Thursday, 25 October 2007
Reconversion
Comment je deviens secrétaire, pourvoyeur de fonds et garde du corps.
(Suite du billet du 24 octobre 2007).
Il a tenu parole.
Sitôt sorti de chez moi, me raconte le comte de Kuglov, il a donné des ordres à Moscou pour retenir des places dans le concert. J'en suis très fier, car je me découvre des dons de pourvoyeur de fonds pour une association caritative dont je fais partie et qui organise le fameux concert à Versailles. Un certain nombre des membres du conseil, au nom et à la fonction ronflante, on promis de jour en jour de subventionner le concert, mais se sont contentés de baffrer des petits fours, de se faire inviter à des diners en ville où ils ont plastronné, et de ... ronfler! Comportement typiquement parisien, et déplorable lorsqu'on pense que ces nobles personnages se trouvent à la tête d'entreprises d'importance nationale. Décidément, Oil Egg Derryck Pacha a bien raison !
Le comte Boris Katastrof, oligarque qui m'honore de son amitié, m'a demandé de lui trouver un hôtel sympathique dans les environs de mon appartement. Il déteste les palaces parisiens, Georges V, Crillon et autres Bristol. Hier matin j'explore les hôtels et je reviens bredouille ; tout est complet. Le comte me fait savoir que j'en ai trop fait et qu'il règlera lui même le problème. J'avoue que je me sens un peu frustré car un homme supposé aussi sollicité que moi ne fais pas un travail d'aide secrétaire. C'est d'ailleurs la première fois de ma vie que je m'acquitte d'une mission aussi peu prestigieuse? Certes j'ai fait cela avec mon coeur, mais les avertissements du Comte Kugloff distillent leur poison dans mon superégo. On se discrédite avec les Russes l'orsqu'on rend des services gratuits. Me voici donc devenu après recruteur de fonds, secrétaire de bas étage.
Il ne me restait plus que de toucher le fond : devenir bodygard, nous savez, ces mastodontes décoratifs, qui flanquent les stars pour faire croire qu'ils sont en danger; Je crois que cela ne saurait tarder, et je m'en vais vous raconter la péripétie Pagaillon.
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Wednesday, 24 October 2007
Sur les traces d'Arthur Koestler
Correspondances et couplages
ou quoi de commun entre la phénoménologie, la graphologie, le tarot, l'astrologie et le manège génétique?
Le grand psychologue Jean Piaget était taraudé par une obsession. Il avait reconnu en même temps que Sr Karl Popper, que le conscient n'est pas réductible à son substrat neurologique ou hormonal. Le conscient n'a pas de masse, pas d'énergie, pas de temps (Niels Bohr a montré qu'il était "plat" et qu'il générait le présent. Cette observation avait échappé à Piaget qui s'enlisait sur la psychologie du temps, égaré par son collègue Paul Fraisse. (cf. Traité de Psychologie expérimentale vol I, PUF et Fraisse, PUF. ). Dès lors se posait le problème insoluble du couplage entre les deux univers. Dans la thèse interractionniste, les représentations du réel, sont des particules dépourvues de masse et de matiérialité. Comment pourraient-elles interagir avec des décharges de neurocepteurs et hormones ou des impulsions électriques neuronales dotées d'une masse et d'une énergie. On est conduit à supposer l'existence d'un tiers inclus (selon la terminologie des contradictoires de Stéphane Lupasco) à la fois matériel et immatériel Ce qui à l'époque paraissait une absurdité, à la notre nous est familiarisée par le double statut du réel : onde immaterielle ou particules discrètes.
Il existe une seconde explication nommée le parallélisme. Les deux mondes matériel et immatériel, ont en commun une communauté de structures. Le conscient serait ainsi un modèle du cerveau. On en vient à supposer que lorsqu'on modifie un des paramètres d'un système, le paramètre correspondant serait également modifié, sans masse et sans énergie. Il suffirait que deux systèmes soient homomorphes (en correspondance structurelle) pour qu'ils aient même comportement.
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Tuesday, 23 October 2007
Le grand dépotoir
Pour Christine qui aime l'Art Contemporain
J'ai déjà relaté l'entrevue de notre petit groupe New Wave (Marina Fédier, Frédéric Bonet, Bruno Lussato) avec un des monuments de l'Art Conceptuel John Baldessari.
Depuis plusieurs jours nous tournons autour du Grand Palais, sans avoir le courage d'affronter les queues monstrueuses, sans compter les embouteillage des jours de grève. Enfin, Lundi, nous mettons en oeuvre la stratégie de MArina, que je vous recommande : se pointer une heure avant la fermeture des caisses. Le prix des billets est dissuasif (40 euros su je ne me trompe) et les gens ne vont pas payer ce prix là pour une heure et demie de visite.
Nous sommes sortis de là dégoûtés, déprimés, écoeurés. Bonet nous avait averti : il y à boire et à manger, mais boire d' l'urine et manger la m... issue du cloaque de Delvoye ou du cul de Gilbert (ou Georges), ce n'est pas le pied, amoins d'être coprophage. Bon. Il n'y a pas que cela. Beaucoup d'oeuvres de qualité moyenne et de prix suprêmes (tout à 200 000 euros, pour des débutants). Même les Dubuffets de la fin, la bad painting de Picasso étaient mal fichus.
Je vais énumérer les lignes de crête de l'expo.
1. Un magnifique Tàpiès de taille moyenne, représentant deux chaises. Une merveille d'équilibre, de sérénité, de somptuosité tactile et de construction harmonieuse. Tàapiès a porté à son apogée l'expression de la matière, sans aucune outrance ni provocation. Sans céder non plus à la tentation ésotérique des croix. Un autre, un peu inférieur, était également parfait de conception et d'exécution. Les prix? Un million d'euros pour le premier.
2. Deux Soulages de 1965. En général le graphisme des oeuvres anciennes, est noir avec des éclairs blanchâtres, comme suintant des épais signes noirs, plus massifs que l'abstraction d'un Hartung. Massifs et solides, comme d'un charpentier. Mais ces deux oeuvres laissait entrevoir derrière les piliers noirs, des lueurs d'incendie impressionnantes; l'enfer en action.
3. Deux Baldessari de chez Mary Goodman. Une construction de piliers et de planches, découpées comme un Hans Arp et laissant deviner par allusion, des personnages réduits à leurs memebres : bras, torse, jambes. Les oeuvres se démarquent de l'ennui ambiant par leur perfection esthétique fondu dans l'abstraction conceptuelle (ces membres épars évoquant un corps imaginaire).
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Le magnat et le mendiant
Une rencontre avec Oil-egg Derryck Pacha
Mon éditeur le comte Stanislas de Kuglov me téléphone ce matin. " Le Pacha a entendu dire beaucoup de bien de vous, et il est impatient de faire votre connaissance, ce qui peut déboucher sur une collaboration profitable pour tous les deux. "
Je suis stupéfait et un peu sceptique. Abasourdi parce que le Pacha est l'homme le plus riche et le plus connu de Russie. Ce n'est un secret pour personne car il a affiché avec orgueil sur l'Internet, ses trois avions privés, des Airbus, je crois, et ses trois navires privés qui lui tiennent lieu de Yacht. Dans le Point on pouvait admirer (?) sa villa, la plus grande, la plus somptueuse, la plus chère de Saint Tropez. On l'a deviné, ce n'est pas exactement le genre de mes clients habituels, très discrets et ligne basse. Mais tout le monde sollicite en vain le grand homme, et le voici en chair et en os dans mon modeste appartement! Oui. Il est là, élégant, très discret dans son costume bleu-noir et sa cravate bleu nuit (l'uniforme de tous mes clients) avec je ne sais quoi de Poutine, yeux bleu acier, corps mince et bien charpenté, de taille moyenne, d'une grande courtoisie légèrement empreinte de méfiance.
Je l'interroge sur les relations Franco-Russes. Elles sont exécrables, dit-il. On s'entend bien avec les allemands, les autrichiens, les canadiens, les italiens, les espagnols... mais les français! Le courant ne passe pas, ils sont arrogants, agressifs, et puis, c'est un pays à faible potentiel, hostile à ce que nous sommes à ce qu nous représentons..
- Mais avez vous l'intention de développer des affaires ou des liens avec notre pays?
- Avec la Colombie, le Mexique, l'Australie, Monaco,... et tous les autres pays civilisés, oui... sauf la France. Je n'ai rien à faire avec la France.
- Mais vous y êtes souvent?
- Oui, j'aime la France.
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Monday, 22 October 2007
A propos de Vista
Emmanuel Dyan est affirmatif. Ne pas s'embêter à charger un vieux logiciel qui dans cinq ans sera totalement obsolètes. On a dit la même chose lorqu'on est passé de W. 2000 à W. XP. Vista est un excellent outil pour un professionnel ou un utilisateur lourd. Maintenant qu'IBM a disparu, les professionnels utilisent Dell ou au niveau supérieur Sony. N'oublions pas que j'ai tapé pour ce blog plus de 5 millions de caractères depuis le mois de Février, et plus de 1200 pages en trois mois l'année dernière. Cet ordinateur n'aura pas démérité.
A propos des plasmas de Panasonic et de Pionneer.
Là encore ce sont les meilleures dalles de plasma, Panasonic l'emportant par la qualité sonore et la finition. Malheureusement c'est la marque la plus chère. Puis le choix s'imposait : full HD ou pas full HD. Hamlet en aurai perdu son anglais shakespearien.
Mon fils en bon financier me sort du placard aux stéréotypes, la règle des 80/20. Le full HD coûte 1000 dollars de plus, pour des avantages illusoires, puisqu'il n'existe pratiquement pas de sources disponibles à part les films de démonstration avec chimpanzés qui vous dévisagent sans sympathie, des voitures qui explosent, des chenilles qui broutent une feuille de salade et autres programmes hautement éducatifs. Et même pour ces films full HD, la différence est minime. Il faut être fous alors que pour 20% du prix, tu bénéficies de 80% de la qualité maximale.
Mais je ne suis pas un financier, et pour moi ces 20% ont une valeur supérieure aux 80% de base. Tout amateur passionné consent des efforts déraisonnables pour obtenir les 5% de qualité supplémentaire qui manque aux concurrents.
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La dérive des continents
Ce dont on parle ici, c'est des quatre aires de développement dans le monde, appelées par métaphore "continents sémantiques" et correspondant vaguement aux blogs civilisationnels de Huntington et telles qu'elles avaient été décrites par le rapport ISD de l'année dernière. Cette semaine des évaluations me sont venues des Etats-Unis et du Canada, qui viennent confirmer l'émergence d'une cinquième entité comme actant international : la Russie, jursqu'ici cantonnée au rôle de tissu intersticiel, comme l'UK. Les principaux constats mis en évidence sont les suivants :
1. L'Europe est le seul continent sémantique à être affecté par Médusa, à la fois au niveau de ses élites intellectuelles, dela presse et des officiels. Les Etats-Unis, par le biais des universités, sont touchées de plus en plus par Médusa, mais l'effet de ce noeud sémantique est affecté par les facteurs suivants : a) il y a une forte tradition entrepreneuriale et pionnière force de la terre, dans l'amérique profonde. b) Les milieux d'affaires sont infestés par Matrix qui rejette l'influence des "geeks" si ce n'est dans les soirées mondaines. c) La dimension du continent favorise une brutalité dans les relations de force, qui sont réelles. Bien que le pouvoir du Président soit plus limité qu'en Europe, il pèse très lourd dans la vie réelle du pays. d) La faiblesse relative de Médusa, limite son action au domaine des médias et des discours. Cependant Octopus, le noeud sémantique médiatique a contribué à infléchir le sort de la guerre du Vietnam, que les Américains étaient sur le point de gagner, selon le même processus de sape et de démoralisation qu'on connus les Français alors que le FLN était en perte de vitesse par rapport aux musulmans pro-français. Le Général de Gaulle, a remis en selle le FLN, le parti le pus radical, le plus violent et le plus adversaire à la France. Il s'agit d'une constante de la posture française. Encore aujourd'hui, le gouvernement accorde ses préférences aux mouvements affiliés aux frères musulmans, en négligeant les islamistes réformistes et modérés.
e) En faisant la synthèse de ces champs de formes sémantiques, et en dépit d'une progression de Médusa, une doctrine unique domine la politique américaine : aidons nos alliés, combattons nos adversaires, faisons nos intérêts, jouons à très court terme.
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