NOTE AU LECTEUR
Moyennes misères quotidiennes
Demain et après-demain je devrais vous faire faux bond. Je suis convoqué à l'improviste deux jours à l'hôpital pour des transfusions. Je ne pourrai évidemment pas prendre mon ordinateur avec moi. Patience. J'ai pris l'habitude de ce rite indispensable pour garder ma forme. Je me rattraperai en rentrant. Vous avez d'ici là pas mal de matière à méditation. Vous me manquerez. A bientôt
votre Bruno L
Il est 9h45 et je ne sais comment gagner l'hôpital. Il est tout simplement impossible de trouver un taxi pour de multiples raisons. C'est Paris.J'en suis réduit à attendre que l'on m'envoie un véhicule sanitaire léger.
Par ailleurs j'ai ressenti avec beaucoup de joie que j'avais eu raison de faire totalement confiance à ceux que j'aime bien.Les déceptions que j'avais éprouvées un temps se sont dissipées . On a toujours tendance à faire de la paranoia et voir le mal où il n'est pas. Ainsi se manipule-t-on soi-même.C'est le contraire de l'utopie où on idéalise des propos anodins, des formules de politesse que l'on prend à la lettre.
La méconnaissance du facteur temps
On a connu pendant des années un individu lâche, veule, manipulateur,méprisable, ignorant, et ceux qui vous en parlent vous le décrivent comme un homme curieux, finet cultivé. Ils en déduisent non sans raison que vous avez été manipulé ou que vous les manipulez.Ils oublient tout simplement que la personne en question a pu changer, subir une conversion, acquérir des convictions. Il n'y a pas que Saint Paul à avoir été frappé par la grâce. Quelquefois, le plus souvent celle-ci provient d'un calcul bien matériel : d'où les retournements de conviction, l'espace d'une nuit, des Fouché et des Talleyrand (de la M. dans un bas de soie disait Napoléon du grand diplomate).
Plus près de nous,je dois rencontrer un grand oligarque en invoquant son intérêt pour la culture.Yous rigolent et croient à une maoeuvre de ma part. Ils ignorent que cet homme a considérablement évolué ces dernières années et cherchent des raisons serpentines de ma part.