La campagne présidentielle, le yin et les français
*** En consultant sur TF1, le carnet de la campagne de présidentielle, on remarque la prédominance du Yin dans la représentation des informations. Par exemple Sarkozy figure au chapitre "politique étrangère'", (alors que Segolène Royal sèche sur l'armement d'après les "coups de campagne"). Il a droit comme Le PEn à quatre photos, alors que Royal apparaît onze fois, et toujours avec le sourire. Les associations évoquées à son propos sont toujours des connotations élogieuses : "Royal face aux malentendants" où elle joue d'une manière un peu théâtrale sur la solidarité avec les "sourds" (terme politiquement incorrect) et où on exalte sa "bravitude".
Dans la rubrique "coups de campagne", Sarkozy n'est présent que quatre fois et en accusé, alors que Segolène ne récolte que des appréciatins élogieuses, à l'exception de son échec sur l'armement (Yang).
Mais le plus intéressant est le classement des "TOP 10". Royal figure en position 1, 3 et 8 ("Royal et un panéliste handicapé, la séquence sentimentale inlassablement répétée, extraite de l'emission de Poivre d'Arvor)). A l'exception du "droit de savoir" en position 10, tout le reste est de la distraction de masse d'un niveau culturellement médiocre (c'est un euphémisme), sous prétexte d'être populaire". (La caravane des enfoirés, 50 mn; inside, Sexy ou confessions intimes) ou encore sacrifiant au star system (Celine DIon, Melissa feat Akhenaton).
Cette "carotte" médiatique, illustre notre décodage de l'émission "J'ai une question...". On y perçoit clairement la fusion d'un sentimentalisme Yin, d'un spectacle de masse hérité des Etats-Unis et accommodé à la sauce Medusa française. Ségolène et Le Pen sont, dans un genre opposé (le bon et le méchant) des acteurs distrayants et emportant l'adhésion du grand public. Ils ne cessent de sourire (Royal parce que vous le valez bien, Le Pen, goguenard, très chansonnier). Sarkozy et Bayrou sont raisonnables, tristes, sérieux, pontifiants. Ils devraient prendre des leçons chez Jack Lang, qui, lui aussi, ne cesse de sourire.
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