Un cas exemplaire : Médusa contre Autel et Force de la terre. Une attaque frontale.
Qui veut noyer son chien...
Billet contrôlé le 8 octobre à 10h30 et réactualisé
La TFP peut se targuer d'être aux antipodes de Médusa. Le sigle sonne comme Travail Famille Patrie assimilée dans l'inconscient des gens, à la collaboration pétainiste et en contradiction avec le crédo gauchiste: Travail aliénant ,Alliance libre, Internationalisme, Les termes de substitution ne valent guère mieux : tradition sonne comme régression petite-bourgeoise, Propriété, évoque la spéculation et l'injustice sociale. On peut donc sans exagérer situer la TFP dans la zone doublement hérétique dont il faut se débarrasser au plus vite avant qu'elle ne contamine les esprits.
Il est peu douteux que la TFP ait fait l'objet d'un harcèlement peu commun de la part de Miviludes, cet organisme consacré à la lutte contre les dérives sectaires. Le problème est que l'accusé est peu sympathique à bien des gens de bon sens qui sont heurtés par la circulation d'idoles comme la médaille miraculeuse et par les propos exaltés et quelque peu extravagants de ses dirigeants. Pour des esprits rationnels comme pour des observateurs mal intentionnés ou ignorants, ils font "secte". Il suffit d'y greffer connotations, et mensonges pour qu'à la longue le soupçon ne devienne passage à l'acte : condamnation à priori.
Le but de ce billet est d'appliquer les techniques d'analyse de la désinformation énoncées dans mon livre Virus, huit leçons sur la désinformation, (Ed. des Syrtes, Genève). Il convient pour cela de poser quelques concepts fondamentaux
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Le cycle normal de l'information
S.I.Hayakawa le plus illustre sémanticien a montré que la chaîne correcte de cheminement des données est la suivante
1. FAITS (Information factuelle). Elle comprend la sélection des faits saillants ou observables, qui permettent de décrire un événement. Elle est en dépit de son nom "FAITS" sujette à caution. Les témoins, on le sait, voient ce qu'ils croient et ne crouent pas ce qu'ils voient. Biensouvent les faits sont déformés ou sélectionnés. Il arrive aussi qu'ils soient occultés volontairement. Dans le cas où les faits ont été ainsi manipulés, on parle de "falsification" de "mensonge" ou d'intoxication. La caractéristique de cette forme aiguë de désinformation, est qu'elle est falsifiable, c'est à dire qu'on peut la déceler objectivement.
2. Inférences. La simple présentation des faits serait incompréhensible si on ne l'intégrait pas dans un schéma explicatif. Les faits sont ainsi placés dans un contexte artificiel qui en dénature le sens. Mais les inférences sont perverses car elles mentent en disant la vérité. Un fait peut en effet revêtir une signification très différente selon la manière où on l'insère dans un schéma explicatif.
3. Jugement. L'assertion qui provient du travail d'organisation sur les informations factuelles, est généralement un jugement. On attache une valeur positive ou négative à priori à l'événement, selon qu'il est ou pas congruent avec un ensemble intégré de croyances fortes qui organise notre vie affective Nous avons appelé noeud sémantique un tel agrégat. Medusa, Force de la terre, Autel, et Diamant Vertueux sont des noms donnés dans Virus à des variantes du gauchisme, du capitalisme petit bourgeois, de la religion intégriste ou conservatrice, du communisme. Le jugement porte donc sur les faits organisés par des inférences.
Il existe aussi un cheminement pervers, qui inverse la séquence normale
1. Jugement. On évalue à priori l'événement d'après la source qui l'a interprété.
2. Inférences confirmant le jugement. La chose étant par avance jugée, on organisera les faits pour en construire des inférences compatibles avec le jugement.
3. Sélection des faits. Les faits sont falsifiés ou occultés pour coller aux inférences. S'il le faut, ils sont déformés ou trafiqués.
Appliquons ces concepts à notre sujet. L'objet de la discussion consiste à déterminer si la TFP est ou n'est pas une secte. On peut soit faire appel à un dictionnaire comme le Grand Robert, soit à la définition donnée par les fonctionnaires de Miviludes.
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