Modifications
Emmanuel Dyan m'a suggéré de remplacer le titre "le bloc-notes de Bruno Lussato" monotone et dépourvu d'utilité, par "le journal du ..." . La date offre un repère commode et on sait bien qu'il ne s'agit pas de France-Soir, mais du journal où votre serviteur note à votre intention, ses réflexions ou ses réactions aux évènements récents.
Une autre modification consiste à ne faire figurer dans l'introduction que les paragraphes initiaux, en réservant la suite dans le corps du billet.
Comment jouer Mozart. Le témoignage de Horowitz
Il complète et confirme mes réflexions sur la désinformation qui touche les sonates de piano de Mozart. Je soutenais dans mon introduction et discographie que ces sonates souffrent, quel que soit le talent du pianiste, d'un aplatissement des contrastes, souvent violents de la partition, de la déformation arbitraire des signes de liaison et des soufflets, de tempi souvent étirés dans les mouvements lents et excessivement rapides dans les autres. On remarque aussi une répugnance à exprimer ses sentiments. De peur de tomber dans un romantisme démodé, on tombe dans l'excès inverse.
L'immobilisme est en marche. Comment l'arrêter?
Inspirée d'une boutade d'Edgar Faure à propos des centristes, cette formule que pourrait s'appliquer à un certain candidat, dépasse de loin la polémique électorale. Elle pose le problème du compromis politique propre à la civilisation occidentale. L'ouvrage de référence The West and the Rest, de Roger Scruton (ISD books, 2002) oppose l'occident fondé sur une culture de compromis et de la négociation et "le reste" (notamment l'Islamisme) qui distingue la Maison de la soumission, le dar al-Islam, et la maison de la Guerre, le dar-al harb. Son analyse est apparentée à celle de Huntington en ce qu'elle nie toute possibilité de conciliation entre deux systèmes s'excluant mutuellement. Le problème peut être transposé au sein de la campagne électorale française, où ces logiques conflictuelles s'affrontent.
Le témoignage d'Horowitz
Citations
"Je ne m'interesse pas aux spéculations des autres concernant la façon de jouer Mozart - la seule chose qui compte pour moi c'est ce que le compositeur lui-même a dit (dans ses lettres) "
Horowitz reprochait sans cesse à ses contemporains leur virtuosité mécanique et dénuée de sens ainsi que leur manque d'émotions et de sensibilité.
Dans ses lettres, nous pouvons voir qu'il était un homme sensuel ... et qui possédait un large éventail d'émotions. Sa musique les exprime toutes. L'approcher comme s'il était une gentille figurine de porcelaine rococo juchée sur un piédestal équivaudrait à enlever à sa musique son caractère essentiel, universel, sa capacité à évoquer tant la joie que les larmes.
Mozart pensait que la main gauche devait constamment maintenir le tempo, tandis que la main droite pouvait profiter d'une certaine liberté rythmique. Dans une lettre à son père datée du 24 octobre 1777, il écrivait "tout le monde s'étonne que je puisse rester en mesure. Ce que l'on ne veut pas comprendre c'est que pour le Tempo rubato dans lun Adagio, la main gauche doit maintenir la mesure. Avec eux, c'est la main gauche qui suit la droite.
Ce serait une erreur de concevoir l'écriture de Mozart comme quelque chose de simple. Il faut beaucoup d'habileté pour donner vie aux notes et , dans la mesure où la texture est tenue, tout est exposé. (...) de par sa texture tenue la musique de Mozart a besoin de plus de couleur que la musique dite romantique dans laquelle la couleur est partie intégrante de la composition. (...)
Les pianos modernes, avec leur grande palette sonore, sont tout à fait adaptés à Mozart.
On peut obtenir d'un piano moderne toutes les couleurs dont on a besoin, et également produire la sonorité d'un instrument d'époque - mais pas le contraire. Chez Mozart on utilise moins de pédale afin de conserver leur clarté aux textures. Par exemple, lorsqu'il utilise une basse d'Alberti, on doit sentir la main gauche avec une articulation mordante. Plusieurs pianistes jouent la main gauche trop timidement. La ligne de basse était aussi importante pour Mozart que pour Bach.
D'après Edward Greenfield.
L'immobilisme en marche : article en préparation.