CHRONIQUE
L'Océan
L'océan, ce mot est on ne peut plus évocateur pour moi. Tout d'abord parce que ma convalescence s'est déroulée à Houlgate dans une pension de famille, verslafinde l'hiver. Jai passé mes journées à parcourir la grève déserte, traversée par des vents hurlants répondant à une mer démontée et un à ciel bouleversé et menaçant.
Et voilà que j'entends la voix des puristes : Houlgate; c'est la Manche, ce minable bras de mer qui sépare l'ïle du continent. Quelle exagération.Où est-ce un embellissement de la réalité?
Voilà ce que je leur réponds, à ces esprits plats.
J'ai passé du temps au bord de la mer d'Acapulco, ou celle d'Estoril et de Madère. On ne voyait qu'étendue grisâtre ou d'un noir opaque, calme comme une surface huileuse. Elle ressemblait à tout sauf à un bord d'océan, tel que le poète, ou le promeneur doté du sens du concret l'imaginent. Hé oui. Ce bord de Manche ressemblait davantage à l'image qu'on se fait de l'Océan qu'à celui des géographes.
L'Océan est également précieux pour moi, car c'est la matrice de L'Entretien. Que ceux qui s'interessent à sa genèse continuent à parcourir ce billet.
La genèse de l'Entretien
Nius allons reprendre le texte qui commença au début par "l'Océan aux nobles flots d'argent" aux consonances shakespeariennes, pour s'épurer et donner un texte qui me désespéra par ses consonances asinines : Hi-Han. Il faut dire à ma décharge que je le concevais comme un contrepoint chanté à capella et dont la mélodie était parfaitement constituée, tout au moins les entrées du canon par imitations.
Le texte est parfaitement organisé en tryptique. La première partie décrit ma vision de ce que je ressentais alors. Aucun mot ne peut y être changé sans altérer cette vision.
La seconde partie, développe les conséquences de la vision et assimile l'océan au vaste champ continu qui nous immerge, venu des astres. L'influence de Teilhard de Chardin et de Lecomte du Nouÿ ainsi que d'un certain Lamouche, dont mon patron au BHV, Jacques Thomas, était imbu.
La troisième partie, ajoutée postérieurement, clôt le poème sur une note tragique, reprenant terme à terme les mots en les altérant et en les subvertissant.
La première partie Ière strophe
L'océan aux flots d'argent... que voulez-vous que j'y fasse? Leur crête est argentée d'écume, bien qu'elle se ternisse à la troisième partie par les nuances grisâtres de l'étain.
S'accrorde chantant aux nuages blancs. C'est vrai, chantant contredit la vision bouleversée qui suit, mais ces oxymorons sont licites car une vision tragique peur être harmonieuse et esthétique.
Orgue de cristal tintant / vs dragon liquide grondant
Le bruit me poursuit de la course des vagues
voraces d'elles-mêmes ... Celci s'applique à la notion de cycle fermé.
riches d'algues et de plancton.... J'ai fait attention de ne pas tomber dans l'erreur qui valut à Botticelli les sarcasmes de Léonard de Vinci. Dans La naissance de Vénus il avait peint une haie de roseaux.Or il n'y a pas plus de roseaux au bord de la mer que de limon. J'ai dû donc remplacer limon par algues et plancton.
Première partie, 2ème strophe, conclusive
Elle conclut la première strophe et ménage une transition vers la partie centrale.
Les mouettes tracent sur le sable impur,
un dessin sans cesse renouvelé
par une invisible translation ... Qui n'a observé ce mouvement presque imperceptible,obéissant aux lois de "proxemics" étitées par Robert Hall et étudiant les distances que maintiennent entre eux certains animaux?
débris d'une géométrie cachée. ... J'introduis ici la notion de constellation qu'on retrouve dans la cabale, dans le tarot, dans l'astrologie, ..
Les coquilles et les crabes
gisent abandonnés sur la grève,
vidés, brisés, morts. La notion de mort se double de celle de déchéance, de pourrissement, de blessure, de dévoration ( vidés par quoi, par qui?)
La deuxième partie
Je dois arrêteri ici provisoirement, car je ne sais si le lecteur apprécie un telniveau de détail, Si je n'ai pas de critiques en ce sens je continuerai ici même mon analyse. Et puis j'ailes autres billets à mener de front! Quel travail pour nous tous !
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