Un des moyens de tester la compréhension d'un message ou d'une oeuvre, consiste à y introduire des bruits aléatoires ou des distorsions, et évaluer à partir de quel seuil d'altération, le récepteur se rend compte de la dégradation. On peut soupçonner ainsi, qu'un homme plongé dans la lecture d'un journal tenu à l'envers soit analphabète.
Lorsque j'étais jeune je m'amusai à jouer à des mélomanes prétentieux de fausses fugues de Bach et des fantaisies inexistantes de Beethoven, improvisées sur le champ. Ils critiquaient mon jeu, sans s'apercevoir de la mystification. Wilhelm Kempff a joué la sonate Op.106 de Beethoven pour Radio Canada. (DVD cité, voir à Beethoven). Saisi par le trac il perdit le fil du discours du sublime adagio et sans se démonter, improvisa une page de pseudo Beethoven. Aucun des "connaisseurs" à qui je fis écouter l'enregistrement, ne s'aperçut de la substitution d'un texte admirable par un pastiche insignifiant. Et ces gens-là péroraient sur le jeu de Kempff et coupaient des cheveux en quatre à propos de sa sonorité ou de tel détail de style. La rubrique canulars comprend deux types de mystifications : un mélange de vraies et de fausses poésies, une parodie d'émissions de télévision sur des thèmes bateau.
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