CHRONIQUE
Les conséquences des conséquences
Un des traits qui caractérise notre beau pays, est la volonté opiniâtre de ne pas effrayer les Français. Nous nous trouvons en plein tremblement de terre et les pires catastrophes nous menacent, et le public n'en est pas conscient. A relativement court terme nous risquons un chômage massif, un afflux migratoire irresistible, la disparition rapide de toutes les PME, des artisans, des classes moyennes, une crise de trésorerie sans précédent. Cette apathie empêche le public de réagir, puisqu'on laisse entendre à des remèdes miracle et qu 'il sera toujours temps de réagir.
Mais pourquoi cette aboulie est-elle propre à la France? Quelle main invisible nous prive de tout sens des réalités? Si on a critiqué à juste titre les américains de ne jamais penser aux conséquences de conséquences et de ne voir que leur intérêt à court terme en tournant tout à leur profit, ils sont néanmoins au courant de l'extrême gravité immédiate de la situation, comme d'ailleurs tous les pays européens... sauf nous? Nous ne prenons même pas en compte les conséquences au premier degré.
Je le répète, pourquoi la France?
Quelles qu'en soient les raisons, on ne peut que constater le phénomène. On peut l'imputer à la conviction des pouvoirs publics et surtout des médias, que les Français sont des enfants immaturs et qu'il faut les maintenir dans une sorte de torpeur. Mais aussi tenir compte de l'énorme poids des fonctionnaires prédateurs responsables de notre ruine à court terme. Ils auraient tout à perdre à l'instauration d'une prise de conscience qui pourrait amener une destruction de leurs privilèges. Quant aux médias, ils se nourrissent des paillettes people et des catastrophes continuelles et savent très bien que par leur influence, ils contribuent à l'instabilité générale et font vendre de la copie.
Un exemple. Lehman Brothers est une des cinq banques d'affaires les plus prospères et les plus riches du monde. et voici que les média, de tort et à travers, lancent le bruit qu'ils pourraient connaître le sort de Bear Sterns dont la valeur est tombée de 160 $ à 2 § ! La firme a été ramassée sous la pression du gouvernement américain pour rien par J.C.Morgan. Résultat, le public et les financiers affolés désertent Lehman qui plonge à une fraction de sa valeur. La panique a fait son effet et fait les gros titres (sauf chez nous, où nous ne songeons qu'à la préservation de nos privilèges). Il a fallu que le président de Lehman parle pour que le titre double de valeur. Mais le mal est fait. Tout cela est assorti bien entendu à un foisonnement d'interviewes, de sondages bidon, de statistiques trafiquée que nul ne songe à analysées. Un formidable remontant pour les médias.