Projet contre projet ? Ou ... ?
Gardera-t-il son calme face aux provocations ?
L'une : travaillez moins et gagnez plus. Suspension de la liberté du travail : retraite à 60 ans, 35 heures généralisées. Partenaires sociaux = ?
L'autre : les paresseux gagneront moins que les autres. Liberté complète de travailler comme on le souhaite, autant qu'on le souhaite et jusqu'à l'âge que l'on souhaite.
La diabolisation de l'un des candidats (devinez lequel) est bien réelle, ceux qui se gaussent de sa position de victime feraient bien de venir inspecter l'ascenseur de mon immeuble : il est literallement vandalisé par des inscriptions Sarkozy SS, Sarkozy non. Je voudrais bien qu'on me donne le contre exemple. Bruno Lussato.
OUI..., MAIS
Il en a presque trop fait, car il regardait sans cesse le bout de ses chaussures alors que Ségolène pouvait passer pour une femme de conviction.
A chaque fois, Sarkozy dominait par son calme et en contredisant les chiffres énoncés par son adversaire. Le climax fut déclenché par une maladresse de Sarkozy. Il aborda avec décontraction le thème des handicapés, alors que Raffarin avait supprimé 7000 postes d'aides. Certes, il n'était pas alors premier ministre, mais on ne s'arrête pas à cela dans un tel débat. La maladresse du côté Royal a été moins cette "colère sacrée", "cette révolte" qui n'est pas de l'énervement, que la transformation de son visage, révélant un instant à quel point la madone pouvait se transmuer en une redoutable mégère. Le sourire devenu rictus méprisant, les yeux lançant des éclairs, le doigt accusateur pointé contre son adversaire, tout cela pouvait effrayer ceux qui ne la connaissaient pas sous ce jour. Ce qui était certain, est que l'énervement n'était pas dans le camp de Sarkozy, qui suivant les conseils prodigué, répétait " ne vous énervez pas, Madame, quand on veut être présidente on ne perd pas le contrôle de ses nerfs... - Je n'ai pas perdu le contrôle de mes nerfs, je suis en colère... " - "Qu'est ce que ce serait si vous les perdiez" sourit Nicolas, rendant sa politesse à la gauche qui le présentait comme un excité.
En fait Ségolène Royal tirait sans cesse le débat vers le bas (le compassionnel, les handicapés, les vieux, et pour finir ses qualités de femme, mère de famille etc... pendant que Nicolas Sarkozy jouait l'apaisement, montrant ostensiblement un respect pour la personne de Royal, alors que cette dernière refusait de se prononcer sur la personne de Sarkozy, interessée uniquement par le débat d'idée. Mais elle demeura dans le flou, aussi bien dans le compassionnel (vous avez arrêté un grand-père devant la porte d'un lycée et sous les yeux de son petit neveu, c'est indécent) l'autre répliquant : où fallait-il l'arrêter? Dans la rue? Chez lui? - Pas de réponse.
Même flou pour le nucléaire, les deux adversaires se contredisant formellement. Ou encore sur la Turquie, Ségolène demandant une pause de réflexion pour respecter la parole donnée, sans se prononcer, Sarkozy lui demandant si quarante ans n'étaient pas suffisant pour donner une réponse, et s'il fallait encore attendre dix ans (chiffre énoncé par Ségolène) pour refuser l'entrée. Alors que Ségolène se rangeait à l'avis de Chirac, militant pour que "l'on respecte ce grand pays", Sarkozy répondait qu'on pouvait respecter la Turquie et déclarer qu'elle se trouvait en Asie mineure, et que seuls les ennemis de l'Europe voulaient son rattachement au continent pour mieux le faire éclater.
Les commentaires de la 3ème chaîne montraient que les UDF basques voteraient nul ou Ségolène. Il estimaient que Sarkozy a déjà fait le plein des voix du centre, tendance droite. Auquel cas il perdrait.
Les memebres consultés de l'ISD pensent que ce débat ne changera pas le pronostic du vote qui se jouera dans un mouchoir de poche.
Si Nicolas Sarkozy etait Yang mâtiné de Yin, Ségolène se révéla plus Yang que Yang, en dépit de son contenu compassionnel Yin. On pense à la Reine de la Nuit dans le premier acte de la Flûte Enchantée de Mozart. La femme tendre, éplorée, la mère victime du méchant mâle, se mue soudain en virago conquérante, au sourire devenu de compatissant à carnassier. Mais le personnage personnifie les forces des ténèbres, en serait-il de même pour la redoutable Ségolène Royal qui en déplorant la fracture en deux blocs, essayait par tous les moyens de diaboliser son adversaire, en l'accusant d'immoralité.
Un moment comique fut donné par la proposition de Royal, de plutôt que réprimer les délinquants, faire raccompagner par les policières qui rentrent chez elles par des policiersn ce qui permettrait ainsi d'augmenter le nombre de fonctionnaires. Royal faisait preuve d'angélisme, en supposant qu'il suffit de former des voyous pour qu'ils renoncent à leur violence, et qu'il n'y a qu'a augmenter le SMIG pour que ceux qui actuellement travaillent 39 heures en traînant la patte, deviennent brusquement motivés et performants en 35 heures... ce qui permet d'augmenter leurs loisirs jugés insuffisants. (Il pourraient faire du sport, s'occuper de leur famille, voir des jeux vidéo), ainsi on gagnerait la bataille de la compétitivité.
Enfin, chaque fois que Ségolène ROyal pressée par Sarkozy de donner des chiffres ou de prendre position, elle répondait invariablement : je discuterai de cela avec les "partenaires sociaux". Pitoyable.
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