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Sunday, 28 June 2009
CHRONIQUE
IDOLES
Idole de fertilité shamanique Mingei. La patine difficile à reproduire en photos est causée par les milliers d'attouchement des femmes désirant avoir un enfant. C'est un rare exemple de fétiche japonais.
Ce billet a été évidemment inspiré par les réactions mondiales exceptionnelles à l'annonce de la mort prévisible de la star Michael Jackson. Ci-dessous à la une de France Soir.
CONTRADICTIONS
Le terme idole est chargé de connotations contradictoires, mais ne livre ses potentialités qu’à l’analyse sémantique.
La notion d'Idole est issu d’une position de l’Eglise Chrétienne et en particulier de sa branche catholique. Seules les saintes reliques et les objets reliés à la foi : la croix, le cilice, les statues, les médailles bénites peuvent être objet d’adoration. Tout le reste n’est qu’idole.
PRATIQUE ET ESTHÉTIQUE
Cette position est confortée par le fait que les idoles proviennent généralement de pays arriérés, non encore christianisés et par l’aspect esthétiquement répugnant de leur figures grimaçantes, et moralement répréhensible des sacrifices humains. Ainsi, pratique et esthétiques se confortent-ils mutuellement pour faire de idoles des reliques au noir, des instruments du diable comme ces fétiches vaudou.
CHANGEMENT DES PARADIGMES ESTHÉTIQUES
Avec le temps, les esprits évoluèrent sur toutes ces croyances et simultanément. Picasso dans les Demoiselles d’Avignon, Derain et d’une manière générale, virent avec un œil de plasticiens ces formes nouvelles. Ils ne purent que constater l’immense réservoir de formes novatrices de ces arts dits dorénavant premiers par opposition de primitifs. Ils comparèrent cette richesse avec la froideur et la monotonie de l’art grec et de ses rejetons, qui aboutirent à l’académisme abhorré et aux sucreries de Saint Sulpice.
J’eus le privilège vers la trentaine de connaître Jacques Kerchache, de loin le plus grand connaisseur mondial d’art africain. Je voulais me constituer une petite collection et avec la verve du marchand, il m’expliqua la différence entre une pièce de qualité et une banale, me fit caresser les statues pour déceler l’harmonie de transitions de forme, toute rupture dans une courbe, tout déséquilibre entre pleins et vides étant un signe de disqualification. J’étais ébloui bien qu’un peu effrayé par son cabinet funèbre mémento mori. La mort imprégnait cet art et certaines pièces émettaient de véritables ondes de terreur qui perturbaient physiquement des âmes sensibles.
Kerchache n’était pas un expert, il avait appris sur le tas, circulant dans les villages les plus déshérités et inaccessibles, voyant tout, ramassant tout, entretenant des relations cordiales avec les populations. Ceci, joint avec une intelligence aiguë et une mémoire infaillible fit de lui la référence incontournable. Il le savait et on dit qu’il en abusa, car c’était un marchand et il était trop tentant de duper les novices comme moi. Je ne pus rien acheter car c’était hors de la portée de ma maigre bourse.
A cette époque se constituèrent de prestigieuses collections ; la Fondation Barbier-Müller de Genève en tête. L’art nègre au surplus se mariait bien avec l’Art Nouveau et il n’ensuivit un phénomène de mode qui ne s’épuise pas, freiné seulement par l’immense déferlement des faux.
Dans de telles conditions, il devenait difficile de qualifier les fabricants d’idoles de primaires. Restait à justifier la sémantique sous-jacente. Admettre au même plan les sacrifices humains, et les rites démoniaques et les danses de possession et la charte chrétienne, ou la sagesse bouddhiste, était difficile à avaler.
CHANGEMENT DES PARADIGMES MORAUX
C’est là que les intellectuels œuvrèrent au nom de principes tiers-mondistes et égalitaires, confortés par les ethnologues peu soucieux de problèmes métaphysiques et religieux. Au nom de quoi avez vous décidé que telle pratique religieuse doit être vouée aux gémonies parce qu’elle ne correspond pas à votre sensibilité ?
LA FOULE ET LA MASSE
Il nous faut à présent considérer une autre face de la notion d’Idole.
Une idole, comme toute relique et symbole religieux, ne peut exister sans des croyants. Plus ceux-ci sont nombreux, plus le symbole se renforce. L’homme qui a le mieux cerné ce phénomène est Rupert Sheldrake, le créateur des notions de morphogenèse et de champs de forme. Il montre, exemples très faciles à reproduire à l’appui, que lorsqu’une forme nouvelle apparaît on peut la comparer à une bille qui dévale une surface plane creusant un sillon. Avec le temps, plus le sillon s’approfondit, plus il attire les billes, jusqu’à devenir une vallée. Il montre ainsi que lorsque des esquimaux sont soumis à un texte en hébreu, il seront plus attirés par ceux qui déclinent la prière millénaire Barouch Attah Adonaï (vous me pardonnerez d’estropier l’orthographe) que par ceux qui lisent le mode d’emploi d’un aspirateur. Ceci n’est pas lié à l’intérêt du texte mais à sa répétition. On se souvient encore de Garap produit inexistant diffusé à grande échelle sans un mot d’explication. Ce fut la ruée, tous voulaient du Garap.
Cz phénomène les systémistes le désignent par « boucle de feedback positif ». La notoriété s’alimente d’elle même. Le phénomène est d’autant marqué que l’élément déclenchant concentre toutes les valeurs dominantes de la population. Andy Warhol comprit cela en vendant à prix d’or un gigantesque symbole du dollar, icône de notre civilisation.
Nous en revenons aux phénomènes d’hystérie collective qui transforme les foules d’individus en masses agglutinées. Nul mieux que Gursky n’a mieux saisi cet effrayant phénomène. Mais on le retrouve dans ces photos du IIIème Reich, où des centaines de bras se levaient parfaitement parallèles tendus vers le fétiche, la croix gammée. On ne connaît que trop où mena cette hystérie collective. Grâce à elle, pour la première fois de l’histoire, l’homme donna des leçons à l’enfer, pour adopter la formule frappante d’André Malraux .
ON A LES IDOLES QU'ON MÉRITE
Il est de ce fait important d’étudier les idoles qui soulèvent les foules. On trouvera le ballon de football exalté à Paris dans une manifestation inspirée des danses de possession tribales. Puis la mort de Diana, promue en symbole de courage non conformiste. Les masses soulevées par la mort d’Elvis Presley furent presque aussi importantes que les manifestations agressives Gay Pride qui paralysent une métropole pendant une journée. Mais le personnage de Jackson en tant que symbole ou fétiche, se disant une idole pose des interrogations sérieuses sur le basculement des valeurs au XXIème siècle. Je vous laisse tout loisir d’y réfléchir sérieusement, car cela nous mènerait trop loin dans un billet déjà bien lourd. Songez tout simplement qu'alors que l'hystérie était manipulée par les chefs poliiques, aujourd'hui c'est elle qui les manipule les forçant de se joindre à sa barbarie et d'y faire chorus pour des raisons électorales.
Rédigé sur Word, ce 29 juin 2009 à Oh.30
Transféré 1h10
De l'Hôpital Cochin, je vous souhaite une bonne nuit.
Votre Bruno Lussato.
Sunday, 17 May 2009
CHRONIQUE
Turbulences
Cet intitulé du nouveau billet, correspond bien aux temps que nous traversons. Nous sommes ballottés à droite et à gauche, en haut et en bas; comme dans cette poubelle volante qui desservait Mexico direction Acapulco. Les riches comme Frank Sinatra avaient leurs jets. Les autres prenaient un coucou de la compagnie Aeronaves, rebaptisée par les autochtones Mortuarios Aeronaves. Dès que nous arrivames à destination, les passagers remercièrent laSainte Vierge de la Variole de les avoir encore une fois protégés.
En fait, et tout simplement, on a l'impression que les économistes, techniciens, informaticiens, électroniciens, bureaucrates à la tête des décisions majeures qui pour nous protéger des renards, nous mettent en cage, que tous ces hommes hyper-compétents, marchent sur la tête. Et plus il font d'erreurs, plus la soumission des victimes, et le sentiment de leur impunité, les incitent à perséverer et à aggraver leur mépris du bon sens et de la logique la plus élémentaire. Et ne parlons pas de leur empathie à l'égard du public, dont ils se soucient comme de l'an quarante.
Ce billet essaie de vous décrire ces derniers jours passés, émaillés, d'illustrations confirmant cette folie des gens, qui nous gouvernent.
ASCENSEUR
Nous avions des ascenseurs qui marchaient tant bien que mal. On nous les a fait remplacer par d'autres très complexes, aux nouvelles normes. Notamment, les caractères sont en braille pour les non-voyants et ils parlent, ils parlent. Des caractères fluorescents sont conçus pour les mal-entendants. Les portes sont hermétiquement bloqués en cas de panne, et nul ne peut y toucher, ni la concierge, ni quiconque. Il faut que ce soit le constructeur lui-même qui doit venir, généralement au bout de trente à quarante minutes, une éternité pour un claustrophobe, un cardiaque, un bébé (ou un adulte !) qui veut faire ses besoins. Pire nos ascenseurs aux nouvelles normes sont constamment en panne. Celui de droite est hors service depuis une semaine. Les réparateurs sont venus, sont partis, et l'ascenseur est aussitôt retombé en panne. Excédés les agents techniques ont l'air d'avoir abandonné la partie.
Boulevard Suchet, dans les immeubles Walther, ils ont toujours de vieux ascenseur à grillage, un peu poussifs mais jamais tombés en panne depuis bien avant la guerre. Si cela devait arriver, tous ceux qui montent les escaliers vous voient et la concierge vous libère aussitôt. Par ailleurs vous avez de l'air pour respirer et vous ne vous sentez pas enfermés dans un coffre fort ! Combien de temps tiendra-t-on banque contre l'administration?
Par ailleurs dans nos ascenseurs, ils ont traduit une innovation : il est impossible, quand vous êtes à l'étage, de savoir si et quand, la cabine arrive, ou si elle est arrivée. Un truc consiste à tendre l'oreille et essayer de détecter le son de la voix des cabines. Si on l'entend, c'est qu'il y a des chances que la cabine approche.
Bon. Il y a les syndics et les co-propriétaires passent le temps à protester, mais ces gens là, encore des bureaucrates, ne pensent qu'à leurs loisirs, et sont fatigués de travailler. La plupart du temps il ne répondent même pas. Cela ne sert à rien d'en changer, tous les mêmes parait-il.
J'interroge notre ami S*** mon successeur à la tête du blog : est-ce que cet exemple navrant ne pourrait pas constituer une métaphore pour - disons - l'ascenseur social - toujours en panne?
MERCEDES
J'ai une petite Mercédès que j'ai acheté voici dix ans en seconde main. Elle commence souffre de rhumatismes divers et vient le moment où je devrai la remplacer. Je comptais en acheter - toujours d'occasion - l'équivalent plus récent, mais tous m'en ont dissuadé : j'aurais les pire problèmes dûs à la fragilité et au manque de fiabilité de l'électronique. Celle-ci est excessivement compliquée car il faut suivre le progrès : GPS intégré, mémoire pour la position des sièges, et mille autres fonctions dont on ne se sert pas, comme de choisir la musique qu'elle doit donner comme fond sonore et la programmation de l'air programmé en fonction de paramètres multiples que vous devez définir sur le tableau de bord. J'en sais quelque chose, car je dois à la générosité de Socrate Papadopoulos, d'avoir à ma disposition une magnifique limousine toute neuve, ultra perfectionnée avec télévision pour chaque siège arrière, et une Hi Fi merveilleuse. Le tout conduit par le plus expérimenté des chauffeurs. Hé bien, elle est souvent tombée en panne à cause de l'électronique trop sophistiquée et non fiable. En définitive on m'a conseillé une voiture entièrement fabriquée au Japon comme la Lexus, ou une Toyota. L'amour du travail et la relative rusticité de l'équipement électronique, assure l'extraordinaire robustesse de ces voitures. Il suffit de parcourir le pays, pour comprendre ce qui le sépare de notre Occident ou de la Chine.
LES RUSSES
J'ai quelques amis russes, que j'apprécie pour leur chaleur et leur générosité de coeur et d'esprit, bine qu'ils soient aussi durs en affaire que n'importe quel occidental. Pour le reste, ils ne sont ni plus ni moins fiables qu'un belge ou un libanais. (Je ne parle pas des allemands qui sont d'une correction formelle à toute épreuve). Un certain nombre d'entre eux sont toujours passionnés de culture et la pratiquent d'une manière approfondie. La majorité, certes, est composés de nouveaux riches dotés d'un goût infect, et tombant dans le tape à l'oeil. Mais n'en est-il pas de même pour bien des Américains, des Français, des Allemands? Même ceux qui se croient cultivés ne sont que des ignorants. Leur culture, c'est du plaqué or.
Il se trouve que parmi eux, j'en connais un, charmant, de grande classe, fidèle, généreux, qui souffre d'un handicap grave. Il oublie tous ses rendez-vous et agit comme si tous étaient à sa disposition. Je me souviens qu'un jour Sarkozy alors ministre de l'intérieur l'avait invité officiellement à dix heures. Toute la garde était prévue pour lui rendre les honneurs. Mais notre homme dormait! Impossible de le réveiller. On finit par le décider de se rendre, deux heures en retard, à la cérémonie qui lui était réservée. Mais l'envergure d'un grand Seigneur et le charme d'un slave, ont fait qu'on lui pardonne instantanément.
Lorsque j'en parle, on me dit " c'est normal, c'est un Russe ! On ne peut pas se fier à ces gens-là. Un jour ils vous adorent, le suivant ils vous tournent le dos pour une raison impénétrable. Ils ne sont pas comme nous et vous avez tort de les prendre au sérieux. "
Que voulez-vous répondre à cela. Si ce n'est qu'il s'agit dans ce cas d'une pathologie rare aussi bien chez les Russes que chez les Turcs, ou les Américains ! Après tout un occidental comme LH III n'est pas plus fiable que ce Russe, avec une rigueur froide en plus. Il me fait tourner en bourrique et contribueà aggraver les turbulences de mon existence, sans complexe, etsans conscience. Mais il est occidental et on lui pardonne !
LES FRANÇAIS
Je devais me rendre à Deauville pour prendre quelques jours de repos. Mais mon employé de maison-chauffeur, celui qui m'a volé près de 50 000 euros, et à qui j'ai proposé de passer l'éponge à condition qu'il nous serve correctement, s'est fait porté absent au dernier moment pour dépression nerveuse. C'est une dame qui n'a pas voulu décliner son identité ni laisser son N° de téléphone, qui nous a téléphoné tout à l'heure pour m'annoncer qu'il était à l'hôpital F***. On me téléphonera en temps utile. Inutile de préciser que tout ceci n'existe que dans son imagination.
En attendant, je cherche désespérément quitte à le surpayer, quelqu'un pour le remplacer. Sans succès.
LH III
Il fallait bien qu'il prenne sa place dans le cycle des turbulence, lui qui n'arrête pas de jouer au chat et à la souris avec moi. Je suis malheuresement sous sa dépendance matérielle,comptant sur lui pour assurer la succession de la troisième fondation, la fondation parisienne. Lorsqu'il daigne me téléphoner - un scoop - il est d'une telle candeur, d'une telle force de conviction, d'une telle affection, que je gobe toutes ses promesses. Mais ce qu'il promet il ne le tient jamais, sans que je puisse intervenir pour lui expliquer qu'on joue contre la montre et que si jusqu'ici , pris par une fascination irrationnelle je tombais toujours dans ses rêts, aujourd'hui, avec les pauvres heures qui me sont comptées et qui fuient de plus en plus vite, je ne puis plus me permettre ce luxe. Il se débarrassera de moi, comme il l'a fait pour ses demi-frères et sa demi-soeur, sa première femme Vera, la maîtresse Christine Ludell et de Valentin son meilleur ami. Il émane de lui une zone de turbulence qui vient s'ajouter aux autres qui m'assaillent, comme les flots furieux sapent la falaise. Celle-ci tient bon, puis se fissure et finit par s'écrouler.
UN HAÏKAÏ
À l'est hier
à l'ouest aujourd'hui
un éclair
Enamoto Kikaku1661-1707
Ce disciple favori de Bashô m'a été signalé par Sandrine. Il enferme de manière lapidaire toutes les angoisses relatives à la fuite du temps,à l'accélération des transports qui relient ou séparent les continents, de la fragilité des alliances.
VALERY GERGIEV
Il est le prototype du Russe tel que le voient les gens qui disent "un Russe, aujourd'hui la passion, demain l'indifférence, un éclair". Sa vie est une perpetuelle turbulence qui se transmet de proche en proche. Mais elle est compensée par des dons qui le rendent inimitable : une énergie, une passion, une vie qu'il imprime à ses interprétations qui se mettent à vivre et se transforment en évènements musicaux. Cela fait de lui un des tout premiers chefs du monde. Si cela vous intéresse, vous trouverez dans le corps du billet un reportage sur son dernier concert, et nos projets communs.
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Saturday, 28 February 2009
Chronique
Les dessous douteux de la vente du siècle
J'enrage! Une fois de plus. J'ai suivi scrupuleusement toutes les directives d'Emmanuel, non seulement en enregistrant constamment les billets, mais en veillant à ce que toutes les heures, je fermele billet pour le réactualiser. J'ai donc fait un important billet, un des plus détaillés que j'aie commis, et tout d'un coup tout est effacé. Je devrai tout recommencer. Mais la même mésaventure peut encore survenir. En attendant l'arrivée d'Emmanuel, je vais donner un bref condensé du contenu du billet.
1. Le commissaire priseur qui m'a vendu le Della Robbia, s'est bien gardé de l'annoncer comme un copie postérieure. Il s'est couvert en disant que dès le début de la vente, la copie apocryphe était annoncée et qu'on n'avait qu'à consulter le catalogue complet (et non le guide qui ne signale pas la supercherie). Mais le catalogue n'était plus disponible depuis Dimanche, ou il a été pris d'assaut par des gens soucieux de garder un souvenir. Pis encore, la consultation sur place avant la vente n'était pas possible, l'unique exemplaire mis à la disposition du public pour consultation étant pris d'assaut. Le temps d'y accéder, j'aurais perdu l'annonce de la fraude. Je mle suis donc fié à l'annonce du commissaire priseur qui aurait dû annoncer non pas "de l'atelier de della Robbia, 1520, mais",copie apocryphe d'un della Robbia". L'annonce était donc mensongère et délibérément fausse. J'ai bien entendu une foule de témoignage d'amis et de collectionneurs qui peuvent témoigner de cette bévue.
2. Je ne doute pas que Pierre Bergé, dont j'ai dit dans un précédent billet, l'admiration que je lui porte, essayera de réparer ce dommage. Cela m'est arrivé dans le passé, où la Galerie Louise Leiris m'a donné satisfaction à propos d'un faux Léger, alors que légalement elle n'y était pas obligée, afin de sauver l'honneur de Kahnweiler.
3. La provenance d'une pièce est primordiale. C'est le grand marchand qui fait la collection (comme Alain Tarica pour les tableaux modernes) et il faut le suivre et coopérer avec lui de façon permanente.Cela a été la règle pour Pierre Bergé, et Yves Saint Laurent. Mais la pièce que j'ai acheté ne faisait pas mention d'une quelconque référence, pas plus d'ailleurs que le Bouddha, que je ne regrette plus d'avoir manqué. On voit le résultat. C'est la raison pour laquelle les grandes fondations comme Getty, et les grandes collections, préfèrent payer le double un marchand plutôt que d'acheter directement aux enchères. La Deuxième Fondation suit ce principe: Claude Burgan pour la numismatique,Heribert Tenscher pour les manuscrits à peintures, ou Stéphane Cavreuil pour les livres anciens.
4. Les estimations sont souvent absurdes et entrainent des résultats absurdes.Je pense à ceux qui ont payé un bloc de Pyrite à jeter à la poubelle. (evidemment sans provenance).
5.J'attends les photographies officielles de la vente pour illustrer le blog.
Thursday, 2 October 2008
CHRONIQUE
Tremblements d'âme
C'est dans les époques perturbées, que les opportunités surgissent, que la vraie valeur, les vraies amitiés, les valeurs morales authentiques se dévoilent. Lorsque l'argent et la prospérité coulent à flots, le raz de marée des appétits matériels, ressemble à un tout-à l'égoût spirituel. La culture entre en schisme avec l'argent et le pouvoir, et se constitue en contre-pouvoir nihiliste, plein d'aigreur et de fausse morale.
Aujourd'hui, à l'orée de la catastrophe je rencontre des inconnus d'exception, je découvre mon âme, ce que j'ignorais être, et il peut en aller de même pour vous.
Une conversation avec notre ami Emmanuel Dyan nous apermis à tous deux de découvrir la puissance des mécanismes de dissonance sémantique découverts par Festinger et approfondis par ses disciples.
" Dyan : j'ai apprécié votre dernier billet mais je ne partage pas votre analyse. Elle est exagérée et dramatisée. - Lussato : lisez-vous les journaux, voyez-vous la télé? - Oui, et alors? - Vous n'avec pas entendu parler des faillites en chaîne, de l'anéantissement brutal, de puissances comme Lehmann ou AEG? -Oui. - Et vous ne percevez pas le désarroi de nos dirigeants? Le point de vue dominant, que nous vivons une crise plus grave que 1929, inconnue dans les annales, point de vue récent, ne vous a pas interpellé?
- Oui - Mais alors comment pouvez-vous prétendre que j'exagère quand je ne fais que refléter le point de vue général? - C'est vrai, je dois être désinformé. - Non vous êtes bien informé. Pour une fois les médias et nos dirigeants disent vrai? - Mais Sarkozy a promis que le secteur bancaire français serait à l'abri et les français protégés de la crise ! Qui y croït? Il veut éviter des mouvements de panique qui accèlèreraient la chute. Ce faisant il se donne des verges pour se faire battre, car on lui reprochera de ne pas avoir tenu des promesses impossibles. - C'est vrai. Je nie la réalité parce qu'elle est trop pénible à affronter. Je recherche la tranquillité... "
Friday, 6 June 2008
CHRONIQUE
Faut-il le dire ?
C'est le titre de la plus désopilante pièce que j'aie vu, qui remporta une succès de fou-rire dans un tout petit théâtre du quartier latin.
On traitera dans ce billet de la difficulté où l'on se trouve lorsqu'on dénonce des faits qui bien que réels, publics, reconnus et vérifiables, : bureaucratie déshumanisée digne de l'hôpital de la Salpêtrière, logique de l'absurde, kafkaïenne à la puissance dix, gaspillage éhonté et avarice crasse sont interdits de blog sous peine de rétorsion. Faut-il le dire? Faut-il se taire? Résister ou se soumettre? Pour une fois le mal n'est pas français mais il envahit tel un cancer les entreprises de grande dimension et sans foi ni loi autre que celle autorisée par leurs avocats.
La petite fondation proche de Andorre que je voudrais bien animer partage depuis des générations cette aversion. Verra-t-elle le jour? Une grande fondation que j'appelle de mes voeux serait-elle une utopie due à ma foi et à ma naïveté? Chaque jour apporte son lot de surprises, et, voyez quelle est mon inclination pour vous mes très chers internautes : depuis dix heures je devrais glisser dans cet état étrange de béatitude que l'hôpital m'a appris à atteindre et que je nomme le glissement. On se sent en effet glisser comme sous l'effet d'un masque chloroformé. Je vous quitte donc, en retard sur mon horaire et je vous dis, à demain.
Mais j'y pense, mes confidences ne sont-elles pas trop personnelles et centrées envers ma petite personne? Le moineau déplumé, ne crie-t-il pas "Léon" comme le plus agaçant des paons. Un tel billet, faut-il le dire?
Wednesday, 9 April 2008
CHRONIQUE
La Haine
La France a le triste privilège d'être le pays le plus haineux d'Europe.C'est moins le dollar ou l'euro qui motive le Français que l'obsession de vivre aux crochets de la collectivité. Lorsque vous engagez comme moi un personnel de maison où une aide soignante, vous pouvez être assurés que la véritable champ de compétence le zèle de ces employés, est la connaissance du code du travail, de leurs droits et toutes les astuces qui vous permet au bout d'un temps assez long, de vous traîner chez les prud'hommes, qui systématiquement vont dans leur sens. Le fait d'être au bord de la mort, n'éveille aucune compassion chez les gens, et c'est là un phénomène post-soixante huitard. Le pli est pris, et l'émigration massive non choisie transforme des gens qui devraient nous être reconnaissants, en des ennemis qui finissent par prendre le pays d'accueil en haine viscérale et ne pensent qu'à leur tribu d'origine.
Les deux mamelles de la France sont la jalousie et l'envie.
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