CHRONIQUE
Lectures anglaises
Mes chers internautes,
Ce matin, en me réveillant, un oiseau tout guillet, pas un moineau déplumé, m'a chanté : cou-cou! Tu es guéri ! La vie est devant toi, profites-en!
J'ouvre un oeil, avec précaution, puis l'autre, et mon corps me dit : Du bist gesund!, mon âme à l'unisson est remplie d'allégresse. Je constate avec surprise que j'ai pu dormir, en dépit de la douleur, et sans plus de 200 mg d'antidouleurs légers. Me voici autonome malgré quelques nausées qui flottent autour de moi, comme des traînées brumeuses non encore dissipées.
Et je suis sorti dans le soleil.
Au bras encore indispensable de mon fidèle Michel, je suis allé retirer chez Smith, rue de Rivoli, Steps de Jerzy Kosinski mais je ne me suis point arrété en si bon chemin. Lire Steps et en rester là, repu, quelle paresse d'esprit! J'ai donc commandé tout ce qui est encore disponible, acheté ce restait en magasin : "Being here" qui était en magasin, immortalisé, dit la couverture, par Peter Sellers, et , selon l'inspiration The Daughter of time de Josephine Tey (Heinemann, London 1951). C'est le plus formidable thriller historique sur l'intex, jamais écrit, où Shakespeare a le mauvais rôle ! Il fallait bien qu'il mange, tout génie qu'il était ! Je l'avais lu dans les années cinquante, et j'ai eu l'idée de le retrouver. Mais en suivant ma pente toute nouvelle, j'achetai un autre thriller disponible de Tey : The Franchise Affair ( Random House, London, 1949). Enfin, je trouvai deux DVD de La Nuit des Rois.
Je voulus compléter mes achats par un somptueux manteau de vigogne doublé de vison, que je vis voici deux ans chez Hermès, en rêvant de le posséder quand je gagnerais au loto (pas de chance, car je ne joue pas au loto!) Mais traitreusement, Hermès baissa les prix et la fantaisie, ne vendant plus que de simples manteaux non doublés et me dépossédant de mes rêves!
LECTURES ANGLAISES, ILLUSTRATIONS
Ci-dessus les deux ouvrages de base.
J'ai déjà commencé à lire BEING HERE et je puis vous assurer que le scénario est digne de STEPS. Ce Kozinski tient ses promesses, celles d'un des plus grands écrivains, les plus originaux, les plus mystérieux. Hélas, il est passé de mode depuis longtemps m'apprend la vendeuse de chez Smith. Cependant, essayez sur l'internet, peut-être trouverez vous dans les occasions, l'édition française de STEPS (Pas). On ne sait jamais. Je ne me suis pas encore attaqué à Josephine Tey qui a dû être traduite en français.
La version du Club Français du Livre, est sortie recemment chez Flammarion. Traduite par le poète Michel Leyris, le frère je crois de Louise Leyris, directrice de la célèbre Galerie, représentant PICASSO, MASSON, et ... ElIE LASCAUX !
En DVD, disponibles chez Virgin ce qui pour moi est le plus beau film que j'aie jamais vu. Rêves de Kurosawa. On m'en a empruntés quelques uns et j'ai eu du mal à en retrouver. Précipitez vous, les chefs-d-oeuvre se démodent vite, ensevelis par les séries B américaines.
En DVD aussi, deux versions de La Nuit des Rois( non traduite en français) et dont je me souviens qu'elle était au mieux chic-médiocre, au pire, contraire à l'esprit de l'oeuvre. Mais qui s'en soucie.
Je vous rappelle à ce propos de la conviction de W*** directeur d'une grande parfumerie industrielle et ressemblant à un de ces mannequins impéccables que vous voyez dans les vitrines de confections hommes. Toujours tiré à quatre épingle, il ressemblait à s'y méprendre à un homme cultivé. Je le croyais aussi jusqu'à ce que je l'entende énoncer son crédo:
Voyez-vous Bruno, me dit-il avec une conviction non feinte, tous ces européens : Bergman, Fellini, René Clair et autres Laurence Olivier, méritent de disparaître. Ce ne sont pas des pros, mais des amateurs en MK, de piètres gestionnaires, jamais à l'écoute du public, de ses désirs, de leur dosage. Aujourd'hui c'est de l'Amérique que vient le succès, celui de pros. Les scénarios des soi-disant créateurs, sont guidés par les modèles de Marketing, les statistiques et les logiciels les plus raffinés, qui déterminent à une nuance près le cocktail gagnant, celui qui correspondra à la cible marketing choisie. Certes, cela consomme beaucoup de moyens et d'argent, ce n'est guère à la portée des maigres bourses faméliques de ceux qui ne pensent qu'à délivrer de l'Art pour l'Art!
C'est ainsi que le fond culturel de notre malheureuse Europe, ne deviendra que le repaire de moines et d'érudits, alors qu'il était jadis enseigné au certificat d'études. Au cas ou vous penseriez que j'exagère, demandez à n'importe quel quidam pris dans la rue, qui est Madame de Sévigné, ou encore Ariane abandonnée par Thésée dans l'Isle de Naxos... Vous serez surpris. Et encore, je ne parle pas de la connaissance de notre magnifique langue française, ( anglaise, allemande ou russe etc.)
Ci-dessus, l'objet de mes suspicions. Ci-dessous les deux chefs-d-oeuvre de Kurosawa : Rashomon et Rêves de Kurosawa.