Théorie de l'Information psychologique (TIP)
Axiomes de départ et premières définitions
Spécificité du conscient. Le dilemme psychophysiologique (suite)
Si nous prolongeons le raisonnement de Niels Bohr relatif à l’inexistence de la notion de présent dans les théories scientifiques, la sensation de présent étant secrétée par notre conscient, nous aboutissons à une vision choquante pour certains et improbable pour d’autres.. Mais la rejeter nous forcerait à admettre l’impossible. (cf. Quand on l’écarte l’impossible, l’improbable devient vérité).
Il nous suffit, en l’état actuel de nos connaissances, d’admettre que notre champ de représentation R, est en quelque sorte plat (c’est-à-dire à trois dimensions au lieu de quatre) dans l’hyperespace à quatre dimensions : longueur, largeur, hauteur, ligne d’univers. Il n’a aucune épaisseur temporelle, au contraire du monde matériel dans lequel il baigne, et en particulier du cerveau.
Ce dernier est déployé en acte dans les quatre dimensions et ne « sait pas » plus que les autres objets inanimés ce qu’est le présent. R est donc partie d’un « hyperplan » commun sans doute avec l’espèce humaine, et peut être avec le monde vivant tel que nous le percevons, hyperplan à trois dimensions et parcourant la ligne d’univers selon une translation pratiquement irréversible. (cf. l’image de la saucisse relativiste et du train de la vie). Tout au long de cette traversée, la trace des événements s’accumule aussi bien dans notre cortex (mémoire biologique) que dans l’univers tout entier (comme les couches concentriques que l’on admire dans la section des arbres millénaires).
Ce que nous nommons le passé, n’est autre que la réception d’états actuels (au croisement entre l’hyperplan et l’hypervolume du cortex) et n’a rien à voir avec une réelle incursion dans un passé qui nous échappe. Les systémistes nous apprennent que le temps est une succession d’états, et qu’on ne peut avoir accès à l’histoire du système que par le recours à l’état le plus récent .
L'épaisseur temporelle du présent
Cependant, ce que nous appelons le présent n’est curieusement pas dépourvu d’une épaisseur temporelle u. Paul Fraisse dans « psychologie du temps » affirmait déjà que l’instant (situation de R où aucun élément ne bouge) dure d’un trente sixième de seconde (états hypnagogiques) à 16 secondes (méditation yoga, où le temps semble suspendu). C’est le passage d’un état au suivant qui donne l’impression de mouvement, comme un film composé d’images fixes qu’on fait défiler à grande vitesse. Les images sont ici, les champs de représentation R, successifs dont le défilement est à sens unique : translation le long de la ligne d’univers, du passé au futur.
Les réductionnistes assimilent l’esprit au cerveau, son siège est dans le cortex et il n’est qu’un épiphénomène à vrai dire encombrant, du mécanisme hormonal qui régit d’après eux notre pensée. Je pense donc je suis, pourrait se traduire par : mon cerveau émet des hormones, donc je suis. D’une manière plus raffinée on pourrait prétendre que l’esprit est une carte dont le substrat neurologique est le territoire. Au mieux il y a pour eux, isomorphisme entre esprit et cortex, au pire, identité.
Malheureusement ce point de vue des béhavioristes et de ceux qui ne conçoivent l’homme que neuronal, est contredit par l’approche en première personne, et par la comparaison entre les processus corticaux et les états de conscience. Nous allons nous en expliquer.
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