CHRONIQUE
Logiques de crise
Cela n'en finit pas. Tous mes visiteurs et mes clients veulent avoir ma version de la crise en cours, sur son évolution, et éventuellement sur les mesures à prendre pour se prémunir. Outre que je ne suis pas Madame Soleil, ce n'est pas ma vocation, ni mon job d'aborder des domaines où tous se plantent. Je ne puis que recueillir du discrédit " Oui vous m'aviez averti il y a des mois... des années et j'aurais dû suivre vos recommandations. Je ne l'ai pas fait, je n'y croyez pas. Mais c'est votre faute. Vous n'avez pas su me convaincre ! " D'autres, il est vrai me remercient et me félicitent, mais le mérite n'est pas mien. Je ne suis pas le seul à avoir anticipé sur la précipitation des désastres. D'autres l'ont fait en même temps que moi, et ils sont si nombreux qu'ils forment un mouvement cohérent. Et d'ailleurs les bases de leur raisonnement remonte au temps de Jay Forrester, le fondateur des mémoires à tores et de l'écologie. Avec Général Dynamics (ouvrage luxueux en noir et rouge!) puis Urban Dynamics, enfin World Dynamics, il jeta les bases théoriques qui furent imprudemment et impudemment, exploitées par Meadows patronné par Aurelio Peccei du Club de Rome, et auteur de Halte à la croissance.
Ma dernière visite au grand homme (Forrester, pas Meadows !) au MIT, me laisse l'image indélébile d'un homme sec aux yeux clairs et froids. Il était furieux de l'exploitation qui était faite de ses théories. Les charlatans commencèrent à pondre un système à 1200 équations, en expliquant que c'était à titre démonstratif et qu'il fallait injecter des sommes considérables (qu'ils voulaient obtenir à tout prix) pour en tirer de premieres prédictions significatives. Puis, emportés par leur enthousiasme, ils prétendirent avoir décelé le futur dans leur boule de cristal. Et leur recommandation majeure était un arrêt de la croissance, la limitation volontaire de notre consommation et de notre activité industrielle, dont les conséquences sur l'écologie seraient néfastes en matière de pollution et d'épuisement des ressources naturelles. C'était l'époque du film Soleil Vert dans lequel un recyclage écologique inédit, transformait les bouches inutiles en aliments pour le reste de la population.
Si le Club de Rome pêcha par manque de prise en considération de quelques centaines de millions d'équations, faute de temps et d'argent, le temps se chargea de suppléer à cette lacune et aujourd'hui le futur qu'ils auraient décelé avec des moyens adéquats, commence de lui-même à se profiler, que dis-je, à faire irruption dans notre vie quotidienne. Mais ce qui n'est pas prévu ne peut être corrigé et se manifeste de la pire des manières. Ce qui reste valable dans les équations de Forrester, c'est la théorie de base et les notions fondamentales de la théorie des systèmes, alors en pleine éclosion avec West Churchman,(Wharton), Johnson, Kast et Rosenzweig,(Seattle), Stafford Beer (Manchester, Wharton). Leurs théories s'allièrent aux travaux sur le sens de Bertallanfy, de Korzybsky et de Hayakawa. C'est la synthèse entre ces courants de pensée qui permet de fonder une des grandes visions explicative de la crise que nous vivons.
J'ai subi aujourd'hui une séance particulièrement frustrante. Un de mes disciples particulièrement intelligent (celui qui ressemble tant à L.H.) est venu me voir de Nice. Il devait rester deux jours, il me consacra deux heures! Et pendant ces deux heures je dus visiter avec lui l'exposition de Nolde, et ... lui expliquer les ressorts de la crise économique que nous vivons.
Je vous ai quelque part dans le blog vivement conseillé d'acheter Ariane à Naxos dans la version admirable et hilarante de l'Opéra de Dresde. Dans le prologue on expose l'action: un richissime oligarque... pardon bourgeois, donne à ses hôtes deux spectacles avant le feu d'artifice. L'un est de la commedia dell'Arte, improvisation follement gaie animée par des masques : Zerbinette, et Arlequin... L'autre est un opéra sérieux qui pleure sur la triste mésaventure d'Ariane, fille du Roi de Crête, et abandonnée par Thésée. Chacun se bat pour passer devant l'autre, mais parait le majordome. Le souper a fini en retard, on ne peut retarder le feu d'artifice, on donnera donc les deux pièces ... en même temps!
Mon Lars N°2 me traite comme le majordome. Je pensais lui faire visiter Nolde, puis la soirée venue, lui expliquer les arcanes de la situation économique, et voilà : il m'annonce avec un calme imperturbable que son jet part à huit heures. Etant arrivé avec une heure et demie de retard, il ne me reste que l'option d'Ariane à Naxos : lui expliquer à la fois Nolde et lui commenter l'exposition et la théorie systémique qui me parait bien expliquer la crise! On imagine ma satisfaction! Et qui a lu le livre de L.H. aura compris qu'on ne resiste pas à l'autorité de mon disciple. Ce qu'il veut, il l'obtient.
Me voici donc contraint de me focaliser sur les tableaux majeurs de Nolde : les premiers paysages éclatant d'une lumière intérieure dorée, la simplification brutale des tonalités et l'expression dramatique du Christ dans le polyptique de la crucifixion, le contraste entre la superficialité des dandys occidentaux, leur morgue et leur suffisance, l'accord avec la nature et l'harmonie de la vie des natifs des îles Salomon, dontl'occident s'emploie à détruire ce qu'il y a de plus précieux : l'accord spirituel et le sens esthétique admirable. Les images de mer démontée, des paysans solides et frustes, l'angoisse que dégagent les landes désertes, dont les chaumières isolées incendiées par la lumière triste du crépuscule orageux... Et en même temps, lui parler des feedbacks positifs et négatifs, des boucles oscillantes, de l'hystérésis et de la demi période. Fondre tout cela avec les notions de sémantique, et fuir la perte de sens (le mot remplaçant la chose) et celle de l'affectivité, du sentiment et de l'amour, évacués par un How qui remplace un Why.
Mais ce faisant j'ai été contraint à un considérable effort de compactage, de condensation, de synthèse. Dire que j'ai atteint mon but, serait présomptueux, mais peut-être en reste-t-il quelque chose d'utile? Tant il est vrai que l'information est magnifiée par le manque d'information (Russel Ackoff, Wharton). Essayons donc de retrouver le fil de mon échange avec L.H.2. Tout d'abord j'ai bien différencié les deux logiques opposées : l'analyse systémique et la théorie des systèmes. La première stipule qu'on peut déduire le comportement du tout à partir de celui de ses composants.En étudiant, problème après problème, ces fragments confiés à des spécialistes compétents on espère progressivement réduire les disfonctions. L'analyse des systèmes fait donc appel à des réunions interdisciplinaires afin de faire communiquer les spécialistes. L'économie moderne nait de là. Le risque est que chacun écoute sans s'entendre ou s'entend sans s'écouter; c'est sour les apparences d'un langage commun, voire d'une synergie, une tour de Babel.
L'approche antithétique est la synthèse des systèmes, dite aussi Théorie des systèmes ou approche systémique. Pour l'approche systémique, le tout est plus que les parties, les relations entre objets, plus importantes que les objets.
Archibald et Bertrand
Le B,A, BA de la théorie des systèmes est la notion de boucle. Une boucle consiste en une entrée d'informaton (ou d'un flux quelconque) dans une boîte noire, ou processeur, qui va faire subir une transformation au flux d'entrée et délivrera un flux de sortie. On parle de boucle lorsqu'une partie plus ou moins important de la sortie, es réinjectée dans l'entrée après avoir éventuellement subi un traitement (- devenant + par exemple). En anglosaxon on parle de feed-back négatif ou positif. Un exemple classique de feed-back positif est figuré par Archibald et Bertrand, mais on pourrait citer également la côture du match du monde par l'altercation Zidane-Matterazzi.
Archibald profère une insulte sur la virginité de la soeur de Bertrand, celui-ci lui répond par une allusion à l'honnêteté de sa mère, Bertrand fâché écarte Arthur d'une bourrade qui provoque aussitôt un coup de poing, Le service d'ordre doit intervenir pour séparer les deux combattants prêts à s'étriper. Cette surenchère est néfaste mais un même mécanisme peut avoir des effets heureux, notamment dans le lancement d'un produit. Plus personne ne se souvient de la cause de l'altercation.
Le feed-back positif peut être utilisé en marketing. Au delà d'un certain seuil, on ne compte plus les acheteurs, mais ceux qui n'ont pas acheté le produit. Alors, tous veulent y accéder. Plus il se vend, plus il se vend. Le panurgisme n'est autre chose que le mimétisme induit par le désir de faire comme la masse. Voyez dans ce blog le nombre de visiteurs atteint par le premier billet de Marina Fédier. Il ne fait qu'augmenter régulièrement et atteint le chiffre record de 77.000 entrées. Pourquoi cette place unique et inexplicable?
Pourquoi les glaciers reculent-ils? - Parce qu' ils reculent. En reculant, ils dégagent des zones non enneigées qui permettront à des lichens de pousser. Ces lichens émettent de la chaleur qui font fondre la glace et reculer le glacier.
En ce temps de crise, les feed-backs positifs sont particulièrement néfastes. Il suffit qu'un particulier retire ses avoirs d'une banque, pour que celle-ci alerte des clients qui les imiteront. La situation de la banque deviendra vite alarmante et fera fuir ce qui existait de clientèle, à raison cette fois-ci.
De même les nouvelles alarmantes qui ont couru sur Lehman Brothers, ont coulé une banque d'afffaires des plus prospères et des plus saines. Car les intervalles de temps qui séparent une annonce négative d'une autre tendent à se raccourcir.
L'anti-roulis
Des masses très lourdes se promènent de part et d'autre d'un bâtiment et font contrepoids aux perturbations d'une mer agitée. C'est un cas de feed-back négaitf. Le perturbation est enregistrée, analysée et la sortie émet une perturbation de signe inverse, tendant ainsi à annuler les déviations néfastes. L'intervalle entre le moment où la déviation par rapport à la moyenne est mesurée, et celui où une action se fait ressentir
est l'hystérésis.
Les États ont fréquemment recours à des mécanismes de feed-back négatifs. On sait que bien souvent leur désir de stabilisation aboutit à l'effet inverse. Un des facteurs de l'échec provient du fait qu'une boucle n'est jamais isolée mais toujours connectée avec d'autres boucles. Par exemple, on avertit le public que l'on protègera l'épargne des français d'une faillite du système bancaire. Cette annonce a d'autant plus de chances d'alarmer le grand public, que les mesures prises sont contradictoires et insuffisantes (7000€ de compensation) , de quoi faire fuir les grandes et même moyennes fortunes que l'on cherche à rassurer.
La fatale demi-période
Un autre facteur d'échec des mécanismes de régulation concerne les perturbations cycliques. Lorsque l'hystérésis est égale à la demi-période du cycle, le sens de la correction vient aggraver la perturbation. Soit une déviation cyclique de +5 allant de -5 à +5. Si la captation de la perturbation commence lorsqu'elle est de -5, l'anti-roulis mis en oeuvre, sera de +5. Mais si l'hystérésis est d'une demi-période, il surviendra quand la perturbation est de -5 et le capteur enregistrera à ce moment -10, réinjectant +10 alors que la perturbation est de +5 etc... Le système sera parcouru par des oscillations plus ou moins impressionnantes. C'est précisément ce à quoi nous assistons à la suite des mesures étatiques et technocratiques violentes et sans nuances prises sous l'influence de l'orthodoxie financière et les divergences entre écoles. Le seul moyen d'éviter cet exploit : suivre en temps réel l'évolution d'un système, dans ses moindres détails, ou ne pas bouger et laisser la crise passer.
Les mots et les choses
LA SEMANTIQUE GENERALE
Cette discipline, crée par Korzybsky, mais remarquablement popularisée par l'ouvrage de Hayakawa (à acheter absolument) : Language in Though and Action, repose essentiellement sur l'expression anglo-saxonne "Stand for" intraduisible. (On peut trouver un équivalent dans " tient lieu de, représente..., prend la place de ...) et dans la distinctiion entre signifiant SN et Signifié SÉ.
Ci-dessus 4ème édition de Hayakawa, Sénateur de Etats Unis © 1939/1978
Hayakawa était d'origine japonaise, donc ennemie. Il écrivit ce livre lors de la déclaration de guerre de son pays natal à son pays d'adoption. On imagine combien il se sentait concerné par la désinformation et on admire sa maîtrise du langage quand on pense qu'il fut élu sénateur de Californie. Ed. Harcourt,Brace & Jovanovich, 1978.
Au début de la civilisation, il n'y avait que des choses ayant valeur réelle, immédiatement utilisables car convertibles dans les six valeurs HUMELD :
H : algédonique, qui donne plaisir et douleur,
U : utilité ou plaisir différé dans le temps
M : morale, le bien et le mal, ou partage des biens entre moi etle autres
E : Esthétique, le beau et le laid, l'harmonie, la distinction
L : logique, vrai-faux, cohérent incohérent
D : développement et progrès, tendance à la complexification du cerveau
La circulation entre ces valeurs se faisait sous le régime du troc : vends ton chameau, vends tes tapis précieux, et marie ta fille à un savant. Ainsi des valeurs matérielles : U (chameau), E (Tapis précieux) échangés avec D (savant).
Par la suite, progressivement, pour des raisons pratiques d'encombrement, et afin de faciliter le troc, on remplaça provisoirement les choses à valeur réelle, par des objets plus maniables, représentations stylisées des objets provisoirement remplacés (symboles ) ou n'ayant rien à voir avec eux, purement abstraits de toute signification (les signes). Des coquillages, des cailloux, des pierres gravées, puis de petits blocs de pierre et de cuivres portant des signes symboliques, rempacèrent les objets à valeur réelle. Mais la convertibilité était à chaque instant assurée. On pouvait retransformer le signe ou le symbole, dits SIGNIFIANTS (coquillage, bloc de bronze) en chameau, tapis précieux ou connaissance dits SIGNIFIÉS. Cette convertibilité assurait la fiabilité du système purement abstrait des signes, en donnant la garantie de la relation au réel. Si cette convertibilité venait à faire défaut, on se trouvait dans le cas nommé par Hayakawa : abstraction au point mort.
Un avantage des signes abstraits qui servent d'équivalent pratique aux choses concrètes, c'est qu'alors que ces dernières sont forcément limitées (le chameau, les tapis, les savants) alors qu'on peut multiplier à l'infini les signes. Ainsi l'Amérique a-t-elle dénoncé les accords de Breton Woods c'est à dire la convertibilté du dollar abstrait (papier, actions, obligations) en choses réelles, donc limitées (or, pétrole, immobilier). Ceci a été fait sous la nécessité de créer l'apparence de richesses en augmentation, lors de la guerre du Viet-Nam. Mais le stratagème reposait sur l'illusion, que le dollar ainsi décroché de ses équivalents réels, conservait sa valeur en dépit de la contradiction quantitative entre les billets sortis de la planche à billets virtuellement illimités et des biens matériels ou spirituels, forcément limités.
L'habitude finit par nous persuader que le signifiant était imprégné des attributs du signifié. C'est notamment une attitude fréquente dans la pensée magique ou immature qui transfère sur le mot (ou l'image) le pouvoir des choses qu'ils représentent. Par exemple, on trouve le mot "merde" sâle, on a peur d'un "masque ayant dansé", une injure est convertible en agressions (comme dans le cas Zidane). Cette relation aveugle caractérise la confiance que l'on porte à telle monnaie... Si la confiance s'écroule, la relation apparaît au grand jour, mais le choc est tel, que les mécanismes de dissonance sémantique (on nie ce qu'on ne veut pas voir), jouent à plein.
Le coefficient de démultiplication mot/signe/signifiant et "chose/nourriture/pétrole,abri" s'est démesurement dilaté sous le laissez-faire et la spéculation. On a feint de croire que la connaissance de la tehnologie informatique et l'expansion constante de logiciels aussitôt nés, aussitôt démodés est une production de valeur en soi. (Secteur tertiaire). L'ingénieur en organisation que je suis se porte en faux contre cette mystification ruineuse pour l'entreprise. Adrian Mc.Donough, mon collègue à la Wharton School, et un véritable gentleman modeste et distingué, écrivit sur ce sujet un ouvrage majeur intitulé " Information Economics". Notre savant définit l'indice de productivité d'un système informatique par le quotient entre l'information utilisable knowledge (donc convertible en résultats concrets pour l'entreprise) et l'information brute sortie du système data (Information-coût).
On peut rapprocher la faible productivité des systèmes informatiques, en prenant en compte le principe de Russell Ackoff (également de la Wharton School) qui montre que l'information tue l'information, au fur et à mesure de l'abondance de données, les données tuent la connaissance. Or si les données sont du domaine du signifiant, la connaissance relève du signifié (U,M,E,L,D).
Le mot "sens" est une des manières de désigner la convertibilité du signifiant en signifié. Or aujourd'hui la seule valeur qui compte est l'utilité U, convertible en H (plaisir : la mode, les sports, la plage et le prestige) valeur matérielle à forte entropie (c'est à dire interchangeabilité-banalisation- superficialité). Ceci étant posé, il faut donc maximiser cette utilité réduite aux signifiants monétaire. Notamment la valeur travail (production de richesses réelles) cède le pas à la spéculation (multiplication factice, des,signifiants, des morts, des chiffres, des "stand for...").
La théorie des catastrophes
Il n'est pas de mon propos de traîter, même de façon sommaire cette théorie que nous devons à Thom, mais j'insisterai sur ses origines : la notion de discontinuité et de déferlement.
Une goutte d'eau, une autre goutte d'eau, le verre empli à raz-bord ne montre aucun changement particulier. Et voici, une dernière goutte (on ne sait laquelle) et l'eau s'écoule brutalement dans la soucoupe. Trop c'est trop. Une discontinuité prévisible en gros, imprévisible dans le détail est apparue.
Les discontinuités montrent que le passage inéluctable et brutal survient lorsqu'insensiblement on change d'échelle et que l'on dépasse certains seuils. Au dessous d'une masse de 10-14 grammes (si je ne me trompe) on passe de la physique newtonienne, de la bonne vieille vision des sens, à un monde peuplé de fantômes où les poissons sont solubles, la télépathie est un mode naturel de communication, un objet peut être simultanément ici et à l'autre bout de l'univers, ou la boule d'une roulette de baccarat peut avoir 55% de chances de tomber au rouge, et 65% de chances de tomber au noir...
Ce changement est brutal, pratiquement instantané, et on ne sait où se situe l'instant précis où il interviendra. De même au delà d'un seuil macroscopique; apparaissent des choses absurdes : sous l'effet de la vitesse, les heures s'allongent, les centimètres se raccourcissent, le temps n'est plus une grandeur générale mais locale.
Le déferlement est un changement brutal de comportement de système lorsqu'un seuil de complexité est dépassé. La complexité résulte non seulement du nombre d'éléments compris dans le système (qui croît avec la mondialistation) mais aussi de l'intégration de ces éléments en un réseau interindépendant, toute modification d'une donnée locale influant sur tout l'ensemble. Et l'informatique, l'internet, la presse, la télévision, le Fax, accroissent évidemment le degré d'interdépendance. En adoptant le langage des sémanticiens systémistes Klìr et Valach, un système résulte du couplage du nombre d'éléments ou population (l'universum U) et du nombre de relations entre ces éléments (la caractéristique A).Lorsque la mondialisation et la globalisation détruit tous les sanctuaires, U et A sont à leur apogée. Une goutte d'eau, une autre goutte d'eau et...
Le nuage qui ne bougeait jamais
n'est plus. (Bozon).
Nous sommes proches du déferlement. Les signes avant-coureurs, montrent des signes de panique chez animaux humains qui courent en tous sens. Ils sibt semblables à ceux manifestés par les vaches, les chevaux, les poules peu de temps avant la dernière secousse tellurique qui devait les détruire avec St. Pierre sous les laves brûlantes de la montagne Pelée. Pendant ce temps, le gouverneur de l'Île, craignant que la fuite de la population ne le prive de ses électeurs, assurait à ses administrés, rapports de savants à l'appui, que la situation était sous contrôle et que la cavalerie était prête à intervenir en cas de danger.
Tout ceci n'est pas gai, mais vous venez peut-être de prendre un peu de recul par rapport à l'interprétation des technocrates et des financiers.
Bonne nuit,
Bruno Lussato.