CHRONIQUE
Noël
Un joyeux réveillon avec Claude Mediavilla,Sandrine, Marina et une charmante architecte. P*** a envoyé une gigantesque composition de toutes sortes de bonnes choses. La boite elle-même devait bien peser cinq kilos! On a bien entendu beaucoup parlé de calligraphie , ou plutôt IL a parlé de calligraphie. Un cours magistral et une calligraphie pour chacun. Mediavilla a ouvert des horizons insoupçonnés sur le travail nécessaire pour parvenir à la maîtrise, la passion,l'inspiration, une exigence démente sur la perfection apportée aux moindres détails, et avec en prime la connaissance écrite et parlée des langues les plus diverses. Un éblouissement.
Ci dessus : Claire et moi
Ci dessus : Marina et Claude Mediavilla
Bien entendu j'ai profité de sa présence pour avoir son avis sur les deux livres d'heure : celui de Simon Marmion complété par Alexandre Bening (1499), celui de Jean Bourdichon (1508).Pour H.T*** Bourdichon a copié le manuscrit de Marmion, bien supérieur mais moins connu. Mediavilla a relevé la taille notablement supérieure des Grandes Heures d'Anne de Bretagne. Mais pour lui ce n'est pas un avantage. Il se demande en effet comment Marmion a pu réaliser des miniatures aussi détaillées dans un format si restreint. Néanmoins la taille c'est la taille et les 5cm supplémentaires de Bourdichon, justifient l'épithète "grandes heures" et apportent de la majesté au manuscrit.
Les bordures qui ont fait la célébrité du Bourdichon sont incomparablement supérieures à celles, sommaires, qui ornent le Marmion. La variété et le rendu des plantes médicinales,à quoiil faut ajouter une chenille par-ci, une libellule par là sont uniques dans le corpus de Bruges. Mais tout change dès que l'on considère les grandes miniatures.
Mais dès qu'on aborde l'analyse des grandes miniatures tout change. Mediavilla a relevé la perfection suprême du dessin de Mormion, aucun visage ne ressemble à l'autre, les rides expressives, les regards, l'harmonie des couleurs provenant de la tradition des Bening et de l'école de Bruges. Un chef-d'oeuvre incomparable, accessible au prix le plus fort (H.T***) mais d'une valeur inestimable.
Je me prends à rêver... Au fond l'acquisition d'un tel chef d'oeuvre mériterait que l'on sacrifie toutes le autres pièces! Il est vrai qu'il n'y aurait plus de fondation, mais une salle comme le Maurithuis où les gens se rendent pour voir un seul tableau : le port de Delft de Vermeer, où encore à Colmar contempler le rétable de Mathis le peintre. Tout ceci bien entendu toutes proportions gardées, Bening n'est pas Vermeer, ni Marmion, Mathias Grünwald, sauf pour les cancres qui prennent pour deux grands peintres le Homard de Vinci et Mickey l'Ange !
Cet après-midi je m'en vais voir Dufy, le peintre du plaisir. Après tout c'est Noël !.
A bientôt. Bruno L.