Chronique
Les dessous douteux de la vente du siècle
J'enrage! Une fois de plus. J'ai suivi scrupuleusement toutes les directives d'Emmanuel, non seulement en enregistrant constamment les billets, mais en veillant à ce que toutes les heures, je fermele billet pour le réactualiser. J'ai donc fait un important billet, un des plus détaillés que j'aie commis, et tout d'un coup tout est effacé. Je devrai tout recommencer. Mais la même mésaventure peut encore survenir. En attendant l'arrivée d'Emmanuel, je vais donner un bref condensé du contenu du billet.
1. Le commissaire priseur qui m'a vendu le Della Robbia, s'est bien gardé de l'annoncer comme un copie postérieure. Il s'est couvert en disant que dès le début de la vente, la copie apocryphe était annoncée et qu'on n'avait qu'à consulter le catalogue complet (et non le guide qui ne signale pas la supercherie). Mais le catalogue n'était plus disponible depuis Dimanche, ou il a été pris d'assaut par des gens soucieux de garder un souvenir. Pis encore, la consultation sur place avant la vente n'était pas possible, l'unique exemplaire mis à la disposition du public pour consultation étant pris d'assaut. Le temps d'y accéder, j'aurais perdu l'annonce de la fraude. Je mle suis donc fié à l'annonce du commissaire priseur qui aurait dû annoncer non pas "de l'atelier de della Robbia, 1520, mais",copie apocryphe d'un della Robbia". L'annonce était donc mensongère et délibérément fausse. J'ai bien entendu une foule de témoignage d'amis et de collectionneurs qui peuvent témoigner de cette bévue.
2. Je ne doute pas que Pierre Bergé, dont j'ai dit dans un précédent billet, l'admiration que je lui porte, essayera de réparer ce dommage. Cela m'est arrivé dans le passé, où la Galerie Louise Leiris m'a donné satisfaction à propos d'un faux Léger, alors que légalement elle n'y était pas obligée, afin de sauver l'honneur de Kahnweiler.
3. La provenance d'une pièce est primordiale. C'est le grand marchand qui fait la collection (comme Alain Tarica pour les tableaux modernes) et il faut le suivre et coopérer avec lui de façon permanente.Cela a été la règle pour Pierre Bergé, et Yves Saint Laurent. Mais la pièce que j'ai acheté ne faisait pas mention d'une quelconque référence, pas plus d'ailleurs que le Bouddha, que je ne regrette plus d'avoir manqué. On voit le résultat. C'est la raison pour laquelle les grandes fondations comme Getty, et les grandes collections, préfèrent payer le double un marchand plutôt que d'acheter directement aux enchères. La Deuxième Fondation suit ce principe: Claude Burgan pour la numismatique,Heribert Tenscher pour les manuscrits à peintures, ou Stéphane Cavreuil pour les livres anciens.
4. Les estimations sont souvent absurdes et entrainent des résultats absurdes.Je pense à ceux qui ont payé un bloc de Pyrite à jeter à la poubelle. (evidemment sans provenance).
5.J'attends les photographies officielles de la vente pour illustrer le blog.