Razzia sur un musée
L'histoire des instruments d'écriture est intimement liée à celle de transmission des textes, des calames arabes, des pinceaux chinois et des stylets romains, à la plume d'oie, à la "sergent major" et à la plume calligraphique parallèle, chef d'oeuvre de haute technologie, conçue par le leader des instruments d'écriture, le japonais "Pilot".
En 1990, encouragé par Kymiasu Tatsuno, l'un des meilleurs connaisseurs mondiaux en matière de stylos de collection, par Rafaella Simoni Malaguti, qui fabriquait la Rolls Royce des instruments d'écriture sous la marque OMAS, et sous le parrainage de Pilot, le leader mondial, créateur des stylos en laque NAMIKI, chefs d'oeuvre dominant toute la production de tous les temps par des pièces signées par les plus grands maîtres japonais, je fondai le musée du Stylo et de l'écriture.
Le premier site se trouvait au Centre Culturel des Capucins, à Montfort l'Amaury. Lors du rachat du Centre par l'Oréal, il fut transféré rue de Chaillot, puis au 3 rue Guy de Maupassant, à Paris. Il était composé de quatre sections : la préhistoire du stylo, aboutissant au premier stylo fiable créé par Waterman en 1883, le premier âge d'or du Stylo , de 1900 à 1930, le deuxième âge d'or, de 1989 à 2000, enfin les grandes innovations grand public comme le stylo à bille, le gel, les stylos calligraphiques.
Le musée présentait la seule collection couvrant de manière presque exhaustive et équilibrée toutes ces sections. Il fut victime d'un hold-up en l'an 2001 qui vit disparaître la quasi-totalité des pièces les plus précieuses, mais il en subsiste quatre publications en couleur, et surtout une connaissance et une expertise qui dépassent le simple champ du collectionneur mais projettent un éclairage passionnant sur l'évolution esthétique et technique d'un objet qui a perduré pendant des millénaires.
La rubrique contiendra un survol sur l'évolution des instruments d'écriture, le récit du hold-up et les péripéties qui ont émaillé la recherche des pièces volées, véritable polar, nous transportant du milieu des trafiquants yougoslaves de Saint Denis, aux maffiosi de Biélorussie, et dévoilant les agissements douteux d'une compagnie d'assurance et de la justice de Hanovre.
Ci dessous l'affichette d'une très belle exposition sur les stylos exécutés en or, platine, laque de chine et autres matières précieuses. Le musée était assez important pour organiser les expositions sans faire appel à des collectionneurs extérieurs. L'adresse du musée était alors rue de Chaillot, en face du musée Galliera.
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