Le nuage qui ne bougeait jamais...
. . . n'est plus.
Ce sont les deux derniers vers d'un hai-ku japonais qui illustre le danger de se reposer sur de fausses certitudes. Il est particulièrement approprié dans un monde de mutations rapides comme le notre, et le cauchemar que vivent les bourses à la suite de l'effondrement de l'immobilier américain, vient nous le rappeler. La première question qui se pose est la suivante : comment personne n'a-t-il vu rien approcher ? En effet le phénomène a saisi le monde financier par surprise, sans aucun signe avant-coureur autre que les mises en garde de gens politiquement et économiquement incorrects. On vivait sur un modèle concocté à MIT et à Harvard, transplanté à Wharton, et en vigueur depuis plusieurs années. Pis encore, il était cloné à des centaines d'exemplaires, et régnait sans conteste. Nul ne se serait avisé de faire remarquer qu'il était déconnexé du réel, et qu'il fabriquait del'hyper-réel. Nul encore n'aurait relevé qu'il est malsain d'accepter un système voyant le futur dans le rétroviseur, et protégé par les critiques et les contestations, par une sorte d'acceptation tacite, celle qui caractérise les trous noirs. Celui-ci en l'occurrence appartenait au noyau sémantique Matrix, dit aussi "esprit de Davos".
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