Monday, 4 May 2009
CHRONIQUE
Défense et illustration du mingei
La collection d'Art Populaire japonais ou Mingei a progressé. Le but étant de surclasser la célèbre collection Montgomery, amassée en trente ans, et de devenir le premier centre Mingei du monde, en dehors du Japon, nous disposons des recherches au Japon, que Monsieur Boudin a mené pour nous au Japon. Si Olaf nous suit, et Dieu sait l'effort que cela exige pour lui, le Centre d'UCCLE aura un musée prêt à fonctionner dès à présent. Comme les travux d'aménagement dureront encore une bonne année (les autorité Belges sont terriblement tatillonnes sur les permis de construire) je compte rapatrier dans l'actuel Musée du Stylo et de l'Ecriture, 3,Rue de Maupassant, actuellement fermé pour cause de hold-up et de vols de la part des gardiens, la collection Mingei. Les parisiens et les visiteurs de passage dans la capitale, pourront ainsi en profiter, et le renom d'UCCLE ne pourra qu'en profiter.
Le véritable problème est que les dernières pièces destinées à surclasser la collection Montgomery, sont extrêmement chères, à cause de leur ancienneté (toutes datant de Kamakura, à Momoyama) de leur qualité, et de leur rareté. Dans le corps du billet, vous trouverez des illustrations de ces pièces.
Commentaire sur la parabole de S***
J’ai lu avec intérêt la parabole de notre ami S*** et je lui ai longuement répondu lorsque après avoir enregistré à plusieurs reprises mon texte, la page web a expiré, et avec elle tout ce qui avait été sauvegardé. Mon fils a pu restaurer aujourd’hui le billet perdu, mais il part demain aux aurores, et Sandrine avait auparavant donné sa langue au chat. Je vais donc essayer de me remémorer de ma réponse à la parabole.
J’ai trouvé de l’huile pressée à froid, la seule qui soit bonne pour la santé, parce qu’elle n’est pas trafiquée et contient toutes ses vitamines. Rue de Rivoli. Ils ont deux variétés d’huile pressée à froid. Une vient de Corse. Elle est bien verte mais elle est moins goûteuse que celle qui vient de Sardaigne. Mais l’huile pressée à froid de Sardaigne est plus claire que l’huile pressée à froid en Corse. J’aime la Corse, la terre est rouge, la mer toujours bleue, mais il y a les corses. Il faut s’en débarrasser. Ils pratiquent la vendetta … corse, ils posent des bombes dans les villas des touristes, mais aussi des autres corses. Ils fichent rien, ils sont des italiens expatriés par Napoléon. Napoléon était un mythomane, comme le roi soleil et Hitler. C’était un italien qui a fondé la Corse pour se venger des Italiens qui le méprisaient à cause de sa petite taille. La Corse nous a envahi et dominé, mais l’huile d’olive pression à froid est bien verte. J’ai trouvé rue de Bucy une autre boutique de grand luxe et très chère. Ils ont une huile très très chère en pression à froid mais elle est jaune. Les autres que la boutique présente comme de grands crus ne portent pas la mention pressé à froid. Alors je me méfie. On ne trouve pas chez Hédiard ni chez Fauchon d’huile d’olive pressée à froid. Mais on m’a dit qu’on la trouve à la Vie claire à bon marché, et aussi chez le supermarché Champion au bas de ma rue. Mais ce sont des bobards parce qu’il n’y a pas écrit pressé à froid. Mais le livre de diététique de Sylvestre Bouchinet dit qu’il ne faut prendre que de l’huile pressée à froid autrement on s’empoisonne, on attrape le cancer, et des rhumatismes, et la cataracte. C’est terrible. Comment ils font alors les chômeurs et les clochards ? Heureusement qu’il y a la sécu qui veille sur eux. Mais le livre ne dit pas où on peut avoir de l’huile d’olive de première pression à froid qui soit bon marché. Il ne dit pas non plus où on peut avoir de l’huile de première pression à froid chère. Il dit seulement qu’on ne doit pas prendre de l’huile pressée à chaud. Ce soir je vais me verser dans un bol de l’huile de Corse pressée à froid, elle est plus verte mais moins juteuse que celle qui vient de Sardaigne. Dans l’huile je vais saupoudrer de sel, d’ail moulu, de cumin, de coriandre moulue, de poivre blanc moulu, de colombo et de gingembre moulu. Je tremperai dedans du pain poilane bien frais et je mangerai ça pendant la nuit. Les choses les meilleures sont les choses les plus simples disait à la télé Rika Zarai. Je suis d’accord. Quoi de plus simple que du jus d’olive pur sans rien pour le dénaturer ? … …
Vous trouverez ce genre de propos dans La Cantatrice Chauve d’Ionesco. Il faut voir ce spectacle au minuscule théâtre de la Huchette, où on le donne depuis des décennies. A défaut achetez le DVD que je vous ai conseillé. Il est excellent. Voici à présent un autre commentaire.
Chère, on t’envahit pour ton anniversaire mais on a voulu te faire une surprise à toi et à ton mari. – Tu ès très belle, tu sais, je ne sais pas comment tu fais à garder la peau aussi fraîche. Tu me diras le nom de ton esthéticien. – Ne dites pas de bêtises, notre chère ne se fait même pas tirer la peau, et puis elle porte un grand chapeau. – Quelle bonne idée, ça protège du soleil. On n’est pas bronzée l’été mais l’hiver, la peau est comme celle d’une jeune femme de quarante ans. – Mais il faut mettre un masque à bec pour éviter la grippe porcine. C’est difficile avec le fil du téléphone ; Attention au cellulaire, il donne le cancer. – Mais avec une oreillette… - Elle est sans fil donc elle capte les ondes léthales, c’est la mort lente ! – Il faut bien mourir un jour ma chère, c’est Nino Caprone qui l’a dit à la télé – mais les ondes de tout manière, on les a tout autour de nous – Vous croyez aux mediums ? – Il n’ya pas à croire, ça existe, qui le nie ? – Moi j’ai une très bonne voyante qui lit l’avenir dans les épluchures de pomme de terre. – Mais rien en vaut les prédictions du Sar Krishnapoïa, il est de passage à Rome cette semaine, et je peux vous mener chez lui, il est fascinant. – Mais que fait-on pour la grippe mexicaine ? – On dit la grippe A ma chère, il ne fait pas vexer les pauvres mexicains. C’est simple. Il faut éviter de s’embrasser. On doit simplement baiser le bout de vos doigts et avec ces derniers, effleurer le front de votre ami, ou de votre compagne. – Il exagère Berlusca, il est trop volage. Sa femme a raison. Je lui ai écrit pour la réconforter. Ma femme de ménage a son copain qui est le copain du chauffeur de madame Berlu. – Le copain, lui, il a conduit un professeur célèbre spécialisé dans la gériatrie. Il peut nous procurer des masques à bec. Il est tard. Il est 3h34. Le temps a filé comme une comète. – Il faut attendre généralement le mois d’Août pour le voir zébrer le ciel. En ce moment c’est plutôt la saison des tremblements de terre. – Quelle épée de Damoclès sur nous autres pauvres romains, j’ai fait construire un abri antisismique – c’est de la foutaise mes poulettes, il vaut mieux vous transporter à Bruxelles ou en Nouvelle Zélande. – Que la lune est grosse, on dirait un fromage français. – Signe de mauvais temps, quand elle est découverte. – Mais quand elle est couverte par un halo, c’est aussi un signe de pluie et de tempête. – Le mieux, c’est quand on ne la voit pas. On évite les coups de lune. – La lune me fait peur, elle porte sur les nerfs d’une femme aussi fragile et délicate que moi. – Ecoutez ce son de guitare, c’est poétique, avec ce ciel étoilé. Les étoiles brillent comme des diamants véritables cousus sur une robe de velours noir. – Quelle jolie comparaison chère, quelle imagination poétique. – Il ne faut pas le dire, mais j’écris des poèmes sur la solitude et sur l’amour. Un éditeur m’a promis de m’éditer, tant il a été ému. – Gratuitement ? –Gratuitement, sauf une participation aux frais d’impression de diffusion, de publicité et de restaurant à l’intention des journalistes de mode. –
Ceci ne vous rappelle rien ? Hé bien, revoyez Juliette des Esprits, un des plus beaux films de Fellini. A acheter absolument, ou à emprunter à votre meilleur ami, en omettant de le rendre, bien entendu. Je crois que c’est le meilleur commentaire au billet de S***
Continuer à lire "Le journal du 5 mai 2000"
Saturday, 2 May 2009
CHRONIQUE
Dans l'attente
La vie n'est-elle pas une éternelle attente : rèves, espoirs, confiance, appréhension, angoisse, méfiance, terreur, ne sont que des projections que nous attribuons au futur. Aujourd'hui, c'est la grippe A, la peur du chômage, d'être agressé et torturé par des barbares. Cela n'arrive pas qu'aux autres! Et cette attente nous sépare des autres, du carpe diem source de toute sagesse en des temps où les horloges ont perdu leurs aiguilles, l'argent est élastique et oscille entre inflation et déflation, où le moindre sursaut boursier nous laisse espérer la fin de la crise...
Herbe, dans un souci d'équilibre a cité des passages de la Tora, qui ne sont guère plus édifiants que les imprécations islamistes. Mais on pourrait en dire autant en lisant les écrits de l'inquisition. Ce qu'en revanche Herbe oublie, est que depuis longtemps, ces attitudes se sont amendées, l'Eglise a fait amende honorable, les juifs ont pu tuer, bombarder des innocents, animés par un esprit de vengeance et de peur. Mais jamais ces religions n'ont revendiqué, ni poussé à la torture et à la barbarie. Etablir une symétrie entre les camps de concentration staliniens ou chinois, et les bombardements alliés pendant la guerre, voire même l'horreur d'Hiroshima, est de la mauvaise foi ou de l'aveuglement. Les négationnistes n'ont pas fait autrement.
Je déteste tous les fanatismes, la négation des personnes et des contextes, et je me suis élevé avec force contre le nouveau pape. Mais une excommunication ne peut être mise sur le même plan que la lapidation lente jusqu'à ce que mort s'ensuive, ni - comme le faisait Saddam Hussein, la lente dissolution d'un corps vivant et conscient dans une baignoire d'acide sulfurique.
D'après Poumeyrol.
Continuer à lire "Le journal du 4 mai 2009"
CHRONIQUE
In extremis
Ce billet était au début un addenda purement formel destiné à protéger les billets précédents, car c'est dans les billets en cours que surviennent les désastres tels que : la page a expiré.
Mais en définitive des évènements indépendants de ma volonté m'ont obligé à différer d'un jour mon départ pour Deauville. Je ne parviens pas à prendre des vacances, comme tant d'autres, bien que je jouisse d'un temps disponible important.C'est dû à mes rendez-vous rares et sporadiques, mais incontournables, qui m'obligent à saucissonner mon temps libre, par ailleurs confortable.
Pour me consoler je suis allé ce matin, armé de mon coolpix, photographier cette rue Visconti, si mystérieuse. Lorsque j'avais encore mon encéphalite et mon amnésie, je la découvris, et, inexplicablement j'éclatai en sanglots. Les larmes succédaient aux larmes, pour employer l'expression de la dédicace de Faust.Cette rue devait être chargée.
Ces murs, témoins d'évènements cruels ou poétiques, aimants ou terrifiants m'envoyaient des messages qui pénétraient dans mon cerveau malade, sans barrières, sans défense contre ces fantômes de l'au delà. La rue Visconti était propice à ce genre de phénomène, car elle était parmi les rares voies sans passants et sans voitures, sans boutiques (à l'exception de mes marchands tout au bout de la rue, débouchant sur la rue de Seine, sur la vie, sur l'animation joyeuse des antiquaires. et des petits bistrots.
Par un curieux hasard, la galerie Mingei, le Toit du Monde (chamanisme népolais) et Ferrandin (Art nègre et fétiches habités) sont tous massés à l'extrémité de la petite rue.
Voir le portfolio Visconti dans le corps du blog.
Visite au Mont Athos
Est-il besoin de le dire ? C'est "un must". Bien qu'il y ait foule, l'exposition est d'une très haute tenue et on ne sait pas trop ce qu'il faut admirer, des icones, des tissus d'apparat cousus d'or, de l'orfêvrerie, et des magnifiques manuscrits dans un état superbe et leur reliure originale revëtue de brocard ou en argent.
En priant les détenteurs des droits leur indulgence pour ce petit blog pédagogique, et en les assurant du retrait immédiat des reproductions de manuscrits, je me hasarde à vous montrer les deux plus précieux codex datant de 1340 - 1341, pour l'Evangile, de 1344 pour le psautier. Ils sont tous deux l'oeuvre d'un célèbre copiste Chariton du monastère de Ton Hodegon. Les ors des miniatures et du premier feuillet du frontispice et des initiales, sont tracées à l'encre d'or (et non en lettres d'or en relief du manuscrit de Padoue, à peu près contemporain.
Evangéliaire, couverture renforcée par un luxueux revëtement metallique. Monastère de Vatopédi.
Psautier, monastère d'Iviron. Fond et initiales du premier feuillet en encre d'or.
On peut comparer ces livres somptueux à une autre qui ne l'est pas moins, le livres d'heures enluminé par Ramo de Ramedellis, le maître de lat.364 dans la BNF écrit en feuilles d'or (et non en encre d'or) d'un bout à l'autre. Padoue env. 1380. Heribert Tenscher. L'époque est donc à peu-près la même.
En revanche le psaultier anglo-saxon de Tenscher est bien antérieur. (vers 1190 à 1200). D'où son intérêt en tant qu'un des premiers manuscrits de style byzantin à être doté d'une expression individualisée.
En revenant à l'origine du Mont Athos, un magnifique manuscrit du XIIème siècle (ca. 1100) a été vendu au Metropolitan Museum sitôt proposé à la vente, par le marchand de Hambourg , le Dr. Jörn Günther, l'année dernière.
La couverture du catalogue du Dr.Jörn Günther.
Couverture du très beau catalogue de l'exposition du Mont Athos. au Petit Palais. Détail.
Le NOM DE LA ROSE
C'est le titre d'un ouvrage célêbre de Umberto Eco. Il laisse sous-entendre : "des roses fanées, il ne reste que le nom". Jean-Jacques Annaud en a tiré un film-culte, avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskerville qui incarne la tolérance face au despotisme papal incarné par l'inquisiteur Guy, (F. Murray Abraham). Je viens de voir le passionnant bonus qui montre l'esprit qui a présidé la transposition du livre de Eco, sceptique. Annaud y a transfusé l'amour, la passion, et a tenté de faire une production européenne, très coûteuse certes, mais intelligente et aussi éloignée que possible des supernavets américains. Cela a été possible grâce à la coopération de grands historiens et spécialistes des décors. Tout a été minutieusement étudié de façon à se conformer à la lettre et à l'esprit du moyen âge. On a misé sur le fait que le public sent l'authenticité et qu'il marche alors. Pari courageux et réussi. Ce DVD si vous ne l'avez pas, il faut l'acheter, et le mettre dans votre discothèque imaginaire.
Par ailleurs des liens tenus relient les différents thèmes de mes récents billets. Le monastère perché sur une colline et vivant en autarcie, véritable ville monastique, ressemble tout à fait au monastère du Mont Athos. L'histoire, policière comme la Neuvième Porte tourne autour de la possession d'un livre introuvable. Comme dans le film de Reverte-Polanski, on tue pour en posséder un exemplaire, et la recherche est jalonnée par des morts conformes à un texte. Dans aucun de ces films on ne trouve la sentimentalité pseudo chretienne sucrée qui m'agace tellement dans le vulgaire Code Vinci. Le public ne s'y est pas trompé. Tant qu'à faire, dans le genre du thriller religieux, il vaut mieux lire Génesis qui est une vraie réussite, bien que non crédible et dépourvue de toute ambigüité. Du bon roman de kiosque de gare.
Bruno Lussato, le 4 mai 2009, 1h13.
Je m'en vais au lit, progresser un peu dans ma lecture de l'Oiseau Peint de Kosinski, et je vous dis : bonne nuit, et profitez de la vie, on ne sait ce que le lendemain nous réserve !
Continuer à lire "Le journal du 3 mai 2009"
CHRONIQUE
La neuvième porte
Je pense prendre congé de mes chers internautes pour cause, rassurez-vous, de congés. Enfin je pourrai, je veux l'espérer, pour la première fois depuis de dures années, prendre quelques jours de vacances sur la Manche, où j'ai un petit appartement, un logement de service, et un petit jardin avec une piscine, que je dois à mon fils. J'espère aller au marché, où il y a un étalage sympathiques de vieux livres, des gabardines burberry en solde, et évidemment d'excellents poissons. La mer n'est pas très belle : grise et infestée de goëlands qui envahissent la ville d'un concert ininterrompu de cris stridents qui empêchent les malades et les dépressifs de dormir.Mais il n'y a pas moyen de les faire décamper, car les écologistes l'interdisent. Ils préfèrent les oiseaux aux hommes, et peut-être ont-ils raison. Mais cela ne me convient pas car j'espérais enfin trouver un peu de repos la nuit.
Commentaires sur le film de Polanski, La Neuvième Porte.
Vous vous souvenez de mon marché de videodisques. J'ai commencé à en entendre un tous les soirs. Avant-hier un très beau film d'amour (Ville portuaire) hier, un autre film d'ingmar Bergman : l'attente des femmes, l'inverse du précédent, puis qu'on nie que l'amour véritable et durable puisse exister sans une bonne dose d'hypocrisie. Aujourd'hui, j'ai revu "La neuvième porte" de Roman Polanski - que le hasard avait dévié sur New York , raconte Jerzy Kosinski, son grand ami, pendant que la secte démoniaque à Manson, perpétrait son carnage dans sa demeure de L.A.
Le livre sur lequel est basé le scénario est de Arturo Pérez-Reverte, Le Club Dumas, best-seller de l'auteur qui avait déjà signé Le tableau du maître flamand. Deux réussites exceptionnelles.
La première fois que j'ai vu La Nouvelle Porte, je l'ai considérée comme un thriller réussi. En le revoyant ce soir avec ma muse Sandrine, j'ai compris que c'était un grand film, qui mérite de prendre sa place parmi les meilleurs.
La première partie tourne autour d’un livre d’occultisme mystérieux, dont il n’existe que trois exemplaires dans le monde. Il s’agit de comparer les exemplaires car seul l’authentique permettra d’atteindre la neuvième porte, celle qui donne accès aux pouvoirs démoniaques.
Dans le film,le livre est tout à fait crédible : l’impression est de toute beauté, les bois qui l’accompagnent ressemblent à des figures de tarots et offrent des rébus difficiles à décoder.
Ci-dessous, le frontispice et le premier bois de l'exemplaire du Livre de Pérez-Reverte fidèlement repris par Polanski.
Comparez-le avec le frontispice d'un livre de l'époque.
Comparez le style des bois du livre de Perez-Reverte, avec la première édition de la Divine Comédie illustrée de gravures sur bois, en 1487
Notez aussi la parenté avec des lames de tarot. Ici, documents annexes de L'Entretien.
Le propriétaire d’un des exemplaires veut s’assurer que le sien est bien authentique en le confrontant aux deux autres.
La beauté formelle du film est saisissante, les couleurs, le cadrage, la poésie, tout cela est d’une haute qualité. Cela n’est pas sans rappeler Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway, qui figure dans notre marché des DVD illustres.
La deuxième partie du film est d’un style très différent. On reconnaît immédiatement le style, la musique, le décor, d’Eyes Wide Shut de Kubrick, que j’ai mis dans ma liste de chefs d’œuvre exigeant d’être vus plusieurs fois pour livrer leurs secrets.
Il ne me semble pas possible de croire que Kubrick pour son dernier film ne se soit consciemment Inspiré par Polanski. Certes le Kubrick est plus subtil, plus grandiose, plus raffiné, mais il ne présente pas une image aussi saisissante que les dernières de La Dernière Porte.
Il faut cependant reconnaître que la qualité di livre de Perez-Reverte, y est pour beaucoup. Il offre en route, plus encore que le film , une illustration convaiquante de l'impact mystérieux qui, pour certains, fascine, voire perturbe certains esprits réceptifs à l'aura dégagée par les livres rares et fortement chargés de sens. Le livre, offre des reproductions des trois livres magiques, qui ressemblent à ceux que l'on trouve chez les antiquaires d'incunables décrits parfaitement par Perez-Reverte.Les images, elles, ressemblent aussi à des lames de tarots.Je reproduirai en sollicitant la bienveillance des ayants-droits, la page de frontispice, etla première gravure à des fins de comparaison qui traduisent l'admiration que je peorte à auteur et à réalisateur.
Si vous croyez que ces histoires de sorcellerie, de livres dotés de pouvoirs occulte ou en livrant les secrets s qui mènent à l'obtention de ces pouvoirs, sont de la pure fiction, détrompez vous. En Amérique pullulent les sectes et les « livres magiques » comme ce Livre des Noms morts, le Necronomicon, dont il en existe plusieurs versions, l’une proche de Lovecraft, l'autre écrite par John Dee le cryptographe de la Reine Elisabeth.
Ci-dessous vous trouverez l’unique manuscrit de Nostradamus, daté de 1561 appartenant à la bibliothèque d'un "humaniste" épris d'occultisme qui figurerait fort bien dans le film de Polanski. Il possède également des éditions anciennes d'Agrippa le magicien, cité dans l'Ange de Feu de Prokofiev.
.
Ci-dessous, un exemplaire de tête d'un des livres magiques édités voici quelques décénnies à New-York. Les circonstances de son obtention ont été étranges, rappelant le film de Polanski. Tous ces livres revendiquent l'authenticité du texte du Necronomicon. La reliure est en cuir et palladium et vous noterez la ressemblance avec celle qui orne les livres magiques du film.
Bien entendu, une autre référence s'impose, le Da Vinci Code de Dan Brown. Le copyright date de 1964, mais sa mouture luxueusement illustrée a été éditée en 2003/2004. Ses illustrations montrent clairement les similitudes avec l'imagerie de Polanski et, bien entendu d'Arturo PEREZ REVERTE (Le Club Dumas) en dépit d'un mauvais goût typiquement américain. Quant au film tourné à grands frais, il a été un beau fiasco. Cela ne vaut pas la peine de se le procurer sur DVD.
Cette chapelle sinistre rappelle les châteaux du film de Polanski
Une partie d'un manuscrit secret.
Le frontispice de l'édition de luxe qui est également la première édition illustrée.
Ci-dessus un canular extrait de L'Entretien.
A titre anecdotique je termine ce billet par un fragment d'un des livres annexes de L'Entretien, allusion directe à Dürer, mais aussi à Léonard et aux livres de magie.
Note du 2 mai 16h45. Dernière minute.
En explorant ma bibliothèque, j'ai trouvé un petit in-8vo noir qui fait partie des annexes préparatoires à L'Entretien. Il m'a semblé fort bien s'inscrire dans ces commentaires sur la Neuvième Porte.
Comme vous pouvez le constater, la couverture ressemble tout à fait au grimoire qui constitue le centre de l'intrigue dans le film.
Le frontispice représente les sceaux et une paire d'yeux au laser. Lorsque vous bougez ils vous suivent et changent d'aspect.
Une double page de l'introduction, montrant les lettrines et l'écriture de chancellerie tracée à la feuille d'argent et au crayon argent. finement taillé.
Une double page montrant deux des quatre états des substances magiques.
Où la quatrième porte est annoncée. La pieuvre stylisée représente une des formes de la captation, ou fascination hypnotique qui asservit ses victimes.
A gauche l'araignée, qui piège un moucheron, symbole de la quatrième porte, celle du réseau ténu d'intrigues qui désoriente l'assujetti. A droite, la cinquième porte.
L'entrée de la neuvième porte (au delà de la huitième porte). Mais ce qu'on y découvre n'est pas quelque lumière infernale ni quelque apparition effrayante, mais - ce qui revient peut-être au même - le monde. Cela se passe de commentaires.
Le colophon du livre m'apprend qu'il a été commencé au mois d'Août 1982 à Lebach (Sarre) dans la maison de mes beaux-parents, et terminé le 24 Novembre à minuit, soit à 0h le 25 Novembre, anniversaire de mes cinquante ans. Je n'ai donc pas pu connaître le livre de Reverte, Le Club Dumas qui date de 1993, et encore moins le film de Polanski. La démarche était d'ailleurs tout à fait différente car je suis parti du Necronomicon, et dans lequel les chercheurs ont raconté comment après des semaines de recherches infructueuses avec l'Illiac, le plus puissant des ordinateurs de l'époque, ils on par inadverdance compris le code. Ces péripéties sont tout à fait dans le style du livre de Reverte, mis en film par Polanski.
Bonne nuit et relisez les autres billets, ils ont tous été réactualisés, corrigés et complétés.
Votre Bruno Lussato qui vous laisse en compagnie avec son successeur S***
|
Commentaires