CHRONIQUE
Chaos et récession
Le magazine Challenges a présenté et commenté une douzaine d'ouvrages, tout orientés par la crise : quelle explication lui donner? Quels remèdes proposer? Une caractéristique commune à tous ces livres, est leur tendancet réductionniste et conventionnelle.On lit par exemple : "A problème global, solution globale". Cette affirmation dénote une tournure d'esprit superficielle et anti scientifique. Où donc a-t-on pris que la crise est globale? Et que le remède doit être global? Alors que nous connaissons le caractère anisotrope de ses manifestation. Elle affecte d'une manière souvent opposée les différents strates de la pauvreté ou de la richesse des acteurs, la nature des marchandises et des produits-refuge, les habitudes culturelles, et encore une multitude de paramètres. Les palliatifs sont de ce fait totalement dépendants de cette anisotropie, et on doit d'autant plus les prendre sur le tas qu'une dose de chaos envahit les décideurs et il faut improviser sur le tas, ici et maintenant. Cette observation microscopique de la réalité échappe à nos universitaires et nos financiers, dressés sur les banc de l'école à penser global.
J'ai parlé de palliatifs, parce qu'il ne s'agit que de mesures provisoires, négligeant les facteurs macroscopique, à l'échelon mondial. Malheureusement même ces phénomènes globaux ne peuvent qu'échapper aux spécialistes financiers et aux économistes, car leur mécanisme est contraire à ce que l'on apprend dans les bancs de l'école. On se trompe de ce fait de discipline, comme si on essayait de s'attaquer à une sclérose en plaque en faisant appel à un dermatologue. Ce que les spécialistes nomment causes, ne sont que les effets d'un processus plus profond. Deux disciplines peuvent rendre compte de la genèse, du développement et du dénouement possible de ce phénomène qui est beaucoup plus grave qu'une crise même plus fatale que celle de 1929. Ces deux discipline sont 1. La théorie des systèmes infiniment complexes, comprenant l'étude des catastrophes, et du déferlement, 2. La sémantique générale qui étudie la formation, l'apogée et le déclin du système monétaire. Ces deux disciplines sont totalement étrangères à nos analystes qui ignorent même leur existence. Tant qu'on n'aura pas compris la nature et la dynamique du déferlement, et la notion d'abstraction au point mort (signifiant renvoyant non pas à un signifié, mais à un autre signifiant) on contineuara à se battre contre des moulins à vent.
En résumant grossièrement mon propos, je dirai : 1. Que la prolifération excessive de la complexité prevenant de l'acroissement des population dépendantes de l'internet et de l'informatique conduit à dépasser un seuil fatal où nous serons dominés par des systèmes technologiques qui nous privent de notre libre arbitre. 2. Que lorsque le signifiant (valeur faciale de la monnaire) au lieu de renvoyer à un signifié (richesse réelle) n'est convertible que dans un autre signifiant (dollar contre euro, euro contre yen etc.) on pratiquera la pensée magique qui accorde une réalité au virtuel (comme les vaudous qui s'imaginent qu'en perçant une figurine de cire, leur adversaire sera terrassé par une crise cardiaque.
Cela ne m'empèchera pas de dormir, car tant qu'on a la santé et la volonté de recommencer à partir de rien, on ne doit paas baisser les bras. Dans les périodes de chaos, des opportuniés se présentent pour les optimistescourageux, ce que sont les américains. C'est ainsi que j'interprète la parabole de notre ami S***. Lorsque l'arbre dépérit rien ne sert de laver les feuilles une à une, il faut plutôt se pencher vers les racines et les soigner. C'est le leitmotiv du livre (et du film) being there de Jerzy Kosinski.
Sur ces paroles d'espoir je vous souhaite une nuit qui dit-on, porte conseil. Nous en avons tous besoin!
Bruno Lussato. 1h57