Billets marqués comme management
Tuesday, 11 September 2007
Chronique
Je viens de recevoir un email du professeur Omar Aktouf, un des meilleurs auteurs en matière de Théorie des organisations, qui me propose une collaboration à un groupe de réflexion. Professeur titulaire à HEC de Montreal, il réalise une synthèse entre l'efficacité anglosaxonne, sans humanisme, et l'humanisme européen sans efficacité. Ses ouvrages sont des leçons de sagesse pour les entrepreneurs européens, trop séduits par les mirages de l'utopie tiers-mondiste et par le faux pragmatisme globalisant. Prenant ses distances par rapport de Matrix et de Medusa, Aktouf propose une troisième voie. A suivre.
Art contemporain
Je recommande la lecture des commentaires, notamment ceux d'Alexandre Del Valle, un maître en géopolitique, et de Poil à gratter dont les interventions roboratives, invitent à la réflexion en profondeur. Je remercie aussi Frédéric Bonnet pour son billet passionnant sur la retrospective Annette Messager. Cette artiste fait partie des 25 que le groupe New Wave a sélectionné. Il faut absolument la visiter, (pour ceux qui habitent la région parisienne) si on veut commencer à entrer dans la grande aventure de l'Art Contemporain. Actuellement je me trouve à Deauville dans un cyberhôtel, et entretenir un blog dans ces conditions n'est pas particulièrement commode. Je compte me rendre dimanche à la retrospective Messager et je vous livrerai mes impressions de néophyte. L'Art contemporain ne passionne pas le grand public, et c'est dommage. Mais vous, ne vous découragez pas, ce n'est pas facile, il est vrai, je suis comme vous un débutant dans la grande saga du XXIe siècle, mais il faut s'accrocher. Si je m'y attelle à soixante quinze ans, pourquoi pas vous? IL faut des initiateurs, c'est pourquoi Fréderic Bonnet est là, et aussi une bibliographie qu'on vous communiquera au fur et à mesure.
Des muscles et des hommes
Je suis un peu horrifié par l'abondance de chair et de muscles qu'on nous montre à propos du foot-ball. N'y a-t-il pas un peu de place pour d'autres exemples d'excellence dans nos écrans? Si vous aimez la force et la compétition, voici un bon exemple tiré de mon billet sur la Turquie.
Wednesday, 18 July 2007
Chronique italienne N°22
Comment recruter un grand dirigeant?
Un billet de Francesco Alberoni dans Corriere della Sera du 16 juillet 2007. Première page.
J'ai trouvé cet éditorial dans le billet de Marina Fédier : Eau vive. J'en reproduit la fin qui sera utile à tous ceux qui cherchent à recruter pour leur firme un dirigeant vivant et non un technocrate mort. Ce ne doit pas être facile à juger par le nombre de zombies qui hantent les états-majors des états, des administrations et des grandes entreprises globalisantes. Les contre-exemples, comme par exemple le choix de Marchionne comme directeur de Fiat, sont particulièrement rares. Voici quelques notations particulièrement fructueuses.
Lorsque vous devez juger une personne dont on dit qu'elles ont beaucoup de talent, qund vous devez choisir un haut dirigeant, quand vous devez choisir un chef, je vous conseille une méthode.
Faites-le parler, participer à vos activités concrètes, écouter librement et connaître vos options. Puis, à l'improviste, dites -lui " peux-tu m'accorder deux minutes de ton temps? Dis-moi si je dois faire ceci ou cela, si je dois dire oui ou non. " S'il se trompe, perd du temps à répondre ou fait de longs discours fumeux, laissez tomber. S'il identifie le point essentiel, soumettez-le encore deux ou trois fois à d'autres épreuves de ce genre, et s'il les surmonte, choisissez-le.
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Friday, 13 July 2007
Chronique italienne N°17
Surmenage
Ce journal arrive in extremis et je ne puis accuser le serveur. Tout simplement, depuis que ce blog existe, j'ai déserté mon poste, la nuit de minuit à cinq heures du matin. Je me suis bêtement endormi devant l'écran !
Il y a évidemment bien des raisons à cette défection. Le soleil d'Italie, enfin au rendez-vous en Ligurie, mais surtout un défilé de clients venus en hélicoptère, en yacht ou en voiture escortée. Par un étrange concours de circonstances, tous venaient chercher des réponses que leurs conseillers étaient bien incapable de leur donner. C'est que ces gens là, espèce raisonneuse et raisonnante,ne peuvent répondre qu'à des familles raisonnables de questions, c'est à dire des questions bien délimitées, formalisées et interprétables par des logiciels aussi puissants que sophistiqués. Mais mes clients ne voulaient pas des réponses à des questions mais à des interrogations. Pour la bonne raison qu'ils ne savaient pas quelle question poser (autrement leurs spécialistes leur auraient répondu, bien ou mal). Ils ne savaient même pas où résidait exactement le problème et s'il avait une solution.
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Thursday, 7 June 2007
..... Management revisited
Je reviens sur ce qui mériterait qu'on y consacre une masterclass: les fondrières du management. Parmi les cours à la fois les plus les plus désinformés et les plus désinformateurs qui soient, je rangerais ce que l'on affuble du nom de management, ou encore des sciences du management. C'est pourquoi c'est avec bonheur que je quittai ma chaire au CNAM, laissant à mes successeurs le soin de propager les contes de fées. Non qu'il n'y ait un fond de vérité dans les théories de management, bien au contraire, elles permettent de clarifier le fonctionnement d'une entreprise saine, idéale et cela peut servir de repoussoir et d'horizon à des organisations mal fichues. Mais trois facteurs concourent à la désuétude des enseignements en matière d'entreprise.
Mais tout d'abord, une remarque digne de Lapalisse. Ou l'entreprise est petite, ou elle est grande. Dans le premier cas, sa gestion ressemble à une promenade en canoe dans un torrent. A chaque fois on est submergés par les vagues des aléas qui vous prennent en plein fouet. On passe ou ça casse. Ou l'entreprise est de type Matrix : organisation transnationale tentaculaire, et elle secrète en effet ses propres règles qu'on se garde bien de dévoiler. Dans tous les cas on ment aux fabricants d'études de cas. Pour qui connait le culte du secret des grandes multinationales, il est absurde de croire que des interviewes avec des patrons décoratifs, aient une signification quelconque.
1. On peut affirmer que même les dirigeants et les hauts cadres d'une grande entreprise, finissent par ne plus connaître leur métier, et pis encore, les hommes qui l'exercent;
2. Les étudiants qui entrent dans une entreprise Matrix, sont loin d'imaginer ce qui les attend et à quel point la réalité est excessivement incorrecte à l'égard de la langue de bois universitaire. et écart entre réalité et discours est particulièrement aigu dans une France partagée entre la tention utopique de médusa, et la tentation bureaucratique venant de Colbert et culminant à Bercy. Citons quelques trous noirs qui happent toute information :
a) Ces derniers temps je vois des héritiers s'entre-déchirer au grand dam de l'intérêt général. Il en résulte des factions, des chapelles, des clans. Leur étude ne peut être que ponctuelle.
b) Les syndicats sont à la fois faibles et agressifs, vérolés par l'idéologie (deinez laquelle). Leur représentants sont des ennemis rémunérés qu'il faut ménager pour leur force de nuisance.
c) Les relations entre les hauts dirigeants sont du type politique et non managérial.
d) La politique ne fait pas partie des préoccupations des 'patrons, et elle se venge en s'en préoccupant. Par ailleurs l'entreprise est un microcosme de la planète terre. Les relations entre Chirac et Sarkozy ont été houleuses; l'inertie de celui-là
rendant enragé celui-ci.
Monday, 21 May 2007
L'artisanat technologique
Au moment où on annonce le "Grenelle de l'écologie", il n'est pas inutile de s'interroger sur les relations structurales entre la globalisation et la pollution, la destruction des classes moyennes et la concentration démente des moyens de production et la fracture sociale et économique. Le problème est qu'on confond "Force de la terre", essentiellement proche de la nature, et hostile aux mégaorganisations, et "Matrix" qui envahit le monde et le détruit implacablement. Or les sensibilités de gauche, confondent les deux noeuds sémantiques et s'attaquent aussi bien à "Force de la Terre", facteur de prospérité et d' humanité, sinon d'humanisme, qu'à "Matrix" qui en est l'hideuse caricature. Le résultat est inverse à leur but. En effet Matrix est beaucoup plus résistant que Force de la Terre, et d'ailleurs s'emploie également à le détruire.
Par ailleurs, il faut bien reconnaître que les altermondialistes et les écologistes ont raison de tirer la sonnette d'alarme et de manifester contre la mise à sac de la planète. C'est à juste titre qu'ils accusent la politique à court terme des organisations multinationales prédatrices. Le problème est qu'aveuglés par leur idéologie, ils associent Force de la terre, facteur de prospérité, à Matrix, se rangeant eux-même sous la bannière de la contre-culture Medusa. De raison, ils se donnent tort.
L'intérêt de l'initiative de Nicolas Sarkozy, d'officialiser des mouvements jusqu'ici rejetés par la politique à court terme de Matrix, est qu'elle permet d'affirmer les valeurs traditionnelles de la droite Force de la Terre et celles des écologistes. En fait l'alliance est légitime puisque Force de la Terre, contrairement à Matrix, respecte la nature, pense aux cycles longs (on plante des chênes plutôt que des peupliers) et ses valeurs de patrie et de civisme, sa haine du gaspillage conduit à des pratiques que les écologistes en peuvent renier.
J'engage les internautes à se reporter à la seconde partie de David le Chameau et la globalisation, que je viens de finir à l'instant de rédiger. On montrera comment la haute technologie permet d'espérer concilier efficience et qualité. J'espère dans une masterclass prochaine, rappeler la logique des structures cellulaires, qui sont un pas de plus vers l'humanisation des organisations et qui va beaucoup plus loin que la simple décentralisation. N'hésitez pas de poser des questions. C'est le but de ces Masterclasses.
Friday, 6 April 2007
Les circonstances de la publication de Virus
Par Bruno Lussato
Ce texte a été écrit avant que l'ouvrage n'ait atteint sa forme définitive. Notamment le pauvre Kevin Bronstein a été totalement exclu du titre. On le retrouvera dans l'article : Kevin Bronstein, introduction à Virus.
Ce travail est tout sauf spontané. Il commença par une commande, d'une grande firme transnationale, dont les dirigeants qui s'apprêtant à changer radicalement de structure, s'attendaient à toutes les manoeuvres les plus machiavéliques de la part de tous ceux dont le changement dérangeait les habitudes et compromettait le statut.
Une des menaces qui guettait ces dirigeants, était la dénaturation de leurs déclarations, la réinterprétation de leurs messages et de leurs instructions et la manipulation subtile des collaborateurs de l'entreprise afin qu'ils s'opposent, par inertie ou excès de zèle, à la nouvelle organisation. Je me rendis compte que de toutes les manipulations, la plus nocive était ce que j'ai appelé la désinformation, terme qui ne coïncide pas tout à fait avec l'acception commune et notamment, celle vulgarisée par un orfèvre en la matière, le regretté Vladimir Volkoff. Je désigne ainsi un procédé consistant à présenter des faits, soit authentiques, soit inaccessibles, dans un contexte qui leur attribue, par inférence, une signification apparemment objective. C’est comme si leur réarrangement retenait quelque chose du réel qu'il organisait, en transformant en un hybride où le virtuel était inextricablement absorbé par la froide description scientifique.
J'avais ainsi l'occasion de poursuivre un travail que je n'ai jamais abandonné depuis ma jeunesse, et qui consiste à interroger sans relâche les finalités et leur traduction en objectifs et en actions. Mon métier de théoricien de l'information, qui englobe la connaissance de la sémantique et la psychologie cognitive, fut étayé par une pratique quotidienne du milieu de l'entreprise. Jusque vers les années soixante dix, le domaine du management pouvait être sans dommage être séparé de la sociologie des organisations et de l'étude des mouvements idéologiques. Mais aux approches du nouveau millénaire, cette position n'était plus défendable. Le conseiller en organisation ne pouvait se désintéresser des idéologies qui conduisent le monde, ni des stratégies de pouvoir qu'elles mettent en oeuvre pour s'implanter et se combattre. Et de toutes ces armes, la désinformation est la plus importante, car elle procède masquée, et contamine la planète toute entière, à la faveur de la surinformation qui noie les cerveaux.
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