CHRONIQUE
Les quatre covenants
Qu'est-ce qu'un covenant?
Ce terme de provenance médiévale, était utilisé dans le management anglo-saxon pour désigner un pacte de soumission totale et de fidélité absolue entre les élites des grandes compagnies et les maîtres. Par exemple la Shell, IBM, ou Auchan passent un tel pacte qui assure une stabilité et une adhésion exceptionnelles avec la firme. On ne quitte pas un tel lien, ce serait une trahison.
Aujourd'hui tout est changé apparement à cause de l'abandon du sentiment d'appartenance, et l'instabilité des mouvements de personnel. La notion de respect a fait place à celle d'utilitarisme.
J'ai utilisé ce terme pour désigner les relations désinteressées que j'entretiens avec de très grands groupes mondiaux. C'est la contrepartie de la fidélité sans faille que je leur assure. Les patrons des groupes doivent s'engager à signer avec moi quatre covenants :
1. La confiance totale
2. Le respect
3. La ponctualité et le contact régulier toutes les trois semaines
4. L'éternité, c'est à dire l'assurance que le contact ne sera jamais rompu.
Le dernier est le plus difficile à obtenir. En effet on peut rétorquer qu'on se connaït à la longue, et que des incompabilités d'humeur peuvent se manifester en cours de route. C'est ce qui explique qu'un seul ait osé signer un tel convenant, en signe de confiance et de durabilité. C'est pourquoi je le considère comme mon meilleur ami, à la grand rage des autres.
Mais Auchan et bien d'autres comme V.M. ou Mme de B. pratiquent depuis longtemps dans les faits une telle durabilité et je dois les considérer comme faisant partie de ma famille, mieux encore qu'un ami.
Le plus grand des calligraphes
Je fais allusion à Claude Mediavilla qui m'enseigna voici vingt ans le noble art de l'écriture humaniste, dite de chancellerie, celle qui vient de Mimmo Palatino, florentin. Un de mes clients italien pour son logo s'adressa à un cabinet spécialisé dont le logiciel cracha quelque chose qui aussitôt me révulsa. Mesuré à la science des proportions harmonieuses, il fourmillait d'erreurs graves d'équilibre : lettres, couleurs, épaisseur des lignes etc.
J'adressai immédiatement par e-mail le logo à Médiavillla, qui se récria. Outre les défectuosités que j'avais relevées et qu'on ne trouve pas dans les logos réussis comme ceux d'IBM ou de la Shell, il en trouva bien d'autres tout aussi criantes. On l'appela tout de suite à la rescousse, et mon client dût constater les défauts. Ce faisant il découvrit l'exigence de la perfection. Il chargea Mediavilla d'améliorer le logo de départ. C'était voici deux ans. Aujourd'hui, après des dizaines d'essais, le calligraphe aboutit à quelque chose de satisfaisant, selon ses critères. Notons qu'il ne s'est pas encore fait payer, et que quelle que soit la somme demandée, elle ne compensera jamais l'immense travail manuel accompli. On put alors découvrir la vérité : jamais un logiciel ne pourra atteindre la qualité vivante de la main d'un génie de la calligraphie, les moindres vibrations de la main, les pleins et déliés qui sont à la limite de l'informel, comme un Haïku de Bashô ou un paravent japonais de Korin Ogata. Pas viable selon les critères de rentabilité, mais la durabilité du logo est à ce prix.
Encore une panne VISTA
Je reçois un message: "nous sommes en train d'apporter des modifications à Vista, veuillez ne toucher à rien et abstenez vous d'éteindre votre ordinateur pendant que nous procédons aux nouvelles mises au point.
Que voulez-vous que j'y fasse : j'obéis, mais les modifications ne viennet pas, pendant que toutes sortes de barres clignotent. Enfin au bout de je ne sais combien de manipulations, il devient impossible d'accéder à l'ordinateur, tout est déréglé. Dyan qui a le contrôle de la machine n'a pas le temps - en dépit de mon insistance- d'y jeter un coup d'oeil, alors que ce serait si simple. Heureusement Sandrine, toujours elle, se dévoue et me guide, sans savoir exactement comment ça marche, ni comment elle le fait marcher. Que voulez-vous que fasse un nul comme moi, sinon pester une fois de plus contre la dictature de la machine et ses aléas? Décidément la comtesse a bien raison. Enfin, je pourrai peut-être venir au bout de ce billet et aborder le journal du 11 avril 2008.