CHRONIQUE
Le clan
Ce n'est hélas plus une découverte pour vous, cher blogueurs, que mon état défaillant de santé, entre lieux inaccessibles pour mon ordinateur portable un peu monstrueux, et l'hôpital. Par ailleurs la situation boiteuse de ce malheureux blog, qui m'est si cher, ne saurait se prolonger sans dommages. Certes, l'automne est là et j'espère reprendre les commandes, mais l'homme propose et Dieu dispose (cf le billet précédent sur le linguiste qui avait programmé sa vie pour 120 ans!)
Je crois vous l'avoir dit, mes épreuves, loin d'avoir éloigné de moi mes clients et mes amis, a suscité une vague de solidarité d'autant plus touchante qu'il s'agit pour bien d'entre eux de nouveaux compagnons, de personnes admirables que je ne connaissais pas voici un an!
La solidarité
Assez vite, au grès des visites, l'hôpital, puis mon domicile, devinrent un lieu de rencontres et progressivement, un véritable creuset s'établit. Je souffre de ne pouvoir exprimer sur ce blog l'immense reconnaissance pour certains d'entre eux, qui me sauvèrent de mes tentations suicidaires (par exemple trois Alexandre) et au professeur Pol le plus admirable des hommes que j'aie jamais connu, et que dire de celui qui permit à la fondation d'exister et à qui je donnai ma vie ? Qu'est donc le plus puissant, le plus illustre des génies sans un cercle de familiers de génie? Même l'égoïste qu'était Richard Wagner vivait en petit cercle : Nietzche, Liszt, Hans de Bulow, sous la direction rigide et intransigeante de Madame Cosima. On voit ce petit clan réuni, sous la protection de son bienfaiteur, Louis de Bavière, dans le magnifique salon de Wahnfried, avec le maître en train de pérorer
Un de ces amis, qui m'a sauvé la vie dans un moment de profonde détresse, m'interdit de faire allusion à lui dans ce blog à cause de la méchanceté et de la suffisance de certains journalistes, méchanceté et médiocrité, issues d'une bêtise insondable. J'adopterai néanmoins son concept de clan car il vous concerne directement.
L'idée est la suivante : le blog ne serait plus rédigé exclusivement par Bruno Lussato mais par une communauté de sympathisants qui se relayeront. Ainsi il n'y aura plus de solution de continuité. Qu'en pensez-vous? Ce dispositif n'est possible que parce que notre communauté s'est constituée d'elle-même, d'une manière naturelle et en quelque sorte organique.
J'ai passé ma nuit à ressasser la reconnaissance que je dois à tant de bienfaiteurs, le premier, à qui j'ai voué ma vie et pour qui je prendrai tous les risques. Et il y a mes chers amis, grands serviteurs de l'Etat et qui m'honorent de leur confiance.
Il est cependant un privilège auquel je ne renoncerai jamais : celui de penser et d'agir comme bon me semble, et cette liberté je ne saurais comment m'en passer. Je ne supporterai pas qu'on me dise : pourquoi vois-tu un tel, il est infréquentable. Je vois qui je veux et on ne peut brider ma curiosité ni même mon estime pour ces infréquentables. . Le jugement est une chose grave et temporaire. Même Satan peut être rédimé .
dans certains cas.
Voilà. C'est ainsi que je fonctionne. Mais je n'oublie pas non plus que trop de tolérance envers les méchants revient à sacrifier les vertueux et les entraîner vers l'exemple mauvais. La Franc-maçonnerie telle que la pratiquait Mozart est un idéal sublime (La Flûte enchantée).
Bruno Lussato.