des savants (notamment des cristallographes, des chimistes, des pianistes et des compositeurs), des personnages ayant dépassé les soixante dix ans, et qui plongeaient leur "weltanschaung" leur mémoire et leurs racines, dans l'univers post romantique. J'en héritai et cela consomma définitivement tout contact avec mes contemporains, plus proches d'un existentialisme hédonique mâtiné d'aigreur gauchiste, que de l'idéal des Zweig et des Thomas Mann.
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Une introduction à la musique classique
Dédié à Ben, un internaute de bonne volonté
On trouvera à la fin de ce billet une liste de disques conseillés
Un parcours initiatique pour la musique classique.
Ce qu'on nomme la musique classique, ou "grande musique" par rapport à la musique de variétés, n’est défini que par l'usage courant qui cependant varie selon les époques. Par exemple, les opéras de Verdi et de Rossini étaient aussi populaires que les productions d'Hollywood, aujourd'hui, et on a oublié les centaines de milliers de symphonies sans intérêt qui pendant deux siècles ont servi de musique décorative aux familles cultivées.
Ce qui permet le mieux d’établir une frontière, est la finalité de la musique classique à atteindre un raffinement technique qui la hausse au dessus d'une simple distraction, un peu comme un poème de Verlaine diffère d'un feuilleton de gare. L’argent produit, le nombre de fans, le succès médiatique, sont des critères, qui primordiaux dans la musique commerciale et populaire, sont secondaires, voire inexistants dans la musique d’élévation. Notre internaute Paul invoquait comme preuve de la qualité de Mireille Mathieu, les nombre de concerts et le nombre de spectateurs par concert. A ce compte, les plus grands compositeurs de ce temps, Dutilleux, Boulez, Glass, Dusapin, Stockhausen… se situeraient tout en bas de l’échelle des valeurs.
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Monday, 8 October 2007
Qui veut noyer son chien l'accuse de sectarisme catholique.
Un complément d'informations et une chronologie destinés à compléter le billet principal. Cliquer ici ►♦♦♦
Mémorandum
Aperçu des mesures visant à poursuivre la TFP comme « secte pseudo-catholique »
• 1995 La Commission parlementaire d’enquête sur les sectes en France inclut la TFP sur la liste des 173 sectes comme « secte pseudo-catholique » (Rapport Guyard)
• 1999 La Commission parlementaire d’enquête sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes (Rapport Brard) donne la TFP comme exemple de groupement sectaire s’étant enrichi grâce au « mass-mailing » et ayant fait l’objet en 1993 d’un redressement fiscal, preuve du caractère lucratif de ses activités.
• 1999 Une enquête est confiée à un officier de police de la Brigade de Répression de la Délinquance Economique – BRDE – qui envoie un courrier à quelques centaines d’anciens donateurs réguliers de la TFP pour leur demander la raison de l’interruption de leur don et les inciter à porter plainte contre l’association. En 2004 et 2005 des perquisitions sont opérées aux sièges de l’association En 2007, l’enquête suit son cours sous la responsabilité du magistrat en chef actuel du pôle financier sans que l’association n’ait jamais eu accès au dossier
• 17-12-2003 Le Tribunal Administratif de Paris annule le redressement fiscal de 2 millions d’euros reconnaissant le caractère parfaitement désintéressé de la gestion et des activités de l’association, et condamne le fisc à verser à cette dernière 2 000 euros pour procédure abusive
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Chronique
Elle sera sommaire, vu l'heure, et l'analyse et la rédaction du cas TFP qui m'a passablement "pompé". J'ai commencé par me piquer au jeu, par réflexe professionnel, et puis je me suis souvenu, que d'une certaine manière j'étais affectivement impliqué dans cette lutte où des mondes opposés se heurtent de front. Il se trouve que le combat n'est pas équilibré et que Médusa l'emporte par sa haine, son agressivité, ses méthodes soviétiques, l'appui de l'Etat, l'utilisation san complexe du mensonge le plus grossier et de la désinformation la plus tordue. La loi est violée, une terreur insidieuse s'infiltre dans notre pays, et il est important que justice se fasse, que les coupables soient châtiés, et publiquement désavoués. Un commentaire ne s'est pas fait attendre, qui fournit un mémorandum très précis sur les événements factuels de l'affaire. Les amateurs pourront s'y référer.
Mon projet initial a été retardé. Il était destiné à Ben qui attend toujours une liste des disques classiques et la manière de les aborder utilement. La musique est un art beaucoup plus complexe que la peinture, plus abstrait, plus d'ifficile d'accès, mais paradoxalement plus facile à approfondir par un profane intelligent, à cause de sa rationalité qui le rend accessible aux informaticiens et aux biologistes, alors que la peinture est chose mentale, certes, si on en croit Vinci, mais aussi sensuelle, tactile, voluptueuse. On l'appréhende instantanément.
Pour ne pas faire languir trop longtemps Ben, voici un point de départ :
1. Il vaut mieux acheter un seul disque et l'écouter cent fois, que d'en acheter cent et de les écouter une fois. En plus, cela coûte moins cher!
2. Il y a des incontournables des chefs d'oeuvres universels dans leur version de référence. Par exemple :
J.S.Bach. Le clavier bien tempéré, par Richter.
J.S. BAch. L'Art de la fugue par Hermann Scherchen
Beethoven , les trente deux sonates par Wilhelm Backhaus et par Wilhelm Kempff.
Beethoven, les symphonies et la messe solennelle par Arturo Toscanini
Mozart (en DVD) : la Flûte Enchantée par Levine, les Noces de Figaro par Bohm mis en scène par Ponnelle.
Wagner. Le RIng par Boulez- Chéreau (DVD)
Chopin , les préludes par Alfred Cortot, la sonate op.35, funèbre, par Backhaus, le sonate op. 58 par Dinu Lipatti
Mahler , Le Chant de la terre par Klemperer et Christa Ludwig
Moussorgsky, Boris Godounov (DVD) par Gergiev
Tchaikowsky, Eugène Oneguine, par Solti (DVD)
Mode d'emploi. En attendant mes conseils, commandez-les aussitôt que possible, car ces disques ne resteront pas longtemps dans le commerce. Vous pouvez vivre avec , et rien qu'avec eux , pendant quelques dizaines d'années.
Sunday, 7 October 2007
Un cas exemplaire : Médusa contre Autel et Force de la terre. Une attaque frontale.
Qui veut noyer son chien...
Billet contrôlé le 8 octobre à 10h30 et réactualisé
La TFP peut se targuer d'être aux antipodes de Médusa. Le sigle sonne comme Travail Famille Patrie assimilée dans l'inconscient des gens, à la collaboration pétainiste et en contradiction avec le crédo gauchiste: Travail aliénant ,Alliance libre, Internationalisme, Les termes de substitution ne valent guère mieux : tradition sonne comme régression petite-bourgeoise, Propriété, évoque la spéculation et l'injustice sociale. On peut donc sans exagérer situer la TFP dans la zone doublement hérétique dont il faut se débarrasser au plus vite avant qu'elle ne contamine les esprits.
Il est peu douteux que la TFP ait fait l'objet d'un harcèlement peu commun de la part de Miviludes, cet organisme consacré à la lutte contre les dérives sectaires. Le problème est que l'accusé est peu sympathique à bien des gens de bon sens qui sont heurtés par la circulation d'idoles comme la médaille miraculeuse et par les propos exaltés et quelque peu extravagants de ses dirigeants. Pour des esprits rationnels comme pour des observateurs mal intentionnés ou ignorants, ils font "secte". Il suffit d'y greffer connotations, et mensonges pour qu'à la longue le soupçon ne devienne passage à l'acte : condamnation à priori.
Le but de ce billet est d'appliquer les techniques d'analyse de la désinformation énoncées dans mon livre Virus, huit leçons sur la désinformation, (Ed. des Syrtes, Genève). Il convient pour cela de poser quelques concepts fondamentaux
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Le cycle normal de l'information
S.I.Hayakawa le plus illustre sémanticien a montré que la chaîne correcte de cheminement des données est la suivante
1. FAITS (Information factuelle). Elle comprend la sélection des faits saillants ou observables, qui permettent de décrire un événement. Elle est en dépit de son nom "FAITS" sujette à caution. Les témoins, on le sait, voient ce qu'ils croient et ne crouent pas ce qu'ils voient. Biensouvent les faits sont déformés ou sélectionnés. Il arrive aussi qu'ils soient occultés volontairement. Dans le cas où les faits ont été ainsi manipulés, on parle de "falsification" de "mensonge" ou d'intoxication. La caractéristique de cette forme aiguë de désinformation, est qu'elle est falsifiable, c'est à dire qu'on peut la déceler objectivement.
2. Inférences. La simple présentation des faits serait incompréhensible si on ne l'intégrait pas dans un schéma explicatif. Les faits sont ainsi placés dans un contexte artificiel qui en dénature le sens. Mais les inférences sont perverses car elles mentent en disant la vérité. Un fait peut en effet revêtir une signification très différente selon la manière où on l'insère dans un schéma explicatif.
3. Jugement. L'assertion qui provient du travail d'organisation sur les informations factuelles, est généralement un jugement. On attache une valeur positive ou négative à priori à l'événement, selon qu'il est ou pas congruent avec un ensemble intégré de croyances fortes qui organise notre vie affective Nous avons appelé noeud sémantique un tel agrégat. Medusa, Force de la terre, Autel, et Diamant Vertueux sont des noms donnés dans Virus à des variantes du gauchisme, du capitalisme petit bourgeois, de la religion intégriste ou conservatrice, du communisme. Le jugement porte donc sur les faits organisés par des inférences.
Il existe aussi un cheminement pervers, qui inverse la séquence normale
1. Jugement. On évalue à priori l'événement d'après la source qui l'a interprété.
2. Inférences confirmant le jugement. La chose étant par avance jugée, on organisera les faits pour en construire des inférences compatibles avec le jugement.
3. Sélection des faits. Les faits sont falsifiés ou occultés pour coller aux inférences. S'il le faut, ils sont déformés ou trafiqués.
Appliquons ces concepts à notre sujet. L'objet de la discussion consiste à déterminer si la TFP est ou n'est pas une secte. On peut soit faire appel à un dictionnaire comme le Grand Robert, soit à la définition donnée par les fonctionnaires de Miviludes.
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