Billets marqués comme kevin bronstein
Wednesday, 9 December 2009
The life of Bruno Lussato - 1960's - 1970's
By Kevin Bronstein
Dear Friends,
The following post is the next installment of The life of Bruno Lussato. In the first blog I recounted my initial encounters with the Professor and left us at the begining of the 60’s. At that stage he had already gotten himself his professorship at the CNAM and started professing the benefits of American management theory. His activities as a researcher and professor allowed him to apply this theoretical framework to the very real situations he started to face with his clients.
Bruno and I shared many of the same values when it came to management. The following principles were at the centre of his work in the 60’s and 70’s but stayed core to his beliefs as long as I knew him: Decentralisation; Manage through goals, not procedures; Simplify workflow.
It was a time where American enterprise, supported by the contemporary academics, thrived in a virtuous balance between stakeholders shareholder value, respect of the clients, employees and the host countries to these newly emerging multinational outfits. It was a time where there was a genuine desire to preserve the prestige and the quality of the products, not the brand, and the religion of work ethics was pervasive throughout the enterprise. Having lived through these days myself, I can assure you that there was no cynicism, no demagogy nor naïveté on behalf of the companies contrarily to today’s vacuous mission statements implemented by short termist professional CEO’s. T
hese principles were defended by the likes of Professor Lussato and organisations such as the AFAP (l'Association Française pour l'accroissement de la productivité), the CNOF (Le comité national pour l'organisation française) but in particular the OST(Organisation Scientifique du Travail) at Lussato’s CNAM (Conservatoire National des arts et Métiers). This benevolent vision of enterprise, emboldened by the technical knowledge of the likes of the Professor and myself (often did I participate alongside Bruno in AFAP or OST events), allowed Europe to graduate in a near miraculous timeframe –although China seems to be making new time here- from a arts and craft post war societies to fully industrialized nations.
I visited Bruno in Paris in 1962, a trip I vividly remember. He was working at the BHV in the service of a visionary of the time, Georges Lillaz. He had a truly human approach to retailing allowing for unheard of autonomy to the so called “Chef de Rayon” (department manager in a store) who were both buyers and sellers. He despised the “other” model that most Wall Mart like chains follow: Bureaucratic, centralized decision-making subjected to the illogic language of IT Systems of the time and self centred agendas of HQ managers.
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Wednesday, 28 October 2009
Chers Internautes,
Je voudrais tout d’abord vous remercier de votre sollicitude et des merveilleux commentaires que vous nous avez laissé suite a mon billet du 1er Octobre.
Comme vous pouvez le constater, mon père a assuré sa relève pour ce blog qui lui était si cher. Sasha, qui a passé de nombreuses heures auprès de lui ces dernières années, a parfaitement résumé l’héritage culturel que mon père nous à tous laissé dans son billet du 14.10 « Que jamais l'on ne disparaît totalement et les grands hommes encore moins». Nous allons donc d’un effort commun tenter de continuer ce blog, a notre propre manière il va sans dire – mon père le « Professeur Lussato » était bien évidemment unique.
J’ai reçu ces dernières semaines des marques touchantes d’affection et de respect envers mon père qui souvent se traduisaient par un désir de participer à notre effort de pérenniser l’héritage culturel de mon père. Nous allons dès a présent ouvrir le blog à certains contributeurs tel que Kevin Bronstein, le grand chercheur canadien, qui parmi tous ses proches a le mieux connu mon Père. Il s’est offert à devenir en quelque sorte le « biographe officiel » de mon père mais nous fera également part de ses opinions sur la sociologie et la finance mondiale ses deux domaines de prédilection. Mais nous ouvrirons ce blog aussi à des invités et amis variés qui désirent offrir leur témoignage ou contribuer à leur manière à cette Chapelle dont mon père rêvait, si bien décrite dans le blog de Sasha.
Nous aurons dorénavant des articles en Anglais étant donne que certains contributeurs ne parlent pas le français. J’espère que vous n’y verrez la aucunement un manque de loyauté par rapport a vous, anciens lecteurs et supporters du blog, mais uniquement un effort d’élargir le nombres de participants a notre projet. Nous nous efforcerons également d’utiliser le blog pour partager avec vous les écrits et souvenirs de mon père. En dernier lieu je voudrais demander votre indulgence pour les nombreuses fautes d’orthographe et de grammaire qui vont sans aucun doute accompagner mes blogs dans le futur (surtout que j’ai remarqué que celles-ci offusquaient certains de nos internautes). J’ai en effet quitté la France il y a plus de quinze ans et les claviers anglais ne se prêtent guère a d’autres langues!
Bien a vous,
Pierre Lussato – Londres, 28 Octobre, 2009
Sunday, 11 November 2007
Politiquement correct à force d'être politiquement incorrect
Une conversation téléphonique avec Sir Kevin Bronstein
Billet revu , augmenté et corrigé, ce dimanche 11 novembre 2007
Je viens d'apprendre que Kevin Bronstein a été ennobli par la Reine, ce qui est un honneur pour tous les membres de l'ISD. Sa femme devient donc "dame Hilda Bronstein".
Bronstein avait surtout envie de parler de Bush, Nicolas Sarkozy et des autres,
-... Ah oui, la France, les grenouilles et les villas à Saint Tropez. J'y ai été invité un jour avec Hilda chez le célebre oligarque Derrick Pasqua. Quelle merveille que sa villa, la plus somptueuse de Saint Tropez ! Ah la France, quel beau pays... Pour qui n'y réside pas bien entendu; car les autochtones, les indigènes plus ou moins ... enfin, je m'entends..., ils vont eux dans les hypermarchés, les riches étrangers, rue St. Honoré.
Bush et Sarkozy, deux erreurs de casting. Georges Junior est un abruti alcoolique, coureur de jupons reconverti, et qui prouve à quel point l'Amérique est une vraie démocratie. Tous y ont leur chance. Si un imbécile peut devenir président, pourquoi pas vous? Il est vrai que vous n'avez peut-être pas un père comme le vieux Georges pour vous guider? Car derrière le junior, se cache immanent, le sénior... Il est partout, le fils, c'est un figurant stupide.
- Pour Nicolas Sarkozy, vous ne croyez pas que vous avez été un peu dur?
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Saturday, 10 November 2007
Billet du Canada.
Kevin Bronstein Sr. parle.
Kevin Bronstein est le chef de file du L'institute for Systems and Development de Genève, un Think Thank dont les travaux les plus importants ont été l'introduction à la Microinformatique (en 1974) et Eight Lessons on Desinformation. (Aujourd'hui, Virus).
Kevin travaille à la synthèse des travaux de L'ISD d'Août 2007 et les prémices sont tirées de la vision géopolitique des quatre continents et des deux failles techtoniques. Il faut y ajouter l'utilisation du concept de pôle sémantique.
On ne peut manquer d'être stupéfait lorsqu'on compare l'enthousiasme provoqué lors de l'état de grâce du président français avec la déception générale qui provoquera une base fertile à toutes les manoeuvres les plus haineuses de ses adversaires. Ce qui se prépare pour demain est un tsunami, et nul ne peut prédire la gravité de l'issue, sinon que la France poursuivra son déclin d'une manière accélérée et contribuera à l'affaiblissement de l'UE.
L'erreur majeure j'en ai parlé en citant Le Prince. C'est pendant les trente premiers jours de l'état de grâce que toutes les réformes importantes doivent être accomplies,par la force, dans l'impopularité assumée, et les sanctions très dures prises contre les adversairer attachés à ruiner le pays et pour des raisons idéologiques à l'empêcher de se ressaisir.
Pendant ces trente jours, on n'entendra que des cris, des vociférations, des accusations contre le tyran. Ces gens-là on prendra contre eux les sanctions les plus dures et les 30 jours suivants de la réforme se passeront à intimider les adversaires voyous. Les 30 jours terminaux, des hommes nouveaux auront remplacé les ennemis et n'auront de cesse que de collaborer et d'éviter de trops se signaler au pouvoir. L'ordre étant ainsi établi, le Président-tyran, multipliera tous les jours des signes d'aménité, de mansuétude, distribuera des miettes de reconnaissance honorifique. C'est le temps de donner à manger aux Jack Lang et aux DSK, tout en les compromettant. Tous les jours, relayés par les journaux d'état ou contrôlé par l'Etat, on chantera les louanges du tyran bonasse, pas si méchant que ça au fond... Ce que Roosevelt disait du petit père des peuples, Staline à la grand rage de Churchill. Mais ce fut Staline qui gagna.
Or qu'a fait Nicolas Sarkozy? Le contraire. Il a mangé son blé en herbe, avide de popularité, de reconnaissance, de pacification universelle, d'ouverture envers l'ennemi. Dans son besoin de consensus, il revient en arrière sur ses promesses : 'interdiction de l'entrée de la Turquie" par exemple. On reviendra plus tard sur les trois contre-mesures qui démentent ses promesses électorales.
Pis encore, il confond deux classes de population : les classes moyennes, les artisans et les entrepreneurs, ceux qui avec leur capital, leur imagination , leur initaitive ont besoin dêtre soutenus contre la machine à broyer planétaire mondialiste. Ces travailleurs modestes et industrieux, qu'on écrase sous les charges sociales dont on exempt des bourreaux d'enfants qui leur font impunément une concurrence meurtrière. Ces gens-là n'interessent pas Nocolas Sarkozy qui n'est faciné aue par les grands capitaines d'industrie, ceux qui le fascinent par leurs yachts, leurs jets, leurs palais. Il croit compenser ce manque en serannt la main et en tutoyant les pêcheurs. Il ignore une règle essentielle du pouvoir suprême qu'il est le seul à violer : entre le Président de la France et le citoyen, doit s'instaurer une distance mythique, un respect inhérent à la fonction. J'ai connu bien des chefs d'entreprises richissimes et populistes, qui croyaient fraterniser avec les ouvriers en les tutoyant et en s' habillant avec de viellies blouses de cuir avachi. Cette démagogie de bas étage ne fonctionne qu'un temps et détruit durablement le prestige de la fonction présidentielle.
Un article ignoble du Guardian traitant Nicolas Sarkozy de clown, a été commenté avec une satisfaction maligne par mes collègues. On critique le président comme "le grand diviseur" alors que "Ségolène Royal" est la grande rassembleuse. Cette mauvaise foi montre à l'évidence que tous les gages d'ouverture ménagés envers les adversaires, sont de l'anti-Machiavel, retournés à l'envoyeur, l'homme plein de bonne volonté, soucieux de "siphonner" l'adversaire.
Nicolas Sarkozy méconnaît Machiavel
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Friday, 6 April 2007
*** Dans l'ouvrage attribué à Kevin Bronstein, je m'attribue le rôle du préfacier. Ce texte résume les idées maîtresses de 'l'ouvrage et complète l'article sur la genèse de virus. On ne peut éviter une redondance avec ces préfaces et avant-propos.
Kevin Bronstein,
eight lessons
Préface de
Bruno Lussato
Cet ouvrage, comme l'indique son sous-titre, n'est ni un essai, ni un livre de vulgarisation. C'est une série de huit leçons professées par Kevin Bronstein lors d'un séminaire tenu en Août 2003 à Genève dans le cadre de L'Institute for Systems and Development. (ISD)
L'ISD est un think tank indépendant de tout lien avec des entreprises ou des états. Partant d'une approche systémique et holistique, il est consacré à l'approfondissement de la théorie de l'information. Il s'est illustré par la publication en 1975, sous l'égide de l'Oréal, du premier travail posant les fondements de la microinformatique. J'inventai ce néologisme passé aujourd'hui dans la langue courante pour poser les bases théoriques d'une informatique conviviale, fondée sur la commercialisation massive de micro-ordinateurs legers, peu encombrants, ne nécessitant ni spécialistes pointus ni salles réfrigérées.
Le rapport ISD fut accueilli en Europe avec une incrédulité condescendante. Les technocrates français, dont Alain Minc rapporteur de L'informatisation de la Société fut la figure de proue, non seulement discréditèrent ses travaux qui prédisaient l'essor de la microinformatique, mais firent leur possible pour faire échouer les premiers fabricants de microordinateurs, les français Alvan et Micral. La France manqua la révolution micro-informatique, dont la théorie et la pratique étaient nées sur son sol. Les constructeurs européens, accueillirent avec le même mépris condescendant, les nouvelles idées, et voulant imiter IBM, ils déclarèrent que l'avenir appartenait aux giga-ordinateurs. On sait ce qu'il en advint.
Si j'ai rappelé cette péripétie, c'est qu'elle illustre à la fois la démarche de l'ISD, théorique et synthétique, et les forces centralisatrices et bureaucratiques qui travaillent l'Europe et tout particulièrement la France. Le travail de sape des technocrates tout puissants qui firent avorter l'Alvan, et le Micral, fut relayé par l'establishment tehnologique et popularisé par une vaste campagne de désinformation.
Le sujet de ce livre, est précisément cette altération subtile et pathologique des communications, désigné par le terme de désinformation par Vladimir Volkoff vulgarisa. Le nom collectif de Kevin Bronstein fut utilisé par mes collègues, à l'instar de celui du Général Bourbaki, signant le fameux traité sur les mathématiques modernes. Les huit leçons sur la désinformation, s'attachent à démonter les rouages du mécanisme pervers qui envahit les mass media, plutôt que de descrire in-extenso les phénomènes auxquels il donne lieu, fort bien illustrés par l'ouvrage de Jean-François Revel, La Connaissance inutile. J'ai essayé d'adapter ces leçons à l'intention d'un public français en ayant recours à des cas qui lui sont familiers, et quelque peu réactualisés.
Une des raisons pour lesquels le mécanisme sous-jacent à la désinformation a été rarement approfondi, tient à la nature protéiforme de la notion elle-même d'information, à laquelle il convient d'ajouter le malaise attaché à un phénomène, dont chacun sent la pénétration insidieuse et pressent la nocivité. Toute exploration sérieuse de la désinformation doit en effet recourir à des disciplines très variées dont la connaissance même sommaire, échappe à la majorité des chercheurs. Elle exige également du chercheur qui, comme tout être humain, est victime et agent de désinformation, un détachement problématique. D'où la formule choc du livre : La désinformation c'est nous, mais pour nous, la désinformation ce sont les autres. Les huit leçons de Bronstein, ne sont évidemment par exemptes des distorsions et des déséquilibres qui révèlent la présence du phénomène. Un exemple en est l'importance accordée au film Le Cercle des poètes disparus, cheval de Troie de la subversion trotzkiste dans les milieux bourgeois et pseudo-intellectuels, alors que l'auteur aurait pu choisir Midnight Cowboy, dirigé contre la Turquie et qui est encore plus révélateur du mécanisme. Bronstein, n'aime pas le terrorisme intellectuel ni la "gauche caviar", et, contrairement à elle, préfère avoir raison avec Aron que tort avec Sartre. Cette aversion pour le "politiquement correct" colore l'ensemble de l'ouvrage et introduit un déséquilibre dans le choix des exemples.
Néanmoins, l'important, dans ces huit leçons, n'est pas l'exposé des cas, forcément partial et lacunaire, mais le modèle explicatif qui, lui, demeure plus que jamais valable. L'originalité du modèle, réside dans la synthèse des concepts émanant de savants célèbres comme Julien Jaynes, Leon Festinger, Jean Piaget, Kurt Lewin, ou obscurs et controversés, comme François Bonsack et Rupert Sheldrake. Ce travail transversal permet d'établir des passerelles entre les concepts des différentes théories rappelées et des études de cas allant de l'assassinat de Kennedy à la mise au ban de la parapsychologie par les milieux universitaires.
L' apport théorique des Huit leçons, outre la nature holistique du travail, réside dans l'articulation de trois concepts essentiels, mettant en évidence certains aspects importants du mécanisme de désinformation. La nouveauté et l'originalité de ces "constructs", pour adopter le terme lewinien, a obligé l'auteur à recourir, non sans apprehension, à des néologismes contestables et sans doute provisoires.
Le premier désigne sous le vocable de noeud sémantique ces agrégats denses de croyances et de dogmes, animés par de puissants instincts et des intérêts matériels, mais par la quête d'une vérité absolue qui nous rassure en donnant sens à l'insensé. Face de Janus, tourné vers l'intérieur du psychisme et s'incarnant dans le collectif, le noeud sémantique est composé de particules psychologiques, nommées par les anglo-saxons psytrons ou psychons que j'ai traduit par psychèmes. L'auteur adhère par là à la vision de Sir Karl Popper, qui postule l'irreductibilité du monde physique et biologique, et du monde psychique, (premier et deuxième monde) et que leur interaction dont le caractère paradoxal a été mis en évidence par Jean Piaget et exploré par Sir John Eccles. Les huits leçons sont de ce fait, radicalement opposées au réductionnisme ambiant des neurosciences, (Le cerveau secrète la penséee comme le foie secrète la bile) considéré comme un dogme datant du XIXe siècle, et incongru à l'ère de la physique quantique et de la théorie des cordes.
Le second apport théorique des Huit leçons réside dans la formalisation des échelles de valeur qui orientent nos comportements, nos opinions et en définitive notre jugement. L'auteur dégage six, et seulement six, échelles élémentaires, (Jugdment Value Générator Scales) dont la combinaison donne naissance à une grande variété de critères de jugement, et dont la résultante est une échelle volitionnelle, déterminant nos conduites positives ou négatives vis à vis d'un évènement, un homme, un objet : adhésion ou hostilité, attraction ou répulsion. d'évitement ou d'attraction. Les noeuds sémantiques diffèrent par la manière dont chaque évènement est noté dans l'espace axiologique à six dimensions. Ils orientent de ce fait notre comportement et biaisent le cheminement de l'information. Il en résulte que partout où existe un foyer dense et puissant de croyances et d'intérêts, se manifestent des phénomènes de désinformation. Ceux-ci ne doivent pas être ramenés à des mensonges (bruits), des censures (pertes) ni même à des distorsions, pour adopter la terminologie shannonienne, mais considérés comme une déformation des données factuelles lors de leur organisation en information signifiante, ayant pour but de réduire les dissonances entre notre perception du monde et le modèle idéologique implanté dans notre psychisme. En suivant la thèse de Jaynes, on pourrait concevoir le noeud sémantique comme une sorte de tumeur logée dans l'hémisphère droit du cerveau et nous désinformant malgré qu'on en aie.
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Les circonstances de la publication de Virus
Par Bruno Lussato
Ce texte a été écrit avant que l'ouvrage n'ait atteint sa forme définitive. Notamment le pauvre Kevin Bronstein a été totalement exclu du titre. On le retrouvera dans l'article : Kevin Bronstein, introduction à Virus.
Ce travail est tout sauf spontané. Il commença par une commande, d'une grande firme transnationale, dont les dirigeants qui s'apprêtant à changer radicalement de structure, s'attendaient à toutes les manoeuvres les plus machiavéliques de la part de tous ceux dont le changement dérangeait les habitudes et compromettait le statut.
Une des menaces qui guettait ces dirigeants, était la dénaturation de leurs déclarations, la réinterprétation de leurs messages et de leurs instructions et la manipulation subtile des collaborateurs de l'entreprise afin qu'ils s'opposent, par inertie ou excès de zèle, à la nouvelle organisation. Je me rendis compte que de toutes les manipulations, la plus nocive était ce que j'ai appelé la désinformation, terme qui ne coïncide pas tout à fait avec l'acception commune et notamment, celle vulgarisée par un orfèvre en la matière, le regretté Vladimir Volkoff. Je désigne ainsi un procédé consistant à présenter des faits, soit authentiques, soit inaccessibles, dans un contexte qui leur attribue, par inférence, une signification apparemment objective. C’est comme si leur réarrangement retenait quelque chose du réel qu'il organisait, en transformant en un hybride où le virtuel était inextricablement absorbé par la froide description scientifique.
J'avais ainsi l'occasion de poursuivre un travail que je n'ai jamais abandonné depuis ma jeunesse, et qui consiste à interroger sans relâche les finalités et leur traduction en objectifs et en actions. Mon métier de théoricien de l'information, qui englobe la connaissance de la sémantique et la psychologie cognitive, fut étayé par une pratique quotidienne du milieu de l'entreprise. Jusque vers les années soixante dix, le domaine du management pouvait être sans dommage être séparé de la sociologie des organisations et de l'étude des mouvements idéologiques. Mais aux approches du nouveau millénaire, cette position n'était plus défendable. Le conseiller en organisation ne pouvait se désintéresser des idéologies qui conduisent le monde, ni des stratégies de pouvoir qu'elles mettent en oeuvre pour s'implanter et se combattre. Et de toutes ces armes, la désinformation est la plus importante, car elle procède masquée, et contamine la planète toute entière, à la faveur de la surinformation qui noie les cerveaux.
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