Tuesday, 29 May 2007
La désinformation derrière la désinformation
Il arrive qu'une désinformation en cache une autre. J'ai pensé tout au début, que l'oreillette de Mme Royal, et les sous-titres de Canal plus résultaient d'une manipulation, puis je me suis rangé à l'avis de ceux qui prétendaient que la désinformation consistait à faire croire à la manipulation. Mais voici que je mets en cause la dénonciation de la désinformation, comme résultant à son tour d'une désinformation de degré supérieur. La régression serait-elle infinie? Où 's'arrêter? Cette problématique est au coeur des passages de L'Entretien tournant autour du couple Lasse-Clara. (Vente aux enchères, duo d'amour, deuxième partie du duo d'amour, etc.)
L'oreillette de Madame Royal
J'avais relaté le cas de l'oreillette que Ségolène Royal aurait porté à son oreille droite. Le film laissait en effet apparaître sans ambiguïté un fil blanc, qui aurait pu être un câble brillant ou un cordon très mince et transparent éclairé par des projecteurs puissants. J'ai bien examiné les clichés et le film, et il faut exclure un certain nombre d'explications :
1. Ce ne peut en aucun cas être le mur blanc derrière la candidate, aperçu à travers une séparation de la chevelure. Cette explication est même absurde et on se demande comment on a pu la formuler.
2. Ce ne peut être un cheveu plus droit, plus brillant et plus épais que les autres.
3. Ce ne peut être un trucage. En effet à un moment donné, Ségolène Royal change de position et ramène ses cheveux pour cacher le fil.
4. L'argument que les oreillettes modernes n'ont pas de fil ne tient pas. En effet après enquête, ces oreillettes fonctionnent bien dans certaines conditions : pièce close, silencieuse, mais n'offrent aucune garantie de sécurité dans un environnement comme le lieu du débat.
5. L'argument selon lequel tous auraient pu détecter la supercherie ne tient pas. En effet ;dans des circonstances normales le fil aurait été invisible, ce n'est que sous les projecteurs braqués qu'il a pu apparaître. Par ailleurs Mme Royal avait changé de coiffure et la nouvelle coupe cachait parfaitement un oreillette éventuelle.
6. L'attitude empruntée de Madame Royal aurait milité pour une oreillette. L'erreur dix sept au lieu de soixante dix sept, laisse supposer que le chiffre a été mal entendu, autrement pourquoi le lancer? Par ailleurs Mme Royal a toujours paru réciter son rôle.
7. Quoi qu'il en soit, l'hypothèse de l'oreillette ne tient que par l'existence d'un fil, et ce dernier est une inférence.
8. Un de mes amis, proche du président Sarkozy a catégoriquement démenti l'existence d'une prothèse quelconque. D'après lui, elle aurait immédiatement été détectée. Mais il ne donne aucune explication plausible sur le film, à moins de souscrire à la rocambolesque thèse d'une manipulation.
9. Tout ceci nous montre la difficulté de cerner la vérité, lorsque le signal se confond avec le bruit ambiant. Le doute subsiste cependant.
Juif ou fasciste?
Monsieur Karsenti répond avec pertinence à ma critique de l'hypothèse d'une désinformation de la part de Canal plus. Je pensais en effet que les mots du sous-titrage étaient "Sarko facho", ce qui diffère phonétiquement de Sarko fasciste qui au contraire peut se confondre avec sale juif . Le a-o ne coïncide pas avec le a-i de fAscIste et d sAle juif. Plus convaincant est l'argument que le mot fasciste n'appartient pas au vocabulaire des immigrés du maghreb, qui disent : facho.
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La séquence 220 de L'Entretien
Rencontre au sommet, fusion à la base.
.... INTRODUCTION : Prologue au ciel
Faust I, d'après la traduction de Jean Malaplate, Flammarion.
Méphistophélès
Puisque une fois encore tu daignes t'approcher Seigneur,
et tu veux savoir comment va notre populace,
Moi sur qui ton regard aimait à se poser,
Me voici devant toi pour te rendre allégeance.
Paronne-moi pourtant : j'ignore les grands mots;
Dût tout le paradis se moquer de mes propos,
Et tu rirais toi-même, en écoutant mon pathos,
Si tu savais encore de que c'est de rire.
Je ne parlerai pas de sphères, de soleil :
Je vois l'humanité, sa misère profonde,
Le petit dieu d'en bas est pareil à lui-même.
Sans doute il vivrait mieux sans ta sollicitude;
Qui lui donna l'apparence des clartés du ciel;
Il la nomme raison mais il s'en sert si mal
Qu'il se ravale au rang du dernier animal.
Il est, quitte à blesser les sensibilités délicates;
Comme une sauterelle avec ses longues pattes
Qui saute et vole et saute et reprend son refrain.
Si du moins il ne quittait pas l'herbe où vous le créâtes !
Toujours le nez fourré dans un nouveau crottin !
Le contraste entre la majesté du cadre : le paradis, et la familiarité du discours du diable, qui évite la langue bois habituelle, introduit un oxymoron dans ce prologue étrange : coexistence de grandiose et de terre à terre. Il n'est pas un vers qui ne cache quelque intention ironique. Méphistophélès établit un contraste brutal entre la langue mythique des discours officiels et la langue vernaculaire de la réalité du monde.
Lorsqu'il se moque de la sollicitude divine, il me fait penser à une banderole accrochée à l'entrée de Saint Pierre de Chaillot qui déclarait en substance : "Mon Dieu, comment te remercier pour tous les bienfaits que tu répands dans le monde". A quoi, mon diable à moi, Hilarion, ne manque pas de répondre : "que serait-ce si le monde était privé de tes dons : la peste, le génocide, les épidémies. Merci, tes bienfaits tu peux les garder". On peut également citer L'Ascension et la chute de la ville de Mahoganny de Bertolt Brecht, où l'on voit Dieu menacer les impies des feux de l'enfer. Ces derniers lui répondent : l'enfer, on l'a déjà.
Relevons aussi l'hyperrationnalisme qui transforme les intellectuels pontifiants, énarques, maîtres à penser, philosophes engagés et autres bobos (et vous savez à qui je fais allusion en particulier) en bêtes stupides prêtes à soutenir les causes
les plus répugnantes. Mais laissons parler le Seigneur.
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Nouvelles du blog
Aujourd'hui, à midi vingt, nous avons franchi le seuil des dix mille visites par mois. Cela ne signifie naturellement pas dix mille visiteurs. Il faut tout d'abord compter les dix pour cent d'intrusion des moteurs de recherche, toujours à l'affut des nouveautés. Notamment il suffit de se brancher sur Pierre Boulez ou sur Bayreuth pour être en contact avec ce blog par l'intermédiaire de la catégorie correspondante. Par ailleurs les visites proviennent d'internautes fidèles au blog, et qui se branchent périodiquement par intérêt ou curiosité. En effet on ne peut jamais savoir quel sera le sujet du prochain journal ou du prochain article, pour la bonne raison que je ne le sais pas moi-même! Je crois avoir compris que beaucoup de jeunes fréquentent mes masterclasses, qui me donnent l'illusion de continuer mes cours, au delà de ma chaire au CNAM. La chaire, après la chaire ! Je crois que le sentiment le plus gratifiant de ma vie professionnelle a été le moment privilégié, où après avoir donné ma leçon, jgénéralement à une heure, le Samedi, je descendais de ma chaire, je m'emparais d'une chaise et je discutais avec un groupe d'élèves, toujours les mêmes. Nous oublions évidemment les uns et les autres de déjeuner. C'était là que se tenait le véritable enseignement. Ainsi que vous aurez pu le constater, je suis branché jusqu'à cinq heures du matin. Ce que vous ne pouvez connaître, est l'intense activité qui règne à ces heures nocturnes, où toutes les cinq minutes, un inconnu vient me rendre visite. C'est une sensation très mystérieuse pour un solitaire incapable de s'intégrer dans un réseau d'amis ou de connivences. Ce blog est en train de devenir, affectivement ma véritable famille.
Ce qui a beaucoup contribué à ce chaleureux sentiment de contact intellectuel et amical, a été la fréquentation, bien plus grande que je n'aurais osé l'espérer de mon Entretien. Elle m'incite à continuer et à poster, un peu au hasard, des séquences extraites de l'immense corpus de quatre mille pages in-folio, soit au moins dix mille pages A4. Ces séquences sont autant de pièces d'un puzzle qui au fur et à mesure se constitue et peut être se rassemblera en ce space opera pour hypertexte et internet, dont j'ai toujours rêvé. Un opera interactif qui pourrait me survivre. En attendant, je compte dans un prochain article, vous livrer la séquence-clé de L'Entretien : dialogue au sommet, assortie des commentaires sur le prologue de Faust, première partie, de Goethe, dont elle est l'image inversée.
Monday, 28 May 2007
Signaux faibles
Le rapport signal-bruit est un paramètre important qui a un impact décisif sur la désinformation. Celle-ci fleurit en effet, lorsque les messages sont noyés dans le magma: bruit de fond, signaux parasites, formes aléatoires, informations contingentes. Il subsiste assez de matériau pour deviner qu'il s'agit d'un message signifiant, mais pas assez pour en saisir le sens. Les chercheurs issus de la Gestalt Theorie nous ont appris que lorsque des pertes ou des irrégularités affectent une forme, nous avons tendance à combler les unes et à raboter les autres afin d'obtenir "une bonne forme".
C'est tout le secret des rumeurs. On fabrique des messages cohérents, satisfaisants pour l'esprit, lorsque l'information qui nous parvient est incohérente, fragmentaire ou indéchiffrable. C'est ce qui nous fait entrevoir des personnages dans des nuages ou des objets morbides dans des taches d'encre; L'effet devient désinformation, lorsque la bonne forme, est pour nous, celle qui correspond à un noeud sémantique. On voit alors ce qu'on croit, et on croit ce qu'on nous fait croire, le on étant une construction fantasmatique dictée par l'intérêt, un stérotype, ou un noeud sémantique (idéologie, modèle théorique, canon religieux).
Le type même de signal faible est le fameux fil blanc apparu dans les replis de la chevelure de Ségolène Royal lors de son débat télévisé. Dans l'incapacité de déchiffrer sa provenance et sa nature (fil transparent éclairé par les projecteurs? ) on supposa qu'il conduisait à une oreillette cachée, en dépit de l'invraisemblance de cette inférence.
Un autre exemple peut être consulté dans You tube à "Sarkozy est un sale juif". On voit dans cet extrait de Canal + des "jeunes" vociférant d'après les sous-titres ajoutés à l'image : Sarko-facho. Mais si l'on pousse le son et qu'on fait attention, on peut entendre; Sarko-sale juif ! Ceux qui ont entendu cette dernière insulte en tirent deux inférences : les "jeunes" sont antisémites, Canal + a déformé le message afin de ne pas susciter de réaction anti-africaine dans une population exaspérée par la violence des banlieues. Mais l'essentiel a été occulté par cette recherche de l'information manquante : la vision de ces individus d'origine maghrébine, le visage tordu de haine, et manifestement étrangers à la culture et aux moeurs de leur pays d'accueil. On se prend à souhaiter qu'ils regagnent leur terre d'origine. Le tabou qui frappe l'occultation de cette haine, la désinformation provenant de l'amalgame "voyou haineux et fanatique" - jeune d'origine africaine des banlieues - jeunes des banlieues - jeunes, explique l'indignation de l'intelligentsia lorsque le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, a désigné ces individus menaçants et délinquants, par le seul terme adapté : racaille. Le fait d'appeler un chat un chat, a heurté les "sensibilités" de gauche, qui pratiquent le glissement sémantique. Ce dernier explique qu'elles aient étendu cette appellation à l'ensemble des habitants des banlieues qui en fait est victime de "la racaille", ce qui n'est pas le cas des bobos des beaux quartiers.
Ces phénomènes sont inquiétants par leur extension à une large fraction des Français et dénote une emprise puissante de Medusa. Nicolas Sarkozy affronte de ce fait, non pas un parti politique concurrent, mais un noeud sémantique solidement enraciné dans la fraction la plus agressive de la population et notamment des jeunes facilement manipulable par l'intelligentsia. C'est ce qui a conduit Matthew Paris dans The Times à estimer que le président a été élu trop tôt.(cf. Le courrier International N°864, p.17) Avant de'embrasser le libéralisme, la France doit perdre tout espoir d'une solution alternative, écrit Paris. Raymond Barre m'avait déclaré en 1981, les Français ne réagiront pas tant qu'on ne sera pas arrivés à l'os.
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..... L'Entretien
La séquence 150
Vente aux enchères au
Campanelli's Resort
« Codex éléphant » vol. XII, p.1161
PERSONNAGES
Alonzo Vacca della Strambugia
Critique d'art, ex-conservateur de la collection Reubenstein.
Mrs Reubenstein
Mécène abusive
Mrs Fitzgibbons
Mécène, rivale de Mrs Reubenstein
Mrs Zoubov
Epouse de Zoubov.
Mrs Hartzman
Ex call-girl. Mariée en secondes noces à Hartzman
Lars Hall-Bentzinger
Homme d'affaires
Vladimir Zoubov
Ecrivain russe. Ex Dissident soviétique.
Hartzman
Homme d'affaires argentin. A fondé sa fortune sur de l'argent nazi.
Vera Hall-Bentzinger-Harzman
Epouse de Lars Hall-Bentzinger et mère d'un petit garçon : Karl Hall
Lahy-Noir
Délégué international de Spectre.
Fuchs
Critique d'Art plutôt rétro.
ALONZO VACCA DELLA STRAMBUGIA
Mesdames et Messieurs, la direction du très exclusif Campanelli’s Resort, m'a fait le très grand honneur de me demander, en tant que conseiller artistique de la Fondation Fitzgibbons, de commenter quelques immenses chefs-d'oeuvre de l'Art Universel, dignes du Musée Getty et qui seront offerts à la vente ce soir au profit des victimes des échecs transgéniques. L'Art au service de la Science, du Bien et de l'Utile, quoi de plus naturel et de plus admirable?
La vente débutera par La grappe de raisin de William Adolphe Bouguereau datée de 1860 et évaluée de 800.000 à 1.200.000 dollars. Jadis éclipsé par la mode des impressionnistes, ce vrai artiste reprend sa place, la première par la beauté de ses sujets et le fini de la facture. Sa technique était si parfaite, qu'on ne peut imaginer que ces visions de pure splendeur, aient été réalisées avec de la peinture à l'huile sur une toile grossière. Le peintre dans sa modestie, s'est attaché à supprimer toute trace de travail artisanal, à l'instar de Kosuth, pour se concentrer sur une histoire qu'il ne raconte pas mais qu’il suggère. Ainsi que vous le constatez, il a dépassé les maîtres de la Renaissance Italienne par la beauté ravissante de ses enfants, et le rendu de leur chair rose et potelée. Tôt ou tard, le talent et le métier seront reconnus comme valeur souveraine et la côte de ce chef d'oeuvre de l'Art universel s'envolera bien au delà des dix millions de dollars.
HARTZMAN
Cet enfant est Karl tout craché, Lasse! Même sourire, même teint clair. Nous pouvons acheter le tableau à deux.
LARS HALL
C'est vrai. Il tient de Vera la grâce et l'élégance. Mais je lorgne autre chose et puis, un million de dollars plus les frais pour une simple ressemblance, c'est cher payé!
HARTZMAN (pincé)
Hé bien, je l'achèterai seul pour l'offrir à Vera! Ça l’aidera à se remettre de sa dépression.
LARS HALL
Je n’en doute pas.
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...... Le duo d'amour de L'Entretien
Pour la compréhension de ce duo, il est recommandé de lire auparavant l'introduction qui rappelle les événements précédents.
Pour cela cliquez ici ► XXXXX
Personnages :
Lars Hall II, dit Lasse. Président d'une organisation financière et industrielle tentaculaire, située en Amérique du Sud et en Californie, et dont le siège se situe à Santa Samarea, entre Los Angeles et Sans Diego. FIls d'une dynastie d'armateurs suédois et de grands industriels hanséatiques, il s'est marié avec Vera Bentzinger,dont le père a hérité d'une fortune amassée par les nazis réfugiés en Argentine. Il a une fille, et on vient d'apprendre qu'elle vient de mourir dans des circonstances troubles. Lasse est le type même de l'idéal nazi : blond, grand, athéltique comme un dieu grec. Ses yeux sont trop clairs et durs, sa voix tour à tour douce ou impérieuse.
Bruno-Anton Zemlinsky. Violoniste de second ordre, jeune et ambitieux, compagnon de Clara. Frêle et sujet à des sautes d'humeur.IL enseigne au conservatoire de musique de Santa Samarea.
Clara. Pianiste, accompagnatrice et compagne de Zemlinsky. Elève du conservatoire de Santa Samarea et issue d'un milieu très modeste. Elle est orpheline et seule au monde. Beauté réveuse et fragile, elle séduit par sa présence et sa distinction, plus que par sa beauté discrète. Tenue vestimentaire sévère et sobre, comme il sied à une pianiste de concert.Très blonde et regard bleu limpide souvent perdu dans le vide.
Valentin Ludell. Personnage central de l'Entretien. Avocat new-yorkais, très cultivé et intellectuel comme un geek, il s'est lié d'amitié avec Lars lorsque celui-ci étudiait à New York. Il lui a servi de mentor et comme récompense le suédois l'a cocufié en lui enlevant sa maîtresse, Christine Ludell dont il a eu deux jumeaux et qu'il a abandonnée aussitôt.
Christine Ludell. Se marie avec Ludell, en lui faisant croire que les jumeaux sont de lui. Lorsque Lars se marie avec Vera, Christine survient et réclame la paternité pour les jumeaux et une pension alimentaire substantielle. Lars y consent, mais elle ne peut en profiter : elle meurt dans un accident d'avion, pense-t-on.
****LA SEQUENCE 160
PROMENADE A DEUX VOIX
« Codex éléphant » Vol XII, p. 1218. -652 avant l'an 2000 Le jardin tropical du Campanelli's Resort
Lars Hall et Clara.
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