Le sourire de la Joconde
Lorsqu'on se promène dans un musée, on remarque que le spectateur non pourvu de guides interactifs, lit l'étiquette avant de voir le tableau. C'est qu'on n'apprécie pas de la même manière un portrait signé Raffael et un autre anonyme. La signature fait partie de l'oeuvre.
Ceci est encore plus marquant dans l'art contemporain. L'urinoir de Duchamp a ouvert la voie. En soi il ne vaut rien, sont intérêt vient du concept et de l'authentification de l'oeuvre. D'où l'intérêt de l'Art Contemporain : on est sûrs de la provenance et sans celle -ci le tableau ne vaut rien, il est bon à détruire, comme ces fresques de la cathédrale de Lubec, que tous admiraient et qui ont été détruites dès qu'on a su qu'elles étaient apocryphes.
Les chinois lettrés et amateurs des périodes Song à Yuan, jugeaient tout différemment. Ce qui importait c'était la qualité l'oeuvre, l'émotion qu'elle dégage, l'éclair de génie qui en fait un miroir insondable de l'ame humaine. Mais c'étaient des connaisseurs.
Je suis allé visiter le palais des papes à Avignon et en particulier une exposition où voisinaient des centaines de tableaux de vierges à l'enfant, tous oeuvres de suiveurs et d'épigones, et un seul tableau, de petite taille, qui représentait une vierge très jeune, d'une douceur indicible alliée avec une mélancolie légère et pensive, comme si elle pressentait la fin horrible de son fils. Ce tableau tuait tous les autres.
On a dèjà parlé dans ce blog du modèle en platre enduit de colle, du David de Michel-Ange longtemps suspect.
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