CHRONIQUE
Le point sur la crise
La thèse systémique:
la triade monnaie-actions-liquidité
J'ai déjà exposé dans des billets passés les deux scénarios : récession dramatique, catastrophe planétaire.
Au fur et à mesure que se rapproche l'issue fatale prévue, le temps se rétrécit, l'espace se ferme, le mur des certitudes s'écroule par pans entiers.Mes clients s'écrient :" bon, vous aviez raison je vous l'accorde, et vous n'avez pas pris le temps de me convaincre.A présent on vous écoute : comment sortir de la fondrière.?
Je crois qu'à ce stade il vaut mieux brûler les étapes et clarifier la problématique de la crise dont l'idée de deuxième fondation permet de concrétiser certaines mesures immédiates au niveau des états et des particuliers, deux extrémités du cordon fatal, celui qui relie le signifiant au signifié, le mot à la chose, la convention au réel.
Il me faut brievement rappeler les notions et concepts déjà détaillés et sans lesquels on ne saurait ni décrire ni affronter la situation exceptionnelle qui est la notre.
LE DEFERLEMENT
Sous ce chapeau on range les notions qui précisément définissent l'exceptionnel.
Pierre Lecomte du Noüy avait émis une idée frappante
Chaque infini engendre ses propriétés particulières. Ces dernières, en totale discordance avec notrre expérience quotidienne, émergent d'un coup lorsqu'on franchit le seuil mystérieux qui nous fait passer de notre échelle humaine à un infini.
L'infiniment petit engendre la physique quantique. Le poisson devient soluble, la non-séparabilité cause l'ubicuité : un objet est simultanément ici et à l'autre bout de la galaxie, un chat est à la fois vivant et mort... aujourd'hui ce seuil est proche, car la miniaturisation extrême des composants électroniques provoque des réactions quantiques. Les ordinateurs seront affectés de troubles étranges, de comportements imprévisibles.
L'infiniment grand engendre la relativité. Lorsqu'un an s'écoule pour un voyageur, une minute s'écoule pour un autre. Avec la vitesse dans les grands espaces, l'espace devient temps, le temps se transforme en espace ("zum Raum wird hier die Zeit," ici le temps devient espace Parsifal I, Richard Wagner). Les appareils GPS doivent corriger les effets relativistes.
L'infiniment complexe engendre la pensée. Effectivement, la conscience réflexive semble émerger de l'accroissement de la pensée du cerveau. Rappelons que la complexité est le produit de l'universum A, nombre d'éléments constituant un système et de la caractéristique R, nombre de relations intégrant ces éléments. (Klìr et Valach). Non seulement on voit la conscience passer d'un stade primaire (le bébé) à un stade évolué (le philosophe) avec l'accroissement du poids du cerveau, mais on constate même dans les robots un semblant d'autonomie quasi psychique (Culbertson : The Mind of Robots). Le perceptron de Rosenblatt, est un robot très complexe, dont les composants électro-chimique, communiquent de façon aléatoire, fait preuve d'autonomie par rapport à l'expérimentater, et engendre la notion de gauche et de droite, sans qu'on la lui programme. Toute une école dominante de pensée a sauté sur l'occasion, afin d'alimenter son anticléricalisme. Ainsi, l'âme n'existe pas, et Dieu est un produit de nos hormones ! Joël de Rosnay dans L'homme symbiotique se fait le propagateur grand public de cette vision réductionniste de l'homme, partagée par J.P. Changeux (L'homme neuronal), Robert Wright (L'animal moral), Nicholas Negroponte (L'homme numérique).
Ces notions, de prime abord sont innocentes,mais serinées à longueur de journée elle préparent l'acceptation d'un climat propice à l'irruption dela crise que nous commençons à entrevoir. Les étudiants, puis les élites et les populations cultivées, adhèrent au principe que l'homme n'a pas de valeur intrinsèque, insubstituable puisqu'on peut précisément le remplacer, l'interchanger, avec un équivalent électronique. Ils pensent d'ailleurs que la compétitivité passe par l'automatisation du tertiaire, l'homme se voyant affecter des tâches nobles.Mais lesquelles si la programmation et la créativité peuvent être simulées elles aussi par des automatismes?
Il y a pire : Gaïa. James Lovelock considéré comme un immense visionnaire (il a inspiré le dernier volume de Fondations d'Isaac Asimov, le chef d'oeuvre de la science-fiction) a imaginé la terre comme un être vivant dont les humains ne sont que des composants à la manière des neurones, composants du corps humain. Joël de Rosnay a appelé Cybionte ce monstre planétaire contrôlant aussi bien animaux, végétaux, climats et humbles individus. Il avoue que l'homme doit renoncer à une partie de son autonomie, de sa volonté, pour la déléguer à un être infiniment sage, le grand tout collectif.
Voici donc les individus cultivés persuadés que la macroéconomie, les grands observatoires, les modèles globaux (car c'est de globalisation qu'il s'agit) doivent dominer leur pensée. Ils sont conditionnés à accepter ceux qui commandent et représentent le cybionte : grands argentiers, technocrates rompus aux réunions internationales, et au dessus,les maîtres du cybionte, qui comme Paulsen ont sacrifié Lehmann Brothers, une honorable organisation vieille de cent cinquante ans. Si l'on pense à la haine que Paulsen porte au président de la plus prestigieuse banque d'affaires et la catastrophe qui s'en est immédiatement ensuivie pour la planète, on est perplexe. Néanmoins il y a des limites aux contradictions que chacun d'entre-nous peut absorber entre les propos du sommet, et leur expérience quotidienne, d'où une méfiance croissante du public pour les discours officiels.
En matière de conclusion, nous sommes dangereusement proches du seuil où de produit le basculement entre expérience actuelle et un monde que nous n'entrevoyons même pas mais qui nous prendra à rebours. Un monde incompréhensible,incroyable,impossible. Tout ce qu'on peut dire est que si la globalisation persiste, elle deviendra un être autonome qui nous écrasera, et que si elle éclate, les fragments résultants, économies locales, chaos, retour aux féodalités, auront un effet dévastateur.
LES MOTS ET LES CHOSES. L'approche sémantique.
Le verbe STAND FOR, (tient lieu de) est la clé de toute la sémantique générale. Il désigne les relations entre deux termes, un terme qui est la réalité, un autre qui en tient lieu. On nomme respectivement la chose signifiée le SIGNIFIÉ SÉ et l'objet qui la représente : image,mot,schéma, parole représente, leSIGNIFIANT ST.
Comment désigner un signifié, si on ne peut utiliser un mot, une expression, une photo? Korzybsky dans Science and Sanity réponpar le "différenciateur sémantique". Il consiste à disposer l'objet à signifier,de telle sorte qu'il me soit possible de le montrer par le bout de mon doigt,en m'interdisant d'émettre le moindre son.
Cela revient à distinguer le mot et la chose comme étant irreductibles l'un à l'autre Quand je vais chez le dentiste et que je subis le supplice de la fraise, ce que je recueille est essentiellement différent que la description qu'on m'en a fait.
Notre vie quotidienne, notre vécu, est essentiellement du domaine de la chose, donc de l'humble destin individuel, alors que les systèmes collectifs globalisants sont voués aux projets régaliens (pour adopter la formulation de Simon Nora et d'Alain Minc, qui désavouèrent dans " Informatique et Libertés" le local au profit du projet technocratique, ce qui entraîna la disparition de l'informatique française.
Une recommandation primordiale des sémanticiens, est de ne pas confondre signifiant et signifié. De les distinguer soigneusement, ils ne sont ni convertibles, ni interchangeables. La pratique inverse relève de la pensée magique. Le signifiant se charge par contamination inconsciente des attributs du signifié. Le mot "merde" est sale,la prière en soi permet de compenser nos crimes et les sacrifices humains ou animaux sont aussi efficaces que les actes religieux.
La pensée magique attribue précisément au signifiant,des attributs du signifié. Quel que soit la garantie attachée au dollar, le billet possède les mêmes propriétés. La seule valeur qui maintient cette valeur est une contrepartie immaterielle :la confiance. Lorsque la guerre du Viet-nam contraignit les Etats Unis à une faillite virtuelle, on suspendit l'étalon or - insuffisant - et on le remplaça par la confiance. Il suffit dès lors d'actionner la planche à billets. On fit comme si tout rectangle de papier imprimé avait une valeur en soi, indépendante de toute contrepartie physique matérielle.
Ci dessus : 25 roubles 1808. Faux billet de l'époque, fabriqué par les Français et destinés à ruiner l'économie russe.
Vente Colombo, 22, La Canebière, Marseille - France. 12 octobre # 727
EST.400/600€
Une excellente illustration du décrochement entre signifiant (le billet) et sa contrepartie signifiée (la valeur espérée).La distortion entre le signe et la chose a été exploitée par les Français. Elle ne se serait jamais produite dans une monnaie grecque où le signe avait la même valeur concrète que ce qu'elle représentait.
POUR CAUSE DE PANNE D'ORDINATEUR, (Le corps du texte ne veut pas s'imprimer) , le billet est repris dans le journal du 14 octobre. Au secours Emmanuel !
LES MOTS ET LES CHOSES. L'approche sémantique.
Le verbe STAND FOR, (tient lieu de) est la clé de toute la sémantique générale. Il désigne les relations entre deux termes, un terme qui est la réalité, un autre qui en tient lieu. On nomme respectivement la chose signifiée le SIGNIFIÉ SÉ et l'objet qui la représente : image,mot,schéma, parole représente, leSIGNIFIANT ST.
Comment désigner un signifié, si on ne peut utiliser un mot, une expression, une photo? Korzybsky dans Science and Sanity réponpar le "différenciateur sémantique". Il consiste à disposer l'objet à signifier,de telle sorte qu'il me soit possible de le montrer par le bout de mon doigt,en m'interdisant d'émettre le moindre son.
Cela revient à distinguer le mot et la chose comme étant irreductibles l'un à l'autre Quand je vais chez le dentiste et que je subis le supplice de la fraise, ce que je recueille est essentiellement différent que la description qu'on m'en a fait.
Notre vie quotidienne, notre vécu, est essentiellement du domaine de la chose, donc de l'humble destin individuel, alors que les systèmes collectifs globalisants sont voués aux projets régaliens (pour adopter la formulation de Simon Nora et d'Alain Minc, qui désavouèrent dans " Informatique et Libertés" le local au profit du projet technocratique, ce qui entraîna la disparition de l'informatique française.
Une recommandation primordiale des sémanticien, est de ne pas confondre signifiant et signifié. De les distinguer soigneusement, ils ne sont ni convertibles, ni interchangeables. La pratique inverse relève de la pensée magique. Le signifiant se charge par contamination inconsciente des attributs du signifié. Le mot "merde" est sale,la prière en soi permet de compenser nos crimes et les sacrifices humains ou animaux sont aussi efficaces que les actes religieux.
La pensée magique attribue précisément au signifiant,des attributs du signifié. Quel que soit la garantie attachée au dollar, le billet possède les mêmes propriétés. La seule valeur qui maintient cette valeur est une contrepartie immaterielle :la confiance. Lorsque la guerre du Viet-nam contraignit les Etats Unis à une faillite virtuelle, on suspendit l'étalon or - insuffisant - et on le remplaça par la confiance. Il suffit dès lors d'actionner la planche à billets. On fit comme si tout rectangle de papier imprimé avait une valeur en soi, indépendante de toute contrepartie physique matérielle.
Ci dessus : 25 roubles 1808. Faux billet de l'époque, fabriqué par les Français et destinés à ruiner l'économie russe.
Vente Colombo, 22, La Canebière, Marseille - France. 12 octobre # 727
EST.400/600€
Une excellente illustration du décrochement entre signifiant (le billet) et sa contrepartie signifiée (la valeur espérée).La distortion entre le signe et la chose a été exploitée par les Français. Elle ne se serait jamais produite dans une monnaie grecque où le signe avait la même valeur concrète que ce qu'elle représentait.
POUR CAUSE DE PANNE D'ORDINATEUR, (Le corps du texte ne veut pas s'imprimer) , le billet est repris dans le journal du 14 octobre. Au secours Emmanuel!